HGG DS5 – Corrigé L’Etat au coeur de la guerre économique
mondiale ?
Analyse du sujet :
-Etat :
autorité pol sur une pop délimitée par des frontières
-au
coeur : être au centre, principal acteur
-guerre
éco : utilisation de moyens pour défendre des parts de marché et
accroitre sa puissance (pour l’Etat) et plutôt son profit (pour la firme)
-mondial :
la guerre éco touche ts les continents mais certains Etats sont – intégrés à la
mondialisation
- ? :
oblige à montrer en quoi l’Etat n’est pas le seul acteur clé (on pense
imédiatement à la FTN), mais le ? implique une seconde interrogation sur
le fait de savoir si les Etats ne font qu’agir et qu’ils pourraient subir la
guerre éco.
-Erreurs à éviter :
1-erreur
GEO : vision trop occidentalo-centrée et asiatique du sujet, en oubliant
les autres espaces (pourtant l’adjectif mondial est présent pour éviter une
telle erreur)
2-erreur
HIST : négliger la profondeur historique du sujet : même si le volume
de l’histoire ds la copie est faible, des références anciennes (blocus
napoléonien, blocus des deux GM…)
-Qualité d’une copie réussie :
1-ne pas
se contenter de montrer le rôle des Etats ds la guerre éco et des FTN, ms
montrer l’ambivalence de leurs relations car ces 2 acteurs peuvent s’opposer,
mais aussi se compléter (pensez à la pol de « champions nationaux »
de De Gaulle
2-avoir
des références sur de domaine de réflexion (livre de HUISSOUD ET MUNIER,
LUTTWAK)
3-bonne
exploitation des documents :
Doc
1 : typologie de Cooper permet de faire un classement des Etats
Doc
2 : ex d’Etat faible face à une FTN
Doc
3 : concept de coopétition
Doc
4 : Etat développeur = Etat promoteur d’un modèle de développement
extraverti avec création de zones franches = aspect offensif de la guerre éco
Doc
5 : guerre sino-am = pol protectionniste = aspect défensif de la guerre
éco
Doc
6 : écarts de salaires ds l’industrie = attractivité = aspect offensif de
la guerre éco
Doc
7 : domination du dollar = outil d’influence des EU = aspect offensif et
défensif de la guerre éco
Doc
8 : poids des firmes publiques en Chine
A
noter : à Ecricome pas de corpus documentaire ; ici c’est une aide à
la réflesion et à l’argumentation
-Mots clés du sujet :
-protectionnisme
(guerre commerciale), perdants de la mondialisation, anciennes régions
industrielles, compétitivité-produit
-dumping
social et monétaire (guerre des monnaies) NPI, pays émergents, gagnants de la
mondialisation, compétitivité-prix
-« surexclusion »
(L Carroué), pays en marge de la guerre éco, PME, Etats faillis,
Plan
possible :
CHOIX
1 : PLAN THESE-ANTITHESE-SYNTHESE
I/ Les firmes
sont des acteurs transnationaux qui remettent en question le poids des Etats
A
–. Quelles firmes ? répartition par régions et hiérarchie des villes
mondiales ; actionnaires svt étrangers aux intérêts divergents de l’Etat
d’origine
B
– Les stratégies des firmes globales :
course à la taille, aux matières premières, aux salaires faibles…qui st des
éléments clés de la guerre éco et qui impliquent des effets négatifs ds de nbx
pays (délocalisations)
II/ L’Etat entre
pol offensive et défensive
A
- Etat propriétaire de firmes : capitalismes asiatique et russe ms aussi
fr («pol de champions nationaux »)
B
– Etat protecteur : pol douanière, subventions, amendes, guerre
commerciale et enjeux technologiques ; les pol d’aménagements du
territoire visent à aider les terr les+
faibles face à la concurrence mondiale
C
– Etat dynamique et offensif : développeur, zones franches, législation,
pol salariale, recherche de la compétitivité-produit
III/ La guerre
éco est inégale ds le monde et implique une redéfinition du rôle de l’Etat et à
l’élaborat° d’une gouvernance
A-
Typologie de Robert Cooper reliée à la guerre éco : 1 Etats modernes
(BRICS émergents et auj EU = offensifs 2 Etats post-modernes (Union eur +
Canada Aust…) = pour libre-échange et plus défensifs 3 Etats pré-modernes =
Etats faillis exclus de la guerre éco ou en situation de faiblesse
B
– Une redéfinition de l’Etat = demande croissante d’un retour de l’Etat et des
frontières
C
– Un besoin de gouverannce (ONU OMC…) pour éviter que la guerre éco se
transforme en guerre géopol
AUTRE
PLAN POSSIBLE :
l’absence de référence temporelle du sujet dans les sujets ESCP ou ESSEC peut
justifier un plan plus historique dont le seul risque est le
déséquilibre ; ce plan est lié aux 3 sens de la guerre éco
I/
L’économie a tjrs été au service des Etats, en particulier depuis l’âge
industriel
II/
Une guerre éco plus complexe depuis 1945 où Etat et firmes
III/
Une guerre éco qui correspond à une nouvelle mondialisation
5 ATTENTES CLES POUR
LE CROQUIS :
1.
