LEXIQUE DE LA FINANCE : 30 mots clés de l’économie et de la
finance au XXème siècle
BANQUE
Banque : deux types principaux de
banques existent : les banques de dépôts (gestion des particuliers) et les
banques d’investissements (pour les grands groupes). Certaines banques sont
appelées systémiques (activités multiples).
Banque centrale : détient le monopole
de l’émission des billets ; elle peut imposer aux banques un prix
d’approvisionnement (taux d’intérêt) plus ou moins élevé afin de favoriser ou
limiter le crédit = politique monétaire. Aux EU, c’est la FED Federal Reserve
Board ; dans l’UE, la BCE Banque centrale européenne (siège :
Francfort).
Glass-Steagall Act : loi bancaire
votée aux EU en juin 1931 visant à séparer les métiers de banque de dépôt et
d’investissement. Loi abolie en 1999 sous Bill Clinton. Appliquée à nouveau en
Angleterre aujourd’hui.
Taux directeur : désigne les taux
d’intérêt des opérations que pratiquent les banques centrales pour orienter le
marché monétaire.
Ratio Cook : ratio de solvabilité ou règle
prudentielle qui impose une part minimale des fonds propres d’une banque par rapport
aux actifs financiers ; seuil fixé par les accords de Bâle (Bâle III à
9%).
BOURSE
Bulle spéculative : phénomène lié à
une forte hausse de prix sur un marché (financier dans les années 1930,
immobilier dans les années 1980 au Japon) dont l’origine est due à un
comportement mimétique des intervenants sur le marché. Le plus souvent, la bulle s’achève par un krach
comme au Japon en 1990 (et touche l’éco en 1991).
Krach : chute brutale des cours comme
le jeudi noir (24 octobre 1929) ; en novembre 1929, la chute est de 30%;
l’informatisation de la cotation en 1986 (nommé « big bang ») semble
accélérer les processus baissiers (krach de 1987).
Récession : suite de deux trimestres
marqués par une baisse du PIB. Il s’agit donc d’une baisse de la croissance et
non un simple ralentissement.
COMMERCE
Commerce intra-firme : ensemble des
échanges commerciaux entre les filiales mondiales d’un même groupe. Ce commerce
représente un tiers du commerce mondial et explique les déficits commerciaux
croissants des grandes puissances industrielles (Etats-Unis), liés aux I.D.E.
de leurs firmes dans les pays émergents.
G.A.T.T. : General Agreement on
Tariffs and Trade, accord général sur les tarifs douaniers et le commerce signé
en 1947 afin d’éviter les politiques protectionnistes mises en place dans les
années 1930. En 1994, le système s’institutionnalise avec l’O.M.C., organisation
mondiale du commerce.
Commerce équitable : commerce de
produits de base qui se donne comme principe d’offrir aux producteurs des
conditions correctes de rémunération leur permettant de mieux vivre ; des
labels comme celui de Max Havelaar garantissent ces conditions. Ex : le
kilo de café est payé environ , soit le double du prix payé dans le commerce
traditionnel. Exemple : la firme « Etiquable », basée dans le
Gers, est une coopérative qui importe du café équitable.
CREDIT/DETTE
AAA : le triple A est la note maximale
du système de notation des 3 agences étatsuniennes ( qui évaluent la qualité
des titres des dettes des Etats et des entreprises. Cette note influence
directement le taux d’intérêt des crédits.
« Crédit crunch » : resserrement du
crédit = situation dans laquelle se trouve le secteur bancaire lorsqu’une crise
de liquidité majeure entraîne une réduction forte du crédit qui peut, à son
tour, provoquer un ralentissement de l’économie par une baisse des
investissements des entreprises. En 2009, toutes les grandes puissances ont
injecté des milliers de dollars pour recapitaliser les banques pour relancer
les crédits interbancaires et donc l’économie.
Obligation : titre de créance des Etats ou des entreprises
à long terme (plus de 5 ans). Aujourd’hui, la Chine est un des plus grands
détenteurs d’obligations.
Solvabilité : capacité financière d’un
acteur économique (Etat, firme, famille) à faire face à ses engagements
financiers.
ENTREPRISE/ETAT
Action : titre de propriété
représentant une fraction du capital d’une entreprise. Il confère à son
détenteur (l’actionnaire) le droit de revenu (dividende) ; la possession
d’un tiers des actions ; ex : Renault possède 43% des actions de
Nissan depuis 2000, date de leur fusion-acquisition.
Courbe de Laffer : du nom d’Arthur
Laffer, économiste américain, qui montre qu’à partir d’un niveau trop élevé
d’imposition (30%), les innovations sont freinées : « trop d’impôt
tue l’impôt ». Cela justifie les politiques néo-libérales de Thatcher et
Reagan.
Etat-providence : intervention accrue
de l’Etat dans le domaine social ; ex : sécurité sociale fondée en
France en 1945. Prôné par Keynes.
I.D.E. : Investissement d’une
entreprise dans un pays étranger, soit par création d’une nouvelle entreprise,
soit par l’acquisition d’une partie du capital d’une entreprise déjà installée
dans le pays.
