Parfois la relecture est incomplète (d'où qques fautes de frappe ou véritables...)
1 Géopolitique de l'eau
2 Brexit : état des lieux en février 2019
3 Sud-Soudan, un Etat failli
4 L'échec du modèle rentier chaviste au Venezuela
5 Géopolitique de l'intelligence artificielle
6 Le nouveau traité franco-allemand d'Aix-la-Chapelle
7 Guerre économique Etats-Unis - Chine
8 Crise politique en Algérie entre révolution et conservatisme
9 Le vieillissement de la population japonaise
10 Dubaï, un "hyperlieu"
11 Le trafic d'organes, exemple de l'"anti-monde" (Roger BRUNET géo fr)
12 La transition cubaine
13 La mafia en Russie
14 Colle de lecture : la diplomatie d'ingérence selon Rony Brauman
15 Géopolitique du sport
16 Les zones grises selon MINASSIAN
COLLE 1 – Janvier 2019 Adenbi Iness-Loubat
Lauriane-Venn Alyssa
Géopolitique de l’eau
I.
Etude de cas : Géopolitique de l’eau au Moyen
Orient
La situation du château d’eau de la
Turquie est évidente et son besoin de maîtriser les eaux se traduit par la
construction de 29 barrages (Great Anatolia Project), un projet qui a suscité
de multiples tensions dans la région. En effet, les barrages ne sont pas sans
conséquences pour ses voisins irakiens et syriens qui revendiquent aussi un
accès à l’eau ; se pose alors la question de la légitimité de la répartition de
l’eau.
La Turquie profite de sa situation
avantageuse et menace l’Irak de fermer les vannes du barrage Atatürk lors de la
Première Guerre du Golfe, ce qui a amené l’Irak à riposter en menaçant de
bombarder le barrage : arme ou cible militaire l’eau est instrumentalisée à des
fins politiques et très appréciée par les Etats entretenant des relations
difficiles. C’est le cas de la Syrie qui, en 1990, accuse la Turquie de “voler
l’eau”. Elle mobilise ainsi ses populations à considérer ses voisins comme des
ennemis puisqu’ils violent un principe de droit humain.
Comment expliquer l’attachement des Etats à
l’approvisionnement en eau à l’usage agricole ? En assurant un accès à l’eau,
la Turquie fait la promesse d’un développement économique. Et “en mettant de
l’eau dans des barrages”, elle regroupe sa population autour des barrages, plus
facilement contrôlable : l’eau a donc une fonction d’ordre social.
Par la maîtrise de l’eau en provenance du Golan, l’Israël a développé un
sentiment national très fort : pour faire vivre la terre promise, l’eau est
essentielle : elle permet la sécurité alimentaire et l’autosuffisance du pays.
L’eau prend alors une dimension sociale et culturelle.
En 1967, éclate la Guerre des Six Jours
opposant Israël à l’Egypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban, preuve de
l’existence des conflits armés pour l’eau. Mais l’eau n’est pas la cause de
cette Guerre, elle n’est qu’“un complexe de sécurité”, comme l’explique
Frédéric Lasserre dans ses ouvrages. Catalyseur de l’unité arabe puis
déclencheur de l’opération israélienne, l’eau révèle les relations
conflictuelles entre Etats dans le bassin du Jourdain.
BILAN S.BOYER : la Turquie est une « hydropuissance »
en raison de sa position avantageuse en amont du Tige et de l’Euphrate. L’eau
est un des enjeux du conflit israélo-palestinien, mais parmi d’autres.
II.
Vers de « guerres de l’eau » ou des
politiques de coopération ?
D’après Thomas Fuller, historien
britannique du XVIIè siècle, « nous nous rendrons compte de la valeur de
l’eau lorsque les puits n’auront plus accès à l’eau », ainsi un nouveau
type de guerre pourrait apparaître au sein de notre société ? La réponse
se présente complexe puisqu’en effet, la répartition des ressources hydriques
en Afrique et au Moyen Orient devient source majeur de conflits.
En effet, certains pays exercent une
influence importante sur des pays ayant difficilement accès à l’eau comme
l’Israël sur la Jordanie, Syrie, Liban avec le bassin du Jourdain. Ce problème
suscite alors de nombreux conflits comme le premier conflit moderne de l’eau
avec La Guerre des Six jours en 1967. L’eau devient alors la clé des rapports
internationaux.
De plus, le barrage d’Assouan est une
source de conflits (dans le sens
de différends car pas de guerre entre l’Egypte et ses voisins du bassin du Nil) depuis les années 60 car l’Egypte a
toujours exploité les eaux du Nil mais se retrouve aujourd’hui confrontée à des
pays en aval réclamant leur droit de souveraineté sur le fleuve. Ce sont alors
dans les pays en développement que le problème de l’eau devient un enjeu majeur
national et mondial.
La nécessité de coopérer devient alors
nécessaire. Des coopérations multilatérales entre l’Israël et la Jordanie par
exemple ont été établi afin de garantir la paix intérieure. Le dialogue fut
aussi important lors du barrage au Niger formant ainsi un apaisement des
tensions.
L’eau ne serait donc pas le facteur ou le
déclenchement d’une guerre mais plutôt le catalyseur de conflits naissant entre
les pays.
BILAN S.BOYER : l’eau est surtout
facteur de différends entre Etats (le différend est une étape qui peut amener à
une guerre) ; c’est aussi un élément qui favorise la coopération (pour
gérer les activités le long d’un fleuve).
III.
Le
concept d’hydropuissance
L’eau
est également un symbole de puissance. C’est pour cette raison que les états se
la disputent aux quatre coins du monde. Sa répartition naturelle n’étant pas
toujours la même que les limites frontalières, chaque pays tente de dominer les
autres en se l’appropriant.
Pour
faire face à l’hégémonie, certains pays en développement trouvent de nouvelles
stratégies : au Niger par exemple, le barrage Kandadji permet aux
habitants de développer leur agriculture et par conséquent, au pays de
connaitre une certaine croissance.
Autre
exemple : les tensions entre le Mexique et les Etats-Unis pour le fleuve
Colorado. En tant que première puissance mondiale les Etats-Unis ont-ils plus
de droits que leurs voisins ?
Dans
une quête « d’hydro diplomatie » F.Galland, on voit émerger ces dernières
années de plus en plus d’organismes de gestion des bassins internationaux.
L’hydropuissance
n’est alors pas un simple concept mais bel et bien une réalité. Mais la
fixation d’un prix de l’eau comme certains le pressentent ne serait-elle pas
une façon d’aggraver le problème en en faisant une ressource rare à l’image de
pétrole ? Ne serait-ce pas une source de tension et de domination
supplémentaire ?
BILAN :
S.BOYER : oui, la consommation croissante implique une dégradation de la situation dans certains
pays où, dans certains lieux, on observe des pénuries. Les solutions existent
comme les usines de dessalement, mais cela est coûteux.
Sources :
*Frédéric Lasserre “L’eau et l’irrigation
du Maghreb à la corne de l'Afrique”, France Culture, oct. 2009
*Franck Galland, L’eau. Géopolitique, enjeux, stratégies
et Le grand jeu : chroniques géopolitiques de l'eau
*Lucien Chabason, “Trouver la ligne du partage”, Alternatives
Internationales
*Répertoire des conflits par Le Pacific Institute for Studies
in Development, Environment and Security
*Annabelle Houdret, “La pénurie d’eau : donnée naturelle ou
question sociale ?”, Géocarrefour
*Karl Wittfogel, historien de la Chine, Despotisme oriental
→ concept de “sociétés hydrauliques”
*David Blanchon, “La question de l’eau en Afrique : de la
variabilité climatique aux tensions hydropolitiques”
*Igor Delanoë, “Russie : l’océan, un horizon lointain”, Diplomatie
*Nicolas Escach, “Regain de conflictualité en mer Baltique”, Diplomatie
*22
janvier 1997 du Monde, Futura Sciences
*Vidéo
Libération, forum « Quand l’eau révèle le monde »
*
Podcast L’eau, un enjeu géopolitique, France Inter 2016, Nicolas
Demorand
* Atlas
mondial l’eau, David Blanchon
Pour
les sources ouvrages : Nom de l’auteur, titre de l’ouvrage, éditeur et
année d’édition
Pour
les revues : mettre le n° et la date et le rédacteur de l’article
COLLE 2
Brexit : origines, aspects, perspectives (Agathe TIREFORT,
Valentine GOURGUE, Candice LAURENT)
Brexit :
où en sont les négociations ?
Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni soumet à
l'Union Européenne l'article 50 du traité de Lisbonne qui est la « clause
de retrait de l'UE ». Commencent alors les négociations entre Michel Barnier,
négociateur en chef du Brexit pour l'UE et Theresa May, 1er ministre du Royaume-Uni ;
elles ont pour points essentiels : la situation des expatriés, la
frontière irlandaise et le paiement par Londres de ses engagements au budget
européen. L'objectif de May dans ces négociations est d'obtenir un « hard
Brexit » c'est-à-dire une sortie du Marché unique et la fin de la
libre-circulation. Après des mois de négociations, en novembre 2018 un accord
est proposé et accepté par le Parlement européen et les 27 membres de l'UE.
Cependant le 15 janvier 2019, la Chambre des communes rejette en masse cet
accord, et le 31 janvier 2019, les députés britanniques adoptent deux
amendements : refus du backstop (frontière irlandaise ouverte) et d'un no
deal. Certains points sont réglés comme le sort des expatriés dont le statut ne
devrait pas changer mais la question de la frontière est toujours polémique
tout comme le budget : le R.U. voudrait verser 20 milliards tandis que
l'UE en veut plus du double. May est aujourd'hui dans une position compliquée
puisqu'elle perd le soutien de son parti, et de plus, elle n'a plus de plan de
secours à moins de deux mois de la sortie de l'UE. Elle voudrait donc demander
à l'UE un rallongement du délai, car la sortie avec un no deal semble
inévitable.
« Brexit : Comment les pauvres ont choisi de
s’appauvrir », The Guardian
Les
Britanniques ayant voté en faveur de la sortie de l’UE, le 23 juin 2016, se
trouvent être en majorité issues des classes populaires (ainsi que les
personnes âgées). En effet, ces électeurs pensent que le Brexit aura beaucoup
moins de conséquences que ce qu’ils ont déjà vécu auparavant comme la crise de
2008 où l’UE leur avait imposé des politiques d’austérité qu’ils ne voulaient
pas. Mais c’est aussi parce qu’ils sont très attachés à leur souveraineté
nationale et ils ont alors l’espoir de redevenir une toute-puissance. En
sortant de l’UE, ils pourraient ainsi contrôler l’immigration et ainsi agir sur
les flux d’immigrants d’Europe de l’Est qui sont arrivés après leur adhésion à
l’UE en 2004.
Néanmoins,
les conséquences du Brexit seraient très néfastes pour le R.U., qui perdra tous
les bénéfices des accords commerciaux entre l’UE et le reste du monde. Les
relations commerciales seront donc régies par l’OMC, et les droits de douane et
autres mesures protectionnistes ne faciliteront pas l’intégration du pays dans
les échanges mondiaux. De plus, les estimations annoncent une chute du PIB
britannique de 7% et chaque foyer britannique perdrait 5 400 euros de revenus
par an. Au moment du référendum, la livre avait d’ailleurs été dévaluée de 15%.
Ainsi, des entreprises se délocalisent en raison de l’incertitude d’un avenir
avec le R.U., ce qui enclenche une hausse du chômage et donc une baisse du
pouvoir d’achat. Aussi, en partant de l’UE, la puissance britannique
économisera les 11 milliards d’euros tant contestés par ses habitants ;
mais cette somme est très faible au regard des 126 milliards d’euros
d’activités qu’elle va alors perdre.