Montrer la variété des formes de la guerre éco par des ex concrets mis en
valeur par un code couleur spécifique
-rouge :
guerre défensive (protectionnisme en visualisant des barrières douanières ou
non tarifaires)
-vert :
guerre offensive (compétitivité-prix en chiffrant qques salaires et localisant
qques ZES comme Shenzen)
-noir :
guerre subie (Etats faillis ou faibles)
2.
Présenter une typologie étatique ds lequel les firmes se moulent à partir de la
typologie de Laurent CARROUE de l’intégration des Etats dans la mondialisation
ou typologie de COOPER
3.
Localiser les principaux Etats = G20 + 85% du PIB mondial
4.
Montrer l’aspect dynamique de cette guerre éco par des flux qui baissent entre
EU et Chine par ex
5.
Appui sur des cas concrets comme Huawei
Introduction rédigée : voir fichier à part
(démonstration pédagogique)
Sujet : L’Etat au cœur de la guerre économique
mondiale ?
En
décembre 1992, le Président élu Bill Clinton organise un sommet économique dan
son fief de Little Rock afin de fixer les grandes orientations de son futur
mandat et annonce une « diplomatie du négoce…où les firmes seront le
bras armé de la puissance américaine et où chaque Etat est comme une entreprise
».
Les années
1990 représentent la mise en place d’une nouvelle mondialisation qui intensifie
les flux de marchandises, mais aussi d’hommes et de services. En moins d’un an,
les Etats-Unis semblent passer d’une guerre à l’autre, de la Guerre froide à un
nouveau type de conflit : la guerre économique. Celle-ci est théorisée par
le conseiller du Président Pompidou, Bernard Esambert au début des années 1970
et aboutit à l’ouvrage « la guerre économique mondiale » en 1991. Au
même moment, Edward Luttwak, économiste américain parle de géoéconomie, donc de
géopolitique appliquée au secteur économique. Pour les auteurs français Jean-Marc
Huissoud et Frédéric Munier du livre « la guerre économique » sorti en 2009, cette expression recouvre 3
sens : il s’agit d’abord d’une utilisation de l’économie au sein d’une
guerre (ce qui n’a rien de nouveau), mais le sens le
plus courant est « l’ensemble des moyens utilisés par un pays pour
défendre ses parts de marché ou accroître sa puissance ». Enfin
certains y voient plus largement une concurrence exacerbée par la
mondialisation. L’acteur clé de la guerre économique semble donc les firmes comme
évoquées plus haut par Clinton. Leur internationalisation implique une
adaptation à la mondialisation et touche désormais tous les continents,
jusqu’aux derniers eldorados, l’Arctique et l’Afrique où beaucoup de firmes
investissent. A l’inverse de la firme, l’Etat exerce une autorité auprès d’une
population, mais délimitée par des frontières. Ce « monopole de la
violence » exprimé par le sociologue allemand Max Weber au début du
XXème siècle ne serait plus opérationnel.
Que
reste-t-il alors du pouvoir de l’Etat dans le cadre d’une économie mondiale :
est-il impuissant, n’étant que la victime de la guerre économique ou bien
conserve-t-il des atouts ?
