13 : la situation du Venezuela en mai 2017
12 : L'évolution du modèle suédois
11 Whirpool, une déclocalisation de plus en France ?
10 Le populisme aux Pays-Bas
9 Les relations franco-russes depuis 2010
8 La Corée du nord, le dernier régime stalinien, danger nucléaire pour la planète ?
7 Le retour de la Russie sur la scène internationale
6 La Turquie dans l'Union européenne : en l'an 3000 ?
5 L'affaire Sanowden
4 Le rachat d'Opel par PSA
3 Les migrants
2 Le CETA
1 L'affaire Obiang, révélatrice de la corruption en Afrique
Sujet 13 : Le Venezuela en crise
LA CRISE VENEZUELIENNE Depuis la mort de Hugo Chavez (1999-2013) et l'accession au pouvoir de son héritier politique Nicolas Maduro, le Venezuela connaît une crise à la fois économique, politique et sociale divisant le pays entre le parti chaviste et l’opposition. Depuis 2013, le Venezuela, connu pour posséder la plus grande réserve pétrolière du monde, fait effectivement face à de nombreuses manifestations, alliant partis politiques et civils, qui se révoltent contre l'insécurité du pays (taux d'homicide de 92 pour 100 000 habitants selon l'observatoire vénézuélien de la violence), l’insuffisance des biens de première nécessité, l’inflation et la politique autoritaire de Maduro. L’État chaviste se démarque, sous la présidence de Hugo Chavez (de 1999 à 2013), par une politique ultranationaliste, protectionniste, et culturellement anti-américaine. Toutefois, cette autocratie politique se révèle être un désastre. En effet, Chavez s’assurait les votes des populations pauvres en octroyant des aides issues de la rente pétrolière. Ainsi, lorsque Maduro lui succède en 2013, il a de nombreuses difficultés à maintenir ce pays fragile et politiquement défaillant. De plus, 2013 est marquée par une forte chute du prix du pétrole qui engendre, dans ce pays monoproductif (98% des exportations sont pétrolières), une forte baisse du pouvoir d’achat et des richesses de l’État. Le Venezuela peine à trouver les fonds nécessaires pour investir et entretenir les infrastructures d’extraction de pétrole. L’État diminue alors ses importations et la population se retrouve très rapidement à court de denrées de base et de produits médicaux : d’où le début de manifestations civiles. L’État ne réussit donc plus à subvenir aux besoins de sa population, les homicides et les famines deviennent monnaie courante. Le président Maduro est connu pour adopter des politiques radicales et autoritaires. Il est vrai que de nombreuses caractéristiques « dictatoriales » se retrouvent : tribunal militaire, police répressive, émission télévisée de Maduro seul, ... En 2015, il décide de fermer les frontières et les échanges avec la Colombie pour tenter de mettre fin au trafic massif (allant d’armes et de drogues à du simple dentifrice ou de la farine) qui fait régner l’insécurité. Cette même année, Maduro provoque un conflit avec la Guyane voisine, en revendiquant les 2/3 du territoire guyanais où un large gisement de pétrole avait été découvert peu auparavant. Mais l’échec de ses initiatives reflète un Etat insuffisamment libéral et incapable d’une politique de diversification économique : le Venezuela est en déclin de puissance. Certains parlent de la « fin du Venezuela saoudien » et d’une « humiliation nationale ». En 2016, l’État se voit obligé d’importer 550 000 barils de pétrole américain, d’augmenter le prix du carburant de 6000 %, et vend l’intégralité de son stock d’or pour éviter le défaut de paiement. Ainsi le FMI prévoit un passage d’une inflation de 108 % à 720 % en 2016. Alors Maduro renoue certaines relations politiques, notamment avec les Etats-Unis et la Colombie. Mais le Parlement réussit à contrecarrer son projet de sortir de l’OEA (en mai 2017). Le président vénézuélien ne parvient donc pas à rétablir le calme dans un pays en état d’ « urgence économique » et au bord d’une implosion sociale. Alors l’opposition augmente et les manifestations se multiplient et deviennent de plus en plus violentes. La création de l'opposition date du 2 février 2013 lorsque Léopoldo Lopez, chef du parti Voluntad Popular, et Maria Corina Machado, une députée, lancent un appel à la manifestation contre le gouvernement. A cette manifestation s'ajoute la révolte étudiante qui proteste contre des vols perpétués dans les universités et la violence dans les rues. Alors le 12 février, politiques et étudiants marchent dans 38 villes du pays et sont très fortement réprimés par des civils pro-Maduro et par des policiers, tirant sur la foule. En plus de faire une soixantaine de blessés, cette manifestation entraîne l’incarcération de Léopoldo Lopez et de nombreux manifestants accusés d'inciter à la sédition et à la révolte. L'opposition dénonce ces arrestations, accusant le gouvernement de ne pas avoir de chef d'accusation valable contre eux. L'opposition marque un tournant politique lorsqu’elle gagne la majorité parlementaire en 2015. Ce à quoi la Cour suprême, réputée proche de Maduro, réagit en bloquant toute action du Parlement. Maduro tente de retrouver sa supériorité en créant un « Parlement communal ». Depuis le 5 janvier 2017, le parlement renouvelle son président, l'occasion pour l'opposition, qui y est majoritaire mais divisée, de dévoiler une nouvelle feuille de route vers l'objectif principal : le départ du chef de l’État. Julio Borges, à la tête du parlement, est déterminé à éjecter le président Maduro en 2017, notamment en accentuant la pression populaire, alors que le mécontentement des Vénézuéliens est au plus haut. La population est aussi mécontente de l'opposition qui a manqué de stratégie pour évincer le chef d’État du pouvoir. Une vague de protestation est déclenchée le 1er avril suite à la décision de la Cour Suprême de s'octroyer les pouvoirs du Parlement, conférant ainsi à N.Maduro les pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs et déclenchant ainsi un tollé diplomatique. Toutefois, la Cour Suprême se voit obligée de faire machine arrière 48h plus tard. Henrique Capriles, principal opposant de N.Maduro notamment pour les élections de 2018, explique que « le gouvernement de Maduro est une dictature du XXIème siècle ». Les manifestations reprennent et font plus de 42 morts en 6 semaines. En plus, 260 personnes ont été jugées par des tribunaux militaires et 155 civils ont été emprisonnés sur ordre de ces tribunaux. Selon l'organisation des droits de l'homme Foro Penal, cela constitue une violation de la constitution qui prévoit que seul les soldats doivent être jugés par des tribunaux militaires. De nombreux Etats du continent ainsi que les Etats-Unis défendent l'opposition comme le socialiste chilien Sergio Bitar qui parle de « retour des dictatures » ou le porte-parole du département d’État américain, Mark Toner pressant les autorités de cesser de réprimer les manifestations de l'opposition. Pour conclure, l'opposition lutte principalement sous la forme de manifestations réprimés par le gouvernement et qui cause de nombreux morts. Mais elle lutte également via le parlement et le soutien extérieur de nombreux pays et notamment de l'ONU qui s'est réunit le 17 mai 2017 pour discuter du « problème vénézuélien ». On peut considérer cette multi-crise comme le début de la fin d’un Etat chaviste, trop peu adapté à la mondialisation et aux besoins de sa population. http://www.lemonde.fr/ameriques/video/2017/04/11/la-crise-au-venezuela-expliquee-en-quatre-minutes_5109364_3222.html
Sujet 12 : L'évolution du modèle suédois : une réussité ?
L’évolution du modèle suédois :
une réussite ?
Colle d’actualité du 24.4.17, gpe E
Le modèle suédois : « Seul
le meilleur est assez bon pour le peuple »-Gustav Moller
Gustav Moller,
social-démocrate de l’Etat providence suédois disait « seul le meilleur est
assez bon pour le peuple ». De cette citation se dégage une image
d’égalité prônée par la vision social-démocrate suédoise dont le but est de
diminuer le taux d’inégalités. Pour ce faire, des ajustements sont effectués au
niveau de la vie politique, de la santé, de la parité homme-femme, de
l’éducation, de l’immigration et de l’innovation. La Suède veut représenter un
modèle de transparence, d’honnêteté et de modestie ce qui passe par la qualité
de ses politiciens. Ceux-ci doivent être un modèle pour la population, ils sont
donc contraints de bannir tout ce qui est superflu et de se comporter comme des
citoyens ordinaires. Cette « normalité » se manifeste même sur leurs
salaires qui s’élève à 10 000€/mois (soit deux fois moins que le salaire
des élus français sans y ajouter les résidences de fonction ainsi que tous les
autres privilèges). En termes de santé, les ajustements sont spectaculaires, la
politique de priorité des malades, de la diminution du taux de centres
hospitaliers, et de qualification des salariés ont fait de lui le meilleur
système de santé du monde élevant l’espérance de vie à 81 ans. En termes de
parité homme-femme, il y a une volonté d’intégrer la femme dans le monde du
travail et de donner plus d’importance à l’homme dans la famille en accordant
par exemple un congé parental de 16 mois (tout en conservant 80% du revenu). En
termes d’éducation, les élèves sont notés avec un système anglosaxon (avec des
lettres) et sont donc mois soumis à la pression. Les familles jouissent de chèques
éducation donnés par l’Etat leur permettant de choisir l’établissement (public
ou privé) de leurs enfants, ou d’adhérer à des programmes d’aide pour élèves en
difficultés. Le meilleur s’applique également aux immigrés (représentant 15% de
la population suédoise, c’est le pays qui par rapport à sa superficie accueille
le plus d’immigrés) qui bénéficient d’un programme d’insertion très généreux.
L’Etat s’engage à loger, donner une somme journalière (afin qu’ils puissent se
nourrir jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail) et offrir 3 ans de cours de
suédois. Les enfants d’immigrés ont également accès à l’école gratuitement.
Enfin, du point de vue de l’innovation, la politique suédoise accorde
énormément d’importance à la transition technologique, à la montée en gamme et
la qualité de ses produits. L’innovation est un point clé de l’économie
suédoise qui se veut performante dans quelques secteurs de pointe.
Le modèle suédois
à l’épreuve de la privatisation
Dans le début des années 1990, la Suède se
retrouve confrontée à un contexte de crise financière et économique. Le
parti Social- démocrate (PSD) est au pouvoir et décide de remettre en question
l’Etat providence qui couvrait jusque là l’ensemble des besoins de la
population ; il se rend compte que beaucoup de dépenses d’Etat s’avèrent
être inutiles. La solution qui s’impose est donc une libéralisation du
système passant tout d’abord par la privatisation. Dès 1991, l’éducation est
réformée avec la mise en place d’un « chèque de scolarité » pour tout
élève indépendamment de sa situation familiale et s’il va dans une école
publique ou privée. Cela a favorisé l’émergence d’alternatives pédagogiques
et l’essor de l’école privée (le nombre d’élèves est passé de 1% à 18% en
25 ans ). Ensuite la privatisation s’est appliqué au domaine de la santé :
réduction des hôpitaux publics d’environ 1/3, le reste devient des cliniques
privées. De nombreux intermédiaires sont donc créés pour désengorger les
lieux publics et réduire les dépenses (par exemple des standards
téléphoniques sont mis en place pour traiter à distance les cas les moins
graves ; certains emplois se diversifient, les infirmières par exemple deviennet
en même temps sage-femmes ...). On peut également le constater dans le
domaine de la politique : en Suède les politiques sont des « monsieur /madame
- tout le monde » c’est à dire qu’ils ne bénéficient pas d’avantages
particuliers, de par leur fonction, financés par l’Etat. Les membres du
gouvernement reçoivent des salaires moins élevés qu’en France, ils n’ont pas
de résidence attitrée, de jet privé ... Ce n’est pas l’Etat qui prend en
charge tous ces artifices mais il sont bien laissés au domaine privé de
chacun. Par la privatisation le choix est donc laissé à la population mais le
risque est de laisser ce domaine à de grands groupes dont le but premier
premier est le profit et non le bien de la population tant des élèves dans le
domaine scolaire que des patients dans le domaine médical. La privatisation et
l’essor d’entreprises privées signifie donc moins de contrôles possibles par
l’Etat, même si d’un autre côté cela le soulage d’une partie de sa charge.
