ECS1 –HGG : Devoir
5 – avril 2020 devoir
à envoyer à sergeboyer@netcourrier.com sous format pdf à
partir de 10h30
·
Révision : chapitre
10
·
Type de
devoir : partie croquis de l’épreuve ESCP Europe ; devoir
sommatif et formatif.
Sujet : Le
retour des frontières remet-il en question la mondialisation ?
Consignes : Elaborer le croquis
en 4 étapes :
1.
Analyse des documents (17 documents = outils de réflexion et d’argumentation
pour le croquis) ; environ 30 mn
2.
Réflexion sur le sujet comme pour une dissertation environ 1h
3.
Elaboration de la légende
4.
Réalisation du croquis (environ 1h légende + réalisation)
Documents d’accompagnement : les documents ci-dessous sont
une banque de réflexion et de support pour votre croquis. Ce devoir étant à la
fois sommatif (vérification de votre maîtrise du chapitre 10) et formatif
(devoir qui poursuit votre apprentissage), je vous propose 2 séries de
documents : en premier lieu, des textes de réflexion sur le sujet (série
1), en second lieu, une série de trames
de fond et de cartes thématiques à
choisir et/ou trier (série 2). Le nombre totla est de 17 documents.
SERIE
1 : TEXTES DE REFLEXION
Frontière
externe et front pionnier, les deux aspects de la frontière (source :
Géoconfluences, site de l’ENS Lyon)
Document 1 : définition de la frontière :
Si l'on considère ici avant tout les frontières d'État, la frontière comme
enveloppe externe d'un territoire est une ligne continue qui a caractérisé
l'apparition des États modernes. L'effort d'assignation de leurs limites a été
rendu possible par le progrès des techniques de localisations géographiques et
de cartographie. Auparavant, en l'absence de murailles ou autres fortifications,
la frontière était une périphérie incertaine de "marches" plus ou
moins vides.
Limites séparant deux entités territoriales différentes, les frontières, coupures et/ou coutures, peuvent être plus ou moins fermées, plus ou moins perméables. De fait, tout organisme – individuel ou collectif – sécrète de la frontière, toute culture a ses limites : frontières et limites sont alors des instruments de régulation et de délimitation des systèmes socio-territoriaux. Les frontières s'accompagnent de discontinuités, d'effets de seuils (statistiques par exemple), de gradients plus ou moins accentués qui en sont tout à la fois la cause et la conséquence.
Une frontière ne saurait être "naturelle" en soi. Elle est conventionnelle, produite par les sociétés humaines qui font d'éléments morphologiques de simples supports physiques destinés à en conserver le tracé. Les frontières, si elles sont lieux de risques, d'incertitudes, de confrontation, peuvent être aussi des interfaces actives de stimulation et de compétition fécondées par la présence de l'autre, par ses différences.
Enfin, relevons que l'anglais établit une distinction entre d'une part boundary line / borderline, au sens de frontière comme limite administrative et d'autre part frontier, qui se rapproche de la notion de front pionnier. C'est J.F. Turner qui, en 1893, a théorisé le premier la notion de frontier, front pionnier de la conquête de l’Ouest américain et modèle de la construction du territoire des États-Unis. Il s'agit alors d'une frontière intérieure à un État. Cette limite, mobile dans le temps et dans l’espace, répond à deux objectifs souvent concomitants. Le premier consiste à faire coïncider les limites administratives d’un État avec celles de sa maîtrise et de sa mise en valeur spatiale effectives. Dans le second cas, il s’agit de décharger d’autres espaces infranationaux de pressions, essentiellement démographiques. Sous l’effet d’une impulsion politique ou d’initiatives spontanées, l’avancée du peuplement et la valorisation économique traduisent l’intégration progressive dans le territoire national d’espaces considérés comme neufs, au détriment parfois des populations autochtones préexistantes au mouvement.
Limites séparant deux entités territoriales différentes, les frontières, coupures et/ou coutures, peuvent être plus ou moins fermées, plus ou moins perméables. De fait, tout organisme – individuel ou collectif – sécrète de la frontière, toute culture a ses limites : frontières et limites sont alors des instruments de régulation et de délimitation des systèmes socio-territoriaux. Les frontières s'accompagnent de discontinuités, d'effets de seuils (statistiques par exemple), de gradients plus ou moins accentués qui en sont tout à la fois la cause et la conséquence.
Une frontière ne saurait être "naturelle" en soi. Elle est conventionnelle, produite par les sociétés humaines qui font d'éléments morphologiques de simples supports physiques destinés à en conserver le tracé. Les frontières, si elles sont lieux de risques, d'incertitudes, de confrontation, peuvent être aussi des interfaces actives de stimulation et de compétition fécondées par la présence de l'autre, par ses différences.
