Qui êtes-vous ?

Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

Colles d'ACTU 2017 : 13 sujets

 SOMMAIRE :
13 : la situation du Venezuela en mai 2017
12 : L'évolution du modèle suédois
11 Whirpool, une déclocalisation de plus en France ?
10 Le populisme aux Pays-Bas
9 Les relations franco-russes depuis 2010
8 La Corée du nord, le dernier régime stalinien, danger nucléaire pour la planète ?
7 Le retour de la Russie sur la scène internationale
6 La Turquie dans l'Union européenne : en l'an 3000 ?
5 L'affaire Sanowden
4 Le rachat d'Opel par PSA
3 Les migrants
2 Le CETA
1 L'affaire Obiang, révélatrice de la corruption en Afrique

Sujet 13 : Le Venezuela en crise
LA CRISE VENEZUELIENNE

 Depuis la mort de Hugo Chavez (1999-2013) et l'accession au pouvoir de son héritier politique Nicolas Maduro, le Venezuela connaît une crise à la fois économique, politique et sociale divisant le pays entre le parti chaviste et l’opposition. Depuis 2013, le Venezuela, connu pour posséder la plus grande réserve pétrolière du monde, fait effectivement face à de nombreuses manifestations, alliant partis politiques et civils, qui se révoltent contre l'insécurité du pays (taux d'homicide de 92 pour 100 000 habitants selon l'observatoire vénézuélien de la violence), l’insuffisance des biens de première nécessité, l’inflation et la politique autoritaire de Maduro. 

L’État chaviste se démarque, sous la présidence de Hugo Chavez (de 1999 à 2013), par une politique ultranationaliste, protectionniste, et culturellement anti-américaine. Toutefois, cette autocratie politique se révèle être un désastre. En effet, Chavez s’assurait les votes des populations pauvres en octroyant des aides issues de la rente pétrolière. Ainsi, lorsque Maduro lui succède en 2013, il a de nombreuses difficultés à maintenir ce pays fragile et politiquement défaillant. De plus, 2013 est marquée par une forte chute du prix du pétrole qui engendre, dans ce pays monoproductif (98% des exportations sont pétrolières), une forte baisse du pouvoir d’achat et des richesses de l’État. Le Venezuela peine à trouver les fonds nécessaires pour investir et entretenir les infrastructures d’extraction de pétrole. L’État diminue alors ses importations et la population se retrouve très rapidement à court de denrées de base et de produits médicaux : d’où le début de manifestations civiles. L’État ne réussit donc plus à subvenir aux besoins de sa population, les homicides et les famines deviennent monnaie courante.
Le président Maduro est connu pour adopter des politiques radicales et autoritaires. Il est vrai que de nombreuses caractéristiques « dictatoriales » se retrouvent : tribunal militaire, police répressive, émission télévisée de Maduro seul, ... En 2015, il décide de fermer les frontières et les échanges avec la Colombie pour tenter de mettre fin au trafic massif (allant d’armes et de drogues à du simple dentifrice ou de la farine) qui fait régner l’insécurité. Cette même année, Maduro provoque un conflit avec la Guyane voisine, en revendiquant les 2/3 du territoire guyanais où un large gisement de pétrole avait été découvert peu auparavant. 
Mais l’échec de ses initiatives reflète un Etat insuffisamment libéral et incapable d’une politique de diversification économique : le Venezuela est en déclin de puissance. Certains parlent de la « fin du Venezuela saoudien » et d’une « humiliation nationale ». En 2016, l’État se voit obligé d’importer 550 000 barils de pétrole américain, d’augmenter le prix du carburant de 6000 %, et vend l’intégralité de son stock d’or pour éviter le défaut de paiement. Ainsi le FMI prévoit un passage d’une inflation de 108 % à 720 % en 2016.
Alors Maduro renoue certaines relations politiques, notamment avec les Etats-Unis et la Colombie. Mais le Parlement réussit à contrecarrer son projet de sortir de l’OEA (en mai 2017).

Le président vénézuélien ne parvient donc pas à rétablir le calme dans un pays en état d’ « urgence économique » et au bord d’une implosion sociale. Alors l’opposition augmente et les manifestations se multiplient et deviennent de plus en plus violentes.

  La création de l'opposition date du 2 février 2013 lorsque Léopoldo Lopez, chef du parti Voluntad Popular, et Maria Corina Machado, une députée,  lancent un appel à la manifestation contre le gouvernement. A cette manifestation s'ajoute la révolte étudiante qui proteste contre des vols perpétués dans les universités et la violence dans les rues. Alors le 12 février, politiques et étudiants marchent dans 38 villes du pays et sont très fortement réprimés par des civils pro-Maduro et par des policiers, tirant sur la foule. En plus de faire une soixantaine de blessés, cette manifestation entraîne l’incarcération de Léopoldo Lopez et de nombreux manifestants accusés d'inciter à la sédition et à la révolte. L'opposition dénonce ces arrestations, accusant le gouvernement de ne pas avoir de chef d'accusation valable contre eux.
L'opposition marque un tournant politique lorsqu’elle gagne la majorité parlementaire en 2015. Ce à quoi la Cour suprême, réputée proche de Maduro, réagit en bloquant toute action du Parlement. Maduro tente de retrouver sa supériorité en créant un « Parlement communal ». Depuis le 5 janvier 2017, le parlement renouvelle son président, l'occasion pour l'opposition, qui y est majoritaire mais divisée, de dévoiler une nouvelle feuille de route vers l'objectif principal : le départ du chef de l’État. Julio Borges, à la tête du parlement, est déterminé à éjecter le président Maduro en 2017, notamment en accentuant la pression populaire, alors que le mécontentement des Vénézuéliens est au plus haut. La population est aussi mécontente de l'opposition qui a manqué de stratégie pour évincer le chef d’État du pouvoir. Une vague de protestation est déclenchée le 1er avril suite à la décision de la Cour Suprême de s'octroyer les pouvoirs du Parlement, conférant ainsi à N.Maduro les pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs et déclenchant ainsi un tollé diplomatique. Toutefois, la Cour Suprême se voit obligée de faire machine arrière 48h plus tard. Henrique Capriles, principal opposant de N.Maduro notamment pour les élections de 2018, explique que « le gouvernement de Maduro est une dictature du XXIème siècle ».
Les manifestations reprennent et font plus de 42 morts en 6 semaines. En plus, 260 personnes ont été jugées par des tribunaux militaires et 155 civils ont été emprisonnés sur ordre de ces tribunaux. Selon l'organisation des droits de l'homme Foro Penal, cela constitue une violation de la constitution qui prévoit que seul les soldats doivent être jugés par des tribunaux militaires. De nombreux Etats du continent ainsi que les Etats-Unis défendent l'opposition comme le socialiste chilien Sergio Bitar qui parle de « retour des dictatures » ou le porte-parole du département d’État américain, Mark Toner pressant les autorités de cesser de réprimer les manifestations de l'opposition. 


Pour conclure, l'opposition lutte principalement sous la forme de manifestations réprimés par le gouvernement et qui cause de nombreux morts. Mais elle lutte également via le parlement et le soutien extérieur de nombreux pays et notamment de l'ONU qui s'est réunit le 17 mai 2017 pour discuter du « problème vénézuélien ». 
On peut considérer cette multi-crise comme le début de la fin d’un Etat chaviste, trop peu adapté à la mondialisation et aux besoins de sa population.


http://www.lemonde.fr/ameriques/video/2017/04/11/la-crise-au-venezuela-expliquee-en-quatre-minutes_5109364_3222.html

Sujet 12 : L'évolution du modèle suédois : une réussité ?


L’évolution du modèle suédois : une réussite ?
Colle d’actualité du 24.4.17, gpe E

Le modèle suédois : « Seul le meilleur est assez bon pour le peuple »-Gustav Moller
Gustav Moller, social-démocrate de l’Etat providence suédois disait « seul le meilleur est assez bon pour le peuple ». De cette citation se dégage une image d’égalité prônée par la vision social-démocrate suédoise dont le but est de diminuer le taux d’inégalités. Pour ce faire, des ajustements sont effectués au niveau de la vie politique, de la santé, de la parité homme-femme, de l’éducation, de l’immigration et de l’innovation. La Suède veut représenter un modèle de transparence, d’honnêteté et de modestie ce qui passe par la qualité de ses politiciens. Ceux-ci doivent être un modèle pour la population, ils sont donc contraints de bannir tout ce qui est superflu et de se comporter comme des citoyens ordinaires. Cette « normalité » se manifeste même sur leurs salaires qui s’élève à 10 000€/mois (soit deux fois moins que le salaire des élus français sans y ajouter les résidences de fonction ainsi que tous les autres privilèges). En termes de santé, les ajustements sont spectaculaires, la politique de priorité des malades, de la diminution du taux de centres hospitaliers, et de qualification des salariés ont fait de lui le meilleur système de santé du monde élevant l’espérance de vie à 81 ans. En termes de parité homme-femme, il y a une volonté d’intégrer la femme dans le monde du travail et de donner plus d’importance à l’homme dans la famille en accordant par exemple un congé parental de 16 mois (tout en conservant 80% du revenu). En termes d’éducation, les élèves sont notés avec un système anglosaxon (avec des lettres) et sont donc mois soumis à la pression. Les familles jouissent de chèques éducation donnés par l’Etat leur permettant de choisir l’établissement (public ou privé) de leurs enfants, ou d’adhérer à des programmes d’aide pour élèves en difficultés. Le meilleur s’applique également aux immigrés (représentant 15% de la population suédoise, c’est le pays qui par rapport à sa superficie accueille le plus d’immigrés) qui bénéficient d’un programme d’insertion très généreux. L’Etat s’engage à loger, donner une somme journalière (afin qu’ils puissent se nourrir jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail) et offrir 3 ans de cours de suédois. Les enfants d’immigrés ont également accès à l’école gratuitement. Enfin, du point de vue de l’innovation, la politique suédoise accorde énormément d’importance à la transition technologique, à la montée en gamme et la qualité de ses produits. L’innovation est un point clé de l’économie suédoise qui se veut performante dans quelques secteurs de pointe.