C’est donc un calcul stratégique de l’Etat de trouver le juste milieu entre
public et privé car le modèle suédois fonctionne essentiellement grâce aux
impôts prélevés. L’Etat doit donc contenter la population en lui offrant un
panel de possibilités dans différents domaines par la privatisation sans
qu’ils paient pour autant beaucoup d’impôts.
Le modèle scandinave à l’épreuve de l'extrême-droite
En Suède, aux élections du 14 septembre 2014,
le parti d’extrême-droite est devenu le troisième plus gros parti du pays alors
que celui-ci, issu de la mouvance fasciste, atteignait péniblement 2-3 %
des votes avant 2010.
Ceci illustre bien la montée des partis
d'extrême droite qui voit le jour un peu partout en Europe.
Une des raisons de ce phénomène se base
principalement sur l‘économie, En effet Le facteur «crise» explique que dans
certains pays ces partis progressent fortement. Pourtant dans
les pays scandinaves, qui ont été relativement épargnés par la crise, on peut
difficilement expliquer le succès des partis populistes par la «souffrance
sociale»...
Ainsi,
la principale raison de ce succès est le problème de l'immigration, en effet
les pays scandinaves ont les politiques migratoires les plus accueillantes et
protectrices du monde. Cette réputation est à l'origine d’une forte migration
vers ces pays. Concernant la Suède, le parti d’extrême-droite dénonce
l'immigration comme une menace sur l'identité nationale et gagne en adhésion,
alors que 15 % de la population suédoise est née hors des frontières. Ce
qui joue là est avant tout la crainte de la perte de l'identité nationale face à
l'immigration extra-européenne. Et même
si le taux de criminalité est le plus bas d’Europe, les partis populistes ne se
gènent pas pour diaboliser les étrangers.
Une
autre raison qui peut expliquer la montée de ces partis : la progression
de l'euroscepticisme, en effet les pays scandinaves sont des « petits
pays » qui pèsent assez faiblement comparé à d'autres pays au sein de
l'U.E et la peur de se faire « écraser » par ces autres pays peut
expliquer le succès de partis d'extrême-droite eurosceptiques.
Sources:
• http://www.lefigaro.fr/international/2016/02/05/01003-20160205ARTFIG00346-l-europe-face-a-la-montee-des-partis-anti-migrants.php
documentaire : https://www.youtube.com/watch?v=hEF7OUbIjk4
Sujet 11 : Whirlpool, une situation emblématique de l'industrie française ?
Petite présentation : Whirlpool Corporation est une multinationale américaine spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution d'appareils électroménagers aux Etats-Unis. Elle est classée 1ere au rang mondial devant Electrolux. J.M.Fetting la dirige depuis 2004. Son siège social est à Benton. Elle possède plusieurs centres de production en Europe : en Angleterre, en Italie, en Pologne, en Slovaquie, et en France. Le site de production d'Amiens, en France appartient à Whirlpool depuis le rachat de Philips. En 2002 déjà, la production de machines à laver a été délocalisée en Slovaquie, et depuis quelques années, l'effectif des employés a baissé du fait de l'investissement dans des moyens de production plus efficaces. Cette année, Whirlpool a indiqué que le reste de la production sera délocalisé à Lodz en Pologne, dans un souci d'économie d'échelle ; en effet produire en France coûte 7,5% plus cher qu'en Pologne. Ainsi d'ici 2018, 586 personnes seront au chômage (plus celles du sous-traitant Primat France de Whirlpool), ce qui a déclenché plusieurs manifestations. Finalement, les employés ont obtenu une compensation financière allant jusqu'à 80 000 euros pour ceux qui ont le plus d'ancienneté, cependant tous les employés n'ont pas l'assurance de retrouver un emploi, bien qu'il y ait des offres de rachat du site de production par de petite PME comme une blanchisserie qui pourrait employer quelques personnes. Le cas Whirlpool est typiquement l’exemple que Business France passe sous silence dans son rapport, qui ne prend pas en compte les départs d’entreprises étrangères et qui détruisent des emplois. Cette enquête, qui affirme que 2016 a été pour la France la meilleure année depuis dix ans en matière d’attractivité, est incomplète puisqu’elle ne s’intéresse pas à ce que l’on appelle les "désinvestissements", toutes ces entreprises étrangères qui quittent le sol français après avoir généralement bénéficié d’aides publiques. Whirlpool Amiens fait partie de ces chasseurs de prime. D’autres exemples pourraient être cités, comme l’usine chimique Tioxide de Calais, propriété d’un autre groupe américain, implantée en France depuis quarante ans, qui s’apprête à fermer d’ici l’automne après avoir reçu douze millions d’euros d’aides de l’Etat et de la région des Hauts-de-France au nom du maintien de l’emploi.
Pour plus d'informations et de données précises voir : http://www.humanite.fr/les-secteurspublic-et-de-lindustrie-ont-detruit-le-plus-demplois-en-france-566171 Autres sources : franceinfo, le Figaro Whirpool : la mondialisation est-elle responsable ? Selon Laurent Carroué, géographe français, la mondialisation est l'extension du capitalisme dans le temps et dans l'espace. Par conséquent les idées capitalistes participent des faits de la mondialisation, et y compris de ses dérives. Une idée majeure de cette idéologie est le libre échange poussé à sa limite : c'est notamment ce que prône David Ricardo, grand économiste libéral du XIXe siècle, à travers la théorie des avantages comparatifs. Deux siècles plus tard apparait la DIPP (Division Internationale des Processus Productifs), prolongement de la DIT (Division Internationale du Travail). De fait ici Whirpool cherche à trouver le lieu de production le plus attractif en matière de coût du travail. Ainsi les salariés de Lodz en Pologne seront payés trois fois moins (480 euros par mois) que les travailleurs français, comme l'autorise la réglementation Polonaise. Ainsi la France est moins compétitive en termes de salaires que la Pologne et cette délocalisation est un exemple des problèmes posés. Notons enfin que tout cela est permis par un libéralisme de mise en Europe, caractérisé par l'Acte Unique Européen de 1986, créant un marché unique, et abaissant les frontières douanières à leur strict minimum. Néanmoins Christian Grataloup souligne que la mondialisation est davantage un phénomène géographique : la mise en réseau des hommes par des flux. De fait la mondialisation est bien la cause de telles dérives. Mais la responsabilité est bien celle de l'Etat, qui doit comme le préconise Pascal Boniface, réguler ce phénomène. Sources : Chaine youtube de François RUFFIN Réseaux sociaux Le Monde Dans une situation comme celle de Whirlpool que peut faire l’état ? ➡ Au niveau même de l’entreprise; → Rachat de l’entreprise: il y a déjà 15 propositions, l’état peut donc aussi proposer de la racheter. → Mme Le Pen avait fait miroiter l’idée de nationalisation face à Whirlpool (une société actions simplifiées américaine).Or ses idées sont vagues: en effet une nationalisation peut se faire de diverses manières: - indemnisation des personnes privées expropriées mais ces compensations financières sont généralement partielles - confiscation sans contrepartie financière - se faire par transaction financière, soit par rachat d'actions. - État contraint le propriétaire à lui vendre sous menace d'expropriation, soit par compensation financière. → L’état peut aussi émettre des conditions lors de la vente de l’entreprise, c’est ce qui s’est produit lors du rachat de Whirlpool par Indesit (par l’état Italien). L’état peut faire signer un contrat garantissant des conditions telles que le maintient d’une activité économique. → Il peut réinjecter de l’argent dans l’entreprise. ➡ Au niveau régional; Il peut améliorer les infrastructures avoisinantes de l’entreprise: l’état a fait la promesse de consacrer 220 millions d'euros à Amiens pour par exemple financer un tronçon de TGV qui relierait Roissy à la Picardie. ➡ L’état peut légiférer pour protéger ses salariés; C’est le cas de la procédure de PSE qui vise à éviter les licenciements ou à en limiter le nombre. Dans le cas d’une entreprise comme Whirlpool (586 salariés ) on prévoit alors un plan de reclassement (externe/interne). De plus l’entreprise qui emploie moins de 1 000 salariés doit proposer le CSP après avoir engagé une procédure de licenciement économique. Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est un dispositif d'accompagnement renforcé, sous forme de suivi individualisé, mis en place par Pôle emploi, qui prévoit l'organisation et le déroulement d'un parcours de retour à l'emploi. ➡ L’état peut convaincre par des politiques les entreprises de rester; Il peut être décidé de baisser le coût du travail, c'est-à-dire diminuer les charges sociales patronales et augmenter la TVA. Mais cette idée n'est pas partagée par tous les analystes français qui estiment que le coût du travail n'est pas le seul facteur de délocalisation en France. Les entreprises peuvent aussi simplement vouloir partir pour conquérir de nouveaux marchés, donc tout dépend de la cause de la délocalisation. ➡ A l’échelle européenne; Emmanuel Macron souhaite attaquer les pays de la « silicone Valley de blanc » (Pologne, Hongrie, ...) sur « un pays qui joue des écarts fiscaux sociaux au sein de l’Union européenne et qui est en infraction avec tous les principes de l’Union. » Cause juste mais infaisable car en l’état actuel des réglementations européennes, aucune sanction ne peut être prise à l’encontre d’un Etat membre sur la base des différences fiscales et du coût du travail. sources: l’historique de l’entreprise par le Figaro: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/ 2017/04/26/20002-20170426ARTFIG00358-whirlpool-amiens-une-histoire-accidentee.php Service-Public: https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2811 L’express: http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/pse-plan-de-sauvegardede-l-emploi_1695979.html Francetvinfo: http://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/whirlpool/conflit-a-whirlpool-unaccord-signe_2179681.html Le Figaro: http://www.lefigaro.fr/societes/2017/04/14/20005-20170414ARTFIG00069-unrepreneur-pour-whirlpool-ce-serait-liberateur.php Le Monde: http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/29/whirlpoolpasse-d-armes-entre-emmanuel-macron-et-la-pologne_5119963_4854003.html
Sujet 10 : le populisme aux Pays-Bas
Les élections
législatives néerlandaises de 2017 se sont tenues le 15 mars 2017, afin
d'élire les 150 représentants du Parlement pour un mandat
de quatre ans. Alors que le parti
populiste d’extrême droite de Geert
Wilders se tenait haut dans les sondages, ces élections ont été vues comme
un «test pour l’Europe» de l’influence populiste de l’extrémisme montant. Mais
c’est le parti libéral qui remporte
l’élection avec 31 sièges, un soulagement pour les démocraties occidentales,
après l’élection de Trump aux Etats-Unis.
Que réclame le PVV (Parti
pour la liberté) ?
Le
PVV a acquis une certaine notoriété aux Pays-Bas notamment avec des
propositions « chocs » et qui font polémiques comme l’interdiction du
Coran par exemple. Cependant le parti a aussi d’autres revendications voici-ci
quelques-unes d’entre elles :
Islam et immigration : point central du
programme. Geert Wilders son dirigeant avait comparé le Coran à Mein Kampf, le
livre d’Hitler.