Quelles sont les conséquences du Brexit sur la
politique intérieure du Royaume-Uni ?
Le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne
mettra un terme à la politique commune européenne appliquée jusque-là. Le
Parlement britannique retrouvera alors la totalité de sa souveraineté nationale
très attendue par les Britanniques.
En effet, le Royaume-Uni s’étant engagé dans
le budget européen jusqu’en 2020, il va devoir payer d’importantes subventions
à l’UE amenant à une modification du budget. De plus, le Parlement va pouvoir
adopter sa propre politique d’immigration. Actuellement, la moitié des immigrations
britanniques viennent de l’UE, le Parlement aimerait donc reprendre le contrôle
de ses frontières. Enfin, le Brexit aurait de fortes conséquences sur l’union
de l’État puisque la question irlandaise reste un point de tension.
Actuellement, aucune solution n’a été approuvée par les Parlement européen et britannique :
le retour à une frontière dure entre les deux Irlande est refusée ainsi que la
solution du « backstop » qui consiste à rester dans une union
douanière avec l’UE. De ce fait, le retour à une frontière physique ne serait
pas nécessaire. Enfin, l’Écosse a voté à 62 % pour rester dans l’UE, la
proposition de faire un nouveau référendum a été évoquée sans être validée pour
le moment. Cependant, cela démontre la grande division du Royaume-Uni.
Sources :
20 Minutes,
« Brexit : Un scrutin qui révèle les fractures de la société
britannique », 24/06/2016 Delphine Bancaud
CNews,
« Conséquences concrètes du Brexit », 07/02/2019
Le dessous des cartes,
« Brexit : la grande inconnue », 23/01/2019, Pauline Schnapper
Le Figaro,
« Brexit : 5 raisons pour lesquelles les britanniques veulent nous
quitter », 18/02/2016, Florentin Collomp
Pour plus de détails
sur le rejet par le parlement britannique : Podcast « Brexit :
après le rejet de l’accord, quels sont les scénarios possibles »,
16/01/2019, Olivier de France
Toute l'Europe (30/01/19)
European data news hub (08/01/19)
L’indépendance tardive du Soudan du Sud
Il ne fait pas les titres de l’actualité, et pourtant…
Soudan
du sud : quelle situation après 40 ans de guerre civile ?
En 1956, les colons
britanniques accordent au Soudan son
indépendance ; dans la foulée, des régions au sud du pays réclament leur
indépendance, ce qui marque le début d’une longue guerre civile. Ces régions
obtiennent finalement en 2011 leur indépendance par référendum, après de
difficiles négociations avec Khartoum : le Soudan du Sud est né. Cependant, dès
décembre 2013 le président Salva Kiir accuse son vice-président Riek Machar de
fomenter un coup d’Etat. S’ensuit une nouvelle guerre civile ponctuée d’accords
de paix inefficaces. Cependant, en septembre 2018, un nouvel accord de paix est
signé ; il est toujours en vigueur actuellement (fév. 2019).
Avant même d’avoir pu être un Etat, le Soudan
du Sud est un Etat failli : il est difficile de construire un Etat-nation à
cause de tensions ethniques, qui sont causes des guerres civiles. Celles-ci y
ont apporté la misère, la famine, l’inflation, en plus de crimes contre
l’humanité et de génocides. L’Etat ne garantit pas la sécurité de sa population
: celle-ci dépend donc en grande partie de l'aide internationale. La corruption
est très présente. Le manque d’infrastructures telles que routes, hôpitaux,
écoles… est considérable. Ainsi la moitié de la population vit sous le seuil de
pauvreté, et l'IDH du pays est de 0,42 le classant 181e sur 187
pays.
Pourtant
le Soudan du Sud ne manque pas d’attractivité : on y trouve des réserves
de minerais stratégiques, comme l'uranium ou le zinc parmi les plus
prometteuses au monde, ainsi que des ressources pétrolières ; mais
celles-ci sont responsables de tensions entre le Nord et le Sud : le
pétrole représente 98% des revenus du Soudan, mais de nombreux gisements se
trouvent au Soudan du Sud, qui souhaite donc développer son activité dans le
secteur. Il y a également d'importants enjeux pour l’eau : le pays est situé
dans le bassin du Nil Blanc, et comporte donc de nombreux sols fertiles.
L'aspect touristique pourrait de plus se développer, grâce à une grande savane
à la faune préservée.
Soudan
du sud : les enjeux de l’indépendance
Les différents enjeux sont une
explication à l’indépendance tardive du Soudan du Sud. Tout d’abord, on observe
des différends politiques puisque plusieurs peuples s'affrontent pour avoir le
pouvoir, principalement les Dinka de Salvar Kiir qui s’opposent aux Nuer de Riek
Machar. Les combats n'ont jamais réellement cessé malgré différents accords.
De plus, les différentes ethnies, malgré la
proximité des langues parlées, n’ont pas la même culture et incarnent une
division religieuse profonde.
La corruption empêche la mise en place des
institutions et des infrastructures pour les populations ; les aspects sociaux
ne sont pas maîtrisés. En effet, le pays n’a pas été habitué à mettre en place
une démocratie à l'occidentale et a donc des difficultés à relever les défis
que présente son peuple.
Le pays se déchire aussi autour de ses
exploitations pétrolières, enjeu économique essentiel. C’est en partie leur
présence dans le Soudan du Sud qui avait conduit Omar El Béchir, le président
du Soudan, à se monter réticent quant à l’indépendance du Sud. Les rebelles
convoitent les sites, donc le pouvoir en place se doit de trouver des solutions,
comme le recours à l’appui de puissances étrangères.
Soudan
du sud : le rôle des puissances étrangères dans le processus de paix
Les acteurs étrangers s'impliquent à
différentes échelles dans le conflit qui déchire le Soudan du Sud. Le Soudan
soutient les 2 camps, car la guerre lui est favorable : elle préserve ses
intérêts économiques en empêchant le voisin austral de développer de nouvelles
routes pétrolières, et évite dans le même temps des contestations frontalières
susceptibles de lui retirer une partie de ses propres ressources fossiles.
S'étant d’abord rapprochée de Khartoum,
l'Ethiopie se désintéresse du conflit pour se tourner vers ses façades
maritimes, tandis que le Kenya, qui pourrait pourtant bénéficier de ressources
pétrolières en cas d'accord avec un Sud-Soudan pacifié, se cantonne à la
passivité par la faute d'un désaccord frontalier avec celui-ci. Malgré tout, le
président Kiir peut s'appuyer sur 2 soutiens : celui de l'Ouganda, qui espère
tirer des bénéfices d'un possible oléoduc vers le Kenya, et celui de l'Egypte
qui lui livre des armes suite à son soutien dans sa politique hydraulique à
propos du Nil, au détriment de l'Ethiopie voisine.
Au niveau mondial, les Saoudiens veulent
pacifier les régions d'Afrique de l'Est pour leur permettre l'exploitation de
terres, et les Américains prônent un interventionnisme régional, après avoir
soutenu la sécession du Sud face à la puissance musulmane du Soudan. L'ONU a
créé une mission spécifique, la MINUSS, mais celle-ci ne peut intervenir
directement dans le conflit. Le salut du Sud-Soudan semble donc reposer sur ses
propres épaules.
Sources
https://www.youtube.com/watch?v=kdaRLNpV0EY : un reportage de 15 minutes de la chaîne suisse RTS pour
comprendre la situation du Soudan du Sud (mai 2017)
https://www.jeuneafrique.com/629224/politique/soudan-du-sud-le-nouvel-accord-de-paix-accueilli-avec-prudence/ : article donnant un point de vue plus
proche, car provenant d'un média panafricain (sept. 2018)
https://www.diploweb.com/Afrique-Sud-Soudan-une-geopolitique-du-malheur.html : article de Patrice Gourdin enrichissant par
sa manière d'aborder les thématiques (janv. 2019)
COLLE 4
L’échec du
modèle rentier chaviste
Le 23 janvier 2019, Juan Guaido, le président du Parlement
contrôlé par l'opposition, s'est autoproclamé « président » du Venezuela,
mettant en avant l’illégitimité de l’actuel chef d’état Nicola Maduro que
certains qualifient d’autoritaire. Cette annonce montre bien l’instabilité qui
règne dans ce pays d’Amérique du Sud. La crise vénézuélienne prend ses racines
dans les stratégies politiques et sociales de Hugo Chavez, reposant sur le
pétrole. Pourquoi ce modèle rentier n’a-t-il pas fonctionné ?
I - Le pétrole, source de tous les
maux vénézuéliens ?
Avec les plus grandes réserves de
pétrole au monde (18 % des réserves mondiales) et les hydrocarbures
représentant plus de 50 % du PIB, le Venezuela est incontestablement lié à l’or
noir. Cependant, la dépendance que le pétrole entraîne est dangereuse. En
effet, le pays, membre de l’OPEP, devient petit à petit esclave du cours du
pétrole. Entre 2014 et 2016, le baril passe de 105 $ à 33 $. Cette chute
aboutit à un effondrement de l’économie vénézuélienne marquée par une inflation
qui va atteindre des records. Evidemment, les répercussions sont dramatiques
dans tous les domaines à l’image du secteur social : manque de nourriture, de
médicaments, d’habits pour une population vivant dans la pauvreté (86 % des vénézuéliens
sous le seuil de pauvreté).
L’origine de cette crise n’est pas seulement la rente
pétrolière mais également le modèle chaviste mis en place en 1999, la
corruption, une armée influente ou encore des trafics en tous genre. Chavez,
avec ses idées socialistes, n’a pas diversifié la production et l’exportation,
préférant privilégier les dépenses sociales. De plus, l’armée ne protège pas
forcément la population. Voisin de la Colombie, le Vénézuela est également
devenu une plaque tournante du trafic de cocaïne et cela augmente
considérablement la corruption déjà présente. C’est un ensemble de phénomènes
avec un pivot, le pétrole, qui sont responsables de tous les maux du Venezuela.
II - La situation du Venezuela,
typique des régimes socialistes
Le
Venezuela est-il l’énième pays socialiste en faillite ? Il faut dire que le
modèle économique et politique adopté a largement contribué à la situation
actuelle. L’Etat est le seul véritable acteur économique : de ce fait, le
secteur privé a un rôle très marginal et le tissu industriel privé est quasi
inexistant. Mais ce qui distingue le Venezuela des autres pays socialistes,
c’est sa rente pétrolière. Lorsque Chávez prend les rênes du pays en 1998, 86 %
de la valeur des exportations provient du pétrole. Grâce à cette manne
financière, le pays a pu mettre en place une politique sociale très généreuse,
soutenue par la hausse continue du prix du baril depuis le début des années
2000 : 50% des recettes de l’entreprise pétrolière publique PDVSA sont ainsi
consacrées aux dépenses sociales.
Néanmoins,
ce modèle de développement a empêché l’investissement productif et a conduit à
sacrifier l’agriculture. La situation du secteur agricole au Venezuela rappelle
d’ailleurs celle de l’URSS de Staline : la nationalisation et la redistribution
des terres à des personnes qui n’ont ni le savoir-faire ni les moyens
techniques ont fait chuter une production déjà insuffisante. Le gouvernement se
trouve alors contraint d’importer tous les produits de consommation. Après
l’effondrement des prix du pétrole en 2014, sa balance commerciale, lourdement
déficitaire, ne lui permet plus d’importer comme avant : le pays se retrouve à
court de denrées de base et de produits médicaux. Un scénario catastrophe qui
menace tous les pays ayant adopté le même modèle, comme l’Algérie : celle-ci a
récemment introduit des quotas d’importations et voit ses réserves en devises
diminuer constamment depuis 2014. A défaut d’un rebond des prix du pétrole, des
experts prédisent la faillite du pays à l’horizon 2023.