Le modèle suédois à l’épreuve de la privatisation
 Dans le début des années 1990, la Suède se retrouve confrontée à un contexte de crise financière et économique. Le parti Social- démocrate (PSD) est au pouvoir et décide de remettre en question l’Etat providence qui couvrait jusque là l’ensemble des besoins de la population ; il se rend compte que beaucoup de dépenses d’Etat s’avèrent être inutiles. La solution qui s’impose est donc une libéralisation du système passant tout d’abord par la privatisation. Dès 1991, l’éducation est réformée avec la mise en place d’un « chèque de scolarité » pour tout élève indépendamment de sa situation familiale et s’il va dans une école publique ou privée. Cela a favorisé l’émergence d’alternatives pédagogiques et l’essor de l’école privée (le nombre d’élèves est passé de 1% à 18% en 25 ans ). Ensuite la privatisation s’est appliqué au domaine de la santé : réduction des hôpitaux publics d’environ 1/3, le reste devient des cliniques privées. De nombreux intermédiaires sont donc créés pour désengorger les lieux publics et réduire les dépenses (par exemple des standards téléphoniques sont mis en place pour traiter à distance les cas les moins graves ; certains emplois se diversifient, les infirmières par exemple deviennet en même temps sage-femmes ...). On peut également le constater dans le domaine de la politique : en Suède les politiques sont des « monsieur /madame - tout le monde » c’est à dire qu’ils ne bénéficient pas d’avantages particuliers, de par leur fonction, financés par l’Etat. Les membres du gouvernement reçoivent des salaires moins élevés qu’en France, ils n’ont pas de résidence attitrée, de jet privé ... Ce n’est pas l’Etat qui prend en charge tous ces artifices mais il sont bien laissés au domaine privé de chacun. Par la privatisation le choix est donc laissé à la population mais le risque est de laisser ce domaine à de grands groupes dont le but premier premier est le profit et non le bien de la population tant des élèves dans le domaine scolaire que des patients dans le domaine médical. La privatisation et l’essor d’entreprises privées signifie donc moins de contrôles possibles par l’Etat, même si d’un autre côté cela le soulage d’une partie de sa charge. C’est donc un calcul stratégique de l’Etat de trouver le juste milieu entre public et privé car le modèle suédois fonctionne essentiellement grâce aux impôts prélevés. L’Etat doit donc contenter la population en lui offrant un panel de possibilités dans différents domaines par la privatisation sans qu’ils paient pour autant beaucoup d’impôts.

Le modèle scandinave à l’épreuve de l'extrême-droite

En Suède, aux élections du 14 septembre 2014, le parti d’extrême-droite est devenu le troisième plus gros parti du pays alors que celui-ci, issu de la mouvance fasciste, atteignait péniblement 2-3 % des votes avant 2010.
Ceci illustre bien la montée des partis d'extrême droite qui voit le jour un peu partout en Europe.
Une des raisons de ce phénomène se base principalement sur l‘économie, En effet Le facteur «crise» explique que dans certains pays ces partis progressent fortement. Pourtant dans les pays scandinaves, qui ont été relativement épargnés par la crise, on peut difficilement expliquer le succès des partis populistes par la «souffrance sociale»...
Ainsi, la principale raison de ce succès est le problème de l'immigration, en effet les pays scandinaves ont les politiques migratoires les plus accueillantes et protectrices du monde. Cette réputation est à l'origine d’une forte migration vers ces pays. Concernant la Suède, le parti d’extrême-droite dénonce l'immigration comme une menace sur l'identité nationale et gagne en adhésion, alors que 15 % de la population suédoise est née hors des frontières. Ce qui joue là est avant tout la crainte de la perte de l'identité nationale face à l'immigration extra-européenne. Et même si le taux de criminalité est le plus bas d’Europe, les partis populistes ne se gènent pas pour diaboliser les étrangers.
Une autre raison qui peut expliquer la montée de ces partis : la progression de l'euroscepticisme, en effet les pays scandinaves sont des « petits pays » qui pèsent assez faiblement comparé à d'autres pays au sein de l'U.E et la peur de se faire « écraser » par ces autres pays peut expliquer le succès de partis d'extrême-droite eurosceptiques.
Sources:




Sujet 11 : Whirlpool, une situation emblématique de l'industrie française ? 

Petite présentation : Whirlpool Corporation est une multinationale américaine spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution d'appareils électroménagers aux Etats-Unis. Elle est classée 1ere au rang mondial devant Electrolux. J.M.Fetting la dirige depuis 2004. Son siège social est à Benton. Elle possède plusieurs centres de production en Europe : en Angleterre, en Italie, en Pologne, en Slovaquie, et en France. Le site de production d'Amiens, en France appartient à Whirlpool depuis le rachat de Philips. En 2002 déjà, la production de machines à laver a été délocalisée en Slovaquie, et depuis quelques années, l'effectif des employés a baissé du fait de l'investissement dans des moyens de production plus efficaces. Cette année, Whirlpool a indiqué que le reste de la production sera délocalisé à Lodz en Pologne, dans un souci d'économie d'échelle ; en effet produire en France coûte 7,5% plus cher qu'en Pologne. Ainsi d'ici 2018, 586 personnes seront au chômage (plus celles du sous-traitant Primat France de Whirlpool), ce qui a déclenché plusieurs manifestations. Finalement, les employés ont obtenu une compensation financière allant jusqu'à 80 000 euros pour ceux qui ont le plus d'ancienneté, cependant tous les employés n'ont pas l'assurance de retrouver un emploi, bien qu'il y ait des offres de rachat du site de production par de petite PME comme une blanchisserie qui pourrait employer quelques personnes. Le cas Whirlpool est typiquement l’exemple que Business France passe sous silence dans son rapport, qui ne prend pas en compte les départs d’entreprises étrangères et qui détruisent des emplois. Cette enquête, qui affirme que 2016 a été pour la France la meilleure année depuis dix ans en matière d’attractivité, est incomplète puisqu’elle ne s’intéresse pas à ce que l’on appelle les "désinvestissements", toutes ces entreprises étrangères qui quittent le sol français après avoir généralement bénéficié d’aides publiques. Whirlpool Amiens fait partie de ces chasseurs de prime. D’autres exemples pourraient être cités, comme l’usine chimique Tioxide de Calais, propriété d’un autre groupe américain, implantée en France depuis quarante ans, qui s’apprête à fermer d’ici l’automne après avoir reçu douze millions d’euros d’aides de l’Etat et de la région des Hauts-de-France au nom du maintien de l’emploi. 
Pour plus d'informations et de données précises voir : http://www.humanite.fr/les-secteurspublic-et-de-lindustrie-ont-detruit-le-plus-demplois-en-france-566171 Autres sources : franceinfo, le Figaro Whirpool : la mondialisation est-elle responsable ? Selon Laurent Carroué, géographe français, la mondialisation est l'extension du capitalisme dans le temps et dans l'espace. Par conséquent les idées capitalistes participent des faits de la mondialisation, et y compris de ses dérives. Une idée majeure de cette idéologie est le libre échange poussé à sa limite : c'est notamment ce que prône David Ricardo, grand économiste libéral du XIXe siècle, à travers la théorie des avantages comparatifs. Deux siècles plus tard apparait la DIPP (Division Internationale des Processus Productifs), prolongement de la DIT (Division Internationale du Travail). De fait ici Whirpool cherche à trouver le lieu de production le plus attractif en matière de coût du travail. Ainsi les salariés de Lodz en Pologne seront payés trois fois moins (480 euros par mois) que les travailleurs français, comme l'autorise la réglementation Polonaise. Ainsi la France est moins compétitive en termes de salaires que la Pologne et cette délocalisation est un exemple des problèmes posés. Notons enfin que tout cela est permis par un libéralisme de mise en Europe, caractérisé par l'Acte Unique Européen de 1986, créant un marché unique, et abaissant les frontières douanières à leur strict minimum. Néanmoins Christian Grataloup souligne que la mondialisation est davantage un phénomène géographique : la mise en réseau des hommes par des flux. De fait la mondialisation est bien la cause de telles dérives. Mais la responsabilité est bien celle de l'Etat, qui doit comme le préconise Pascal Boniface, réguler ce phénomène. Sources : Chaine youtube de François RUFFIN Réseaux sociaux Le Monde Dans une situation comme celle de Whirlpool que peut faire l’état ? ➡ Au niveau même de l’entreprise; → Rachat de l’entreprise: il y a déjà 15 propositions, l’état peut donc aussi proposer de la racheter. → Mme Le Pen avait fait miroiter l’idée de nationalisation face à Whirlpool (une société actions simplifiées américaine).Or ses idées sont vagues: en effet une nationalisation peut se faire de diverses manières: - indemnisation des personnes privées expropriées mais ces compensations financières sont généralement partielles - confiscation sans contrepartie financière - se faire par transaction financière, soit par rachat d'actions. - État contraint le propriétaire à lui vendre sous menace d'expropriation, soit par compensation financière. → L’état peut aussi émettre des conditions lors de la vente de l’entreprise, c’est ce qui s’est produit lors du rachat de Whirlpool par Indesit (par l’état Italien). L’état peut faire signer un contrat garantissant des conditions telles que le maintient d’une activité économique. → Il peut réinjecter de l’argent dans l’entreprise. ➡ Au niveau régional; Il peut améliorer les infrastructures avoisinantes de l’entreprise: l’état a fait la promesse de consacrer 220 millions d'euros à Amiens pour par exemple financer un tronçon de TGV qui relierait Roissy à la Picardie. ➡ L’état peut légiférer pour protéger ses salariés; C’est le cas de la procédure de PSE qui vise à éviter les licenciements ou à en limiter le nombre. Dans le cas d’une entreprise comme Whirlpool (586 salariés ) on prévoit alors un plan de reclassement (externe/interne). De plus l’entreprise qui emploie moins de 1 000 salariés doit proposer le CSP après avoir engagé une procédure de licenciement économique. Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est un dispositif d'accompagnement renforcé, sous forme de suivi individualisé, mis en place par Pôle emploi, qui prévoit l'organisation et le déroulement d'un parcours de retour à l'emploi. ➡ L’état peut convaincre par des politiques les entreprises de rester; Il peut être décidé de baisser le coût du travail, c'est-à-dire diminuer les charges sociales patronales et augmenter la TVA. Mais cette idée n'est pas partagée par tous les analystes français qui estiment que le coût du travail n'est pas le seul facteur de délocalisation en France. Les entreprises peuvent aussi simplement vouloir partir pour conquérir de nouveaux marchés, donc tout dépend de la cause de la délocalisation. ➡ A l’échelle européenne; Emmanuel Macron souhaite attaquer les pays de la « silicone Valley de blanc » (Pologne, Hongrie, ...) sur « un pays qui joue des écarts fiscaux sociaux au sein de l’Union européenne et qui est en infraction avec tous les principes de l’Union. » Cause juste mais infaisable car en l’état actuel des réglementations européennes, aucune sanction ne peut être prise à l’encontre d’un Etat membre sur la base des différences fiscales et du coût du travail. sources: l’historique de l’entreprise par le Figaro: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/ 2017/04/26/20002-20170426ARTFIG00358-whirlpool-amiens-une-histoire-accidentee.php Service-Public: https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2811 L’express: http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/pse-plan-de-sauvegardede-l-emploi_1695979.html Francetvinfo: http://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/whirlpool/conflit-a-whirlpool-unaccord-signe_2179681.html Le Figaro: http://www.lefigaro.fr/societes/2017/04/14/20005-20170414ARTFIG00069-unrepreneur-pour-whirlpool-ce-serait-liberateur.php Le Monde: http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/29/whirlpoolpasse-d-armes-entre-emmanuel-macron-et-la-pologne_5119963_4854003.html

Sujet 10 : le populisme aux Pays-Bas



Les élections législatives néerlandaises de 2017 se sont tenues le 15 mars 2017, afin d'élire les 150 représentants du Parlement pour un mandat de quatre ans. Alors que le parti populiste d’extrême droite de Geert Wilders se tenait haut dans les sondages, ces élections ont été vues comme un «test pour l’Europe» de l’influence populiste de l’extrémisme montant. Mais c’est le parti libéral qui remporte l’élection avec 31 sièges, un soulagement pour les démocraties occidentales, après l’élection de Trump aux Etats-Unis.