-
Arrêt de l’immigration des gens qui viennent des pays
islamiques.
-
Interdiction de la burqa et du Coran
-
Port du foulard interdit dans les services publics, et
création d’un impôt sur le port du foulard.
Politique étrangère : le parti est très
europhobe, G. Wilders fait notamment partie d’un groupe au parlement européen,
formé par Marine Le Pen et qui est anti-Europe.
-
Retrait de la zone Euro (retour au florin)
-
Retrait de l’UE
Sécurité : le PVV joue aussi
sur un climat de peur et d’insécurité.
-
Enregistrement ethnique mis en place. Avec création
d’une dénomination « antillais »
-
Renvoi dans leur pays des criminels antillais.
-
Retrait de la nationalité néerlandaise pour les
criminels ayant la double nationalité
Cependant
les Pays-Bas fonctionnent par coalition au sein des gouvernements, il est donc
probable qu’une partie de ses mesures n‘aient pas été retenues même si Geert
avait remporté plus de voix. Par ailleurs le parti se place comme défenseur des
droits des minorités, droits des Gays, droits des femmes, des Juifs.
Scores du PVV : un
paradoxe dans un pays en assez bonne santé économique ?
Les
Pays-Bas en 2016 c’est :
-
1,7% de
croissance éco (France = 1,3%) contribuant à une hausse des salaires des
néerlandais
-
un taux de
chômage faible notamment chez les jeunes (moins de 6%) et une dette
publique de moins de 60% du PIB
àbilan éco
positif suite
à la crise MAIS les sondages donnaient le PVV (parti de Geert Wilders) gagnant
face au VVD (Parti libéral) pour les élections législatives du 15 mars 2017
Pourquoi ? Rejet de l’immigration croissant des néerlandais ces dernières années
pourtant issus pour la plupart de pays étrangers dû à l’ancienne puissance
coloniale néerlandaise (Indes néerlandaises = Indonésie aujourd’hui)
Evènements marquants qui ont pu contribuer à
l’essor de ce sentiment :
-
assassinat en 2002 du leader d’extrême droite Pym Fortuyn par un activiste d’extrême gauche
-
assassinat en 2004 du réalisateur Theo Van Gogh (après la sortie de son film Submission critiquant l’Islam conservateur)
par un islamiste encore dans les mémoires des néerlandais
-
naissance en 2006 du parti PVV de Geert Wilders, parti néo-populiste (=créé en réponse aux
attentats du 11/09/2001) Wilders = cible potentielle d’Al Qaida
àValeur conservatrice du PVV en accord avec la remise
en question des néerlandais du contrôle de l’immigration (problème ressenti
surtout dans les grandes villes)
Tournant : Droitisation du discours de Mark Rutte (leader VVD) avec le refus du gouvernement
d’accueillir le ministre des Affaires étrangères turc qui semble avoir
convaincu les néerlandais qui se sont fortement mobilisés : participation massive de 77,6%
Finalement
sur les 150 sièges du Parlement : 31 sièges (-8) reviennent au VVD contre
19 (+5) pour le PVV et 16 pour la Gauche verte (+12) à il faut 76 sièges pour être
majoritaire le VVD doit donc s’allier avec d’autres partis (coalitions)
Les verts néerlandais, un populisme vert?
Lors
de ces élections, on a majoritairement entendu parlé du parti de Geert Wilders
et de celui de Mark Rutte, mais d’autres partis plus petits ont également
participé à ces élections comme le parti travailliste (pvdA), le parti pour les
animaux (PvdD) ou la gauche verte
(GL).
Ces
partis ont pourtant leur importance puisque le parti libéral de Rutte va devoir
former des coalitions avec d’autres
partis. Or, il refuse de s’allier a celui de son adversaire du Parti pour la
liberté (PVV), qui pourtant en est le premier désireux. Il va donc devoir
étudier les autres possibilités de coalitions.
Le populisme c’est
quoi ? On
entend surtout parler en ce moment de populisme
de droite car c’est celui qui fait le plus parler de lui mais il existe
aussi du populisme de gauche (avec
Jean-Luc Mélenchon par exemple) alors pourquoi ne parlerait-on pas de populisme des verts ?
Le
populisme à son sens positif consiste à exprimer la voix du peuple, qui ne serait pas écoutée par les hauts
représentants. C’est une critique de la démocratie représentative qui
représenterait mal le peuple, et qui entraîne donc la volonté d’une démocratie
plus directe. Alors le populisme des verts consisterait à exprimer les revendications écologiques du peuple
que nombreux des partis bafouent, ou du moins placent au second plan. Il
consisterait à porter la voix de ceux qui réclament un monde plus vert.
Le
populisme est un mot flou, assez difficile à définir, souvent abusivement
employé. A son sens négatif, il consiste a flatter les «bas instincts du peuple» (la xénophobie, le racisme) pour obtenir
son adhésion. Mais si les partis extrémistes jouent sur les peurs de la
population pourquoi ne pourrait-ont pas jouer sur les bonnes valeurs de
celle-ci?
La
question de l’environnement fait de plus en plus de bruit, alors pourquoi ne
pas plutôt flatter les bonnes valeurs
des citoyens comme leur volonté de créer un monde plus éco
responsable ? Ce populisme peut être qualifié de populisme car au lieu
d’attiser la haine pour toucher les gens il éveille leur bonne conscience.
Le
succès du parti de Jesse Klaver de la gauche
verte est bien un exemple que ce populisme a fonctionné puisque les sièges
sont passés de 4 en 2004 à 16 lors
de ces dernières élections, venant presque concurrencer le parti de Geert
Wilders.
La
question environnementale constitue une véritable préoccupation aux Pays-Bas avec la montée des eaux
prévues à cause du réchauffement climatique : le pays serait en effet
le plus touché par ce phénomène en Europe.
Sources :
Unificateur
pour la communauté mondiale des zoos et aquariums : https://wazaonline.com/fr/archive/que-veut-le-pvv-de-geert-wilders = quelques points du
programme
Mondialisme.org
se veut un portail rassemblant plusieurs revues de critiques sociales et
politiques : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1578 = article plus long mais
plus détaillé du programme.
Journal
du Dimanche : journal de droite http://www.lejdd.fr/International/Europe/Geert-Wilders-cinq-choses-a-savoir-sur-l-homme-qui-veut-conquerir-les-Pays-Bas-854330 = récapitulatif rapide pour
connaître Geert Wilders
Le
Figaro : journal de droite http://grand-angle.lefigaro.fr/extreme-droite-europe-enquete-vote-populisme = source vraiment
intéressante qui décrit dans le détail l’essor de l’extrême droite dans les
différents pays d’Europe
Europe
1 : http://www.europe1.fr/international/nationalisme-et-populisme-de-lecosse-aux-pays-bas-des-fractures-europeennes-3006203 =source radio sur une
constatation européenne
Le
monde : journal de centre gauche http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/15/aux-pays-bas-mark-rutte-l-emporte-face-a-geert-wilders-mais-doit-recomposer-sa-coalition_5095143_3214.html +Bilan du Monde édition 2017
page 108
Les
échos, journal libéral https://www.lesechos.fr/monde/europe/0211886848618-pays-bas-le-populisme-est-contenu-les-pro-europeens-progressent-2072958.php
Sujet 9 : les relations franco-russes depuis 2010
Quelles relations
politiques récentes entre la France et la Russie ?
1) La
période Sarkozy 2007-2012
Le président Nicolas Sarkozy était loin d’être pro russe et
il qualifia la Russie da « pays qui complique la
résolution des grands problèmes du monde ». Mais en 2008, le conflit en
Ossétie du sud entre les séparatistes pros russes soutenues par la Russie et la
Géorgie débouche sur un accord de paix entre Nicolas Sarkozy et Dimitri
Medvedev. La France a donc ici soutenue
la Russie et non la Géorgie, donc le
contraire de ce que le discours de campagne de Nicolas Sarkozy prônait.
Cette intervention va toutefois seulement geler le conflit.
Ce rapprochement sous Sarkozy se
continua et en 2010, La France vendu un de ses navires Mistral à la Russie. La
vente de ce navire porte Hélicoptère d’assaut est le premier contrat de vente
de matériel militaire entre français et russes depuis la fin de la Seconde
Guerre Mondiale. Cette vente s’élevant entre 300 et 400 millions d’euro a été
vivement critiquée par les pays d’Europe de l’est comme la Pologne ou encore
l’Ukraine.
Selon les analystes géopolitiques, la
politique conduite par le président français de 2007 à 2012 est « une
politique internationale compatible avec les priorités de Moscou ». Il se développe selon eux une relation de
soutien entre Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy.
2)
La période Hollande
2012-2017
Cependant l’élection de François
Hollande en 2012 et le virage conservateur entamé par Poutine depuis sa
réélection la même année, vont totalement changer la donne. La crise
Ukrainienne va éclater et en 2014, le ministre de la défense Jean Yves Le Drian
va annuler toute coopération militaire entre la France et la Russie. L’union
Européenne décida aussi d’adopter des sanctions contre La Russie. Le président
Hollande va alors décider de suspendre le contrat de livraison du navire
Mistral et d’imposer deux conditions nécessaire à la transaction : le
cessez le feu et le règlement de la crise politique en Ukraine. La Russie
répond par un Ultimatum de livraison pour 2015. La France ne livrera pas les
mistrals ce qui va enclencher un processus de négociation de remboursement des
navires, la Russie réclamant près de 1 milliards d’euro de préjudice à la
France. Le gouvernement de Hollande et la France est aussi en désaccord avec
les positions russes concernant la Syrie. La France veut en effet la résolution
du conflit et la destitution de Bachar Al Assad, un allié des russes dans la
région du Moyen Orient. Elle soutient donc le Qatar et l’Arabie Saoudite sur
cette question. La France a d’ailleurs
fermée sont ambassades à Damas en 2012.
Du côté russe, l’alignement
systématique de François Hollande sur les positions de Barack Obama est a
largement affaibli la marge de manœuvre de la France face à la Russie.
La crise Ukrainienne s’enlise dans le
Donbass avec les armées ukrainienne et russe. Les Français et les Allemands
pensent que c’est de la responsabilité de la Russie si le conflit perdure. L’UE
a peur de l’installation d’un énième conflit gelé qui menacerait la stabilité
politique et économique du front oriental. La France tente de se faire
médiatrice et tente de convaincre Moscou de suivre ses engagements.
3)
Perspective
présidentielle (avant élection)
Concernant l’opposition, L’UMP ou
actuellement les Républicains va choisir le rapprochement avec la Russie.
François Fillon va d’ailleurs rendre visite plusieurs fois à Vladimir Poutine
depuis 2012. Ce n’est pas le seul parti politique en France qui s’affiche comme
un soutien de la Russie. En effet le Front national de Marine Le Pen soutient
aussi le pays de Poutine. De plus le
Front national dispose de prêt de banques russes. Cette vision pro russe est
aussi vue à l’extérieur notamment en Ukraine ou les propos de la candidates ont
été très mal perçus.
La question du conflit syrien est
primordiale pour le prochain président. La Russie a vu un de ses alliés
disparaitre, la Lybie de Khadafi sous le chef du président Sarkozy et des
Printemps Arabes. Elle défend donc coute que coute sa position stratégique au
Moyen Orient. C’est pour cela qu’elle soutient le régime de Bachar Al Assad. De
plus, la Syrie est un allié ancien de la Russie (depuis l’époque soviétique) et
elle est un partenaire important pour Poutine au niveau de l’énergie et de
l’armement. La Russie est de mieux en
mieux vu au Moyen orient à l’inverse de la France. Sur ce sujet, les candidats
à l’élection, présidentielle, envisagent tous d’abandonner l’exigence du départ
impératif de Bachar Al Assad et veulent tempérer leur discours concernant la Syrie.