Enfin, relevons que l'anglais établit une distinction entre d'une part boundary line / borderline, au sens de frontière comme limite administrative et d'autre part frontier, qui se rapproche de la notion de front pionnier. C'est J.F. Turner qui, en 1893, a théorisé le premier la notion de frontier, front pionnier de la conquête de l’Ouest américain et modèle de la construction du territoire des États-Unis. Il s'agit alors d'une frontière intérieure à un État. Cette limite, mobile dans le temps et dans l’espace, répond à deux objectifs souvent concomitants. Le premier consiste à faire coïncider les limites administratives d’un État avec celles de sa maîtrise et de sa mise en valeur spatiale effectives. Dans le second cas, il s’agit de décharger d’autres espaces infranationaux de pressions, essentiellement démographiques. Sous l’effet d’une impulsion politique ou d’initiatives spontanées, l’avancée du peuplement et la valorisation économique traduisent l’intégration progressive dans le territoire national d’espaces considérés comme neufs, au détriment parfois des populations autochtones préexistantes au mouvement.
Document 2 : définition du front pionnier
L’expression "front pionnier" désigne un type de
frontière intérieure à un État. L’existence de cette limite, mobile
dans le temps et dans l’espace, répond à deux objectifs souvent concomitants.
Le premier consiste à faire coïncider les limites administratives d’un État
avec celles de sa maîtrise et de sa mise en valeur spatiale effectives. Dans le
second cas, il s’agit de décharger d’autres espaces infranationaux de
pressions, essentiellement démographiques. Sous l’effet d’une impulsion
politique ou d’initiatives spontanées, l’avancée du peuplement et la
valorisation économique traduisent l’intégration progressive dans le territoire
national d’espaces considérés comme neufs, au détriment parfois des populations
autochtones préexistantes au mouvement. En 1893, J.F. Turner théorise le premier
la notion de Frontier, front pionnier de la conquête de l’Ouest
américain et modèle de la construction du territoire des États-Unis, par
opposition aux termes classiques désignant la frontière administrative: boundary, border.
Le front pionnier renvoie à un processus d’aménagement du territoire qui peut être décomposé en plusieurs étapes :
- une valorisation du territoire par une spéculation foncière et une légalisation des terres appropriées sans réelle transformation ;
- un peuplement progressif accompagné d’un contrôle du territoire le long d’axes routiers ;
- une organisation spatiale de la région pionnière fondée sur la connexion de quelques pôles urbains en croissance par de grands axes de transports en voie de consolidation.
La progression du front pionnier se déroule très rarement de manière linéaire et s’apparente davantage à une frange d’épaisseur variable. Ainsi, il procède davantage de sauts discontinus le long d’axes privilégiés, en laissant derrière lui des îlots non transformés, et conduit à la création d’un territoire en archipel.
Le front pionnier renvoie à un processus d’aménagement du territoire qui peut être décomposé en plusieurs étapes :
- une valorisation du territoire par une spéculation foncière et une légalisation des terres appropriées sans réelle transformation ;
- un peuplement progressif accompagné d’un contrôle du territoire le long d’axes routiers ;
- une organisation spatiale de la région pionnière fondée sur la connexion de quelques pôles urbains en croissance par de grands axes de transports en voie de consolidation.
La progression du front pionnier se déroule très rarement de manière linéaire et s’apparente davantage à une frange d’épaisseur variable. Ainsi, il procède davantage de sauts discontinus le long d’axes privilégiés, en laissant derrière lui des îlots non transformés, et conduit à la création d’un territoire en archipel.
Document 3 : la
démondialisation n’aura pas lieu (source : article de l’économiste
Sébastien Jean tiré de « l’économie mondiale en 2018 », sept 2017
Dans ce retour à la normale de la croissance des échanges,
il y a deux facteurs explicatifs : ils ont trait à la Chine et à la chaîne
de valeur ». La Chine est en phase de transition la faisant passer d’une
économie très extravertie et industrielle à une économie plus endogène et
tertiaire. Cette évolution s’est traduite par un désengagement progressif du
commerce d’assemblage. Concernant les chaînes de valeur, la fragmentation des
processus de production est un mouvement qui s’est largement ralenti. De
nombreuses multinationales ont profité des progrès de la robotique et de la
réduction des différentiels de coût du travail (surtout hausse des salaires en
Chine) pour rapatrier dans les pays riches une partie de leur production. Voir
infographies ci-dessous :
Taux d’ouverture de
la Chine et des Etats-Unis
Document 4 : est-ce la fin de la
mondialisation ? (source : article de Mathilde le Moigne tiré
du hors-série n°117 d’Alternatives économiques, fév 2019)
Si
le commerce des biens classiques a effectivement ralenti depuis 2009, celui des
biens immatériels et des services est en revanche en plein boom (+73% de 2013 à
2016). La digitalisation de nombreux services signifie le déclin des coûts de
transaction. Voir Infographie plus haut et ci-dessous avec exemple de
Netflix.
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