Que réclame le PVV (Parti pour la liberté) ?

Le PVV a acquis une certaine notoriété aux Pays-Bas notamment avec des propositions « chocs » et qui font polémiques comme l’interdiction du Coran par exemple. Cependant le parti a aussi d’autres revendications voici-ci quelques-unes d’entre elles :

Islam et immigration : point central du programme. Geert Wilders son dirigeant avait comparé le Coran à Mein Kampf, le livre d’Hitler.
-          Arrêt de l’immigration des gens qui viennent des pays islamiques.
-          Interdiction de la burqa et du Coran
-          Port du foulard interdit dans les services publics, et création d’un impôt sur le port du foulard.
Politique étrangère : le parti est très europhobe, G. Wilders fait notamment partie d’un groupe au parlement européen, formé par Marine Le Pen et qui est anti-Europe.
-          Retrait de la zone Euro (retour au florin)
-          Retrait de l’UE
Sécurité : le PVV joue aussi sur un climat de peur et d’insécurité.
-          Enregistrement ethnique mis en place. Avec création d’une dénomination « antillais »
-          Renvoi dans leur pays des criminels antillais.
-          Retrait de la nationalité néerlandaise pour les criminels ayant la double nationalité
Cependant les Pays-Bas fonctionnent par coalition au sein des gouvernements, il est donc probable qu’une partie de ses mesures n‘aient pas été retenues même si Geert avait remporté plus de voix. Par ailleurs le parti se place comme défenseur des droits des minorités, droits des Gays, droits des femmes, des Juifs. 

Scores du PVV : un paradoxe dans un pays en assez bonne santé économique ?

Les Pays-Bas en 2016 c’est :
-          1,7% de croissance éco (France = 1,3%) contribuant à une hausse des salaires des néerlandais
-          un taux de chômage faible notamment chez les jeunes (moins de 6%) et une dette publique de moins de 60% du PIB
àbilan éco positif suite à la crise MAIS les sondages donnaient le PVV (parti de Geert Wilders) gagnant face au VVD (Parti libéral) pour les élections législatives du 15 mars 2017

Pourquoi ? Rejet de l’immigration croissant des néerlandais ces dernières années pourtant issus pour la plupart de pays étrangers dû à l’ancienne puissance coloniale néerlandaise (Indes néerlandaises = Indonésie aujourd’hui)
Evènements marquants qui ont pu contribuer à l’essor de ce sentiment :
-          assassinat en 2002 du leader d’extrême droite Pym Fortuyn par un activiste d’extrême gauche
-          assassinat en 2004 du réalisateur Theo Van Gogh (après la sortie de son film Submission critiquant l’Islam conservateur) par un islamiste encore dans les mémoires des néerlandais
-          naissance en 2006 du parti PVV de Geert Wilders, parti néo-populiste (=créé en réponse aux attentats du 11/09/2001) Wilders = cible potentielle d’Al Qaida
àValeur conservatrice du PVV en accord avec la remise en question des néerlandais du contrôle de l’immigration (problème ressenti surtout dans les grandes villes)

Tournant : Droitisation du discours de Mark Rutte (leader VVD) avec le refus du gouvernement d’accueillir le ministre des Affaires étrangères turc qui semble avoir convaincu les néerlandais qui se sont fortement mobilisés : participation massive de 77,6%
Finalement sur les 150 sièges du Parlement : 31 sièges (-8) reviennent au VVD contre 19 (+5) pour le PVV et 16 pour la Gauche verte (+12) à il faut 76 sièges pour être majoritaire le VVD doit donc s’allier avec d’autres partis (coalitions)

Les verts néerlandais, un populisme vert?

Lors de ces élections, on a majoritairement entendu parlé du parti de Geert Wilders et de celui de Mark Rutte, mais d’autres partis plus petits ont également participé à ces élections comme le parti travailliste (pvdA), le parti pour les animaux (PvdD) ou la gauche verte (GL).
Ces partis ont pourtant leur importance puisque le parti libéral de Rutte va devoir former des coalitions avec d’autres partis. Or, il refuse de s’allier a celui de son adversaire du Parti pour la liberté (PVV), qui pourtant en est le premier désireux. Il va donc devoir étudier les autres possibilités de coalitions.

Le populisme c’est quoi ? On entend surtout parler en ce moment de populisme de droite car c’est celui qui fait le plus parler de lui mais il existe aussi du populisme de gauche (avec Jean-Luc Mélenchon par exemple) alors pourquoi ne parlerait-on pas de populisme des verts ? 
Le populisme à son sens positif consiste à exprimer la voix du peuple, qui ne serait pas écoutée par les hauts représentants. C’est une critique de la démocratie représentative qui représenterait mal le peuple, et qui entraîne donc la volonté d’une démocratie plus directe. Alors le populisme des verts consisterait à exprimer les revendications écologiques du peuple que nombreux des partis bafouent, ou du moins placent au second plan. Il consisterait à porter la voix de ceux qui réclament un monde plus vert.
Le populisme est un mot flou, assez difficile à définir, souvent abusivement employé. A son sens négatif, il consiste a flatter les «bas instincts du peuple» (la xénophobie, le racisme) pour obtenir son adhésion. Mais si les partis extrémistes jouent sur les peurs de la population pourquoi ne pourrait-ont pas jouer sur les bonnes valeurs de celle-ci?

La question de l’environnement fait de plus en plus de bruit, alors pourquoi ne pas plutôt flatter les bonnes valeurs des citoyens comme leur volonté de créer un monde plus éco responsable ? Ce populisme peut être qualifié de populisme car au lieu d’attiser la haine pour toucher les gens il éveille leur bonne conscience.

Le succès du parti de Jesse Klaver de la gauche verte est bien un exemple que ce populisme a fonctionné puisque les sièges sont passés de 4 en 2004 à 16 lors de ces dernières élections, venant presque concurrencer le parti de Geert Wilders.
La question environnementale constitue une véritable préoccupation aux Pays-Bas avec la montée des eaux prévues à cause du réchauffement climatique : le pays serait en effet le plus touché par ce phénomène en Europe.

Sources :

Unificateur pour la communauté mondiale des zoos et aquariums : https://wazaonline.com/fr/archive/que-veut-le-pvv-de-geert-wilders = quelques points du programme

Mondialisme.org se veut un portail rassemblant plusieurs revues de critiques sociales et politiques : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1578 = article plus long mais plus détaillé du programme.

Journal du Dimanche : journal de droite http://www.lejdd.fr/International/Europe/Geert-Wilders-cinq-choses-a-savoir-sur-l-homme-qui-veut-conquerir-les-Pays-Bas-854330 = récapitulatif rapide pour connaître Geert Wilders

Le Figaro : journal de droite http://grand-angle.lefigaro.fr/extreme-droite-europe-enquete-vote-populisme = source vraiment intéressante qui décrit dans le détail l’essor de l’extrême droite dans les différents pays d’Europe





Sujet 9 : les relations franco-russes depuis 2010


Quelles relations politiques récentes entre la France et la Russie ?

1)      La période Sarkozy 2007-2012
Le président Nicolas Sarkozy était loin d’être pro russe et il qualifia la Russie da « pays qui complique la résolution des grands problèmes du monde ». Mais en 2008, le conflit en Ossétie du sud entre les séparatistes pros russes soutenues par la Russie et la Géorgie débouche sur un accord de paix entre Nicolas Sarkozy et Dimitri Medvedev. La France a donc ici  soutenue la Russie et non la Géorgie, donc le  contraire de ce que le discours de campagne de Nicolas Sarkozy prônait. Cette intervention va toutefois seulement geler le conflit.
Ce rapprochement sous Sarkozy se continua et en 2010, La France vendu un de ses navires Mistral à la Russie. La vente de ce navire porte Hélicoptère d’assaut est le premier contrat de vente de matériel militaire entre français et russes depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Cette vente s’élevant entre 300 et 400 millions d’euro a été vivement critiquée par les pays d’Europe de l’est comme la Pologne ou encore l’Ukraine.
Selon les analystes géopolitiques, la politique conduite par le président français de 2007 à 2012 est « une politique internationale compatible avec les priorités de Moscou ».  Il se développe selon eux une relation de soutien entre Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy.
2)      La période Hollande 2012-2017
Cependant l’élection de François Hollande en 2012 et le virage conservateur entamé par Poutine depuis sa réélection la même année, vont totalement changer la donne. La crise Ukrainienne va éclater et en 2014, le ministre de la défense Jean Yves Le Drian va annuler toute coopération militaire entre la France et la Russie. L’union Européenne décida aussi d’adopter des sanctions contre La Russie. Le président Hollande va alors décider de suspendre le contrat de livraison du navire Mistral et d’imposer deux conditions nécessaire à la transaction : le cessez le feu et le règlement de la crise politique en Ukraine. La Russie répond par un Ultimatum de livraison pour 2015. La France ne livrera pas les mistrals ce qui va enclencher un processus de négociation de remboursement des navires, la Russie réclamant près de 1 milliards d’euro de préjudice à la France. Le gouvernement de Hollande et la France est aussi en désaccord avec les positions russes concernant la Syrie. La France veut en effet la résolution du conflit et la destitution de Bachar Al Assad, un allié des russes dans la région du Moyen Orient. Elle soutient donc le Qatar et l’Arabie Saoudite sur cette question.  La France a d’ailleurs fermée sont ambassades à Damas en 2012.
Du côté russe, l’alignement systématique de François Hollande sur les positions de Barack Obama est a largement affaibli la marge de manœuvre de la France face à la Russie.
La crise Ukrainienne s’enlise dans le Donbass avec les armées ukrainienne et russe. Les Français et les Allemands pensent que c’est de la responsabilité de la Russie si le conflit perdure. L’UE a peur de l’installation d’un énième conflit gelé qui menacerait la stabilité politique et économique du front oriental. La France tente de se faire médiatrice et tente de convaincre Moscou de suivre ses engagements.
3)      Perspective présidentielle (avant élection)
Concernant l’opposition, L’UMP ou actuellement les Républicains va choisir le rapprochement avec la Russie. François Fillon va d’ailleurs rendre visite plusieurs fois à Vladimir Poutine depuis 2012. Ce n’est pas le seul parti politique en France qui s’affiche comme un soutien de la Russie. En effet le Front national de Marine Le Pen soutient aussi le pays de Poutine.  De plus le Front national dispose de prêt de banques russes. Cette vision pro russe est aussi vue à l’extérieur notamment en Ukraine ou les propos de la candidates ont été très mal perçus.
La question du conflit syrien est primordiale pour le prochain président. La Russie a vu un de ses alliés disparaitre, la Lybie de Khadafi sous le chef du président Sarkozy et des Printemps Arabes. Elle défend donc coute que coute sa position stratégique au Moyen Orient. C’est pour cela qu’elle soutient le régime de Bachar Al Assad. De plus, la Syrie est un allié ancien de la Russie (depuis l’époque soviétique) et elle est un partenaire important pour Poutine au niveau de l’énergie et de l’armement.  La Russie est de mieux en mieux vu au Moyen orient à l’inverse de la France. Sur ce sujet, les candidats à l’élection, présidentielle, envisagent tous d’abandonner l’exigence du départ impératif de Bachar Al Assad et veulent tempérer leur discours concernant la Syrie.
En 2017, les relations Franco-russe connaitront un tournant majeur avec la reconsidération des priorités diplomatiques envers Moscou selon l’élection présidentielle française. Du côté russe on espère une normalisation des liens ainsi qu’une meilleure prise en compte du point de vue russe. Le rapprochement avec la Russie ne semble que pouvoir se faire de manière unilatérale ou de part toute l’union européenne.
Sources
Diplo web
https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20130306197719693/ (intéressant car point de vue orienté pro russe)
Magazine diplomatie mars avril 2017 numéro 85



Sujet 8 : La Corée du Nord, le dernier régime stalinien de la planète, danger nucléaire sérieux?