En 2017, les relations Franco-russe connaitront un tournant
majeur avec la reconsidération des priorités diplomatiques envers Moscou selon
l’élection présidentielle française. Du côté russe on espère une normalisation
des liens ainsi qu’une meilleure prise en compte du point de vue russe. Le
rapprochement avec la Russie ne semble que pouvoir se faire de manière
unilatérale ou de part toute l’union européenne.
Sources
Diplo web
https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20130306197719693/ (intéressant car point de vue orienté pro russe)
Magazine diplomatie mars avril 2017
numéro 85
Sujet 8 : La Corée du Nord, le dernier régime stalinien de la planète, danger nucléaire sérieux?
La République démocratique populaire de
Corée est créée en 1948 par Kim Il Sung, leader du mouvement de résistance
durant l’occupation japonaise. Aujourd’hui la Corée est dominée par la dynastie
Kim, avec actuellement le petit fils de Kim Il Sung depuis 2011 : Kim Jong Un,
lui-même fils de Kim Jong Il (au pouvoir de 1994 à 2011). La Corée du Nord
lance son programme nucléaire dès 1993. En 2003, elle quitte le traité de non-
prolifération nucléaire et dès octobre 2006, elle effectuait son premier essai
nucléaire, en septembre 2016 elle était déjà à son 5eme essai.
L'arme nucléaire, clé de survie de la Corée du Nord?
La Corée du Nord justifie sa volonté
d’acquérir l’arme nucléaire en ne souhaitant aucune ingérence de puissances
extérieures afin de maintenir le régime totalitaire en place, notamment contre
les Etats- Unis. Grâce à l’arme atomique, elle possède l’arme de dissuasion,
donc un rempart contre tout opposant afin de maintenir le régime. En effet,
l’arme atomique devient la garantie de survie pour certaines nations comme
Israël et le Pakistan, et sans celle-ci le régime peut être enseveli comme ce
fut le cas pour l’Irak de Saddam Hussein ou encore pour la Libye avec Mouammar
Kadhafi. Ainsi, pour un tel régime l’option nucléaire semble bien la seule
option de survie lui permettant autonomie diplomatique, militaire et politique
(régime autarcique, culte de la personnalité de la dynastie).
Or ce programme nucléaire peut être
destructeur : plus aucun échange avec les pays du monde du fait des sanctions
imposées par l'ONU, et alors une évolution du régime en complète
autosuffisance. Ainsi, il convient de se demander si la Corée du Nord ne risque
pas d’agoniser à cause de ces sanctions et si celle-ci ne ferait pas mieux pas
de repenser ses relations internationales pour survivre. Or renoncer à l’arme
nucléaire serait un suicide pour ce dernier régime stalinien.
Pourquoi l'arsenal nucléaire de la Corée du Nord
fait-il plus peur que celui des autres puissances nucléaires?
C'est davantage son utilisation qui effraie les autres puissances. Le
dictateur de la Corée du Nord, Kim Jong-Un, semble imprévisible et l'éventuelle
application de ses menaces est le principal danger. En effet, ce n'est pas tant
le succès des opérations nucléaires menées qui inquiète (car les échecs sont
déjà nombreux) mais plutot les projets.
Le dirigeant Kim Jong-Un a annoncé vouloir bombarder les îles du Pacifique
ainsi que les Etats-Unis en cas d'attaque contre le régime, sachant qu'il a
déjà mis à exécution certaines de ses menaces en 2010 en coulant une corvette
(navire) sud-coréene et en bombardant une île habitée. Récemment, ils auraient
effectué un test théorique de portée de leurs missiles pour qu'ils puissent
atteindre le continent américain. Malgrè les échecs rencontrés, on ne peut nier
l'amélioration régulière et inquiétante de leurs armements (test de la bombre A
réussis en 2016). De plus, les sanctions de la part de l'ONU se multiplient mais
n'arrètent pas la soif de puissance nucléaire de la Corée du Nord ce qui ne
rassure guère les autres puissances.
Avec la Corée du Nord, comment sortir de 20ans
d'impasse diplomatique?
La corée du Nord est un pays largement isolé que cela soit sur le plan
diplomatique, du fait de l'aspect totalitaire et autarcique du régime, ou
encore sur le pan économique à la suite des sanctions internationale face à ce
projet nucléaire inquiétant. Cependant aucun effet n'est visible sur la
politique de Pyongyang et l'on reste dans l'impasse et face à une situation
tendue. Les Etats-Unis, depuis l'élection de Donald Trump, semblent vouloir
employer la manière forte si l'on en croit ses dernières déclarations.
Cependant, face à un dirigeant tout aussi imprévisible que Trump, une guerre
nucléaire paraît plus probable qu'un abandon de la Corée du Nord. Le seul pays
qui pourrait discuter avec la Corée du Nord est la Chine, qui reçoit 91% des
exportations nord-coréennee, avec qui elle partage certaines traditions et qui
s'agace de la situation. Cependant, les pressions politiques n'ont plus aucun
effet sur Kim Jong-Un (notamment depuis l'assassinat, par ce dernier, de son
propre oncle, principal médiateur) et les pressions économiques (encore
faibles) se font principalement au détriment du peuple ("au nom de la
solidarité") déjà très pauvre, et non des élites. Alors, si nous avons
réussi à sortir de l'impasse avec l'Iran, il s'agissait d'un pays dont
l'ouverture était nécessaire ce qui n'est pas totalement le cas de ce régime de
type stalinien. Ainsi, la situation nord-coréene est davantage délicate et le
casse-tête est loin d'être résolu.
Sujet 7 :
Le retour de la Russie dans les relations internationales
L’image de la Russie
post soviétique d’Eltsine corroborait l’idée d’un désengagement de la Russie
des affaires internationales ; et en particulier au Moyen Orient. Mais les
événements récents viennent contredire cette thèse. En effet depuis le début de
la guerre en Syrie, la Russie a renforcé son rôle international.
La Russie et le Moyen-Orient
Ousmoï Basma
Ainsi quelle est la stratégie globale de Poutine au
Moyen-Orient ? Et où se positionne la Russie dans la région ?
L’engagement militaire
au Moyen-Orient est motivé par la volonté de devenir un pôle important du «
monde multipolaire », après le « moment unipolaire » des années 1990. Ainsi par
cette coalition entre Damas et le Kremlin, Poutine réaffirme une aversion au
changement de régime voulu par l’Occident. Dans ce contexte, le kremlin n’a pas
apprécié l’intervention militaire et le renversement de Mouammar Kadhafi sans
l’aval du conseil de sécurité.
En ce qui concerne le positionnement, on distingue 2 groupes de
pays : alliés et opposants
Le premier allié reste
évidemment la Syrie. Outre la volonté de s’affirmer comme une puissance qui
pèse sur la scène internationale, l’intervention en Syrie s’explique aussi par
le maintien d’un ancien partenaire
commercial, et la préservation de Tartous, dernière base militaire navale de la
Russie en Méditerranée.
Contrairement à l’idée
reçue, l’attentat contre l’ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov a
rapproché Erdogan et Poutine. D’après Sputnik, « Moscou et Ankara comptent au
contraire accroître leur niveau de coopération. » Ce pivot de la Turquie
vers l’est est cependant à nuancer. D’ailleurs, selon un sénateur russe
"si la Turquie est réellement notre alliée, elle n'a qu'à ouvrir la base
aérienne d'Incirlik [base turque abritant des armes américaines,] aux avions
russes !"
On assiste à un
renouement entre l’Iran la Turquie et la Russie. Le géant chiite dont le régime
Assad est le principal allié dans la région, soutient les mêmes causes que la
Russie. Le 20 décembre dernier, les ministres des affaires étrangères et de la
défense des trois pays ont affiché leur intention de prendre les commandes d’un
règlement politique du conflit syrien. En 2013, John Kerry annonçait sa volonté
d’organiser un sommet sur le conflit syrien et Poutine insista sur la présence
du premier ministre iranien. Cette demande fut fortement critiquée par Israël.
Dans le conflit syrien,
les pays du Golfe se sont fortement opposés à la vision de Moscou. L’Arabie
saoudite et le Qatar ont multiplié les livraisons d’armes à des brigades rebelles.
A cela s’ajoute les donations privées des cheikhs salafistes du Koweït. Avec
l’évolution du conflit, les financements ont fini par soutenir des milices aux
revendications extrémistes telles que Al Nousra ou encore Ahrar Al Cham. De
plus la guerre de gazoducs et d'oléoducs ravive les tensions entre ces deux
partis.
Russie
et l'Union Européenne.
Gambelin Alexandre
Du point de vue des
relations entre la Russie et l’Union Européenne, la situation reste très
ambiguë.
En effet, tout d’abord
plaçons nous de façon ciblée dans les relations qu’entretient la Russie avec
les différents états membres de l’UE. Il est important de souligner d’abord le
fait que l’Allemagne et les Pays-Bas font partis des quatre plus gros partenaires
économiques de la Russie. Ils jouent un rôle très important quant à
l’exportation de leurs produits manufacturés vers la Russie en échange
d’importation de produits agricoles ou d’hydrocarbures. Néanmoins, la situation
reste compliquée depuis la fin de la guerre froide avec une méfiance accrue des
six états fondateurs quant aux différentes politiques russes mais c’est depuis
les mesures prises en Crimée que les divergences d’opinion ne cessent de
s’accroître entre Européens et Russes.
Le premier désaccord
fut marqué par les sanctions économiques que l’UE adopta vis à vis des
politiques territoriales en Crimée, ce qui poussa la Russie à mettre en place
un embargo sur l’exportation de ses produits agricoles en Europe. De plus, la
principale opposition est née de la question syrienne. L’Europe et
particulièrement la France ne suivent pas la politique militaire appliquée par
Poutine quant à son idée d’alliance avec Bachar Al-Assad, le président syrien.
En effet, Poutine, par l’intermédiaire d’un pacte avec le président syrien, a
permis la fin de l’utilisation de bombes chimiques sur la population mais a
surtout marqué l’impact d’une Russie influente vis à vis de son voisin européen
qui n’a pas réussi à obtenir d’accord auparavant avec Bachar Al-Assad.
Certes ils sont tout
deux engagés dans la lutte contre l’État islamique mais les divergences
d’opinion et les oppositions que soulèvent l’Europe à chaque acte de Poutine,
le laisse dans l’obligation, à l’heure actuelle de s’opposer à toutes les
mesures européennes et de chercher une fracture de cette union européenne
fragilisée par des politiques communes inefficaces.
La russie à la tete d’un nouvel ordre mondial ?
Ziegler Lauren
La chute de l’URSS avait permis aux Etats-Unis
et au système capitaliste en général de se placer à la tête de l’ordre mondial,
comme le montre F.Fukuyama dans La fin de
l’Histoire où il prédit alors que ce modèle dominera toujours le monde.
Mais l’arrivée de Poutine au pouvoir dans les années 2000 et les efforts qu’il
a fourni depuis remettent en doute cette théorie car il a permis le retour la
Russie sur la scène internationale, et elle est en train de retrouver de sa
puissance.