III - Des tentatives de redressement
vouées à l’échec
Avec tous les problèmes qui ont touché le pays, l’Etat était
obligé d’intervenir. C’est suite à la chute du prix du baril de pétrole en 2014
que Maduro décida de financer son déficit budgétaire en ayant recours à la
fameuse « planche à billets ». Le gouvernement décide également de
réduire ses importations en restreignant la vente du dollar sur le marché. Ces
décisions sont à l’origine des tendances inflationnistes : une masse monétaire
(nombre de billets en circulation) croissante étant disponible pour une
quantité stable voire décroissante de biens et de services, la flambée des prix
était inévitable. L’Etat a tenté de soutenir le pouvoir d’achat en mettant
toujours plus de billets en circulation (la multiplication du salaire minimum
par 3000 en est le parfait exemple).
Difficulté supplémentaire : les années 2016 et 2017 ont été
marqués par d’importantes échéances de remboursement de dette. En dépit des
revenus pétroliers en chute libre, le gouvernement a respecté ses engagements.
Durant une allocution en décembre 2017, M. Maduro affirme qu’entre 2014 et
2017, le pays avait remboursé la somme colossale de 72 milliards de dollars de
dette, ce qui complique d’autant plus la situation du pays car les réserves
monétaires ont été vidées.
En
d’autres termes, la situation vénézuélienne aujourd’hui connaît des difficultés
énormes et les choix pris au sein du pays ne simplifient pas les choses...
Sources :
- Jean Gisèle. « Venezuela de
l'après-Chavez. Une transition difficile », Savoir/Agir, vol. 24, no. 2, 2013,
pp. 113-119.
Le dessous des cartes - Venezuela : Le Chavisme
sans Chavez - 14 février 2015 (https://youtu.be/IEou3oo7I_UCOLLE 5
COLLE ACTUALITE : LA
GEOPOLITIQUE DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Février 2019
Lorsque l’on parle d’intelligence artificielle (IA),
on peut se référer à de nombreux objets. Les plus récents sont les
systèmes de reconnaissance vocale comme Siri, Google Home, Echo ou encore
HomePod qui permettent de contrôler certaines taches ménagères comme
allumer la radio, donner la météo, fermer les volets ou encore arroser le
jardin. Plus délicatement, on voit les voitures autonomes comme les Tesla
qui permettent de fonctionner sans conducteur.
I/ Un duopole sino-étatsunien
Les
États-Unis sont le siège et l’origine de l’IA grâce à la Silicon Valley.
Ils attribuent un budget d’environ 18 milliards d’euros (2016) au développement
de l’IA et sont le siège des GAFAMI (Google, Amazon, Facebook,
Apple, Microsoft, Instagram). La Chine représente le futur de l’IA.
Ils lui attribuent 9 milliards d’euros (2016). Elle est le siège des BATX
(Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi).
Le duopole sino-étatsunien met seulement
en relation les firmes transnationales, remettant en question
la place des États dans la géopolitique de l’IA.
Ils
forment un duopole grâce à leur forte concurrence. Le développement
de l’IA chinoise est de plus en plus en pointe. Ils ont leurs propres
moteur de recherche, sites de rencontre, réseaux de téléphonie, réseaux
sociaux,… De plus, les autres espaces mondiaux ne sont que très peu
concurrentiels. L’Afrique est une zone vierge de toute technologie et
l’Europe n’axe pas sa politique spécialement sur son développement, préférant
signer des accords avec les États-Unis.
II/ Quelle place pour l’Europe?
Alors que les États-Unis et la Chine
dominent le domaine de l’intelligence artificielle, l’Europe semble être en
retrait.Certain pays européens comme la France ont les moyens d’investir dans
le domaine mais n’ont pas la volonté politique tandis que la Russie
de V.Poutine, qui a donné la priorité au développement de l’IA, se heurte
au faible dynamisme de son économie .
D’autre part, l’influence des GAFAM
et des FTN chinoises est importante sur le continent, au point où les startups
prometteuses européennes sont rapidement rachetées par ces géants du numérique,
phénomène qui s’accompagne en parallèle par la migration d’ingénieurs et de
chercheurs vers la Silicon Valley.
De plus, la notion d’éthique revient
de manière récurrente, et l’Europe semble être la seule à pouvoir la défendre,
car ce n’est pas les États-Unis, et encore moins la Chine qui vont le faire.
Or,
avec une population supérieur à celle des États-Unis, développer un programme
propre à l’Europe semble être la solution qui permettrait au continent
d’obtenir un nombre important de données ainsi que d’imposer ses normes
éthiques.
Le rattrapage du retard des pays
européens est ainsi possible si l’Europe s’investit davantage dans le
développement de l’IA en son sein et pourquoi pas coopérer avec l’Afrique,
territoire stratégique qui partage avec elle un lien historique.
III/ Peut-on parler de cyber-colonialisme ?
Tout
d'abord le cybercolonialisme est le fait d'exploiter une ressource locale en
mettant en place un système qui attire la valeur ajouté (indicateur économique
qui mesure la valeur ou la richesse créée par une
entreprise, un secteur d'activité ou un agent économique au cours d'une
période donnée) vers votre économie. Les
grandes entreprises telles que les GAFAM et les BATX veulent étendre leur
influence au-delà des frontières de leurs pays. Cedric Villani (mathématicien
et député français) nous explique dans son rapport sur l'intelligence artificielle
de mars 2018 qu'il y a un « risque de captation de la valeur ajouté et de
la compétences par les institutions étrangères ».
De
plus, les grandes plate-formes américaines et chinoises telles que Google ou
Alibaba absorbent toute la valeur ajouté d'un pays: les cerveaux (ingénieurs et
chercheurs), les données et les services. Le continent africain est devenu le
terrain de jeux de ces firmes multinationales, la population est très
nombreuses et jeunes.
Ce
cybercolonialisme est un moyen d’étendre son influence et d'absorber la
concurrence européenne.En effet en août 2018, la capitalisation boursière
d’Apple a dépassé 1 000 milliards de dollars, l’équivalent de la capitalisation
des dix premières entreprises du CAC40.
Sources :
- I.R.I.S site de P.Boniface
- Vidéo Youtube : interview de C.Thibout
par P.Boniface : https://www.youtube.com/watch?v=0vlim-vqHn0
- IFRI Géopolitique
de l'Intelligence artificielle : le retour des empires ? Politique étrangère,
vol. 83, n° 3, automne 2018
COLLE 6
COLLE 10 DUBAI, hyperlieu
COLLE 6
LE
TRAITE FRANCO-ALLEMAND D’AIX LA CHAPELLE : QUELS ENJEUX ?
Signé le 22 janvier 2019, soit 56 ans
après le Traité de l’Elysée signé par DE GAULLE et ADENAUER, le traité d’Aix La
Chapelle, rassemblent les chefs d’Etat MACRON et MERKEL sur l’approfondissement
du travail de leurs prédécesseurs. On peut déterminer 3 enjeux de ce
traité :
I/ TRAITE FRANCO-ALLEMAND : DEFENSE ET
RELATIONS DIPLOMATIQUES
Pour ce qui est de la défense, le traité de l’Elysée ne
possédait pas d’article spécifique et les tentatives de politiques de défense
communes ont mené vers des échecs relatifs. Ce nouveau traité accentue donc ce
point en créant un projet d’armement commun, ainsi qu’en échangeant du matériel
et des hommes. De plus si l’un des pays est attaqué, l’autre se doit
d’intervenir par tous les moyens possibles
Si la politique étrangère était
un pilier du traité de l’Elysée, elle a mené à des dissensions notamment quant
au rapprochement avec les pays anglo-saxons. Elle est alors approfondie avec la
création d’une association parlementaire franco-allemande de 100 élus qui
visent à amener les deux pays vers une convergence d’idées sur la politique
étrangère. L'idée d'entente franco-allemande au sein de l'ONU laisse entrevoir
la volonté d'un changement institutionnel de l'Organisation qui laisserait plus
de place à tous les états membres.
II/ LA POLITIQUE TRANSFRONTALIERE
Les échanges entre l'Allemagne et la France semblent
évidents puisque les pays partagent une frontière géographique naturelle. Ces échanges sont tout d'abord de nature
économique : le but est d'aider les PME, de faire converger les économies
et de développer un fond commun pour favoriser des initiatives citoyennes et
des reconversions de zones nucléaires. Le second critère des échanges
franco-allemand est basé sur le rapprochement des populations qui est mis en
place par l'essor des communications (pont sur le Rhin, Forum pour l'Avenir) et
l'OFAJ qui permet l'échange de 200 000 personnes chaque année.
Cependant cette politique est critiquée par les
extrêmes droites et les journaux des deux pays. La barrière de la langue restreint
le ressenti de l’implication ; on ne compte qu'un million de francophones en
Allemagne (et respectivement en France). Marine Le Pen dénonce la perte de
souveraineté en diffusant de fausses informations et son homologue allemand,
Alexander GAUTLAND voit d'un mauvais œil la montée d'une
« super-Europe » au sein de l'Union Européenne.
III/ MATRICE
POUR L’EUROPE DE DEMAIN ?
Avec la montée des populismes et nationalismes, les
divergences européennes, l’affaiblissement d’Emmanuel MACRON et Angela MERKEL
au sein de leur pays et le Brexit, le traité d’Aix La Chapelle est un espoir de
solutions. Le renforcement du social, comme la création d’un fond citoyen, mais
aussi une intégration économique plus poussée peuvent provoquer des désaccords.
C’est le cas pour les exportations d’armes en Arabie Saoudite ou la gazoduc
Nordstream 2. Ainsi ces oppositions freinent la dynamique du traité qui repose
davantage sur la symbolique de l’amitié franco-allemande que sur la stratégie.
Pour les Allemands, il ne s’agit que du prolongement d’un accord de travail. Il
est aussi mal perçu par d’autres pays, notamment populistes comme l’Italie qui
ne voient dans ce traité qu’une nouvelle source de divergence au sein de
l’Europe.
SOURCES :
https://www.france-allemagne.fr/-L-actualité-.html
//Maxime VAUDANO, Le Monde du 22/01 // Lise
JOLLY, revue Européens « A bout de souffle, vers la fin du
franco-allemand ? » // Le FIGARO 21/01/2019 Guillaume TABARD
Isabelle LASSERRE // enjeux internationaux 24/01/2019 // www.touteleurope.eu // diplomatie.gouv
COLLE 7 mars 2019
COLLE 8 : la crise politique en Algérie entre révolution et conservatisme
COLLE 7 mars 2019
Guerre économique
Etats-Unis – Chine
I- Guerre économique :
comment et pourquoi ?
La guerre économique commence à
la fin de la Guerre Froide déclarée par la secrétaire d’Etat du président
Clinton. Le tournant de cette guerre apparait en 2001 lors de l’entrée de la
Chine à l’OMC qui lance la concurrence Chine / Etats-Unis. En effet Xi JINPING
annonce que d’ici à 2050 la Chine souhaite être la première puissance mondiale
et avoir un rayonnement international menaçant alors la suprématie
étatsunienne. Cela entraine des rivalités au niveau économique, commercial et
monétaire.