La République démocratique populaire de Corée est créée en 1948 par Kim Il Sung, leader du mouvement de résistance durant l’occupation japonaise. Aujourd’hui la Corée est dominée par la dynastie Kim, avec actuellement le petit fils de Kim Il Sung depuis 2011 : Kim Jong Un, lui-même fils de Kim Jong Il (au pouvoir de 1994 à 2011). La Corée du Nord lance son programme nucléaire dès 1993. En 2003, elle quitte le traité de non- prolifération nucléaire et dès octobre 2006, elle effectuait son premier essai nucléaire, en septembre 2016 elle était déjà à son 5eme essai.

L'arme nucléaire, clé de survie de la Corée du Nord?
La Corée du Nord justifie sa volonté d’acquérir l’arme nucléaire en ne souhaitant aucune ingérence de puissances extérieures afin de maintenir le régime totalitaire en place, notamment contre les Etats- Unis. Grâce à l’arme atomique, elle possède l’arme de dissuasion, donc un rempart contre tout opposant afin de maintenir le régime. En effet, l’arme atomique devient la garantie de survie pour certaines nations comme Israël et le Pakistan, et sans celle-ci le régime peut être enseveli comme ce fut le cas pour l’Irak de Saddam Hussein ou encore pour la Libye avec Mouammar Kadhafi. Ainsi, pour un tel régime l’option nucléaire semble bien la seule option de survie lui permettant autonomie diplomatique, militaire et politique (régime autarcique, culte de la personnalité de la dynastie).
Or ce programme nucléaire peut être destructeur : plus aucun échange avec les pays du monde du fait des sanctions imposées par l'ONU, et alors une évolution du régime en complète autosuffisance. Ainsi, il convient de se demander si la Corée du Nord ne risque pas d’agoniser à cause de ces sanctions et si celle-ci ne ferait pas mieux pas de repenser ses relations internationales pour survivre. Or renoncer à l’arme nucléaire serait un suicide pour ce dernier régime stalinien.

Pourquoi l'arsenal nucléaire de la Corée du Nord fait-il plus peur que celui des autres puissances nucléaires?
C'est davantage son utilisation qui effraie les autres puissances. Le dictateur de la Corée du Nord, Kim Jong-Un, semble imprévisible et l'éventuelle application de ses menaces est le principal danger. En effet, ce n'est pas tant le succès des opérations nucléaires menées qui inquiète (car les échecs sont déjà nombreux)  mais plutot les projets. Le dirigeant Kim Jong-Un a annoncé vouloir bombarder les îles du Pacifique ainsi que les Etats-Unis en cas d'attaque contre le régime, sachant qu'il a déjà mis à exécution certaines de ses menaces en 2010 en coulant une corvette (navire) sud-coréene et en bombardant une île habitée. Récemment, ils auraient effectué un test théorique de portée de leurs missiles pour qu'ils puissent atteindre le continent américain. Malgrè les échecs rencontrés, on ne peut nier l'amélioration régulière et inquiétante de leurs armements (test de la bombre A réussis en 2016). De plus, les sanctions de la part de l'ONU se multiplient mais n'arrètent pas la soif de puissance nucléaire de la Corée du Nord ce qui ne rassure guère les autres puissances.

Avec la Corée du Nord, comment sortir de 20ans d'impasse diplomatique?
La corée du Nord est un pays largement isolé que cela soit sur le plan diplomatique, du fait de l'aspect totalitaire et autarcique du régime, ou encore sur le pan économique à la suite des sanctions internationale face à ce projet nucléaire inquiétant. Cependant aucun effet n'est visible sur la politique de Pyongyang et l'on reste dans l'impasse et face à une situation tendue. Les Etats-Unis, depuis l'élection de Donald Trump, semblent vouloir employer la manière forte si l'on en croit ses dernières déclarations. Cependant, face à un dirigeant tout aussi imprévisible que Trump, une guerre nucléaire paraît plus probable qu'un abandon de la Corée du Nord. Le seul pays qui pourrait discuter avec la Corée du Nord est la Chine, qui reçoit 91% des exportations nord-coréennee, avec qui elle partage certaines traditions et qui s'agace de la situation. Cependant, les pressions politiques n'ont plus aucun effet sur Kim Jong-Un (notamment depuis l'assassinat, par ce dernier, de son propre oncle, principal médiateur) et les pressions économiques (encore faibles) se font principalement au détriment du peuple ("au nom de la solidarité") déjà très pauvre, et non des élites. Alors, si nous avons réussi à sortir de l'impasse avec l'Iran, il s'agissait d'un pays dont l'ouverture était nécessaire ce qui n'est pas totalement le cas de ce régime de type stalinien. Ainsi, la situation nord-coréene est davantage délicate et le casse-tête est loin d'être résolu.


Sujet 7 :

Le retour de la Russie dans les relations internationales

L’image de la Russie post soviétique d’Eltsine corroborait l’idée d’un désengagement de la Russie des affaires internationales ; et en particulier au Moyen Orient. Mais les événements récents viennent contredire cette thèse. En effet depuis le début de la guerre en Syrie, la Russie a renforcé son rôle international.

La Russie et le Moyen-Orient
Ousmoï Basma
Ainsi quelle est la stratégie globale de Poutine au Moyen-Orient ? Et où se positionne la Russie dans la région ?
L’engagement militaire au Moyen-Orient est motivé par la volonté de devenir un pôle important du « monde multipolaire », après le « moment unipolaire » des années 1990. Ainsi par cette coalition entre Damas et le Kremlin, Poutine réaffirme une aversion au changement de régime voulu par l’Occident. Dans ce contexte, le kremlin n’a pas apprécié l’intervention militaire et le renversement de Mouammar Kadhafi sans l’aval du conseil de sécurité.
En ce qui concerne le positionnement, on distingue 2 groupes de pays : alliés et opposants
Le premier allié reste évidemment la Syrie. Outre la volonté de s’affirmer comme une puissance qui pèse sur la scène internationale, l’intervention en Syrie s’explique aussi par le  maintien d’un ancien partenaire commercial, et la préservation de Tartous, dernière base militaire navale de la Russie en Méditerranée.
Contrairement à l’idée reçue, l’attentat contre l’ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov a rapproché Erdogan et Poutine. D’après Sputnik, « Moscou et Ankara comptent au contraire accroître leur niveau de coopération. » Ce pivot de la Turquie vers l’est est cependant à nuancer. D’ailleurs, selon un sénateur russe "si la Turquie est réellement notre alliée, elle n'a qu'à ouvrir la base aérienne d'Incirlik [base turque abritant des armes américaines,] aux avions russes !"
On assiste à un renouement entre l’Iran la Turquie et la Russie. Le géant chiite dont le régime Assad est le principal allié dans la région, soutient les mêmes causes que la Russie. Le 20 décembre dernier, les ministres des affaires étrangères et de la défense des trois pays ont affiché leur intention de prendre les commandes d’un règlement politique du conflit syrien. En 2013, John Kerry annonçait sa volonté d’organiser un sommet sur le conflit syrien et Poutine insista sur la présence du premier ministre iranien. Cette demande fut fortement critiquée par Israël.
Dans le conflit syrien, les pays du Golfe se sont fortement opposés à la vision de Moscou. L’Arabie saoudite et le Qatar ont multiplié les livraisons d’armes à des brigades rebelles. A cela s’ajoute les donations privées des cheikhs salafistes du Koweït. Avec l’évolution du conflit, les financements ont fini par soutenir des milices aux revendications extrémistes telles que Al Nousra ou encore Ahrar Al Cham. De plus la guerre de gazoducs et d'oléoducs ravive les tensions entre ces deux partis.
Russie et l'Union Européenne.
Gambelin Alexandre
Du point de vue des relations entre la Russie et l’Union Européenne, la situation reste très ambiguë.
En effet, tout d’abord plaçons nous de façon ciblée dans les relations qu’entretient la Russie avec les différents états membres de l’UE. Il est important de souligner d’abord le fait que l’Allemagne et les Pays-Bas font partis des quatre plus gros partenaires économiques de la Russie. Ils jouent un rôle très important quant à l’exportation de leurs produits manufacturés vers la Russie en échange d’importation de produits agricoles ou d’hydrocarbures. Néanmoins, la situation reste compliquée depuis la fin de la guerre froide avec une méfiance accrue des six états fondateurs quant aux différentes politiques russes mais c’est depuis les mesures prises en Crimée que les divergences d’opinion ne cessent de s’accroître entre Européens et Russes.
Le premier désaccord fut marqué par les sanctions économiques que l’UE adopta vis à vis des politiques territoriales en Crimée, ce qui poussa la Russie à mettre en place un embargo sur l’exportation de ses produits agricoles en Europe. De plus, la principale opposition est née de la question syrienne. L’Europe et particulièrement la France ne suivent pas la politique militaire appliquée par Poutine quant à son idée d’alliance avec Bachar Al-Assad, le président syrien. En effet, Poutine, par l’intermédiaire d’un pacte avec le président syrien, a permis la fin de l’utilisation de bombes chimiques sur la population mais a surtout marqué l’impact d’une Russie influente vis à vis de son voisin européen qui n’a pas réussi à obtenir d’accord auparavant avec Bachar Al-Assad.
Certes ils sont tout deux engagés dans la lutte contre l’État islamique mais les divergences d’opinion et les oppositions que soulèvent l’Europe à chaque acte de Poutine, le laisse dans l’obligation, à l’heure actuelle de s’opposer à toutes les mesures européennes et de chercher une fracture de cette union européenne fragilisée par des politiques communes inefficaces.