Car en effet, si les
Etats- Unis et l’occident sont censés dominés, la Russie de Poutine fait,
depuis 2010, de plus en plus opposition à leurs décisions. En 2013, alors que
Barack Obama accuse Edouard Snowden, célèbre lanceur d’alerte, de terrorisme,
et qu’il interdit de lui offrir l’asile, Poutine l’accueille en Russie. En
2014, Poutine annexe la Crimée, après près d’un an de conflit avec l’Ukraine en
s’opposant à l’Europe. Poutine a également réussi à passer un accord avec
Bachar Al Assad concernant les armes chimiques en Syrie, chose que les
Etats-Unis n’avaient pas réussi à faire auparavant, et il soutient son régime
contre l’Etat Islamique, —alors que l’Europe et les Etats-Unis tiennent à le
destituer. La Russie de Poutine parvient à s’opposer aux puissances censées
être à la tête de l’ordre mondial, quand celles-ci restent impuissantes devant
ses décisions, en 2016 Poutine a été élu pour la 4e fois homme le plus puissant
de l’année par le magazine Forbes.
Certes la Russie
d’aujourd’hui n’est pas aussi puissante que les Etats-Unis et n’a pas la même
influence sur le monde, mais sa capacité d’opposition aux grande puissance et
sa fermeté montre bien que la Russie n’est plus la même qu’au lendemain de la
chute de l’URSS, elle n’est plus du tout désengager des affaires internationales
et son poids et son influence sont croissantes.
Source :
https://www.youtube.com/watch?v=jGzCoEIZT78 : Vidéo
sur le conflit syrien par Le Monde
https://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/LEVESQUE/49761: La Russie est de retour
sur la scène internationale. Le Monde
Diplomatique
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20160825.OBS6885/russie-syrie-la-turquie-en-plein-virage-diplomatique.html: Virage diplomatique de
la Turquie L’Obs
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/12/21/a-moscou-la-russie-l-iran-et-la-turquie-scellent-leur-entente-sur-la-syrie_5052202_3214.html: Le trio de choc Russie,
Iran, et Turquie
Le
Monde
http://www.lefigaro.fr/international/2015/06/17/01003-20150617ARTFIG00345-nouvelle-escalade-dans-les-tensions-entre-la-russie-et-les-occidentaux.php : Tensions entre
l’Occident et la Russie
https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201612221029281607-russie-turquie-iran-destabilisation/: Article de Sputnik (propagande Russe parfois drôle)
http://www.lefigaro.fr/international/2016/10/11/01003-20161011ARTFIG00302-les-limites-de-la-strategie-de-puissance-russe.php: Les limites de la stratégie de
puissance russe
http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/03/27/poutine-la-crimee-et-le-kosovo_4390874_3232.html :
Poutine, la Crimée et le Kosovo
Sujet 6 : La Turquie dans l’Union européenne : en l’an 3000 ?
"Cela prendrait des
décennies avant qu'on se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé
sa candidature en 1987". "Au rythme où avancent les choses, il faudra
attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne" David
Cameron
Candidate depuis 30 ans, seul 16
chapitres sur 35 ont été ouverts au sein du processus de négociation de la
Turquie dans l’Europe ; de plus, la récente dérive autoritaire de Erdogan
semble rendre les perspectives d’adhésion encore plus improbables.
La Turquie d’Erdogan s’éloigne
chaque jour d’avantage des valeurs de l’Europe, ce processus a été encore
accéléré par le coup d’Etat manqué le 15 juillet 2016. En effet, l’état
d’urgence a remplacé l’état de droit dans le pays : la liberté
d’expression a été fortement réduite, de nombreux journalistes d’opposition ont
été arbitrairement emprisonnés, faisait ainsi de la Turquie « la plus
grande prison de journalistes au monde ». Les droits de l’homme ne sont
qu’une chimère lorsque l’on s’intéresse à la position de la femme dans le pays
et au projet d’Erdogan clairement affiché de rétablir la peine de mort. La
minorité pro-kurde, loin d’être respectée, est durement réprimé par le régime
et, d’après le journal d’opposition Cumhuriyet, les services secrets turcs auraient
été jusqu’à fournir des armes à des rebelles extrémistes syriens membres de
l’Etat Islamique dans le but de renverser le pouvoir de Bachar el Assad ainsi
que pour lutter contre la minorité kurde. Enfin, alors que la constitution
turque défend les principes de la laïcité, le pouvoir en place, issu du parti
islamique AKP, encourage l’islamisation de la société turque notamment au moyen
de la mise en place d’un programme d’éducation islamique.
Eloignée des valeurs de l’Europe,
la Turquie n’en reste pas moins un partenaire économique important pour cette
dernière. La Turquie et l’Europe ont signé un accord d’union douanière en 1995
et la part du commerce turc avec l’UE s’élève à 40% de ses exportations. Ainsi
bien qu’une adhésion directe en tant que membre de l’union européenne s’avère
de moins en moins probable, la Turquie, de même que le Royaume Uni
actuellement, parviendra-t-elle peut être à intégrer le marché unique européen.
Si tel était le cas, ce serait l’idée même de l’Europe qui serait remise en
question.
Pourquoi
Bruxelles ne rompt pas avec Ankara ?
Le dossier de la Turquie comme candidat à
l'Union Européenne (UE) s'ouvre officiellement en 2005 notamment grâce à
l'action d'Erdogan, premier ministre de 2003 à 2014. C'est à l'arrivée de
celui-ci en tant que président de Turquie que la situation s'est détériorée
notamment par ses actions controversées conduisant, en novembre 2016, à la
demande du Parlement Européen de geler de l'étude de la candidature de la
Turquie.
Il est cependant difficile pour l'UE de
décider de rompre avec Ankara pour plusieurs raisons :
L'économie est un vecteur important dans la
réticence que pourrait avoir l'UE à rompre avec Ankara. En effet depuis la
libéralisation de la Turquie et son ouverture économique ses liens avec ce pays
sont de plus en plus étroit. Elle fait partie de l'Union Douanière de l'UE. De
1999-2003 les exportations turques vers la Grèce ont été multipliées par trois
et les importations ont augmenté d'1/3. Généralement plus de 45.5% des
exportations Turcs vont vers l'UE.
Mais la raison principale est la crise
migratoire qui frappe l'Union Européenne. En effet 42,1% des syriens réfugiés
se rendent en Turquie pour transiter ensuite dans d'autres pays. Ce rôle
crucial dans la crise migratoire est donc un avantage pour Erdogan. Avantage
qu'il sait déjà utiliser avec sa récente demande de plus de 6,6milliards
d'euros à l'UE pour l'accueil des migrants. Une plus grande maitrise des
frontières organisée par la Turquie et supervisée par l'UE serait donc
favorable pour Bruxelles qui ferait de la Turquie un allié pour gérer cette
crise. De plus un accord a déjà été
instauré avec la Turquie pour qu'elle accepte de garder les migrants venant
d'Irak et de Syrie stoppant ainsi le flux de migrants vers l'Europe. Que
deviendrait cet accord si Bruxelles décidait de rompre avec Ankara ?
Un an après :
quel bilan pour l’accord UE-Turquie sur les migrants ?
Un récent rapport d’Amnesty
international fustige « l’accord de la honte » mis en vigueur il y a
un an et qui prévoyait, en échange d’une aide financière de deux fois 3
milliards d’euros, de la relance des négociations pour l’entrée de la Turquie
dans l’Union Européenne et du droit de circulation sans visa pour les Turcs
dans l’espace Schengen, le retour des migrants (principalement syriens) arrivés
sur les îles grecques vers la Turquie.
En effet, les conditions de vie
dans les camps turcs sont effroyables : pas d’eau chaude, peu de
nourriture, installations sanitaires et soins insuffisants, violence. Les
centres sont surpeuplés, les migrants sont comme « prisonniers ».
Gauri van Gulik dénonce ainsi « une situation dangereuse, désespérée et
apparemment sans issue ».
Cet accord est également remis en
question depuis le putsch raté des généraux turcs du 15 juillet 2016. Les
critiques énoncées à l’encontre des limogeages massifs de Erdogan ont fait
escalader les tensions entre l’Union Européenne et la Turquie.
Il est le reflet de la situation
ambigüe entre ces deux acteurs : la Turquie, historiquement pensée comme «
frontière » entre la civilisation occidentale et islamique, n’est pourtant
pas considérée comme une alliée. Ainsi on rechigne à supprimer les visas
autorisant la libre-circulation des Turcs dans l’espace Schengen, mais on ne dit
rien (ou si peu) des mesures anti-démocratiques prises par Erdogan.
Cela contribue à rendre encore
plus inextricables les liens entre l’Union Européenne et la Turquie, deux
voisines qui s’entendent mal mais semblent obligées de coopérer.
COMPLEMENT :
Depuis, le référendum réussi d’Erdogan,
va doter la Turquie d’un régime présidentiel où le Parlement n’est plus qu’une
chambre d’enregistrement et la justice soumise au Président. L’évocation par Erdogan
d’un retour à la peine de mort éloigne
un peu plus la perspective de l’adhésion à l’Union européenne. Du côté
européen, le départ du RU, soutien de la candidature turque et la remontée
identitaire et nationaliste impliquent la fin cette adhésion de la Turquie. De
fait, les négociations sont à l’arrêt depuis fin 2016. Il est temps que les
dirigeants européens affirment la fin officielle de cette négociation. La crise
ukrainienne et la dérive autoritaire en Turquie montrent certainement les
limites, les frontières réelles de l’Europe géopolitique et doivent engager à
une réflexion sur la reconstruction de l’Union européenne. Les élections
probables de Macron en France et de Merkel ou Schultz (ancien Pt du Parlement
européen) seront propices à cette réflexion.
S.Boyer le 24 avril
Sources:
-
questions internationales n°83 2017 "populisme
et nationalisme dans le monde": complet et très intéressant pour
comprendre la situation de la Turquie et les changements fait par Erdogan
-
courrier
international n°1373: exemple plus précis et actuel notamment sur situation des
journalistes
-
Qu’est-ce que le pacte sur les migrants ?
-
Le rapport d’Amnesty International :
-
Les relations ambigües entre UE et
Turquie :
Sujet 5 : l'affaire Snowden
Edward Snowden :
Traître ou héros ?
(Eliott)
L’affaire « Snowden » divise l’opinion publique
entre ceux qui voient en lui un véritable héros qui n’a fait que son
devoir : dévoiler
les démesures des services d’espionnages tels que la NSA (National Security
Agency) et ceux qui le considèrent comme un traître au regard de la nation et
même comme un « terroriste ».
D’une part, l’affaire a mobilisé de
nombreux journalistes, écrivains ou encore acteurs de la société civile qui le
voient comme un patriote ayant dénoncé les pratiques abusives d’un gouvernement
empreint par la crainte de nouvelles attaques terroristes sur son territoire
depuis les évènements du 11 septembre. Ainsi, en
2013, près de 170.000 personnes ont signé une pétition demandant au
Président Obama de gracier leur « héros ».
Néanmoins, le
gouvernement américain et les experts du renseignement sont unanimes : Edward
Snowden est un traître. Il a volé des centaines de milliers de documents
contenant des informations extrêmement sensibles qui détaillent l’ampleur des
activités de renseignement américaines. Cette fuite massive a bénéficié à de nombreux
services étrangers, en particulier à la Russie qui héberge d’ailleurs Snowden
depuis plusieurs années et pourrait « ouvrir une brèche » dans le
système de surveillance américain, le rendant plus vulnérable à de nouvelles
attaques terroristes. De même, ses actions ont affecté la réputation des services
américains tout comme leur capacité d’action et celle de leurs alliés. Le
gouvernement émet même l’hypothèse qu’il soit un espion russe visant à
décrédibiliser le leadership américain.
Enfin, si le film d’Oliver Stone présente Snowden comme un homme humble
et épris de justice, le gouvernement américain le décrit comme étant « un
menteur narcissique en conflit avec sa hiérarchie ».