La guerre économique s’exprime par une envie des deux partis de freiner son opposant. Au niveau économique, les Etats-Unis ont par exemple mis en place de forte barrières douanières envers la Chine qui elle pratique une politique de sous-évaluation du yuan (1$ = 6,7 yuan). De plus la Chine peut être une menace pour les EU du fait qu’elle possède environ 1.100 milliards de dollars des réserves mondiale de dollars (37%), ce qui lui permet d’assoir leur domination économique sur les EU. Cette guerre économique et monétaire entraine une guerre commerciale qui touche par exemple les ressources naturelles telles que le pétrole : la Chine et les EU investissent tout deux en Afrique notamment dans le pétrole entrainant des rivalités commerciale. Enfin la chine a lancé le projet des nouvelles routes de la Soie lui permettant d’ouvrir son marché à 68 pays entre la Chine et l’Europe. Cela lui permettrait d’obtenir un rayonnement plus important mais surtout de concurrencer le commerce Europe-EU. Cette nouvelle route de la Soie est donc une nouvelle source de conflits entre les deux partis. Donc cette guerre économique ce fait par les voies politiques, commerciales, économiques…
La guerre économique s’exprime par une envie des deux partis de freiner son opposant. Au niveau économique, les Etats-Unis ont par exemple mis en place de forte barrières douanières envers la Chine qui elle pratique une politique de sous-évaluation du yuan (1$ = 6,7 yuan). De plus la Chine peut être une menace pour les EU du fait qu’elle possède environ 1.100 milliards de dollars des réserves mondiale de dollars (37%), ce qui lui permet d’assoir leur domination économique sur les EU. Cette guerre économique et monétaire entraine une guerre commerciale qui touche par exemple les ressources naturelles telles que le pétrole : la Chine et les EU investissent tout deux en Afrique notamment dans le pétrole entrainant des rivalités commerciale. Enfin la chine a lancé le projet des nouvelles routes de la Soie lui permettant d’ouvrir son marché à 68 pays entre la Chine et l’Europe. Cela lui permettrait d’obtenir un rayonnement plus important mais surtout de concurrencer le commerce Europe-EU. Cette nouvelle route de la Soie est donc une nouvelle source de conflits entre les deux partis. Donc cette guerre économique ce fait par les voies politiques, commerciales, économiques…
Sources : Courrier International
(mars 2019), Conflit « guerre économique » (hiver 2014).
II- Des
gagnants et des perdants
Les premiers perdants de cette guerre économique
seraient inévitablement les Etats chinois et américain puisque leurs économies
sont très interdépendantes : en 2016, les échanges bilatéraux ont atteint
519 milliards de dollars. De plus, la Chine ne possède que très peu de matières
premières sur son territoire et est donc très tributaire des exportations
américaines. De leur côté, les Etats-Unis pourraient être considérés par les
nombreux partenaires économiques chinois (projet de Route de la Soie) comme un allié
commercial peu fiable, privilégiant les sanctions au dialogue. Les
firmes sont également touchées par cette guerre économique. En effet, les
Etats-Unis, suivis par d’autres pays comme le Royaume-Uni, ont banni depuis
2012 les équipements de la firme Huawei de leur territoire, l’accusant d’espionnage
pour le Parti Communiste chinois. Les consommateurs sont donc perdants puisque
certains produits ne peuvent plus être consommés. De plus, les politiques protectionnistes
pourraient amener les prix d’exportation des produits chinois et américains à
augmenter. Malgré cela, la politique de dumping monétaire de la Chine tend au
contraire à faire baisser les prix. Selon
les estimations de février 2019 par la CNUCED, plus de 80% des 250 milliards de
dollars d'exportations chinoises victimes des tarifs américains bénéficieront à
des concurrents étrangers. A l'inverse, environ 85% de la valeur des
exportations américaines ciblées par les tarifs chinois basculeront vers des
entreprises d'autres pays. Ainsi, l’Europe pourrait voir ses échanges avec la
Chine et les Etats-Unis augmenter, mais pour cela, elle doit garder de bonnes
relations économiques et politiques avec les deux camps, ce qui semble
difficile. Enfin, la guerre économique a des effets positifs en Afrique
puisqu’elle favorise les investissements chinois et américains dans les
matières premières (ex : pétrole au Zimbabwe).
Sources : l’OBS (mars 2018), le
Monde (février 2019), le Figaro (mars 2018).
III- Vers la fin du
multilatéralisme commercial ?
Historiquement, par
l’instauration du GATT (devenu OMC en 1995), les Etats-Unis représentent un fer
de lance de cette coopération internationale. La Chine quant à elle, longtemps
protectionniste, ne rejoint l’OMC qu’en 2001 sans forcément respecter les
valeurs défendues par l’organisation. En
effet, la Chine est largement critiquée par les Etats-Unis ou l’Union
Européenne pour divers agissements : laxisme environnemental, dumping, obligation
de dons technologiques de la part de firmes étrangères etc… Celle-ci, depuis
les années 1990 et l’instauration de ses ZES, ne respecte donc pas les règles
du jeu commercial mondial. En
2018, Trump, au vue de ces divers agissements et de son déficit commercial
(300Mds$) important vis-à-vis de la Chine, décide de taxer les importations
chinoises sur les matières premières. Il entre ainsi en rupture avec les idéaux
défendus par l’OMC, bien loin d’un multilatéralisme commercial idéal… Pour
autant, le multilatéralisme implique des relations entre plus de deux Etats ce
qui pose donc la question des autres acteurs à l’échelle mondiale. L’Union
Européenne, très discrète quant au futur projet de « nouvelle route de la Soie
», pourrait jouer un rôle de médiateur dans cette guerre. Les régions proches
des deux Etats belligérants (Asie du Sud, Canada, Mexique…) pourraient égaler
hériter d’une importance accrue dans les négociations commerciales mondiales, à
l’image de l’ALENA renégociée l’an dernier.
Sources : Le Monde diplomatique
« La Tanzanie mise sur la Chine » (n°779, février 2019), Le Dessous
des Cartes « Vers une nouvelle route de la soie » (10/01/2015), Le
Monde « La fin du doux commerce » (10/02/2019).
COLLE 8 : la crise politique en Algérie entre révolution et conservatisme
Les manifestations en Algérie : une révolution multiforme.
Une
révolution est un changement brusque et parfois violent dans la structure
politique et sociale d’un Etat, qui se produit quand un groupe se révolte
contre les autorités en place et prend le pouvoir.
En Algérie, depuis l’annonce de la candidature à un cinquième
mandat du président Abdelaziz Bouteflika le 2 février 2019, on assiste à un
véritable « printemps algérien ». Les manifestations ayant commencé
dès le vendredi 22 février en Algérie suite à un appel anonyme sur les réseaux
sociaux sont l’illustration même de cette révolution. Il faut savoir que depuis
la décennie noire, aucun mouvement d’opposition n’a eu une telle ampleur.
Hommes, femmes, enfants, jeunes ou personnes âgées ont pris part à un mouvement
collectif qui dénonce aussi bien une sphère politique corrompue
qu’inégalitaire. C’est une révolution polymorphe : elle est politique,
médiatique, jeune (puisque la jeunesse est depuis bien longtemps considérée
comme apolitique), féminine et bientôt peut-être militaire.
Le pouvoir algérien : comment et pourquoi tient-il encore ?
Abdelaziz
Bouteflika, Président de l’armée, récupère tous les pouvoirs en 1999 durant la période de la « décennie
noire », la guerre civile
algérienne qui opposa l’Armée
Nationale Populaire (ANP) et
divers groupes islamistes de 1991 à 2002.
Son arrivée
symbolise le retour de la dignité, du pacifisme, de la paix et de l’espoir
pour le peuple Algérien, par exemple, sur le plan social par la mise en place d’un
nombre incalculable de logements.
Le pouvoir algérien tient encore car le Front de Libération
National (FLN) de Bouteflika a le soutien de l’ANP de Gaïd Salah, du parti du
Rassemblement National Démocratique (RND) et des services secrets, mais il est
également soutenu par les syndicats de salariés (UGTA) et le patronat. De
plus, il incarne la génération
qui a obtenu l’indépendance en 1962.
Par la corruption au niveau administratif, il a empêché le développement d’autres
partis et a toujours été élu avec plus de 80% des voix. De plus, la forte
propagande et son utilisation des revenus du pétrole (qui représentent 1⁄4 du PIB algérien et 95% des
exportations) lui ont permis de rester au pouvoir.
Enfin, le fait que par le passé le peuple algérien n’ait jamais osé se rebeller contre
le pouvoir par crainte d’un retour à la guerre civile et au terrorisme
islamiste est un facteur qui a permis au président Bouteflika de se maintenir
au pouvoir. De fait, il est un des membres actifs et influents du FLN depuis
1962.
Slogan récurrent : « qu’ils dégagent tous ! ».
La
contestation du peuple algérien est certes une attaque directe contre un
président comparse, mais aussi et surtout l’expression d’une exaspération
intergénérationnelle envers un pouvoir clanique et mafieux. Comme le titre Le Monde Diplomatique,
c’est notamment à ces « décideurs de l’ombre » - ses deux frères MM. Saïd et Nacer Bouteflika - que sont
destinés les cris de « Silmiya » (« manifestation
pacifique »). Pour autant, la volonté de renouveau n’est pas que
politique, l’Algérie reste une armée-Etat, statut hégémonique hérité du passé.
En demandant l’application de l’article 102 de la Constitution prévoyant la
destitution du président pour cause de maladie longue le rendant inapte à
l’exercice du pouvoir, le chef d’Etat-major de l’ANP Ahmed Gaïd Salah
positionne encore le corps militaire comme arbitre entre les différentes
entités. Par ailleurs une telle exécution implique la régence du pouvoir par le
président du Conseil de la Nation, qui n’est autre qu’un fidèle du FLN :
Abdelkader Bensalah. Le renouveau doit être total mais pour se faire, il ne
peut épargner le PDG de la Sonatrach,
Abdelmounen Ould Kadour qui reste une figure clé du régime.
Ainsi le démantèlement de l’architecture vieillissante
d’une Algérie encore aux mains du même
parti depuis 1962 (date de de la Libération) constitue un dépoussiérage d’une
gérontocratie clanique de plus en plus pesante et qui contraste avec une
population jeune qui n’a pas connu la
guerre et souhaite tourner la page du FLN. Depuis les printemps arabes de 2011,
l’action de la
rue algérienne avait été limitée (grâce à la manne pétrolière, mais la baisse
du prix du pétrole depuis 2015 posait des pbs à l’Etat agérien) ; il y avait aussi de la retenue (liée
à la mémoire récente de la guerre civile des années 1990 qui avait précisément
permis à Bouteflika et au FLN de rester au pouvoir). Le jusqu’au-boutisme d’un leader
handicapé risque de tout faire perdre à un régime à bout de souffle.
L’incertitude est désormais forte : l’Egypte est passée de 2011 d’un printemps démocratique à un hiver islamique (élection
de Morsi à la tête d’une association
politico-religieuse, les Frères musulmans), puis retour à une dictature (El-Sissi).
Seule la Tunisie voisine est devenue un modèle pacifique…
L’Algérie peu suivre
3 scénarios :
1
évolution démocratique (modèle tunisien)
2 guerre civile et chaos (modèle libyen ou yéménite)
3 retour d’une dictature
(modèle égyptien).
**********
SOURCES
https://www.rtl.fr/actu/international/algerie-un-soulevement-populaire-logique-et-massif-selon-alain-duhamel-7797116871
Courrier
international numéro 1479 du 7 au 13 mars 2019 : Algérie place aux jeunes !
Bénito
DJIBOM,
Yannis DEBBAH et Baptiste MAGNÉ + Serge BOYER
COLLE 9
LE
VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION JAPONAISE
Le déclin démographique, une «
crise nationale » ?
Perrine DELTOUR
Au
début de l’année 2018, le 1er ministre japonais Shinzo Abe évoquait une « crise
nationale ». En effet, dès lors de l’entrée dans « l’hiver démographique » (Gérard-Francois
Dumont) en 1974, le déclin démographique n’a cessé. Tandis que la population
japonaise connait une croissance sans précédent jusqu’en 2010 (128 millions
d’habitants), celle-ci diminue par la suite (126 millions aujourd’hui). De
plus, les prospectives ne sont pas encourageantes puisqu’elles prévoient une
population en constante diminution (110 millions en 2050).