La russie à la tete d’un nouvel ordre mondial ?
                                           Ziegler Lauren

 La chute de l’URSS avait permis aux Etats-Unis et au système capitaliste en général de se placer à la tête de l’ordre mondial, comme le montre F.Fukuyama dans La fin de l’Histoire où il prédit alors que ce modèle dominera toujours le monde. Mais l’arrivée de Poutine au pouvoir dans les années 2000 et les efforts qu’il a fourni depuis remettent en doute cette théorie car il a permis le retour la Russie sur la scène internationale, et elle est en train de retrouver de sa puissance.
Car en effet, si les Etats- Unis et l’occident sont censés dominés, la Russie de Poutine fait, depuis 2010, de plus en plus opposition à leurs décisions. En 2013, alors que Barack Obama accuse Edouard Snowden, célèbre lanceur d’alerte, de terrorisme, et qu’il interdit de lui offrir l’asile, Poutine l’accueille en Russie. En 2014, Poutine annexe la Crimée, après près d’un an de conflit avec l’Ukraine en s’opposant à l’Europe. Poutine a également réussi à passer un accord avec Bachar Al Assad concernant les armes chimiques en Syrie, chose que les Etats-Unis n’avaient pas réussi à faire auparavant, et il soutient son régime contre l’Etat Islamique, —alors que l’Europe et les Etats-Unis tiennent à le destituer. La Russie de Poutine parvient à s’opposer aux puissances censées être à la tête de l’ordre mondial, quand celles-ci restent impuissantes devant ses décisions, en 2016 Poutine a été élu pour la 4e fois homme le plus puissant de l’année par le magazine Forbes.
Certes la Russie d’aujourd’hui n’est pas aussi puissante que les Etats-Unis et n’a pas la même influence sur le monde, mais sa capacité d’opposition aux grande puissance et sa fermeté montre bien que la Russie n’est plus la même qu’au lendemain de la chute de l’URSS, elle n’est plus du tout désengager des affaires internationales et son poids et son influence sont croissantes.

Source :
https://www.youtube.com/watch?v=jGzCoEIZT78 : Vidéo sur le conflit syrien par Le Monde
https://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/LEVESQUE/49761: La Russie est de retour sur la scène internationale. Le Monde Diplomatique
Le Monde


 Sujet 6 : La Turquie dans l’Union européenne : en l’an 3000 ?


"Cela prendrait des décennies avant qu'on se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987". "Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne" David Cameron
Candidate depuis 30 ans, seul 16 chapitres sur 35 ont été ouverts au sein du processus de négociation de la Turquie dans l’Europe ; de plus, la récente dérive autoritaire de Erdogan semble rendre les perspectives d’adhésion encore plus improbables.
La Turquie d’Erdogan s’éloigne chaque jour d’avantage des valeurs de l’Europe, ce processus a été encore accéléré par le coup d’Etat manqué le 15 juillet 2016. En effet, l’état d’urgence a remplacé l’état de droit dans le pays : la liberté d’expression a été fortement réduite, de nombreux journalistes d’opposition ont été arbitrairement emprisonnés, faisait ainsi de la Turquie « la plus grande prison de journalistes au monde ». Les droits de l’homme ne sont qu’une chimère lorsque l’on s’intéresse à la position de la femme dans le pays et au projet d’Erdogan clairement affiché de rétablir la peine de mort. La minorité pro-kurde, loin d’être respectée, est durement réprimé par le régime et, d’après le journal d’opposition Cumhuriyet, les services secrets turcs auraient été jusqu’à fournir des armes à des rebelles extrémistes syriens membres de l’Etat Islamique dans le but de renverser le pouvoir de Bachar el Assad ainsi que pour lutter contre la minorité kurde. Enfin, alors que la constitution turque défend les principes de la laïcité, le pouvoir en place, issu du parti islamique AKP, encourage l’islamisation de la société turque notamment au moyen de la mise en place d’un programme d’éducation islamique.
Eloignée des valeurs de l’Europe, la Turquie n’en reste pas moins un partenaire économique important pour cette dernière. La Turquie et l’Europe ont signé un accord d’union douanière en 1995 et la part du commerce turc avec l’UE s’élève à 40% de ses exportations. Ainsi bien qu’une adhésion directe en tant que membre de l’union européenne s’avère de moins en moins probable, la Turquie, de même que le Royaume Uni actuellement, parviendra-t-elle peut être à intégrer le marché unique européen. Si tel était le cas, ce serait l’idée même de l’Europe qui serait remise en question.  
Pourquoi Bruxelles ne rompt pas avec Ankara ?

Le dossier de la Turquie comme candidat à l'Union Européenne (UE) s'ouvre officiellement en 2005 notamment grâce à l'action d'Erdogan, premier ministre de 2003 à 2014. C'est à l'arrivée de celui-ci en tant que président de Turquie que la situation s'est détériorée notamment par ses actions controversées conduisant, en novembre 2016, à la demande du Parlement Européen de geler de l'étude de la candidature de la Turquie.
Il est cependant difficile pour l'UE de décider de rompre avec Ankara pour plusieurs raisons :

L'économie est un vecteur important dans la réticence que pourrait avoir l'UE à rompre avec Ankara. En effet depuis la libéralisation de la Turquie et son ouverture économique ses liens avec ce pays sont de plus en plus étroit. Elle fait partie de l'Union Douanière de l'UE. De 1999-2003 les exportations turques vers la Grèce ont été multipliées par trois et les importations ont augmenté d'1/3. Généralement plus de 45.5% des exportations Turcs vont vers l'UE.

Mais la raison principale est la crise migratoire qui frappe l'Union Européenne. En effet 42,1% des syriens réfugiés se rendent en Turquie pour transiter ensuite dans d'autres pays. Ce rôle crucial dans la crise migratoire est donc un avantage pour Erdogan. Avantage qu'il sait déjà utiliser avec sa récente demande de plus de 6,6milliards d'euros à l'UE pour l'accueil des migrants. Une plus grande maitrise des frontières organisée par la Turquie et supervisée par l'UE serait donc favorable pour Bruxelles qui ferait de la Turquie un allié pour gérer cette crise.  De plus un accord a déjà été instauré avec la Turquie pour qu'elle accepte de garder les migrants venant d'Irak et de Syrie stoppant ainsi le flux de migrants vers l'Europe. Que deviendrait cet accord si Bruxelles décidait de rompre avec Ankara ?

Un an après : quel bilan pour l’accord UE-Turquie sur les migrants ?
Un récent rapport d’Amnesty international fustige « l’accord de la honte » mis en vigueur il y a un an et qui prévoyait, en échange d’une aide financière de deux fois 3 milliards d’euros, de la relance des négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne et du droit de circulation sans visa pour les Turcs dans l’espace Schengen, le retour des migrants (principalement syriens) arrivés sur les îles grecques vers la Turquie.
En effet, les conditions de vie dans les camps turcs sont effroyables : pas d’eau chaude, peu de nourriture, installations sanitaires et soins insuffisants, violence. Les centres sont surpeuplés, les migrants sont comme « prisonniers ». Gauri van Gulik dénonce ainsi « une situation dangereuse, désespérée et apparemment sans issue ».
Cet accord est également remis en question depuis le putsch raté des généraux turcs du 15 juillet 2016. Les critiques énoncées à l’encontre des limogeages massifs de Erdogan ont fait escalader les tensions entre l’Union Européenne et la Turquie.
Il est le reflet de la situation ambigüe entre ces deux acteurs : la Turquie, historiquement pensée comme « frontière » entre la civilisation occidentale et islamique, n’est pourtant pas considérée comme une alliée. Ainsi on rechigne à supprimer les visas autorisant la libre-circulation des Turcs dans l’espace Schengen, mais on ne dit rien (ou si peu) des mesures anti-démocratiques prises par Erdogan.
Cela contribue à rendre encore plus inextricables les liens entre l’Union Européenne et la Turquie, deux voisines qui s’entendent mal mais semblent obligées de coopérer.
COMPLEMENT :
Depuis, le référendum réussi d’Erdogan, va doter la Turquie d’un régime présidentiel où le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement et la justice soumise au Président. L’évocation par Erdogan d’un retour à  la peine de mort éloigne un peu plus la perspective de l’adhésion à l’Union européenne. Du côté européen, le départ du RU, soutien de la candidature turque et la remontée identitaire et nationaliste impliquent la fin cette adhésion de la Turquie. De fait, les négociations sont à l’arrêt depuis fin 2016. Il est temps que les dirigeants européens affirment la fin officielle de cette négociation. La crise ukrainienne et la dérive autoritaire en Turquie montrent certainement les limites, les frontières réelles de l’Europe géopolitique et doivent engager à une réflexion sur la reconstruction de l’Union européenne. Les élections probables de Macron en France et de Merkel ou Schultz (ancien Pt du Parlement européen) seront propices à cette réflexion.   S.Boyer le 24 avril

Sources:
-          questions internationales n°83 2017 "populisme et nationalisme dans le monde": complet et très intéressant pour comprendre la situation de la Turquie et les changements fait par Erdogan

-          courrier international n°1373: exemple plus précis et actuel notamment sur situation des journalistes

-          Qu’est-ce que le pacte sur les migrants ?
-          Le rapport d’Amnesty International :
-          Les relations ambigües entre UE et Turquie :


 Sujet 5 : l'affaire Snowden

Edward Snowden : Traître ou héros ? (Eliott)
L’affaire « Snowden » divise l’opinion publique entre ceux qui voient en lui un véritable héros qui n’a fait que son devoir : dévoiler les démesures des services d’espionnages tels que la NSA (National Security Agency) et ceux qui le considèrent comme un traître au regard de la nation et même comme un « terroriste ».
D’une part, l’affaire a mobilisé de nombreux journalistes, écrivains ou encore acteurs de la société civile qui le voient comme un patriote ayant dénoncé les pratiques abusives d’un gouvernement empreint par la crainte de nouvelles attaques terroristes sur son territoire depuis les évènements du 11 septembre. Ainsi, en 2013, près de 170.000 personnes ont signé une pétition demandant au Président Obama de gracier leur « héros ».
Néanmoins, le gouvernement américain et les experts du renseignement sont unanimes : Edward Snowden est un traître. Il a volé des centaines de milliers de documents contenant des informations extrêmement sensibles qui détaillent l’ampleur des activités de renseignement américaines. Cette fuite massive a bénéficié à de nombreux services étrangers, en particulier à la Russie qui héberge d’ailleurs Snowden depuis plusieurs années et pourrait « ouvrir une brèche » dans le système de surveillance américain, le rendant plus vulnérable à de nouvelles attaques terroristes. De même, ses actions ont affecté la réputation des services américains tout comme leur capacité d’action et celle de leurs alliés. Le gouvernement émet même l’hypothèse qu’il soit un espion russe visant à décrédibiliser le leadership américain.
Enfin, si le film d’Oliver Stone présente Snowden comme un homme humble et épris de justice, le gouvernement américain le décrit comme étant « un menteur narcissique en conflit avec sa hiérarchie ».
Quoi qu’il en soit, il est un « traître utile » puisque ses actes ont permis de faire avancer le débat sur la surveillance excessive du 21ème siècle en démocratie.
« L’Affaire Snowden »: quelles conséquences diplomatiques ? (Raphaël)