Quoi qu’il en soit, il est un
« traître utile »
puisque ses actes ont permis de faire avancer le débat sur la surveillance
excessive du 21ème siècle en démocratie.
« L’Affaire Snowden »: quelles
conséquences diplomatiques ? (Raphaël)
Le cas Snowden est devenu un
véritable dossier empoisonné sur le plan diplomatique.
Les révélations successives d’Edward
Snowden placent les Etats-Unis en position de menteurs, de traîtres, divisant
les citoyens américains, les pays alliés, et les autres pays victimes de cet
espionnage massif.
Moscou
a prolongé le permis de
séjour d’Edward Snowden en janvier 2017, retranché en Russie depuis 2013, pour une
durée de deux ans. En effet, au vu de nombreux différends avec les Etats-Unis
d’Obama du fait du soutien russe au régime de Bachar el-Assad ou vis à vis des
crises ukrainiennes, Snowden est pour V. Poutine un argument démocratique fort et revêt
une importance symbolique.
D’après Wikileaks, Snowden aurait
demandé l’asile à 21 pays tels que l’Allemagne, l’Italie, la Chine, l’Espagne
ou encore la France. Parmi les absents : la Grande-Bretagne, traditionnelle
alliée des Etats-Unis, également accusée d’espionnage (ce qui n’arrange pas les
tensions concernant le Brexit au sein de l’UE).
En France, deux positions sont
observées. Tout d’abord Manuel Valls indique n’avoir reçu aucune demande
d’asile, et que, si une demande était faite elle serait refusée afin « de
ne pas froisser les Etats-Unis qui sont un pays ami ».
En revanche, l’ancien premier
ministre J.M Ayrault ainsi que J.L Mélanchon se disent favorables à
l’hébergement du lanceur d’alerte, étant « choqués » et exigeant des
« réponses claires » de la part des Etats-Unis.
L’Organisation des Pays Exportateurs
de Pétrole (OPEP) ne fut également pas épargnée par l’agence américaine, ce qui
est problématique quand on sait que le leader historique de l’organisation qui
est l’Arabie saoudite est en train de prendre ses distances avec les
Etats-Unis…
Finalement,
de Rousseff au Brésil, à Merkel
en Allemagne, en passant par Hollande en France et bien d’autres, Washington,
qualifié de « plus grand voyou de notre temps » par les autorités
pékinoises, bouleverse les relations internationales.
Gracier
Snowden comme l’a fait Obama
pour Chelsea Manning enverrait un message fort d’une Amérique démocrate.
Seulement, qu’adviendra-t-il par la
suite avec D. Trump au pouvoir ? L’amitié entre Poutine et ce dernier
changera-t-elle l’avenir du demandeur d’asile ?
Une chose est sûre : l’alerte lancée
par Snowden met en lumière la suprématie états-unienne qui n’est pas prête de
s’arrêter dans un monde où l’information est le nerf de la guerre.
« L’Affaire Snowden »: quelles
conséquences économiques ? (Benjamin)
Edouard
Snowden a fourni à l’opinion publique des preuves de
l'espionnage de masse perpétré par la NSA (National Security Agency). Les
populations ainsi que les gouvernements du monde sont donc espionnés par les
États-Unis. Outre les conséquences diplomatiques, l'affaire Snowden pourrait
avoir des conséquences économiques pour la première puissance mondiale, mais
également pour le Royaume-Uni qui a participé à cet espionnage par
l'intermédiaire du GCHQ (Government Communications HeadQuarters), l'équivalent
de la NSA au Royaume-Uni.
En effet, ces
espionnages sur des gouvernements alliés tel que la
France ou l'Allemagne, peuvent avoir des conséquences économiques néfastes pour
l'Oncle Sam. Tout d'abord, cet espionnage dégrade le prestige américain et par
conséquent réduit la confiance que leur accordent leurs partenaires
commerciaux, ce qui peut avoir comme conséquence une diminution des contrats
commerciaux signés avec des pays étrangers, en particulier, avec les États dont
les gouvernements, alliés des États-Unis, ont été espionnés. Par exemple, à la
suite du scandale, Paris a demandé la suspension des négociations commerciales
portant sur l'accord de libre-échange entre l'Union Européenne et la puissance
nord-américaine.
(On peut même envisager une rupture de contrats commerciaux de
certains États après s'être senti trahis par leur partenaire.)
Ensuite, le programme
PRISM permet l'espionnage de neuf géants du
web : Microsoft, Google,
Yahoo!, Facebook, Paltalk,Youtube, Skype, AOL, Apple. (ou : « , dont Micorosft, Google, Facebook, Youtube, Skyper
et Apple). La révélation de ce programme aux yeux du monde a provoqué une
grande méfiance des utilisateurs du monde entier vis-à-vis de ces entreprises
de service. Par conséquent, on a assisté à une baisse des utilisations dans le
monde, voire dans certains cas un boycott de ces services, en particulier en
dehors des des États-Unis.
Après la révélation de sa collaboration avec la NSA, IBM a vu ses
ventes de matériels en Chine diminuer de 40% au troisième trimestre 2013, soit un
manque à gagner de 12 milliards de dollars.
Sources:
•
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-160582-edward-snowden-traitre-ou-heros-2028360.php
http://www.lalibre.be/culture/cinema/traitre-ou-heros-les-americains-s-interrogent-sur-edward-snowden-5816edaacd70958a9d5a7d0c
https://www.youtube.com/watch?v=3KlXEPnjiZQ
• http://www.lemonde.fr/international/infographie/2013/06/11/le-programme-prism-en-une-infographie_3427774_3210.html
http://www.francetvinfo.fr/monde/espionnage-d-internet/espionnage-paris-veut-une-suspension-des-negociations-sur-l-accord-de-libre-echange-entre-l-ue-et-les-etats-unis_361898.html
Sujet 4 : le rachat d'Opel par PSA
L’entreprise PSA
dirigée par Carlos Tavares a officialisé, le 6 mars dernier, le rachat de la
filiale européenne de General Motors, mettant fin à une présence de 88 ans du
groupe américain sur le territoire européen. PSA est une entreprise en
convalescence depuis 4 ans qui a été sauvée de la faillite par le plan “Back in
the race” de Carlos Tavares et a annoncé 2 milliards d’euros de bénéfices en
2016.
Les
avantages du rachat pour l’entreprise PSA
L'acquisition de la filiale de General Motors permettra une plus
grande résistance face aux tempêtes de l’économie mondialisée en devenant le
deuxième constructeur automobile européen en termes de vente de voitures,
derrière Volkswagen. En effet l’entreprise aura 17% du marché Européen avec les
7% de parts de marché d’Opel, ainsi que 19 usines et 40 000 salariés.
Cela lui permettra d’avoir un groupe idéalement placé, en
bénéficiant des implantations d’Opel en Allemagne et Pologne et de Vauxhall, la
jumelle d’Opel, au Royaume-Uni. Son implantation en Allemagne lui permet une
ouverture sur le monde allemand avec les universités et industries performantes
et au Royaume-Uni de lutter contre les futurs droits de douanes liés au Brexit
en vendant directement aux consommateurs britanniques, même si le marché
automobile n’est pas aussi élevé que dans les pays voisins.
C’est aussi un rachat à moindre coût, de 1,3 milliard d’euros qui
permettrait à PSA d’affronter les nouvelles normes anti-pollution avec des
moteurs qu’Opel possède ce qui est moins cher que développer une famille
de moteurs complète.
Source :
Les
inconvénients du rachat pour l'entreprise PSA
Le rachat d'Opel-Vauxhall par PSA
demeure tout de même risqué. Tout d'abord, les deux constructeurs s'adressent à
la même clientèle et vendent tous deux du milieu de gamme, il n'y a donc pas de
complémentarité entre les deux à ce niveau-là.
Concernant la répartition
géographique, même si le groupe PSA domine en France et en Europe du Sud et
Opel en Allemagne et en Europe du Nord, ils restent très européens. Cela pourrait aller à l'encontre de la volonté du
PDG de PSA, Carlos Tavares, d'internationaliser le groupe, d'autant plus que
Vauxhall a un marché exclusivement britannique.
Opel et PSA sont tous les deux en
surcapacité de production, Opel n'utilise que 63 % de ses capacités de
production aujourd'hui, Des usines ont déjà fermé des deux côtés : les
sites de Ryton au Royaume-Uni et d'Aulnay-sous-bois en France pour PSA et ceux
d'Anvers en Belgique et Bochum en Allemagne pour Opel.
Même s'il a été promis aux 35 600
salariés d'Opel qu'aucune suppression d'emplois ne serait faite jusqu'en 2018,
à terme, 3 à 4 % des postes actuels devraient être supprimés pour les plus
optimistes voire plus de 6000 emplois selon certains économistes.
Enfin, il pourrait s'avérer très
difficile de redresser Opel. En effet, les pertes en 2016 ont été estimées à
257 millions de dollars soit 242 millions d'euros et à 15 milliards de dollars
(14,2 milliards d'euros) depuis 2000.
La répartition des différents sites de
PSA et d'Opel
Le rachat d'Opel pourrait donc
s'avérer être une réelle opportunité pour PSA, notamment pour ses parts sur le
marché européen mais pourrait également susciter des inquiétudes quant à la
capacité de PSA à redresser Opel et à conserver les emplois des usines de ce
dernier.
Sources :
Sujet 3 : les migrants
Les migrants, une question humanitaire, économique
et géopolitique
Depuis les années 2010, on observe une augmentation de
migrants en direction de l’Union Européenne. Cela est dû à des guerres civiles
(Syrie), à des insécurités ou encore à la répression politique.
I-
La question humanitaire : les « délinquants
solidaires », un reflet de notre société
Alors que le tribunal correctionnel de Nice a
rendu son verdict vendredi 10 février : Cédric Herrou, agriculteur de la vallée
de la Roya, écope de 3 000 euros d’amende avec sursis pour avoir aidé des
personnes à passer la frontière d’Italie en France, les « délinquants
solidaires » sont de plus en plus nombreux.
Mesures d’intimidation, poursuites - et parfois condamnations - de personnes
ayant agi en soutien de migrants ou de Roms, à Calais, à Paris… On assiste
depuis plusieurs mois à la recrudescence de cas où la solidarité est tenue pour
un délit. Bien sûr, la solidarité n’a jamais été inscrite dans aucun code comme
un délit. L’Europe, mais surtout la France revendiquant son modèle politique
comme celui étant à suivre, connait de plus en plus de difficultés à corréler
justice et humanitaire. En effet, des militants associatifs qui ne font que
venir en aide à des personnes en situation de très grande précarité, victimes
de décisions dangereuses, violentes, voire inhumaines, se retrouvent
aujourd’hui face à la justice. Il existe donc un double discours, qui consiste à soutenir verbalement les droits
de l’Homme tout en décourageant les initiatives sur le terrain. Ces
“délinquants solidaires” n’hésitent donc pas à contrer la politique actuelle et
à accuser d’avoir mis en place un système politique incapable de
gérer de grandes “crises”. La France, face aux limites de la coopération
internationale, se retrouve donc à condamner la solidarité tout en la prônant
face à ceux qui apparaissent comme défenseurs de la liberté « Si la solidarité avec les étrangers est un
délit, alors nous sommes tous délinquants ».
II-
La question économique :
L'arrivée de millions de migrants et les nombreuses
demandes d'asiles ne peuvent se faire sans conséquences économiques.