Au
premier abord, l’Etat fait face à la firme et à d’autres acteurs qui impliquent
qu’il soit « débordé » (Olivier DOLLFUS, géographe français) (I),
mais son rôle perdure et s’intensifie même (II), car la guerre économique
nécessite une redéfinition
Analyse de
carte : L’Etat au cœur de la guerre économique
Carte à commenter : le commerce mondial. Excédents et déficits
Rapidement
après son arrivée au pouvoir en janvier 2017, le Président Donal Trump va se
lancer dans une guerre commerciale contre la puissance chinoise. Il s’agit-là
d’un aspect de la guerre économique énoncée dès les années 1970 par le Français
Bernard Esambert qui la définit comme
« l’ensemble des moyens utilisés par un pays pour défendre ses parts de
marché ou accroître sa puissance ». La carte issue d’un hors-série de la
revue géopolitique Conflits fondée par le géopolitologue Pascal
Gauchon n’est pas datée mais nous donne un exemple de guerre économique
via la guerre commerciale. Elle présente en effet les Etats du monde selon leur
solde commercial ainsi que l’évolution récente et forte des exportations dans
certains pays. L’Etat est en effet un acteur clé de cette guerre. Cette carte
doit nous permettre d’analyser la guerre économique à travers l’exemple du
commerce extérieur. Pour cela, certains Etats sont gagnants de la guerre
commerciale (I), d’autres Etats sont perdants de cette guerre (II), mais cette
carte ne semble pas parfaitement adaptée pour mesurer la place de l’Etat dans
la guerre économique (III).
Une
vingtaine d’Etats ont un excédent commercial. Appartenant à tous les
continents, ils appartiennent à deux catégories d’Etats. Depuis les années
1970, les chocs pétroliers ont permis aux pays exportateurs de pétrole, comme
l’Arabie Saoudite ou de gaz comme la Bolivie, d’avoir un excédent commercial
supérieur à 15% de leur PIB. Depuis les années 1980-90 s’ajoutent les pays
exportateurs de produits industriels avec comme leader depuis quelques années
la Chine dont les exportations ont progressé de plus de 300% de 2000 à 2014,
soit un quadruplement, ce qui est exceptionnel. Ces Etats gagnants de la guerre
commerciale sont cependant différents car si, dans les deux cas, ils engrangent
beaucoup de devises, les pays rentiers sont parfois touchés par ce que les
économistes comme Philippe Chalmain nomme le « mal hollandais »,
marqué par une faible diversification synonyme de dépendance au prix du
pétrole. Par contre, les seconds ont une économie diversifiée dont la compétitivité
est réelle.
Les
Etats perdants de la guerre commerciale, ayant un solde commercial déficitaire,
sont nombreux, même si beaucoup ont un déficit faible, inférieur à 5% de leur
PIB. Les Etats-Unis font parties de cette catégorie. D’autres ont un déficit
plus important comme en Afrique, en Asie du Sud ou en Europe de l’Est. Dans
cette région, les exportations ont pourtant fortement augmenté. La plupart de
ces Etats manquent de compétitivité ou ont une économie peu diversifiée. C’est
le cas des économies africaines dont les Etats sont souvent des PMA et manquent
de moyens pour soutenir leurs économies.
Mais
cette carte illustre-t-elle bien la place de l’Etat dans la guerre
commerciale ? D’un côté, elle montre les Etats qui ont su accompagner la
filière énergétique en nationalisant leurs firmes comme Aramco en Arabie
Saoudite ou en développant un politique industrielle attractive via des zones
franches. D’un autre côté, les facteurs réels ce la réussite ou de l’échec sont
difficilement déductibles de cette carte qui reste essentiellement descriptive.
Ainsi
cette carte de la revue Conflits montre bien un état des lieux de la guerre
commerciale actuelle. Gagner des parts de marché est un aspect important de la
guerre économique qui motive les taxes du Président Trump. Le déficit américain
contraste ainsi avec l’excédent chinois. Par contre, la place de l’Etat est
plus complexe à décrire et nul en sait qui l’emportera entre la Chine où le
poids de l’Etat est important et les Etats-Unis où l’Etat joue un rôle moindre…
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