            Le cas Snowden est devenu un véritable dossier empoisonné sur le plan diplomatique.
Les révélations successives d’Edward Snowden placent les Etats-Unis en position de menteurs, de traîtres, divisant les citoyens américains, les pays alliés, et les autres pays victimes de cet espionnage massif.
            Moscou a prolongé le permis de séjour d’Edward Snowden en janvier 2017, retranché en Russie depuis 2013, pour une durée de deux ans. En effet, au vu de nombreux différends avec les Etats-Unis d’Obama du fait du soutien russe au régime de Bachar el-Assad ou vis à vis des crises ukrainiennes, Snowden est pour V. Poutine un argument démocratique fort et revêt une importance symbolique.
            D’après Wikileaks, Snowden aurait demandé l’asile à 21 pays tels que l’Allemagne, l’Italie, la Chine, l’Espagne ou encore la France. Parmi les absents : la Grande-Bretagne, traditionnelle alliée des Etats-Unis, également accusée d’espionnage (ce qui n’arrange pas les tensions concernant le Brexit au sein de l’UE).
En France, deux positions sont observées. Tout d’abord Manuel Valls indique n’avoir reçu aucune demande d’asile, et que, si une demande était faite elle serait refusée afin « de ne pas froisser les Etats-Unis qui sont un pays ami ».
En revanche, l’ancien premier ministre J.M Ayrault ainsi que J.L Mélanchon se disent favorables à l’hébergement du lanceur d’alerte, étant « choqués » et exigeant des « réponses claires » de la part des Etats-Unis.
            L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ne fut également pas épargnée par l’agence américaine, ce qui est problématique quand on sait que le leader historique de l’organisation qui est l’Arabie saoudite est en train de prendre ses distances avec les Etats-Unis…

            Finalement, de Rousseff au Brésil, à Merkel en Allemagne, en passant par Hollande en France et bien d’autres, Washington, qualifié de « plus grand voyou de notre temps » par les autorités pékinoises, bouleverse les relations internationales.

            Gracier Snowden comme l’a fait Obama pour Chelsea Manning enverrait un message fort d’une Amérique démocrate.
Seulement, qu’adviendra-t-il par la suite avec D. Trump au pouvoir ? L’amitié entre Poutine et ce dernier changera-t-elle l’avenir du demandeur d’asile ?
Une chose est sûre : l’alerte lancée par Snowden met en lumière la suprématie états-unienne qui n’est pas prête de s’arrêter dans un monde où l’information est le nerf de la guerre.

« L’Affaire Snowden »: quelles conséquences économiques ? (Benjamin)

            Edouard Snowden a fourni à l’opinion publique des preuves de l'espionnage de masse perpétré par la NSA (National Security Agency). Les populations ainsi que les gouvernements du monde sont donc espionnés par les États-Unis. Outre les conséquences diplomatiques, l'affaire Snowden pourrait avoir des conséquences économiques pour la première puissance mondiale, mais également pour le Royaume-Uni qui a participé à cet espionnage par l'intermédiaire du GCHQ (Government Communications HeadQuarters), l'équivalent de la NSA au Royaume-Uni.

            En effet, ces espionnages sur des gouvernements alliés tel que la France ou l'Allemagne, peuvent avoir des conséquences économiques néfastes pour l'Oncle Sam. Tout d'abord, cet espionnage dégrade le prestige américain et par conséquent réduit la confiance que leur accordent leurs partenaires commerciaux, ce qui peut avoir comme conséquence une diminution des contrats commerciaux signés avec des pays étrangers, en particulier, avec les États dont les gouvernements, alliés des États-Unis, ont été espionnés. Par exemple, à la suite du scandale, Paris a demandé la suspension des négociations commerciales portant sur l'accord de libre-échange entre l'Union Européenne et la puissance nord-américaine.
(On peut même envisager une rupture de contrats commerciaux de certains États après s'être senti trahis par leur partenaire.)

            Ensuite, le programme PRISM permet l'espionnage de neuf géants du web : Microsoft, Google, Yahoo!, Facebook, Paltalk,Youtube, Skype, AOL, Apple. (ou : « , dont Micorosft, Google, Facebook, Youtube, Skyper et Apple). La révélation de ce programme aux yeux du monde a provoqué une grande méfiance des utilisateurs du monde entier vis-à-vis de ces entreprises de service. Par conséquent, on a assisté à une baisse des utilisations dans le monde, voire dans certains cas un boycott de ces services, en particulier en dehors des des États-Unis.
Après la révélation de sa collaboration avec la NSA, IBM a vu ses ventes de matériels en Chine diminuer de 40% au troisième trimestre 2013, soit un manque à gagner de 12 milliards de dollars.

Sources:
   http://www.lalibre.be/culture/cinema/traitre-ou-heros-les-americains-s-interrogent-sur-edward-snowden-5816edaacd70958a9d5a7d0c

   https://www.youtube.com/watch?v=3KlXEPnjiZQ

  http://www.lemonde.fr/international/infographie/2013/06/11/le-programme-prism-en-une-infographie_3427774_3210.html
   http://www.francetvinfo.fr/monde/espionnage-d-internet/espionnage-paris-veut-une-suspension-des-negociations-sur-l-accord-de-libre-echange-entre-l-ue-et-les-etats-unis_361898.html


 Sujet 4 : le rachat d'Opel par PSA


    L’entreprise PSA dirigée par Carlos Tavares a officialisé, le 6 mars dernier, le rachat de la filiale européenne de General Motors, mettant fin à une présence de 88 ans du groupe américain sur le territoire européen. PSA est une entreprise en convalescence depuis 4 ans qui a été sauvée de la faillite par le plan “Back in the race” de Carlos Tavares et a annoncé 2 milliards d’euros de bénéfices en 2016.

Les avantages du rachat pour l’entreprise PSA

L'acquisition de la filiale de General Motors permettra une plus grande résistance face aux tempêtes de l’économie mondialisée en devenant le deuxième constructeur automobile européen en termes de vente de voitures, derrière Volkswagen. En effet l’entreprise aura 17% du marché Européen avec les 7% de parts de marché d’Opel, ainsi que 19 usines et 40 000 salariés.
Cela lui permettra d’avoir un groupe idéalement placé, en bénéficiant des implantations d’Opel en Allemagne et Pologne et de Vauxhall, la jumelle d’Opel, au Royaume-Uni. Son implantation en Allemagne lui permet une ouverture sur le monde allemand avec les universités et industries performantes et au Royaume-Uni de lutter contre les futurs droits de douanes liés au Brexit en vendant directement aux consommateurs britanniques, même si le marché automobile n’est pas aussi élevé que dans les pays voisins.
C’est aussi un rachat à moindre coût, de 1,3 milliard d’euros qui permettrait à PSA d’affronter les nouvelles normes anti-pollution avec des moteurs qu’Opel possède  ce qui est moins cher que développer une famille de moteurs complète.

Source :

Les inconvénients du rachat pour l'entreprise PSA

            Le rachat d'Opel-Vauxhall par PSA demeure tout de même risqué. Tout d'abord, les deux constructeurs s'adressent à la même clientèle et vendent tous deux du milieu de gamme, il n'y a donc pas de complémentarité entre les deux à ce niveau-là.
            Concernant la répartition géographique, même si le groupe PSA domine en France et en Europe du Sud et Opel en Allemagne et en Europe du Nord, ils restent très européens. Cela  pourrait aller à l'encontre de la volonté du PDG de PSA, Carlos Tavares, d'internationaliser le groupe, d'autant plus que Vauxhall a un marché exclusivement britannique.
            Opel et PSA sont tous les deux en surcapacité de production, Opel n'utilise que 63 % de ses capacités de production aujourd'hui, Des usines ont déjà fermé des deux côtés : les sites de Ryton au Royaume-Uni et d'Aulnay-sous-bois en France pour PSA et ceux d'Anvers en Belgique et Bochum en Allemagne pour Opel.
            Même s'il a été promis aux 35 600 salariés d'Opel qu'aucune suppression d'emplois ne serait faite jusqu'en 2018, à terme, 3 à 4 % des postes actuels devraient être supprimés pour les plus optimistes voire plus de 6000 emplois selon certains économistes.
            Enfin, il pourrait s'avérer très difficile de redresser Opel. En effet, les pertes en 2016 ont été estimées à 257 millions de dollars soit 242 millions d'euros et à 15 milliards de dollars (14,2 milliards d'euros) depuis 2000.


La répartition des différents sites de PSA et d'Opel

            Le rachat d'Opel pourrait donc s'avérer être une réelle opportunité pour PSA, notamment pour ses parts sur le marché européen mais pourrait également susciter des inquiétudes quant à la capacité de PSA à redresser Opel et à conserver les emplois des usines de ce dernier.
           
Sources :









Sujet 3 : les migrants
Les migrants, une question humanitaire, économique et géopolitique

Depuis les années 2010, on observe une augmentation de migrants en direction de l’Union Européenne. Cela est dû à des guerres civiles (Syrie), à des insécurités ou encore à la répression politique.

I-                    La question humanitaire : les « délinquants solidaires », un reflet de notre société

Alors que le tribunal correctionnel de Nice a rendu son verdict vendredi 10 février : Cédric Herrou, agriculteur de la vallée de la Roya, écope de 3 000 euros d’amende avec sursis pour avoir aidé des personnes à passer la frontière d’Italie en France, les « délinquants solidaires » sont de plus en plus nombreux. Mesures d’intimidation, poursuites - et parfois condamnations - de personnes ayant agi en soutien de migrants ou de Roms, à Calais, à Paris… On assiste depuis plusieurs mois à la recrudescence de cas où la solidarité est tenue pour un délit. Bien sûr, la solidarité n’a jamais été inscrite dans aucun code comme un délit. L’Europe, mais surtout la France revendiquant son modèle politique comme celui étant à suivre, connait de plus en plus de difficultés à corréler justice et humanitaire. En effet, des militants associatifs qui ne font que venir en aide à des personnes en situation de très grande précarité, victimes de décisions dangereuses, violentes, voire inhumaines, se retrouvent aujourd’hui face à la justice. Il existe donc un double discours, qui consiste à soutenir verbalement les droits de l’Homme tout en décourageant les initiatives sur le terrain. Ces “délinquants solidaires” n’hésitent donc pas à contrer la politique actuelle et à accuser d’avoir mis en place un système politique incapable de gérer de grandes “crises”. La France, face aux limites de la coopération internationale, se retrouve donc à condamner la solidarité tout en la prônant face à ceux qui apparaissent comme défenseurs de la liberté « Si la solidarité avec les étrangers est un délit, alors nous sommes tous délinquants ».