Aujourd'hui plusieurs camps destinés à accueillir les migrants ont été financé
par l'Union Européenne (Grande Synthe, Calais …), des mesures sociales et
sanitaires ont également été mises en place. Tout cela à un coût : la
France pense débourser au total plus de 613 millions d'euros entre 2016 et 2017 en ce qui concerne les infrastructures et
autres. Mais cela est à court terme, car à long terme les migrants pourraient
représenter une véritable chance économique pour l'Europe. Tout d'abord
plusieurs postes ont été créés pour la sécurité (le nombre de gardiens à
augmenter à la frontière Serbo-Hongroise). Mais outre cet aspect, les migrants
sont avant tout de futurs contribuables, travailleurs mais aussi consommateurs…
sans compter que certains d'entre eux ont des qualifications et peuvent donc
travailler dans certains métiers en pénurie (construction de bâtiments…). De
plus en Allemagne le poids démographique est important mais la population
vieillie, le pays a donc besoin d'une main d’œuvre importante, les migrants
pourront donc combler ce manque de main d’œuvre et ainsi être favorables à
l'économie Allemande. Les migrants représentent donc une opportunité économique
pour les pays Européens.
III-
La question géopolitique :
·
Les lois en lien avec l’accueil des migrants :
Ø Les
pays signataires des accords de Genève de 1951 s’engagent à accepter toute
personne victime de persécution et qui cherche refuge.
Ø En
Europe, le règlement Dublin III de 2013 institue le principe selon lequel e pays dans lequel a été formulée la demande d'asile
est celui qui est chargé de son instruction et de la décision finale.
·
Le Plan Juncker de 2015 visant à répartir les
migrants selon des quotas a suscité un manque de coopération entre les pays.
Les Etats en accords (dont l’Allemagne qui accueille le plus de migrants)
s’opposent à ceux où l’on peut constater une montée des partis d’extrême
droite : contre l’immigration et dénonçant les élites. Parmi eux :
Victor Orban (1er ministre hongrois) qui a fait construire un mur
« anti-migrant » le long de ses frontières et considère que les
immigrés musulmans sont une menace pour l’identité chrétienne européenne.
·
Le Traité UE/Turquie de 2016 vise à renvoyer les demandeurs d’asile
arrivés en Grèce vers la Turquie (ne faisant pas partie de l’UE) en échange
d’aides de 3 milliards d’euros pour améliorer les conditions de vies dans les
camps de réfugiés et d’une possible entrée dans l’espace Schengen. Mais
peu d’entre eux sont en réalité reconduits en Turquie et les conditions de vie
de ceux-ci se sont largement dégradées, cela montre que le traité s’avère
inefficace. Le président turc Erdoğan menace
d’ouvrir « le robinet des réfugiés » si l’UE lui fait des
remontrances sur ses visées dictatoriales.
·
Les Etats de l’UE veulent stopper le flux migratoire
méditerranéen entre la Libye et l’Italie. Un traité semblable à celui avec la
Turquie semble impensable étant donné l’instabilité du système politique libyen.
Le sommet de Malte en février dernier stipule que des fonds seront donnés aux
agences internationales pour garantir les droits de l’Homme et organiser les
camps.
Conclusion
:
On assiste à une désunion de l’UE, une prise de décision
collective semble difficile étant donné la divergence des politiques à l’égard
des réfugiés.
·
Sources :
Le bilan du Sommet de Malte de février 2017 : http://fr.euronews.com/2017/02/03/sommet-europeen-de-malte-l-unite-malgre-tout
Amnesty international fait le bilan de l’accord
UE/Turquie un an après : http://www.la-croix.com/Monde/Europe/Refugies-rapport-condamne-consequences-laccord-UE-Turquie-Grece-2017-02-14-1200824703
Article qui montre à quel point les migrants sont une
chance à long terme pour l'économie Européenne :
http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/L-arrivee-des-migrants-une-chance-pour-l-economie-francaise-2015-
Sujet 2 : LE CETA mars 2017
Quels
sont les bénéfices du CETA ?
-
Augmenter de 25% les échanges entre Canada et UE = dynamiser croissance, emploi, augmenter PIB. Baisse droit de douane, réglementation commune
-
nouveau marché pour produits laitiers
-
lutter contre protectionniste (Trump)
-
établir conditions de concurrence équitable pour les entr eur
-
encourager les IDE
-
protéger droit des personnes au travail et l'environnement.
Le
CETA (Comprehensive economic and trade agreement), en français AECG
(accord économique commercial global), est le traité établi entre
le Canada et les 28 membres de l'Union Européenne. Pour être mis en
œuvre, il doit être accepté tout d'abord par le Parlement
européen, puis par les Parlements des 28 états membres, et enfin
par le Canada. Refusé une première fois le 18 octobre 2016 par la
Wallonie (région de Belgique), celle ci a finalement accepté
l'accord le 30 octobre à la suite de plusieurs négociations.
Finalement,
le Parlement européen a largement ratifié le CETA le 15 février
2017 par 408 voix pour, 254 contre et 33 abstentions. La prochaine
étape est donc la ratification de l'accord par les 28 états
membres.
Quels
sont les bénéfices de la CETA ?
L'objectif
principal du CETA est d'augmenter de 25% les échanges entre le
Canada et l'Union Européenne pour dynamiser la croissance, augmenter
le PIB. Il doit dynamiser les investissements mutuels, encourager la
concurrence et libéraliser les échanges financiers. Pour cela, il
met en place la réduction des droits de douane, permettant ainsi un
essor des échanges entre les deux parties. Ils baisseront notamment
pour les produits agricoles, les produits de la mer, les métaux,
l’automobile et les produits manufacturés.
En
s'associant, le Canada et l'Union Européenne facilitent également
les entreprises à augmenter leurs investissements direct à
l'étranger et les délocalisations, à travers l'accroissement des
marchés publics et la convergence des normes pour un accès facilité
à ces nouveaux marchés de consommation. De plus, La reconnaissance
mutuelle des qualifications des travailleurs sera améliorée, et les
transferts de personnels entre Europe et Canada facilités.
De
plus, les laboratoires pharmaceutiques européens vont pouvoir
accroître de deux ans la protection de leurs médicaments sur le
marché canadien avant que des fabricants de génériques ne puissent
s’en emparer (elle est aujourd’hui de 20 ans)
145 des 1 500 appellations géographiques européennes (de la feta au reblochon de Savoie) vont désormais être protégées sur le sol canadien. Les critiques estiment que c’est insuffisant, mais c’est déjà mieux qu’actuellement.
Au niveau environnemental, le CETA reconnaît le droit pour les gouvernements d'introduire des critères environnementaux et sociaux dans l'attribution des marchés publics, bien qu'il les incite à choisir l'offre la plus « avantageuse ».
Sources :
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/explicateur/2017/01/21/29004-20170121ARTFIG00140-ceta-ce-qu-il-faut-savoir-sur-ce-traite-de-libre-echange-negocie-entre-l-ue-et-le-canada.php
http://mobile.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/18/tout-comprendre-du-ceta-le-petit-cousin-du-traite-transatlantique_5015920_4355770.html
Le
CETA, l'agriculture européenne sacrifiée?
La
question de l'agriculture est une des question polémique du CETA.
Le
CETA est une promotion du libre-échange, une augmentation des quotas
(= quantité de marchandises échangées entre les pays signataires
par an). Or, au niveau agricole ces quotas semblent favoriser le
Canada.
Dans
les prévisions officielles on aurait:
-
quotas des viandes canadiennes vers l'Union Européenne passant environ de 7 millions à 60 millions de tonnes pour le bœuf et de 12 à 75 millions de tonnes pour le porc.
-
Quotas produits laitiers européens (fromages notamment) vers le Canada passant de 3 000 à 18 000 de tonnes.
Les
viandes canadiennes, inondant le marché européen risquent de faire
une forte concurrence aux les éleveurs européens de bovins. Ce
risque reste cependant à relativiser car une close dans le CETA
prévoit de revoir les quotas à la baisse si ces derniers sont trop
défavorisés par cette nouvelle concurrence.
Cet
accord de libre-échange tend à contrer les politiques
protectionnistes qui se développent actuellement: "Nous voulons
façonner le monde plutôt que nous en retirer, encore plus après
Trump" déclarèrent par exemple les eurodéputés Tokia Saïfi
et Frank Proust.
Ainsi,
les agriculteurs européens ont l'impression d'être les laissés
pour compte, tandis que d'autres secteurs sont privilégiés. C'est
le cas des multinationales avec leur tribunaux d'arbitrage,
favorisant les investissements à l'étranger, ou les secteurs
publics européens qui pourront candidater à 30% sur les marchés
des travaux publics canadiens, contre seulement 10% aujourd'hui.
Il
y a tout de même un progrès du côté des appellations protégées
ou labels européens. Jusqu'alors non-reconnues au Canada, c'est
désormais 145 appellations protégées européennes qui font leur
entrée sur le marché canadien. Bien que ce chiffre soit dérisoire
face aux 1500 labels existants.
L'agriculture
européenne c'est aussi l'absence d'OGM, de viandes à hormones, ou
de produits javellisés, contrairement au Canada, qui est de plus, le
2ème plus gros producteur d'OGM. Les citoyens européens ont peur
que ces produits s’infiltrent au sein du marché européen.
C'est
notamment la thèse soutenue par la directrice de FoodWatch, une
organisation politique visant à garantir les droits des
consommateurs. Elle s'est exprimée à l'antenne de FranceInfo à
l'issue du vote ayant eût lieu le mercredi 15 février dénonçant
un réel risque pour les consommateurs sur ces produits. Selon elle,
il n'y aurait aucune assurance clairement développée dans le traité
qui certifierait que ces produits soient exclus des exportations du
Canada vers l'Europe.
Cette
thèse est soutenue par nombre de citoyens, par exemple Nicole
Ferroni, chroniqueuse sur France Inter s'adressait directement à
Matthias Fekl, secrétaire d'état au commerce de la France lors du
vote de novembre pour qu'il s'oppose au CETA. Elle dénonce notamment
le traité comme une porte ouverte aux puissantes firmes américaines
ayant des filiales au Canada. (lien dans les sources)
Les
eurodéputés, ainsi que par le journal Le Monde, certifient qu'il
n'y a aucun risque sur la question, ces produits seront toujours
interdits sur le marché européen. Si bien que les citoyens
européens ne savent plus très bien quoi croire.
Sources :
Le
vote des députés européens, révélateur des divergences au sein
de l’U.E
Le
vote favorable du parlement européen, le 15 février 2017, sur le
CETA est cependant révélateur de divergences au sein du parlement.
En effet 408 députés se sont prononcés en faveur du texte, 254 ont
voté contre et 33 se sont abstenus.
Contrairement
aux idées reçues se ne sont pas les pays les plus développés et
les plus ouverts qui ont été en faveur du CETA. En effet au regard
de ces votes, la France apparaît comme le pays le plus hostile au
CETA aux cotés de l’Autriche, de l’Irlande et de l’Italie
tandis qu’en Roumanie, Croatie ou Estonie les votes favorables au
CETA frôlent les 100%.
Ceci
est notamment dû aux intérêts divergents entre les états. Par
exemple la Roumanie et la Bulgarie ont levé leurs réserves sur le
CETA après avoir conclu un accord d'exemption de visas avec le
Canada.