D’une
part, ce déclin démographique serait du à un conservatisme fort des Japonais
qui perdure grâce à des valeurs culturelles enracinées. En effet, le taux de
célibataires augmente chaque année puisque certaines femmes indépendantes
préfèrent rester seules que de se marier et se mettre par conséquent au service
d’un homme ; ou alors elles ont du mal à trouver un mari dont le statut social
doit leur être par tradition plus élevé.
D’autre
part, le gouvernement japonais ne favorise pas la natalité : l’éducation et les
logements restent très chers, les allocations familiales sont moindres et la
sécurité sociale consacre seulement 7% à la petite enfance. La difficulté de
mise en place de politiques natalistes qui n’est d’ailleurs pas nouvelle a donc
entrainé une chute de la natalité. C’est d’abord le vote d’une loi sur
l’eugénisme en 1948 qui déclenche la baisse de la natalité (démocratisation de
l’avortement). Puis, malgré des plans étatiques tels que le Plan du Nouvel
Ange dans les années 2000, la baisse perdure et le tournant historique de
2005 fait tomber le nombre d’enfants par femme à 1,3 tandis qu’il était de 2 en
1957. L’année 2005 est fatidique : c’est la 1ère fois que le taux de natalité
devient inférieur au taux de mortalité. Aujourd’hui, on observe une légère
hausse puisque le nombre d’enfants par femme est de 1,5. Cependant, ce chiffre
n’est largement pas assez élevé. D’où un vieillissement de la population en
perpétuelle augmentation.
Quels enjeux économiques ?
Julie MARCELIN
Le vieillissement de la population a des répercussions
économiques :
•
Baisse de la
population active et vieillissement de celle-ci (15-65 ans) : qui passerait de
80 millions en 2010 à 25 millions en 2030
—>
cela pourrait également entraîner une baisse de la productivité due à des actifs moins productifs, moins créatifs et moins
adaptables à la technologie et donc une baisse du PIB bien que cela n’est pas été
encore prouvé
•
Poids sur le
budget de l’État et augmentation de l’impôt : dû à l’augmentation des dépenses
sociales pour l’entretien des seniors
—>
car perte des traditions japonaises où les enfants
s’occupaient des anciens (cohabitation générationnelle)
—>
de plus, comme la participation électorale est minimale chez les jeunes, celle
des personnes âgées ne fait qu’augmenter (30 % du corps électoral aujourd’hui
à 40 % en 2035). Résistants au changement, cela pourrait aboutir à un
repli du Japon sur lui-même ( nationalisme et protectionnisme).
Pour y remédier le gouvernement de Shinzo Abe semble
préférer repousser l’âge de la retraite, développer l’intelligence
artificielle, et se spécialiser dans la domotique, la biotechnique ou la génétique
curative, que s’ouvrir à l’immigration.
De plus, ce vieillissement de la population a
également des conséquences géopolitiques :
•
Face à la Chine
qui multiplie ses actions en mer de Chine, la réponse japonaise devient plus
difficile (précocité et intensité de l’hiver démographique).
•
Le coût de la « gérontocroissance » DUMONT et de la dépopulation rend plus difficile les
projets à visée géopolitique.
•
Malgré sa
puissance économique relative, les arguments du Japon pour justifier sa
revendication d’un siège permanent au Conseil de sécurité
de l’ONU se réduisent, notamment face à l’Inde ou au Brésil en croissance
démographique. (Julie MARCELIN)
Quelles
conséquences sur l’emploi ?
Julie
WATIER
Les générations moins nombreuses,
nées à compter de la baisse des naissances commencée au milieu des années 1970,
entrent dans la population active potentielle
Leur moindre nombre finit par influencer les effectifs d’actifs potentiels qui
diminuent au Japon
La
population active potentielle est projetée en diminution elle atteindrait
un faible taux de 51 millions d’actifs en 2050. Face à ce vieillissement
programmé des choix étatiques s’imposent.
D’une part, l’immigration a longtemps été refusée par souci de maintenir une homogénéité
et une identité culturelle propre. Cependant le gouvernement japonais a
déjà dû faciliter l’entrée migratoire : le nombre d’étrangers se poursuit
dépassant pour la première fois le chiffre de 1 million au recensement de 1995.
Aujourd’hui elle est entièrement sélectionnée, contractuelle et temporaire et
des contrats bilatéraux sont passés entre certains pays fournisseurs. C’est le
cas du recrutement en Indonésie de 6000 infirmières. En 2019, 48 000
travailleurs étrangers supplémentaires seront accueillis.
D’autre part le maintien de
la puissance économique japonaise suppose donc des hausses très importantes de
la productivité et/ou du taux d’emploi. Néanmoins, une augmentation du taux d’emploi
suppose un taux d’emploi significatif pour les
65 ans ou plus c’est pourquoi basé sur le volontariat, l’âge de la retraite
peut atteindre 70 ans dans certains cas.
Conclusion
Le Japon est dorénavant entré dans
une ère de transition majeure soulevant des enjeux multiples ainsi que des
transformations socio-économiques qui pourraient avoir de lourdes conséquences
sur l’avenir du Japon. Mais, l’enjeu démographique n’est pas réservé aux pays
du Nord puisqu’elle touche tout aussi bien certains pays du Sud notamment par
le surpeuplement.
Complément : LE PHENOMENE DE KAROSHI (S.Boyer)
Depuis quelques années, la population
japonaise baisse, passant de 128 à 126 millions d’habitants ; au niveau de
la population active, les effets sont parfois catastrophiques visibles à travers
le phénomène dit de « karoshi », soit de mort au travail par
épuisement (le ple souvent arrêt cardiaque ; en effet, les entreprises qui
ne peuvent pas recruter de nouveaux personnels par manque de candidats, obligent
leurs salariés à faire beaucoup d’heures supplémentaires, d’où des cas d’épuisement)
Sources
Géopolitique du Japon :
un collapsus démographique programmé (diploweb)
Japon : le dépeuplement et ses conséquences (GéoConfluences)
La population du japon poursuit son inquiétant
déclin, Le monde (2018/01/09)
Le jour ou le Japon disparaitra, Courrier
international, (29 mars 2018)
COLLE 10 DUBAI, hyperlieu
Dubaï, un « hyper-lieu » avril 201
I.
Dubaï, un
concentré de mondialisation
Un espace mondialisé doit
répondre à certains critères, que Dubaï remplit amplement.
Dubaï est un lieu par lequel
différents flux passent. D’abord des flux de personnes, le hub d’Emirates est
le 3ème mondial. Etape pour les longs trajets, l’aéroport de Dubaï accueille
touristes, magnats du pétrole ou bien émiratis. La population de Dubaï est
diverse, entre riches expatriés et travailleurs pauvres, 90% de celle-ci est
étrangère.
Dubaï est au coeur de nombreux
flux commerciaux notamment grâce à son port, Jebel Ali, 9ème mondial. Sa place
est stratégique, entre l’Occident et l’Asie.
Etant l’émirat avec le moins de
pétrole (6% de son PIB en 2004), afin de s’insérer dans la mondialisation,
Dubaï développe le commerce et le tourisme. Son but, lors des escales des
passagers, est d’inciter à rester quelques jours. Avec d’énormes centres
commerciaux et de nombreux parcs d’attraction, Dubaï a tout pour attirer les
touristes.
La Burj Khalifa, plus haute tour
du monde (868m) permet de faire connaître la ville dans le monde entier, ville
futuriste et insolite avec ses iles artificielles et sa piste de ski couverte.
L’hyper-lieu abrite une multitude
d'universités et de facultés régionales et
internationales, et accueille plus de 24 000 étudiants du monde entier.
II.
Dubaï, inégalités
VS affinités sociales
Dubaï est rapidement devenue un lieu clé de la mondialisation. Sa démesure et
sa place stratégique entre Asie et Occident lui a permis de se développer
particulièrement vite et d’attirer de nouvelles activités uniques dans le monde
arabe. En plus d’attirer des investissements permettant à cet émirat d’agrandir
son rayonnement tant régional que international, il attire de nombreuses
personnes qui trouvent en Dubai une nouvelle chance, en effet 90% de la
population dubaïote est d’origine étrangère . Ainsi de nombreux travailleurs mais aussi cadres
et chefs d’entreprises s’installent à Dubaï.
L’un des 5 piliers que Lussault a
instauré afin de definir ce qu’est un hyper-lieu est l’affinité. Chaque
personne qui s’installe à Dubaï cherche à
construire une vie qu’il ne pourrait pas avoir au sein de son pays d’origine.
Ainsi cette volonté d’une vie meilleure rapproche les hommes dans la même pensée. Mais cela crée aussi des inégalités sociales car
les travailleurs non qualifiés provenant souvent d’Asie sont cantonné à des
métiers très peu rémunérés et aux conditions extrêmement difficiles en
particulier la chaleur, la température pouvant atteindre jusqu’à 50°. Ainsi
dans un lieu où le luxe prime et qui attires grand
nombre de célébrité et de personnes fortunées, se trouve aussi des travailleurs pauvres qui cherchent
une vie plus agréable qu’ils n’auraient dans leurs pays d’origine. Il est important de garder en tête que la ville de
Dubaï ne pourrait être ce qu’elle est grâce à ces travailleurs.
III. Dubaï, entre hyperscalarité et hyperspatialité
L'hyperspatialité et
l'hyperscalarité sont deux des cinq critères de l’hyper-lieu.
L'hyperspatialité est le fait
d'être en connexion autour de soi mais aussi avec le monde entier. Ainsi, la
ville de Dubaï permet de rester connecté avec le
monde entier grâce à de nombreux points wi-fi notamment.
L'hyperscalarité signifie que le lieu joue un rôle clé à l'échelle locale, régionale, nationale et mondiale. Dubaï génère beaucoup d'emplois destinés aux populations
locales mais aussi expatriées et représente le deuxième PIB des Émirats,
derrière Abu Dhabi. De plus, le port de Djebel Ali est le 3e mondial
en matière de réexportation (exporter à destination d'un pays des marchandises
précédemment importées d'un autre) et l'aéroport de Dubaï est le 1er en terme de passagers
internationaux (notamment grâce à la compagnie Emirates qui couvre 143
destinations). Dubaï compte toutefois étendre encore
plus son influence grâce à de nombreux projet comme celui de construire la plus
grande bibliothèque de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, accueillir
l'exposition universelle de 2020 ou encore le projet ambitieux de devenir
première
destination mondiale.
Sources :
Le dessous des cartes, Aéroports
: la guerre des hubs (ARTE, 2018)
Dubaï, hub et urbi, Libération par Jean-Baptiste Frétigny (2017)
Dubaï, le « hub » de
la mondialisation heureuse, Le Monde
par Gilles Paris (2007)
COLLE 11
LA MONDIALISATION
GRISE : L’EXEMPLE DU TRAFIC D’ORGANE.
Selon Roger Brunet la mondialisation grise
se définie comme “cette partie du monde mal connue et qui tient à le rester,
qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double
indispensable.”
Le trafic d’organe : des causes multiples.
Le
trafic d'organes est dû à un manque de dons d'organes. En effet, certaines
personnes dont les organes sont gravement atteints nécessitent une
transplantation, s'ils ne reçoivent pas directement un don (notamment d'un
membre de leur famille), ils sont alors placés sur une liste d'attente de dons
d'organes provenant de personnes décédées. Cependant, dans certains pays les
dons d'organes sont trop insuffisants : c'est le cas en Chine puisque
selon leur culture (mais aussi selon d'autres cultures ou religions) les corps
de personnes décédées doivent être enterrés tels quels, on ne leur prélève donc
pas d'organes qui ne peuvent alors pas servir aux nécessiteux. Ainsi, la Chine
est l'un des pays dans lequel le trafic d'organes est le plus important.