II-                  La question économique :

L'arrivée de millions de migrants et les nombreuses demandes d'asiles ne peuvent se faire sans conséquences économiques. Aujourd'hui plusieurs camps destinés à accueillir les migrants ont été financé par l'Union Européenne (Grande Synthe, Calais …), des mesures sociales et sanitaires ont également été mises en place. Tout cela à un coût : la France pense débourser au total plus de 613 millions d'euros entre 2016 et 2017 en ce qui concerne les infrastructures et autres. Mais cela est à court terme, car à long terme les migrants pourraient représenter une véritable chance économique pour l'Europe. Tout d'abord plusieurs postes ont été créés pour la sécurité (le nombre de gardiens à augmenter à la frontière Serbo-Hongroise). Mais outre cet aspect, les migrants sont avant tout de futurs contribuables, travailleurs mais aussi consommateurs… sans compter que certains d'entre eux ont des qualifications et peuvent donc travailler dans certains métiers en pénurie (construction de bâtiments…). De plus en Allemagne le poids démographique est important mais la population vieillie, le pays a donc besoin d'une main d’œuvre importante, les migrants pourront donc combler ce manque de main d’œuvre et ainsi être favorables à l'économie Allemande. Les migrants représentent donc une opportunité économique pour les pays Européens.

III-                La question géopolitique :

·         Les lois en lien avec l’accueil des migrants :
Ø  Les pays signataires des accords de Genève de 1951 s’engagent à accepter toute personne victime de persécution et qui cherche refuge.
Ø  En Europe, le règlement Dublin III de 2013 institue le principe selon lequel e pays dans lequel a été formulée la demande d'asile est celui qui est chargé de son instruction et de la décision finale.

·         Le Plan Juncker de 2015 visant à répartir les migrants selon des quotas a suscité un manque de coopération entre les pays. Les Etats en accords (dont l’Allemagne qui accueille le plus de migrants) s’opposent à ceux où l’on peut constater une montée des partis d’extrême droite : contre l’immigration et dénonçant les élites. Parmi eux : Victor Orban (1er ministre hongrois) qui a fait construire un mur « anti-migrant » le long de ses frontières et considère que les immigrés musulmans sont une menace pour l’identité chrétienne européenne.

·         Le Traité UE/Turquie de 2016 vise à renvoyer les demandeurs d’asile arrivés en Grèce vers la Turquie (ne faisant pas partie de l’UE) en échange d’aides de 3 milliards d’euros pour améliorer les conditions de vies dans les camps de réfugiés et d’une possible entrée dans l’espace Schengen. Mais peu d’entre eux sont en réalité reconduits en Turquie et les conditions de vie de ceux-ci se sont largement dégradées, cela montre que le traité s’avère inefficace. Le président turc Erdoğan menace d’ouvrir « le robinet des réfugiés » si l’UE lui fait des remontrances sur ses visées dictatoriales.

·         Les Etats de l’UE veulent stopper le flux migratoire méditerranéen entre la Libye et l’Italie. Un traité semblable à celui avec la Turquie semble impensable étant donné l’instabilité du système politique libyen. Le sommet de Malte en février dernier stipule que des fonds seront donnés aux agences internationales pour garantir les droits de l’Homme et organiser les camps.

Conclusion :
On assiste à une désunion de l’UE, une prise de décision collective semble difficile étant donné la divergence des politiques à l’égard des réfugiés.

·         Sources :




Article qui montre à quel point les migrants sont une chance à long terme pour l'économie Européenne : http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/L-arrivee-des-migrants-une-chance-pour-l-economie-francaise-2015-

Sujet 2 : LE CETA mars 2017


Quels sont les bénéfices du CETA ?

  • Augmenter de 25% les échanges entre Canada et UE = dynamiser croissance, emploi, augmenter PIB. Baisse droit de douane, réglementation commune
  • nouveau marché pour produits laitiers
  • lutter contre protectionniste (Trump)
  • établir conditions de concurrence équitable pour les entr eur
  • encourager les IDE
  • protéger droit des personnes au travail et l'environnement.

Le CETA (Comprehensive economic and trade agreement), en français AECG (accord économique commercial global), est le traité établi entre le Canada et les 28 membres de l'Union Européenne. Pour être mis en œuvre, il doit être accepté tout d'abord par le Parlement européen, puis par les Parlements des 28 états membres, et enfin par le Canada. Refusé une première fois le 18 octobre 2016 par la Wallonie (région de Belgique), celle ci a finalement accepté l'accord le 30 octobre à la suite de plusieurs négociations.
Finalement, le Parlement européen a largement ratifié le CETA le 15 février 2017 par 408 voix pour, 254 contre et 33 abstentions. La prochaine étape est donc la ratification de l'accord par les 28 états membres.

Quels sont les bénéfices de la CETA ?

L'objectif principal du CETA est d'augmenter de 25% les échanges entre le Canada et l'Union Européenne pour dynamiser la croissance, augmenter le PIB. Il doit dynamiser les investissements mutuels, encourager la concurrence et libéraliser les échanges financiers. Pour cela, il met en place la réduction des droits de douane, permettant ainsi un essor des échanges entre les deux parties. Ils baisseront notamment pour les produits agricoles, les produits de la mer, les métaux, l’automobile et les produits manufacturés.
En s'associant, le Canada et l'Union Européenne facilitent également les entreprises à augmenter leurs investissements direct à l'étranger et les délocalisations, à travers l'accroissement des marchés publics et la convergence des normes pour un accès facilité à ces nouveaux marchés de consommation. De plus, La reconnaissance mutuelle des qualifications des travailleurs sera améliorée, et les transferts de personnels entre Europe et Canada facilités.
De plus, les laboratoires pharmaceutiques européens vont pouvoir accroître de deux ans la protection de leurs médicaments sur le marché canadien avant que des fabricants de génériques ne puissent s’en emparer (elle est aujourd’hui de 20 ans)
145 des 1 500 appellations géographiques européennes (de la feta au reblochon de Savoie) vont désormais être protégées sur le sol canadien. Les critiques estiment que c’est insuffisant, mais c’est déjà mieux qu’actuellement.
Au niveau environnemental, le CETA reconnaît le droit pour les gouvernements d'introduire des critères environnementaux et sociaux dans l'attribution des marchés publics, bien qu'il les incite à choisir l'offre la plus « avantageuse ».



Sources :
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/explicateur/2017/01/21/29004-20170121ARTFIG00140-ceta-ce-qu-il-faut-savoir-sur-ce-traite-de-libre-echange-negocie-entre-l-ue-et-le-canada.php
http://mobile.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/18/tout-comprendre-du-ceta-le-petit-cousin-du-traite-transatlantique_5015920_4355770.html

Le CETA, l'agriculture européenne sacrifiée?

La question de l'agriculture est une des question polémique du CETA.
Le CETA est une promotion du libre-échange, une augmentation des quotas (= quantité de marchandises échangées entre les pays signataires par an). Or, au niveau agricole ces quotas semblent favoriser le Canada.
Dans les prévisions officielles on aurait:
  • quotas des viandes canadiennes vers l'Union Européenne passant environ de 7 millions à 60 millions de tonnes pour le bœuf et de 12 à 75 millions de tonnes pour le porc.
  • Quotas produits laitiers européens (fromages notamment) vers le Canada passant de 3 000 à 18 000 de tonnes.
Les viandes canadiennes, inondant le marché européen risquent de faire une forte concurrence aux les éleveurs européens de bovins. Ce risque reste cependant à relativiser car une close dans le CETA prévoit de revoir les quotas à la baisse si ces derniers sont trop défavorisés par cette nouvelle concurrence.
Cet accord de libre-échange tend à contrer les politiques protectionnistes qui se développent actuellement: "Nous voulons façonner le monde plutôt que nous en retirer, encore plus après Trump" déclarèrent par exemple les eurodéputés Tokia Saïfi et Frank Proust.
Ainsi, les agriculteurs européens ont l'impression d'être les laissés pour compte, tandis que d'autres secteurs sont privilégiés. C'est le cas des multinationales avec leur tribunaux d'arbitrage, favorisant les investissements à l'étranger, ou les secteurs publics européens qui pourront candidater à 30% sur les marchés des travaux publics canadiens, contre seulement 10% aujourd'hui.

Il y a tout de même un progrès du côté des appellations protégées ou labels européens. Jusqu'alors non-reconnues au Canada, c'est désormais 145 appellations protégées européennes qui font leur entrée sur le marché canadien. Bien que ce chiffre soit dérisoire face aux 1500 labels existants.

L'agriculture européenne c'est aussi l'absence d'OGM, de viandes à hormones, ou de produits javellisés, contrairement au Canada, qui est de plus, le 2ème plus gros producteur d'OGM. Les citoyens européens ont peur que ces produits s’infiltrent au sein du marché européen.
C'est notamment la thèse soutenue par la directrice de FoodWatch, une organisation politique visant à garantir les droits des consommateurs. Elle s'est exprimée à l'antenne de FranceInfo à l'issue du vote ayant eût lieu le mercredi 15 février dénonçant un réel risque pour les consommateurs sur ces produits. Selon elle, il n'y aurait aucune assurance clairement développée dans le traité qui certifierait que ces produits soient exclus des exportations du Canada vers l'Europe.
Cette thèse est soutenue par nombre de citoyens, par exemple Nicole Ferroni, chroniqueuse sur France Inter s'adressait directement à Matthias Fekl, secrétaire d'état au commerce de la France lors du vote de novembre pour qu'il s'oppose au CETA. Elle dénonce notamment le traité comme une porte ouverte aux puissantes firmes américaines ayant des filiales au Canada. (lien dans les sources)
Les eurodéputés, ainsi que par le journal Le Monde, certifient qu'il n'y a aucun risque sur la question, ces produits seront toujours interdits sur le marché européen. Si bien que les citoyens européens ne savent plus très bien quoi croire.

Sources :

Le vote des députés européens, révélateur des divergences au sein de l’U.E

Le vote favorable du parlement européen, le 15 février 2017, sur le CETA est cependant révélateur de divergences au sein du parlement. En effet 408 députés se sont prononcés en faveur du texte, 254 ont voté contre et 33 se sont abstenus.
Contrairement aux idées reçues se ne sont pas les pays les plus développés et les plus ouverts qui ont été en faveur du CETA. En effet au regard de ces votes, la France apparaît comme le pays le plus hostile au CETA aux cotés de l’Autriche, de l’Irlande et de l’Italie tandis qu’en Roumanie, Croatie ou Estonie les votes favorables au CETA frôlent les 100%.
Ceci est notamment dû aux intérêts divergents entre les états. Par exemple la Roumanie et la Bulgarie ont levé leurs réserves sur le CETA après avoir conclu un accord d'exemption de visas avec le Canada.
Les eurodéputés français ont marqué leur différence puisque seulement seize d’entre eux sur 74 ont voté pour le texte. En France, cette majorité de votes négatifs s’explique notamment par le fait que la majorité des eurodéputés sont d’un bord politique qui n’est pas favorables à cet accord (6 écologistes, 24 de l’extrême droite (dont un seul à voté pour), 4 du front de gauche, et 13 de gauche). De plus, de nombreux problèmes économiques, sociaux environnementaux.. entrent en jeu, tel que l’augmentation des quotas ou l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui se heurtent à nos valeurs et à nos engagements (COP 21 par exemple)
Yannick Jadot (l’eurodéputé écologiste français ) se félicite de voir désormais le Parlement européen, sous la pression de l'opinion publique, « extrêmement divisé » sur le traité. En effet, cette disparité entre les députés reflète celle de la population européenne à propos de certaines clauses de l’accord (augmentation des quotas alimentaires, différences de normes, tribunaux internationaux..)