Les
eurodéputés français ont marqué leur différence puisque
seulement seize d’entre eux sur 74 ont voté pour le texte. En
France, cette majorité de votes négatifs s’explique notamment par
le fait que la majorité des eurodéputés sont d’un bord politique
qui n’est pas favorables à cet accord (6 écologistes, 24 de
l’extrême droite (dont un seul à voté pour), 4 du front de
gauche, et 13 de gauche). De plus, de nombreux problèmes
économiques, sociaux environnementaux.. entrent en jeu, tel que
l’augmentation des quotas ou l’augmentation des émissions de gaz
à effet de serre qui se heurtent à nos valeurs et à nos
engagements (COP 21 par exemple)
Yannick
Jadot (l’eurodéputé écologiste français ) se félicite de voir
désormais le Parlement européen, sous la pression de l'opinion
publique, « extrêmement divisé » sur le traité. En effet, cette
disparité entre les députés reflète celle de la population
européenne à propos de certaines clauses de l’accord
(augmentation des quotas alimentaires, différences de normes,
tribunaux internationaux..)
Sources :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/02/15/traite-ceta-les-eurodeputes-francais-ontmajoritairement-vote-contre_5080287_4355770.html
http://www.touteleurope.eu/actualite/qu-est-ce-que-le-ceta.html
http://www.romandie.com/news/CETA--Roumanie-et-Bulgarie-levent-leurs-reserves-apres-unaccord-sur-les-visas-/746586.rom
Sujet 1 : février 2017
L'affaire Téodorin Obiang,
révélatrice de la corruption des élites africaines
Le
lundi 2 janvier 2017 s'est ouvert à Paris, devant le Tribunal correctionnel, le
« procès de la démesure et de l'indécence » (Libération).
Teodoro
Nguema Obiang Mangue, fils du président de la Guinée équatoriale Teodoro
Obiang, est poursuivi, entre autres, pour blanchiment d’abus de biens sociaux,
détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption. Il encourt jusqu’à dix ans
d’emprisonnement et une amende qui pourrait atteindre quelque 50 millions
d’euros.
Ce
procès historique, le premier dans l'affaire dite des « biens mal
acquis », révèle la corruption des élites africaines qui touche bien d'autres
pays africains depuis des décennies.
Les biens mal acquis sont, selon le Centre national de
coopération au développement (CNCD), "tout bien meuble ou immeuble, tout
avoir ou fonds susceptible d’appropriation privative soustrait illégalement du
patrimoine public et qui a pour effet d’appauvrir le patrimoine de
l’État."
Teodorin Obiang (né en 1969) est l'actuel vice-président
de la Guinée équatoriale, fils du dictateur Teodoro Obiang, au pouvoir suite à
un coup d'état en 1979. Ministre des Forêts et de l'Agriculture depuis 1997, il
est nommé vice-président à la Défense en 2014 puis promu vice-président par son
père de la Guinée équatoriale en juin 2016.
Alors
que son salaire de ministre était de 80 000 dollars par an, il dépense pendant
la période 1997 à 2012 d’immenses sommes d'argents, en France tout
particulièrement.
Sa
fortune avoisine les 300 millions de dollars et il possède un patrimoine
conséquent de plus de 100 millions d'euros. Il a notamment un hôtel particulier
à Paris avenue Foch de 5000m², une quinzaine de voitures de luxe (35 millions
de dollars), une villa à Malibu, des meubles (90 millions de dollars)…
Le
19 juillet 2012, la justice essaye de saisir son hôtel particulier parisien
dans le cadre de l'enquête mais il est transformé en une annexe de l'ambassade
de Guinée équatoriale.
Ces
dépenses contrastent avec la réalité économique de ce PMA d’Afrique centrale où
plus de 75% de la population vit sous le
seuil de pauvreté, mais qui est toutefois le 3ème producteur de pétrole
d'Afrique.
Son train de vie est en réalité financé par le Trésor public guinéen où il y aurait « emprunté » plus de 110 millions de dollars entre 2005 et 2011, et par ses sociétés forestières, minières et pétrolières lui rapportant plusieurs millions d'euros (notamment la société forestière Somagui Forestal).
Son train de vie est en réalité financé par le Trésor public guinéen où il y aurait « emprunté » plus de 110 millions de dollars entre 2005 et 2011, et par ses sociétés forestières, minières et pétrolières lui rapportant plusieurs millions d'euros (notamment la société forestière Somagui Forestal).
Il
puise ainsi des fonds dans la manne forestière et racket des entreprises
nationales.
L’enquête
débute en 2007 par les initiatives des ONG Transparency International et Sherpa
et de l'avocat William Bourdon, celui-ci estimant que « s’ouvre un procès
inédit, sans précédent en Europe et bien au-delà » et précise que lorsque
l'affaire Obiang va se clôturer, d'autres affaires de biens mal acquis vont
s'ouvrir.
Le
fils du président de Guinée équatoriale ne s’est pourtant pas présenté à
l’ouverture de son procès à Paris, lundi 2 janvier 2017.Les avocats de M.
Obiang Nguema avaient prétexté d’un délai « trop court » de huit
semaines pour préparer leur défense et ont fait appel à « l'immunité
diplomatique » du vice-président. Le procès est finalement reporté au 16
juin 2017.Selon la justice les « frais de corruption révélant de sa vie
privée en France sont détachables de ses fonctions étatiques ».
La
corruption d’Obiang n’est pas un cas isolé chez les dictateurs des pays africains
riches en ressources pétrolières, véritables « émirats pétroliers ».
La
justice française enquête également sur les patrimoines bâtis en France par les
familles de plusieurs autres dirigeants africains, celle de Denis
Sassou-Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ; qui s’offrait il y
a deux ans un hôtel particulier à Paris pour la somme de 130 millions de
francs ; ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé, qui
révèle des patrimoines immobiliers délirants appartenant aux familles régnantes
rois du pétrole, qui touchant le pactole généré
par l’exploitation des ressources pétrolières, minières, forestières de
leur pays, fruits des deals directs conclus en toute opacité avec des grandes
compagnies européennes, chinoises ou américaines.
Denis
Sassou-Nguesso, dirigeant du Congo-Brazzaville, a acheté tout un éventail de
domaines français avec des dizaines de millions de dollars détournés des
revenus pétroliers de son pays.
«Tous
les dirigeants du monde ont des châteaux et des palais en France, qu’ils soient
du Golfe, d’Europe ou d’Afrique», s'est récemment justifié
Sassou-Nguesso.
La
corruption touche donc surtout ces élites qui accumulent des masses
considérables d'argents dus à l'exploitation des ressources naturelles et dont
la corruption semble se transmettre de père en fils.
Le rôle de l’Occident dans la corruption africaine
L’Afrique est un continent riche en matière
première qui a toujours attisé la convoitise des puissances coloniales. A la
fin de la décolonisation, certaines d’entre-elles ont maintenu des alliances
avec les dirigeants des nouveaux Etats : en échange de leur soutien et de
leur défense, elles bénéficient d’un accès privilégié aux ressources du
continent africain. Au Zaïre (RDC) la dictature de Mobutu a été soutenue grâce
à la protection de la France (intervention de l’OTAN). Nous pouvons l’illustrer
avec le livre de Jean-François Bayard, l’Etat
en Afrique où il développe la théorie de la politique du ventre
qui désigne une manière d'exercer l'autorité
avec un souci exclusif de la satisfaction matérielle au profit d'une minorité.
L’expression
« France-Afrique » utilisé pour la première fois par Houphouët-Boigny montre cette volonté de la France de garder des
relations privilégiées avec l’Afrique. Ainsi, lors de l’affaire
Teodorin Obiang : le parquet, (représentant de l’Etat) a classé l’affaire. Les
ONG Sherpa et Transparency International ont alors fait un pourvoi en
cassation.
Au niveau économique, les relations entre
l’Afrique et l’Occident sont importantes. Etat et entreprises sont
prêtes à fermer les yeux sur la corruption pour
maintenir des débouchés économiques. De nombreuses entreprises françaises
peuvent alors s’implantées en Afrique tels GETESA détenu à 40% par Orange, au
niveau pétrolier Total, automobile CFAO filiale de Peugeot, la Société Général
au niveau financier ou encore l’entreprise leader de l’aviation : Air
France.
Les Etats-Unis, absents de l’ère coloniale interviennent
aujourd’hui grâce à leur puissance militaire et financière. D’abord, en Afrique
de l’Est, anglophone, puis depuis peu en Afrique de l’Ouest encore sous
l’influence et la protection de la France. Toutes ses puissances n’hésitent pas
à utiliser tous les moyens pour aider leurs entreprises à gagner de juteux
marchés. L’intérêt est double pour l’Occident : stratégique et économique,
ce que Bismarck appelait de la « realpolitik ».
La lutte contre la corruption (Monopole + Pouvoir – Transparence,
selon Klitzgaard) est un enjeu essentiel pour le développement de ce continent
(204 coup d’Etat pratiqué en 40 ans), la concentration de la richesse entre les
mains, d’une minorité qui accepte de passer outre les intérêts de leur
population et de leur pays entraînent le « délitement des Etats »
comme le prononce Sylvie Brunel.
Pourtant, sans la corruption, l’Afrique serait une des régions les plus riches
et les plus dynamiques du monde.
La corruption en Afrique : la situation s’améliore
t-elle ?
Le problème de la corruption marque essentiellement le continent
Africain, et ce depuis la décolonisation. Les ex-pays colonisateur ont fait le
choix de placer des dirigeants servant leurs intérêts en priorité, laissant
ainsi des entreprises comme Elf (aujourd’hui filiale de Total) exploiter les
ressources des pays.
La corruption à l’intérieur des Etats se fait par la
succession du pouvoir de père en fils (par le biais d’élections truquées), par
des détournements de font public ou par des accords financiers sur
l’exploitation des ressources. La situation de L’Afrique aujourd’hui
laisse-t-elle un espoir visant à réduire la corruption ?
Pour nous, occidentaux, la situation de l’Afrique nous
est toujours plus ou moins d’écrite comme catastrophique. Seulement plusieurs
signes nous montrent que la situation tend à s’améliorer. Transparency
International a développé un indice de perception de la corruption (IPC)
concernant tous les pays du monde. Leurs recherches montrent bien que la
situation en Afrique s’améliore au cours de ces dernières années : le Rwanda (+11 places), de la Namibie (+10)
et du Sénégal (+8) entre 2014 et 2016. Cette amélioration est permise par
plusieurs facteurs : de nouvelles actions gouvernementales visant à lutter
contre la corruption comme au Burkina Faso, des actions de différentes ONG
dénonçant les agissements des gouvernements et à une volonté de la population
de sortir ce cercle vicieux. Par exemple
le Sénégal à mit en place l’OFNAC (l’Official National de Lutte contre la
Fraude et la Corruption) en 2012 qui permet au gouvernement de poursuivre tout
signe de corruption directement devant la justice du pays.
Malgré ces signes allant à
l’encontre de ce pessimisme-africain, la situation est encore loin d’être
éludée. Sur les 52 pays africains, seulement 6 ont atteint la moyenne de 50
points de l’IPC… Le problème encore actuel qui est présent est que les
personnes au pouvoir sont celle qui votent les lois, si ces mêmes personnes
sont corrompues, la situation n’évolue pas. Les entreprises occidentales
profitent de leurs situations économiques pour perturber la politique de ces
pays, pour ensuite obtenir la priorité sur l’exploitation des ressources comme
le fait Total. Total, qui est le sponsor principal de la CAN (coupe d’Afrique
des Nations de Football), ce qui montre l’importance et l’influence encore très
présente de l’occident sur la FrançAfrique, ou l’Afrique-France (mot utilisé
par François Hollande lors de son discourt à Bamako (Mali) pour un sommet avec
27 pays africains).
Sources:
- http://www.rfi.fr/afrique/20170101-france-guinee-equatoriale-proces-biens-mal-acquis-teodorin-obiang
- http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/07/21/corruption-le-grand-defi_4972893_3212.html
https://transparency-france.org/project/indice-de-perception-de-corruption-2015/
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