De
plus, les organes sont vendus par des personnes parfois mal éduquées, ne
connaissant pas les conséquences que peuvent avoir le manque d'un organe comme
par exemple les difficultés pour l'exercice physique qu'entraînent le manque
d'un rein, et souvent en situation d'extrême pauvreté à la recherche d'argent.
Ainsi, dans certains pays comme en Inde ou au Pakistan, les femmes utilisent la
vente de leurs organes pour payer leur dot ou encore pour rembourser les dettes
de leur mari. C'est aussi par besoin d'argent que Daesh pratique le trafic
d'organes.
Mais
aussi, le trafic d'organes est aujourd'hui amplifié par la mondialisation qui
permet le développement des télécommunications et surtout d'internet facilitant
la mise en relation de demandeurs et de vendeurs d'organes (certains organes
sont parfois mis en vente sur Ebay ou sur des pages Facebook) mais aussi
l'essor des migrations.
Les migrations et trafics d’organes.
Les
migrations de courte durée se font avec le tourisme de transplantation : il
représente environ 10% des transplantations rénales dans le monde (7 000
transplantations illégales selon les chiffres de l’OMS en 2005) et se
caractérise par le fait de personnes fortunées des pays développés et riches
(Etats-Unis, Canada, Israël, …) qui migrent vers des pays moins riches (voire
pauvres comme la Chine, le Pakistan, la Malaisie, le Brésil…) pour recevoir un
organe. Ce fut notamment le cas entre la Malaisie et l’Inde (jusqu’au début des
années 1990) où la Chine a pris la place de l’Inde depuis (pays dans lequel 90%
des organes prélevés se font à partir de prisonniers condamnés à mort -
illégalement).
Il y
a de plus des migrations permanentes où les migrants sont cibles du trafic.
C’est notamment le cas en Egypte (2 000 transplantations illégales par an,
réalisées par des médecins qualifiés) où les victimes sont des migrants de
populations soudanaise, érythréenne et éthiopienne (majoritairement des
femmes). Les migrants sont de plus, moins enclins à porter plainte car ils
doivent fournir dans preuves (sous peine de risquer des poursuites pénales), ce
qui en fait des cibles plus attrayantes.
C’est
également le cas en Syrie (6,3 millions de déplacés) le don se fait à travers
la loi adoptée en 2003 qui autorise un donneur volontaire vivant de donner à un
receveur non apparenté (favorise la commercialisation des organes des
migrants).
Trafic d’organes : existe-t-il une
législation internationale ?
Depuis
2004, l’ONU tente de faire prendre conscience la communauté internationale des
risques et des enjeux du trafic d’organes afin de fédérer les états et de
trouver une solution commune. L’adoption de la “Déclaration d’Istanbul sur le
Trafic d’organe et le Tourisme de Transplantation” en 2004, signée par 150
gouvernements et responsables médicaux, témoigne d’une évolution positive. De
même, le Conseil de l’Europe, depuis la médiatisation d’un trafic au Kosovo en
1999, a fait signer une convention signée et ratifiée par une majorité de pays
européens.
Cependant,
il n’y a pas de réelle législation internationale puisque le trafic est peu
médiatisé. Ce sont donc aux états de légiférer eux-même, ce qui rend les prises
de décision paradoxales au niveau régional. En effet, une majeure partie des
pays occidentaux punissent sévèrement le trafic d’organes cependant la région
des Balkans est très active en la matière. De même en Asie, l’Inde a adopté le
“Human Organ Transplantation Act” en 1994 alors que la Chine réalise des
transplantations avec des organes prélevés sur des prisonniers morts. Au Moyen
Orient, l’Egypte a instauré des lois (même si elles sont inefficaces) tandis
que l’Iran autorise le trafic d’organes et subventionne même les donneurs avec
une allocation s’élevant à 1200$ pour un an (le temps du rétablissement).
Ainsi,
il est difficile de trouver une décision internationale en raison des
différences d’intérêts des états : certains profitent, économiquement, du
tourisme de transplantation alors que d’autres refusent de donner un prix à l'intégrité du corps au nom des droits
de l’Homme.
SOURCES :
https://www.arte.tv/fr/videos/075284-000-A/turquie-trafic-de-reins/ : vidéo montrant le rôle de
la migration et l'importance des réseaux sociaux dans le trafic d'organes
d'après l'exemple du rein.
L’Express https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/les-migrants-victimes-d-un-vaste-trafic-d-organes-en-egypte_1939070.html : source intéressante car elle
montre le mécanisme du trafic d’organes sur les migrants en Egypte.
https://www.coe.int/fr/web/conventions/full-list/-/conventions/treaty/216 . Il est interessant de voir
quelles sont les clauses de la convention du Conseil de l’Europe ainsi que les
pays signataires.
http://webpublication.studyrama.com/Espace_prepa_149/pubData/mobile/index.htm#/44/ Dossier Espace prépa sur
l’anti-monde, complet et très interessant.
CALMON MEY Emma, RICHOU Maxime et THIEBLIN Léa.
Colle 13 : La mafia russe : entre
illégalité et pouvoir politique depuis 1991
COLLE 12 La transition cubaine
Le 1er janvier
2019, Cuba a fêté les 60 ans de la révolution castriste portée par Fidel Castro
et son frère Raul. Depuis quelques mois, le régime est de plus en plus
bouleversé par des changements économiques, sociaux et politiques dont
notamment le récent changement de constitution et de gouvernement, un
changement symbolique dans la mesure où la génération historique qui a fait la
Révolution n’est plus à la tête du gouvernement, laissant place à Miguel Diaz
Castro. Autant de signe qui marquent une “phase de transition sur l’île”.
I/ Cuba : une nouvelle “période spéciale” est-elle en train de
naître ?
La “période
spéciale” de Cuba correspond à une période de 3 ans
post Guerre Froide pendant laquelle le pays se retrouve dans une
situation très compliqué suite à la chute de son allié communiste l’URSS. Mais
l’île replonge-t-elle dans une période difficile ?
Les relations
internationales de Cuba sont compliquées. Après avoir été longtemps soutenue
par l'Union soviétique, Cuba a trouvé un allié fidèle en nouant des relations
avec le Venezuela. Mais aujourd'hui, ce pays rencontre lui-même de grandes difficultés économiques et politiques.
Le principal obstacle au développement du pays sont les sanctions économiques
imposées par les voisins américains depuis plus d’un demi-siècle. L'embargo
inflige des restrictions économiques, commerciales et financières à l'île
depuis le 3 février 1962, à la suite de nationalisations expropriant des
compagnies américaines. Après une amélioration des communications sous Raul,
l’élection de Trump fait retomber l’espoir des cubains. De plus il faut noter
que le pays est très dépendant en matière première alimentaire comme le blé,
les deux sources principales de revenues (le tourisme et l’envoi de médecins dans
d’autres pays) sont en crise. Les inégalités, la répression des opposants et
des artistes (décret 349) sont des exemples de la dictatures cubaines toujours
au cœur du régime.
La “période
spéciale” qu’est en train de vivre le pays est d’autant plus
regrettable qu’il y a eu des signes d’ouverture ces derniers mois. Le
régime castriste, vivement opposé au capitalisme, se met à l’heure du
numérique, développe ses petites et moyennes entreprises et cherche désespérément
des investissements étrangers pour faire face à une croissance inférieure
aux prévisions (1% contre 4% de prévu). Apôtre du développement d'internet et
d'une presse plus critique sur l'île, le président met en place une nouvelle
constitution adoptée le 22 décembre 2018 par les députés. "Cette nouvelle
mouture condense à elle seule la transition que vit l'île entre l'ancien et le
nouveau", estime Janette Habel. Elle maintient le rôle du parti
unique mais entérine l'ouverture socio-économique, donne gage à la population
et introduit la fonction de 1er ministre.
II/ Cuba : une reconfiguration des liens diplomatiques ?
Cuba a en effet
connu des changements dans ces relations avec les autres pays depuis cette
transition. En particulier, l’île entretient des relations avec plusieurs
régions du monde, comme les Etats-Unis, l’Europe, la Russie, la Chine ou même
des pays d’Amérique du Sud.
D’abord, les
relations Etats-Unis/Cuba sont compliquées depuis longtemps car l’île est vue
comme un des bastions forts du communisme. Sous la présidence d’Obama, les
relations s’étaient apaisées : de nouvelles négociations pour alléger l’embargo
avaient été engagées avec Raul Castro et un début d’ouverture économique voyait
le jour. Mais depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, les négociations ont été
suspendues et la mise en application de la loi
Helms-Burton a beaucoup fragilisé le tourisme de par les
effets sur l’opinion publique américaine au sujet de Cuba. Le but de
l’administration Trump est clair : faire tomber Cuba.
Pour ce
qui est des relations avec la Russie ou avec la Chine, elles sont
plutôt bonnes même si elles sont surtout tournées vers l’économie. De plus, la
Russie n’étant plus soviétique elle ne voit plus Cuba comme un allié, en
opposition aux Etats-Unis, même si ce lien fait toujours peur.
En revanche,
les relations avec le Venezuela se sont dégradées : depuis la fin de la Guerre
Froide, le Venezuela était un allié fidèle de Cuba, avec le
Nicaragua, mais la crise politique a entraîné l’arrivée au pouvoir
d’un président par intérim, Juan Guaido, qui est opposé à Cuba et soutient
le désir américain.
D’un autre
côté, les relations avec l’Europe sont les meilleures : l’UE est un des
principaux partenaires commerciaux de l’île. L’Espagne en particulier soutient
beaucoup Cuba.
Les relations
diplomatiques de Cuba sont aussi très liées à la présence de médecins cubains
dans le monde entier, en particulier en Guyane Française. En tout, 55 000
médecins cubains sont présents dans 67 pays du monde.
On
appelle mafia toute organisation criminelle qui se base sur des stratégies d’infiltration des sociétés
civiles et des institutions d’un pays. On en retrouve dans la plupart des États
faillis, mais également en Italie ou en Russie, où elle est très prospère.
I°) Les années 90, l’âge
d’or de la mafia
russe
La mafia russe s’organise
telle qu’on la connaît déjà sous Gorbatchev, à la fin de l’URSS, soit lorsque
l’économie de l’URSS commence à s’ouvrir. Mais c’est réellement lorsque Eltsine
est au pouvoir qu’elles
seront en plein essor.
En effet, étant dans un premier
temps d’origine criminelle, la mafia se concentre sur le grand banditisme et le
racket, terrorisant la population par le biais d’assassinats et de casses. Mais
lorsqu’en 1991 l’URSS chute et que les entreprises se privatisent, apparaissent
des partenariats entre les nouveaux entrepreneurs et les chefs des
sous-factions de la mafia.
Pour autant, dans le milieu des
années 90, les lois strictes de la mafia sont bafouées dans une lutte sans
merci pour pouvoir accéder aux postes les plus puissants. L’effectif mafieux
atteignant un nombre colossal (plus de 150 000 hommes), la criminalité explose
dans le pays, amenant Eltsine à qualifier la Russie de “superpuissance du crime”
en 1994. De cette période sanglante, peu en sortiront vivants.
Ainsi, à la fin des années 90, ceux
qui ont survécu sont devenus les plus puissants et les plus riches, comme en
témoigne Leonid Bilunov, ancien gangster russe. Ils vont donc se tourner vers
les activités légales, infiltrant les banques jusqu’aux oligarques et
exploitant les nombreuses failles de la juridiction russe.