Sources :

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/02/15/traite-ceta-les-eurodeputes-francais-ontmajoritairement-vote-contre_5080287_4355770.html
http://www.touteleurope.eu/actualite/qu-est-ce-que-le-ceta.html

http://www.romandie.com/news/CETA--Roumanie-et-Bulgarie-levent-leurs-reserves-apres-unaccord-sur-les-visas-/746586.rom 

Sujet 1 : février 2017


L'affaire Téodorin Obiang, révélatrice de la corruption des élites africaines

Le lundi 2 janvier 2017 s'est ouvert à Paris, devant le Tribunal correctionnel, le « procès de la démesure et de l'indécence » (Libération).

Teodoro Nguema Obiang Mangue, fils du président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang, est poursuivi, entre autres, pour blanchiment d’abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption. Il encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement et une amende qui pourrait atteindre quelque 50 millions d’euros.
Ce procès historique, le premier dans l'affaire dite des « biens mal acquis », révèle la corruption des élites africaines qui touche bien d'autres pays africains depuis des décennies.
Les biens mal acquis sont, selon le Centre national de coopération au développement (CNCD), "tout bien meuble ou immeuble, tout avoir ou fonds susceptible d’appropriation privative soustrait illégalement du patrimoine public et qui a pour effet d’appauvrir le patrimoine de l’État."
Teodorin Obiang (né en 1969) est l'actuel vice-président de la Guinée équatoriale, fils du dictateur Teodoro Obiang, au pouvoir suite à un coup d'état en 1979. Ministre des Forêts et de l'Agriculture depuis 1997, il est nommé vice-président à la Défense en 2014 puis promu vice-président par son père de la Guinée équatoriale en juin 2016.
Alors que son salaire de ministre était de 80 000 dollars par an, il dépense pendant la période 1997 à 2012 d’immenses sommes d'argents, en France tout particulièrement.
Sa fortune avoisine les 300 millions de dollars et il possède un patrimoine conséquent de plus de 100 millions d'euros. Il a notamment un hôtel particulier à Paris avenue Foch de 5000m², une quinzaine de voitures de luxe (35 millions de dollars), une villa à Malibu, des meubles (90 millions de dollars)…
Le 19 juillet 2012, la justice essaye de saisir son hôtel particulier parisien dans le cadre de l'enquête mais il est transformé en une annexe de l'ambassade de Guinée équatoriale.
Ces dépenses contrastent avec la réalité économique de ce PMA d’Afrique centrale où plus de 75% de la  population vit sous le seuil de pauvreté, mais qui est toutefois le 3ème producteur de pétrole d'Afrique.
Son train de vie est en réalité financé par le Trésor public guinéen où il y aurait « emprunté » plus de 110 millions de dollars entre 2005 et 2011, et par ses sociétés forestières, minières et pétrolières lui rapportant plusieurs millions d'euros (notamment la société forestière Somagui Forestal).
Il puise ainsi des fonds dans la manne forestière et racket des entreprises nationales.
L’enquête débute en 2007 par les initiatives des ONG Transparency International et Sherpa et de l'avocat William Bourdon, celui-ci estimant que « s’ouvre un procès inédit, sans précédent en Europe et bien au-delà » et précise que lorsque l'affaire Obiang va se clôturer, d'autres affaires de biens mal acquis vont s'ouvrir.
Le fils du président de Guinée équatoriale ne s’est pourtant pas présenté à l’ouverture de son procès à Paris, lundi 2 janvier 2017.Les avocats de M. Obiang Nguema avaient prétexté d’un délai « trop court » de huit semaines pour préparer leur défense et ont fait appel à « l'immunité diplomatique » du vice-président. Le procès est finalement reporté au 16 juin 2017.Selon la justice les « frais de corruption révélant de sa vie privée en France sont détachables de ses fonctions étatiques ».

La corruption d’Obiang n’est pas un cas isolé chez les dictateurs des pays africains riches en ressources pétrolières, véritables « émirats pétroliers ».
La justice française enquête également sur les patrimoines bâtis en France par les familles de plusieurs autres dirigeants africains, celle de Denis Sassou-Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ; qui s’offrait il y a deux ans un hôtel particulier à Paris pour la somme de 130 millions de francs ; ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé, qui révèle des patrimoines immobiliers délirants appartenant aux familles régnantes rois du pétrole, qui touchant le pactole généré  par l’exploitation des ressources pétrolières, minières, forestières de leur pays, fruits des deals directs conclus en toute opacité avec des grandes compagnies européennes, chinoises ou américaines.
Denis Sassou-Nguesso, dirigeant du Congo-Brazzaville, a acheté tout un éventail de domaines français avec des dizaines de millions de dollars détournés des revenus pétroliers de son pays.
«Tous les dirigeants du monde ont des châteaux et des palais en France, qu’ils soient du Golfe, d’Europe ou d’Afrique», s'est récemment justifié Sassou-Nguesso.
La corruption touche donc surtout ces élites qui accumulent des masses considérables d'argents dus à l'exploitation des ressources naturelles et dont la corruption semble se transmettre de père en fils.

Le rôle de l’Occident dans la corruption africaine

L’Afrique est un continent riche en matière première qui a toujours attisé la convoitise des puissances coloniales. A la fin de la décolonisation, certaines d’entre-elles ont maintenu des alliances avec les dirigeants des nouveaux Etats : en échange de leur soutien et de leur défense, elles bénéficient d’un accès privilégié aux ressources du continent africain. Au Zaïre (RDC) la dictature de Mobutu a été soutenue grâce à la protection de la France (intervention de l’OTAN). Nous pouvons l’illustrer avec le livre de Jean-François Bayardl’Etat en Afrique où il développe la théorie de la politique du ventre qui désigne une manière d'exercer l'autorité avec un souci exclusif de la satisfaction matérielle au profit d'une minorité. L’expression « France-Afrique » utilisé pour la première fois par Houphouët-Boigny montre cette volonté de la France de garder des relations privilégiées avec l’Afrique. Ainsi, lors de l’affaire Teodorin Obiang : le parquet, (représentant de l’Etat) a classé l’affaire. Les ONG Sherpa et Transparency International ont alors fait un pourvoi en cassation.
Au niveau économique, les relations entre l’Afrique et l’Occident sont importantes. Etat et entreprises sont prêtes à fermer les yeux sur la corruption pour maintenir des débouchés économiques. De nombreuses entreprises françaises peuvent alors s’implantées en Afrique tels GETESA détenu à 40% par Orange, au niveau pétrolier Total, automobile CFAO filiale de Peugeot, la Société Général au niveau financier ou encore l’entreprise leader de l’aviation : Air France. 
Les Etats-Unis, absents de l’ère coloniale interviennent aujourd’hui grâce à leur puissance militaire et financière. D’abord, en Afrique de l’Est, anglophone, puis depuis peu en Afrique de l’Ouest encore sous l’influence et la protection de la France. Toutes ses puissances n’hésitent pas à utiliser tous les moyens pour aider leurs entreprises à gagner de juteux marchés. L’intérêt est double pour l’Occident : stratégique et économique, ce que Bismarck appelait de la « realpolitik ».
                La lutte contre la corruption (Monopole + Pouvoir – Transparence, selon Klitzgaard) est un enjeu essentiel pour le développement de ce continent (204 coup d’Etat pratiqué en 40 ans), la concentration de la richesse entre les mains, d’une minorité qui accepte de passer outre les intérêts de leur population et de leur pays entraînent le « délitement des Etats » comme le prononce Sylvie Brunel. Pourtant, sans la corruption, l’Afrique serait une des régions les plus riches et les plus dynamiques du monde. 

La corruption en Afrique : la situation s’améliore t-elle ?

Le problème de la corruption marque essentiellement le continent Africain, et ce depuis la décolonisation. Les ex-pays colonisateur ont fait le choix de placer des dirigeants servant leurs intérêts en priorité, laissant ainsi des entreprises comme Elf (aujourd’hui filiale de Total) exploiter les ressources des pays. 
La corruption à l’intérieur des Etats se fait par la succession du pouvoir de père en fils (par le biais d’élections truquées), par des détournements de font public ou par des accords financiers sur l’exploitation des ressources. La situation de L’Afrique aujourd’hui laisse-t-elle un espoir visant à réduire la corruption ?
Pour nous, occidentaux, la situation de l’Afrique nous est toujours plus ou moins d’écrite comme catastrophique. Seulement plusieurs signes nous montrent que la situation tend à s’améliorer. Transparency International a développé un indice de perception de la corruption (IPC) concernant tous les pays du monde. Leurs recherches montrent bien que la situation en Afrique s’améliore au cours de ces dernières années : le Rwanda (+11 places), de la Namibie (+10) et du Sénégal (+8) entre 2014 et 2016. Cette amélioration est permise par plusieurs facteurs : de nouvelles actions gouvernementales visant à lutter contre la corruption comme au Burkina Faso, des actions de différentes ONG dénonçant les agissements des gouvernements et à une volonté de la population de sortir ce cercle vicieux.  Par exemple le Sénégal à mit en place l’OFNAC (l’Official National de Lutte contre la Fraude et la Corruption) en 2012 qui permet au gouvernement de poursuivre tout signe de corruption directement devant la justice du pays.
Malgré ces signes allant à l’encontre de ce pessimisme-africain, la situation est encore loin d’être éludée. Sur les 52 pays africains, seulement 6 ont atteint la moyenne de 50 points de l’IPC… Le problème encore actuel qui est présent est que les personnes au pouvoir sont celle qui votent les lois, si ces mêmes personnes sont corrompues, la situation n’évolue pas. Les entreprises occidentales profitent de leurs situations économiques pour perturber la politique de ces pays, pour ensuite obtenir la priorité sur l’exploitation des ressources comme le fait Total. Total, qui est le sponsor principal de la CAN (coupe d’Afrique des Nations de Football), ce qui montre l’importance et l’influence encore très présente de l’occident sur la FrançAfrique, ou l’Afrique-France (mot utilisé par François Hollande lors de son discourt à Bamako (Mali) pour un sommet avec 27 pays africains). 

Sources:

1 commentaire:

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