I.S.R. : investissement socialement
responsable des entreprises qui répond à des critères éthiques :
engagement pour le développement durable, respect de l’environnement, lutte
contre la pauvreté et les discriminations…
Nationalisation/privatisation :
processus de prise de contrôle par l’Etat d’une entreprise (deux vagues en
France : une en 1945 par le Conseil national de la résistance ;
l’autre en 1981, avec François Mitterrand) ; les privatisations
correspondent à l’inverse et débute sous Jacques Chirac en 1986.
FINANCE ANNEES 90
C.D.S. : « Credit défault
swap » = dérivé sur évènement de crédit ou « couverture de
défaillance ». Ce sont des produits financiers dits « dérivés »,
c’est-à-dire liés à un produit financier principal qui peut être une
obligation) et récents (1994 par la banque Morgan). Les CDS sont des contrats
de protection financière (assurances). Ex : Le CDS à 5 ans sur l'Italie a ainsi augmenté
de 29 pts de base, à un record de 580 pts de base, et celui sur la France a
progressé de 7 points de base, à 219. Cela signifie qu'il en coûte 219.000 euros
pour se prémunir contre une exposition de 10 millions d'euros de titres de
dette français.
Néolibéralisme : nouvelle vague de libéralisme,
portée par Thatcher au RU et Reagan aux EU, qui souhaite redonner un souffle aux
économies occidentales par un retour au libéralisme : cette politique
aboutit, dans le domaine financier au trois D : dérèglementation,
désintermédiation, décloisonnement (abolition de loi Glass-Steagall).
« Subprime » : aux EU, type
de crédits immobiliers accordés à des emprunteurs à la solvabilité
douteuse ; souvent ; les crédits sont mis en place avec des taux
d’intérêt variable. Les subprime font partis des actifs « toxiques ».
Titrisation : technique de
transformation d’un crédit en titre négociable sur des marchés
financiers ; le but est de permettre à l’établissement prêteur de
transférer à un tiers (celui qui achète le nouveau titre) le risque de non
remboursement de la créance initiale.
INVESTISSEMENT/EPARGNE :
Fonds de pension : outil d’épargne
dans le cadre d’un système de retraite par capitalisation ; les plus
puissants sont aux Etats-Unis comme le
Fonds souverains ou fonds d’Etat :
fonds de placement détenu par un Etat et qui gère les excédents financiers de
ce dernier. Le plus ancien a été fondé au Koweit en 1953.
Fonds spéculatifs ou « hedge
fund » : fonds d’investissements à haut risque permettant
des gains importants. Georges Soros est à la tête de « Quantum », un
des plus puissants (participe à la baisse de la Livre en 1994 !).
Retour sur investissement :
« return on equity » : nombre d’années au bout desquelles les
profits réalisés permettent de rentabiliser un investissement ; auj, il
s’agit de 5 ans au max, soit un taux de rentabilité de 5%.
Tontine : système d’épargne et
d’investissement fréquent parmi les populations d’Afrique et d’Asie ; les
sommes récoltées sont distribuées à tour de rôle à un des membres de la
tontine.
MONNAIE :
Accords de Bretton-Woods : signés par
44 pays en 1944 afin de préparer la période d’après-guerre ; domination du
point de vue des EU, d’où le refus de l’URSS d’y adhérer. Création du SMI, du
FMI et de la banque mondiale (fiche2).
Monnaie de réserve : monnaie dont les banques centrales
gardent un volume important en raison de leur poids international et
commercial ; aujourd’hui, le dollar représente 61% des réserves des
banques centrales.
Change fixe/flottant : système
monétaire dans lequel le taux de change d’une monnaie est déterminé par rapport
à un étalon (par ex, l’or), une monnaie (dollar) ou un panier de monnaies. Depuis
1971, les monnaies sont flottantes.
Critères de Maastricht : seuils statistiques de convergence qui visent
à rapprocher les économies des pays de la zone euro (déficit du budget de
l’Etat limité à 3% du PIB, niveau d’endettement de l’Etat limité à 60% du PIB
et inflation maximale de 1,5%) qui
encadrent la création de l’euro et ont pour objectif de rendre cette monnaie
attractive.
PRIX :
Déflation : baisse des prix sur
plusieurs trimestres comme le Royaume-Uni des années 1920 lié à la volonté des
dirigeants de restaurer la parité Livre-or au niveau de 1914. Cela implique
souvent une baisse des salaires comme dans certains pays d’Europe du sud aujourd’hui
(Grèce) ; à ne pas confondre avec la désinflation qui correspond à un
ralentissement de l’inflation.
Inflation : hausse des prix des biens
et des services d’un pays ; une forte inflation implique souvent une
dévaluation monétaire. Le maintien d’une inflation limitée est un des objectifs
des banques centrales.
Hyperinflation : forte hausse des
prix, supérieure à 50%/mois, soit 12 500 % en un an. La période la plus
connue est celle de l’Allemagne dont les prix sont multipliés par 250 millions
au cours de l’année 1923.
Sources : Manière de Voir n°119, « la casse du
siècle », dictionnaire ; Rudolf Brenneman et Pierre Vinard
« Dico de l’économie », Librio, 2009.
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