Complément :
SB : à noter les liens avec la corruption au sein de l’Etat soviétique qui est l’objet de critiques importantes
de la part de la société civile russe sous Brejnev, puis Gorbatchev.
II°) La mafia russe, une
reconversion réussie ?
Historiquement, d’anciens membres du
KGB, les services secrets russes (aujourd’hui FSB), se sont reconvertis et ont
pris la tête d’importants réseaux mafieux à la chute de l’URSS.
La reconversion a de plus intéressé
des hommes d’affaires, qui se sont très vite approchés de Boris Eltsine lorsque
celui-ci est devenu premier président de la Fédération de Russie en 1991. C’est
le cas de Mikhaïl
Khodorkovski, qui a obtenu, grâce à ses liens intimes avec le pouvoir
politique, une des premières firmes pétrolières russes, nommément Ioukos, pour “seulement” 309 millions d’euros.
Khodorkovski a ensuite été arrêté en 2003 pour plusieurs chefs d’accusation,
notamment pour malversations financières. Il a depuis été gracié par Vladimir
Poutine après avoir passé 10 ans en prison. Mais la “thérapie de choc” d'Eltsine a permis à d’autres
hommes d'affaires de s’enrichir, comme le prouve le groupe des sept oligarques
russes les plus connus, la Semibankirchtchina.
Complément SB : l’accusation contre Khodorkovski de
corruption est probable mais n’est pas la raison principale. Il
semble qu’il allait s’engager dans une carrière politique trop « libérale »
pour le pouvoir en place.
Ces reconversions mafieuses ont été très diversifiées. La mafia russe s’organise en effet
autour de nombreux trafics (armes, organes…). Le plus répandu d’entre eux est
le trafic de drogues, avec notamment l’héroïne, la cocaïne, le cannabis et l’opium, des
drogues qui viennent majoritairement d’Asie centrale.
Enfin, pour la plupart d’entre eux,
cette reconversion est néfaste car, malgré un revenu important, les mafieux
sont la plupart du temps obligés de vivre en exil, en Angleterre par exemple,
comme cela a été le cas pour Boris Berezovsky.
III°)
Poutine et la mafia russe
Arrivé au pouvoir le 26 mars 2000 (élu Président), Vladimir Poutine
est élu sur la promesse d’un retour à un État fort, une reconstruction
économique et une éradication des organisations criminelles, suivant une
décennie de troubles et de laisser-faire sous Eltsine.
Cependant, si la reprise en main du
pays par l’administration Poutine semble avoir satisfait la majorité de la
population russe, aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour lutter contre le
crime organisé. Cette constatation met en lumière les liens ambigus qu’entretiennent
Poutine et la mafia russe : Alexandre Litvinenko, ex-agent du FSB (assassiné en
2006 à Londres) accusait le FSB d’être en étroite collaboration avec la mafia :
il leur déléguerait les tâches que le gouvernement ne peut assumer, tels que les
assassinats politiques ou le trafic d’armes. Ainsi, des dévoilements de
Wikileaks datant de 2010 ont révélé que le crime organisé russe aurait
participé à l’acheminement d’armes aux Kurdes, dans le but de déstabiliser la
Turquie dans le courant des années 2000. Cette tendance à la tolérance semble
néanmoins s’être inversée. Le
12 mars dernier, les députés russes votent, sur proposition de Poutine, un
amendement du code Pénal qui permet désormais d’incriminer les mafieux bien
plus facilement, grâce à la simple preuve de leur appartenance à une
organisation criminelle. Là encore, la véritable motivation de Poutine serait
de fragiliser le monde des affaires, selon certains observateurs.
Complément SB : finalement, l’essor de la mafia russe reflète le maintien de la Russie dans
une situation de pays rentier (générateur de contrats négociés d’Etat à Etat ou d’Etat à firme puissante).
Sources :
- https://www.lemonde.fr/international/article/2010/12/07/wikileaks-la-mafia-russe-en-europe-une-pieuvre-qui-beneficie-de-protections-a-moscou_1450407_3210.html,
le 19/05/19
- Atlas
des relations internationales depuis 1945, de Pascal Boniface (rubrique ‘Crime organisé et mafia”)
- http://www.defnat.fr/pdf/Jousset%20-%20(T%20976).pdf
“Le crime organisé Russe, analyse d’un phénomène transnational”, le
24/05/19
- Arte
thema : L’honneur des brigands, la mafia russe 2010
- https://www.rtl.be/info/monde/international/la-fin-de-la-bonne-epoque-pour-la-mafia-russe-nous-devons-en-finir-avec-cet-etat-dans-l-etat--1107430.aspx,
le 24/05/19
COLLE 14 : Colle de lecture DJIBOOM Atassé
COLLE 15 : La géopolitique du sport : enjeu des relations internationales juin 2019
COLLE 14 : Colle de lecture DJIBOOM Atassé
Diplomatie de l’ingérence
(Rony Brauman avec Frédéric Dufourg)
Qu’est-ce
que l’ingérence humanitaire ?
La
diplomatie française depuis la fin de la guerre froide, jusqu’à la guerre de
Syrie a été entachée par des mensonges des chefs d’états, les multiples
interventions ont fait plus de morts que si on n’avait rien fait.
Rony
Brauman dénonce donc l’usage politique de la question humanitaire. « C’est
désastreux »
Cet
aspect du droit international semble négligeable, pourtant il a façonné le
monde depuis la fin de la guerre froide (Dominique Moïsi, géopolitique de
l’émotion)
L’ingérence est le viol la souveraineté nationale d’un Etat par un
ou plusieurs autres Etats (agir dans le cadre d’un mandat accordé par une
autorité supranationale par exemple ou non).
Revel
(79) parle du « droit d’ingérence »
C’est
la remise en cause de la souveraineté d’un Etat en invoquant des raisons
humanitaires. Ceci n’est pas nouveau (européens face à sultan Abdülhamid 2)
La
guerre du Biafra 1960-1967 intervention médicale car famine
Mais
il y a eu aussi des interventions militaires (sous la bannière du bien-être du
peuple) qui ont été des catastrophes (Viet Nam au Cambodge, Urss en Afghanistan, France en Centrafrique
(Bokassa opération barracuda, le pays n’a cessé de s’appauvrir + regret de la
période Bokassa)
Ces
opérations sont souvent menées pour la déstabilisation (ex du Centrafrique), en
réalité on manipule l’opinion publique pour obtenir son accord et son soutien.
« Devoir
d’ingérence » (JF. Revel, 1979 pendant la GF (démocratie,
droits de l’homme et avancées sociales vs le ‘grand totalitaire’ = répression
de toute liberté intellectuelle)) = les actions de solidarité que les intellectuels occidentaux
doivent conduire en faveur de leurs homologues habitant de l’autre côté du
rideau de fer.
Cette
« solidarité » est à la fois matérielle et intellectuelle
La
formule n’est pas une incitation à la guerre mais marque plutôt une résistance
intellectuelle (émergence du Solidarnosc en Pologne par ex)
Le
devoir d’ingérence consiste à donner une légitimation morale à un acte
illégal : le franchissement clandestin d’une frontière pour rejoindre des
zones de guerres. Les organisations intergouvernementales ne doivent pas
participer à la guerre, ils sont là seulement pour porter une assistance
pacifique et civile à une population # du rôle des services spéciaux d’une
grande puissance.
Ingérence
humanitaire armée
A
partir de la fin de la GF (1990’) le sens de l’ingérence évolue et devient
celui des interventions militaires permettant l’action humanitaire (protection
des convois, des populations et des équipes humanitaires
Pour
certains, la résolution 688 de mars 1991 qui exige des autorités irakiennes le
libre passage des équipes de secours pour accéder aux pop du Kurdistan
représente l’acte de naissance par les N.U d’un droit d’ingérence.
Pour
Brauman ce n’est pas le cas car il n’y a jamais eu d’officialisation du droit
d’ingérence.
L’ingérence (présence forcée et imposée
d’étrangers sur le sol souverain) demeure illégale sauf dans le cas d’une
menace de la paix internationale.
Il
y’ a une obligation de non-ingérence dictée par les N.U, la formule de Revel ne
décrit pas une réalité juridique.
Une
géopolitique de l’émotion (Dominique Moïsi)
C’est
le fait de jouer sur l’émotion pour justifier les interventions. Les médias
sont donc le parfait outil pour cela, ils informent par des images et non pas par une analyse
et des faits et ceux-ci ont a de multiples reprises servis à se mettre
l’opinion publique dans la poche (Bokassa, anthropophagie ou encore 70K morts
dans le massacre de Timisoara en 1989).
Pour
comprendre ces émotions il faut prendre en compte le contexte historique avec
les Us qui façonnent le monde jusqu’aux années 2000.
Il
y’a une diabolisation de l’ennemi. Cela justifie une intervention, on parle
aussi de la nazification de l’ennemi (cas de la barbe de Nasser et de Yitzhak
Rabin).
Représentation
binaire = le « civilisé » contre le « barbare ».
Tout
ceci constitue la géopolitique de l’émotion.
La
manipulation a des limites
Ce droit d’ingérence est en même temps
lié à un droit de dépasser les souverainetés nationales.
Plus profondément on constate qu’on se sert de mobiles humanitaires
pour une action politique sur des puissances étrangères. Dans ce cas
l’humanitaire se met au service d’une politique impérialiste.
De plus les interventions se transforment
des fois en catastrophes, on se rend
compte qu’il aurait été préférable pour les populations qu’on laisse faire.
Des jeux d’influence et de puissance sont
coercitifs dans l’exercice de cette ingérence, pourquoi intervenir contre la Serbie pour le Kosovo et ne
pas le faire contre la Russie pour la Tchétchénie ou encore contre la Chine
pour le Tibet sinon ?
De plus un mandat de l’ONU
donne-t-il le droit de bombarder des villes, pays ?
ð
En 1990 au G77 la condamnation de l’ingérence
humanitaire par le tiers monde.
Il y’a de grands exemples de la
manipulation de l’opinion publique : la Libye, le Kurdistan, la Somalie
Les gouvernements ou les médias
manipulent les faits (on n’a pas parlé des massacres de Chiites et de Kurdes
tant que S Hussein était allié de l’occ par ex)
« C’est
une règle, on parle plus volontiers des horreurs commises par nos adversaires
que de celle perpétrés pars nos alliés » (Brauman)
De
l’Irak à la Somalie
Somalie = 1ère opération
militaro-humanitaire (opération restore hope) car Chaos (bandes armées, famine)
Résolution n° 794 de l’ONU (3dec 92)
Somalie = objectif strictement
humanitaire (pas d’intérêt puisque pays pauvre, non stratégique et des bases y
sont déjà installés)
Mais c’est un rattrapage moral pour les
Us car ils avaient été fortement critiqués pour l’intervention précédente
contre l’Irak (pétrole =
le 1er intérêt américain dans la région à empêcher Irak de détenir la plus
grande réserve de la région)
La
manipulation de l’information est très courante pour influencer l’opinion
publique (Nayirah fille ambassadeur, qui prétend être infirmière et livre un
récit tragique pour influencer le vote du congrès pour permettre l’entrée en
guerre) = Noam Chomsky et Ed Herman « la fabrique du consentement »
L’auteur
pense que si les chiffres n’étaient pas gonflés les interventions n’auraient
pas lieu, pour lui dans certaines situations, il aurait suffi de pressions pour
apaiser les choses comme au Kosovo mais les dirigeants pour leur gloire ont
besoin de la guerre (démonstration de force).
A
chaque fois les interventions ont fait beaucoup de dommages collatéraux, de
victimes = fiasco
=
un traumatisme pour les Us comme pour la population locale. C’est pourquoi dans
un premier temps Bill Clinton utilise son veto pour empêcher une intervention
des Us au Rwanda.
Dans
un premier temps en Irak les objectifs militaires sont atteints mais par la
suite l’embargo se transforme en une catastrophe humanitaire, ce qui renforce
le président Hussein
Les
chiffres étaient d’ailleurs faux (S Hussein 4ème puissance militaire
selon les chiffres avec un arsenal donc conséquent, ce qui est faux)
Le Kosovo
Peuplé
majoritairement de paysans de culture albanaise (région du Sud-Ouest)
1996
création UCK à meurtres de responsables serbes.
Puis
les serbes se vengent sur les albanais et vice-versa
Donc
les Us s’en mêlent pour trouver un accord à accords de
Rambouillet (imposaient à la Serbie de Milosevic des visites sans avertissement
d’inspecteurs militaires onusiens = atteinte à la souveraineté = inacceptable.
Intervention
France et Otan sans mandat et avec comme appui de faux documents
Mais
l’intervention n’était en aucun cas humanitaire puisque seulement 2700 morts en
réalité. Les bombardements de l’Otan se sont avérés plus dangereux que la
police terroriste mais cette intervention a pu renforcer la justification de l’existence de l’Otan
le vainqueur impose souvent sa propre version de l’histoire
Affaire
Lewinsky, Tony blair voulait remonter dans les sondages
La Libye, une
propagande d’al jazzera
On
parle d’un massacre potentiel, et non d’un massacre effectif. Donc on veut
faire une guerre préventive (une
menace fictive). Intervention à déstabilisation
d’une partie du monde. La guerre a créé beaucoup plus de chaos et occasionné beaucoup
plus de morts que n’aurait fait le régime de Kadhafi.
Les
évènements en Libye ont commencé par des manifestations, puis la prise de la
réserve en arme de la caserne de Benghazi, donc le président a envoyé l’armée
(comme l’aurait fait tout chef d’état selon l’auteur) mais les médias (Al Jazeera chaine Qatari, quels
étaient leurs intérêts ??) ont fait tourner des images horribles (mitraillage de la foule à Tripoli,
qui n’a d’ailleurs jamais eu lieu) en boucle, alertant donc les chefs
d’états FR, UK, US qui demandent donc la démission de Kadhafi le 21/02/2011.
=
Encore une opération déclenchée par un mensonge de la télé
6000
morts entre Benghazi et Tripoli = FAUX
Résolution
1973 (l’objectif était d’apporter un soutien aux rebelles mais les français et
les britanniques sont allés jusqu’à l’exécution « barbare » du
dirigeant)
Pourquoi ?
Il
n’y a presque plus d’esprit critique. Manipulation, mensonges « guerre humanitaire »
La
Libye avait refusé des contrats français quelques temps avant et a réalisé des
investissements bénéfiques pour l’Afrique et donc concurrence les intérêts
français. Par-dessus tous les soupçons qui pesaient sur Sarkozy quant au
financement (50mio $) de sa campagne en 2007 par la Libye.
Kadhafi
n’avait de protecteurs ni dans le conseil de sécurité ni dans la ligue arabe.
Les
médias s’appuient sur le viol sur ordre (hitllerisation de Kadhafi) = viagra trouvé sur
des tankistes noirs à alerte aux mercenaires noirs à lynchages des
noirs
Kadhafi
tenait tête depuis plus de 40ans à la ligue A et aux occidentaux.
Imposer
la démocratie à tous les peuples est-il une bonne chose ? et constat les pseudo-démocratie mise en
place en Afghanistan, en Irak, ou en Libye ne fonctionne pas.
Qu’à
t’on donc accomplis ?
Il
est vrai que des interventions ont fonctionné (ex : Cote d’Ivoire ou
Sierra L) mais à la différence de la Libye se sont des territoires peu étendus
avec une opposition homogène sur laquelle s’appuyer après.
Pourquoi
pas la Syrie ?
Syrie
= ennemie ancien des pétro monarchies de la péninsule arabique et donc ingérence
ancienne en Syrie. Le problème avec Daesh. 2015 intervention militaire russe en
faveur du pouvoir. L’intervention occidentale dans ce pays est difficile à
légitimer malgré les mensonges comme d’habitude, puisque les expériences de la
Libye et de l’Irak sont restées en mémoire. à Population
française majoritairement opposée à une intervention. De plus B el Assad a des alliés puissants
comme la Russie, l’Iran.
COLLE 15 : La géopolitique du sport : enjeu des relations internationales juin 2019
L’expression
de diplomatie sportive apparaît formellement à partir de 1971, illustrée par la
« diplomatie du ping-pong » mise en œuvre entre les États-Unis et la
Chine. Ayant notamment permis une reprise des relations diplomatiques entre les
deux États, mais aussi avec l’importance croissante prise tant économiquement
que politiquement par le sport, nombre d’États ont décidé de développer leur
propre diplomatie sportive.
Un atout social : Premièrement,
le sport, de par sa médiatisation et l’engouement qu’il crée, a une portée
mondiale. En effet la finale de la coupe
du monde de football 2018 a été vu en direct par plus de 1,1 milliards de
téléspectateur. Le sport réuni les populations (3,5 millions de bénévoles dans
le sport en France). De plus, la possession, pour un pays, d’une structure
sportive performante permet une exposition du territoire à travers la
médiatisation de ses sportifs ainsi qu’une attractivité pouvant attirer des
pratiquants du monde entier.
Un atout économique : Le
sport comporte aussi un aspect économique non négligeable. En effet il regroupe
à la fois les questions liées aux droits télévisés, au merchandising, au
sponsoring mais également à l’ensemble des activités existant autour de
l’organisation d’évènements sportifs (logistique, construction, organisation,
création etc.). Dès lors si on se fixe sur l’exemple de la France, on remarque
l’impact du sport sur l’économie du pays : plus de 165 000 salariés et 34
milliards de revenu annuel soit quasiment 2% du PIB. Le sport permet aussi une
forte attractivité touristique.
Un atout géopolitique : Pour
Pascal Boniface, « le sport est devenu un élément essentiel du rayonnement
d’un État. » car il explique que « le sport aujourd’hui, c’est plus
que du sport. C’est de l’émotion bien sûr, du plaisir, des vibrations, des
moments de désespoir, de fraternité, de partage, etc. Mais c’est aussi de la
géopolitique. ». Le sport est donc une nouvelle forme de Soft Power, un
élément de puissance utilisé par de nombreux pays comme un tremplin. Par
exemple, le Qatar investit massivement en France depuis le début des années
2000 mais c’est l’achat du PSG pour 70M
d’euros (somme infime par rapport aux autres investissements) qui va lui
offrir une vitrine exceptionnelle et lui permettre d’avoir une stature
internationale. Selon Boniface, « Être une grande puissance implique de
plus en plus d’avoir une vitrine sportive, faute de quoi la panoplie n’est pas
complète. ». Prenons l’exemple de la Chine qualifié qu’une seul fois en
2002 pour la coupe du monde de foot. Elle tente depuis quelques années d’avoir
une équipe national compétitive pour ce sport le plus populaire au monde. Le
plan de Xi Jinping prévoit de rendre le football obligatoire à l'école,
d’organiser une coupe du monde sur leur terre et de recruter des stars
internationales dans leur championnat national. Pour Boniface, « le sport
est devenu le nouveau terrain d’affrontement – pacifique et régulé – des États.
C’est la façon la plus visible de montrer le drapeau, d’exister aux yeux des
autres et d’être présent sur la carte du monde. » Les États se livrent une
véritable bataille avec une course à la médaille mais aussi à l’organisation
d’événements sportifs qui permettent une magnifique exposition pour le pays.
Sources : - France Diplomatie [en ligne] : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-sportive/
- Pascal BONIFACE, La
géopolitique du sport [ouvrage] (toutes les citations viennent de ce livre)
- Pascal BONIFACE, JO
politique [ouvrage]
COLLE 16 LES ZONES GRISES colle de lecture de Paul FORESTIER
Gaïdz MINASSIAN, Zones Grises,
Quand les Etats perdent le contrôle, 2011
Les zones
grises sont de plus en plus importantes de nos jours, si bien que la
plupart des conflits actuels sont en réalité internes, dû à des manquements organisationnels,
et non interétatiques. Elles représentent de par leur importance
aujourd’hui un « nouveau défi » (P. TEIXEIRA) pour le conseil de
sécurité de l’ONU. Les récents conflits d’Ossétie du Sud ou de Gaza sont des
exemples probants de cette réalité, la situation en Colombie, au Mexique, etc.
Par ailleurs, ces conflits ne sont pas à cloisonner dans des pays faillis ou en
situation délicate : le sud de l’Italie est largement influencé, gouverné
par les mafias. En France, le
quartier de Seine-Saint-Denis peut représenter à lui seul une zone grise. Mais alors, qu’est-ce ?
expression polysémique en fonction de la
discipline étudiée mais rejoignant toujours l’idée de flou, de manquement à une
règle formelle, de position hybride entre 2 bords : légal/illégal,
droit/non-droit etc.
Définition géopolitique : espace de dérégulation sociale, auto-gouverné par des micro-autorités alternatives, dépendant d’un Etat-souverain qui par volonté ou non, ne régit plus sur le territoire.
Définition géopolitique : espace de dérégulation sociale, auto-gouverné par des micro-autorités alternatives, dépendant d’un Etat-souverain qui par volonté ou non, ne régit plus sur le territoire.
3 principes : la concurrence d’autorité,
dérégulation sociale (rupture du contrat social), privatisation du territoire (enclavement, radicalisation
plausible)
è Pour
tout groupe ou individu étant partie intégrante d’une zone grise, l’Etat n’est plus une autorité régalienne, il ne représente
plus aucune souveraineté ou autorité. Ainsi les populations, étant en nécessité
d’une entité dirigeante et organisatrice, se tournent (à la recherche de
« réconfort ») vers des organisations parallèles qui ne sont en aucun
cas contrôlées par l’Etat : c’est la concurrence d’autorité.
(exemple :
région Cachemire, Inde/Pakistan, 2005, après un drame environnemental, les
Etats ne sont pas capables d’assurer leurs fonctions d’Etat-providence et des
organisations humanitaires proches de réseaux terroristes jouent ce rôle)
Pour les réalistes, la
zone grise représente une zone de
chaos, nuisible pour l’Etat et sa souveraineté qu’il faut éliminer. Pour
autant, ces zones grises semblent non
pas représenter l’Autre, informel et incompris sinon le reflet même des limites
de l’Etat et de tous ses dysfonctionnements.
Pour les transnationalistes, la zone grise représente en réalité les maux du système interétatique
qui souhaite la réduire à néant. De fait, cette zone est à dimension
socio-politique et/ou socio-économique n’est pas le simple fruit d’un manque
organisationnel sinon le reflet de
problèmes profonds, systémiques (pauvreté, migration) ayant des répercussions
locales et globales.
L’auteur divise les zones grises en 2 cas distincts ;
- les zones dites « stato-centré(es) » qui se fondent sur la violence et ne reconnaissent en aucun cas une quelconque autorité étatique impliquant une volonté de renversement (guérillas, terrorisme, proto-Etats…) exemple des FARC communistes en Colombie
- les zones dites « stato-centré(es) » qui se fondent sur la violence et ne reconnaissent en aucun cas une quelconque autorité étatique impliquant une volonté de renversement (guérillas, terrorisme, proto-Etats…) exemple des FARC communistes en Colombie
- les zones qui s’appuient sur la criminalité et les profits qu’elle
génère (dites « socio-économiques ») il ne s’agit donc ici
évidemment pas de renverser le pouvoir en place mais de profiter de ses
faiblesses (mafias, gang, banlieues à risques…)
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