ECS1 –HGG :
Devoir du samedi n°4 – mars 2020 Révision : chapitre 9 + 7 et 8 pour argumentation
ype
de devoir : ECRICOME 2 (avec analyse de carte, durée 4h)
Sujet : L’Etat au cœur de la guerre économique mondiale ?
Analyse de
carte sur le même sujet : ci-dessus
Documents = outil de
réflexion, d’argumentation
Document
1 : Les
Etats sont-ils, comme on le dit souvent, impuissants face à la mondialisation ?
Samy Cohen :
Il n'y a pas une seule, mais plusieurs formes étatiques dans le monde
contemporain. Selon la typologie établie par le politologue anglais Robert
Cooper, il en existe trois. Tout d'abord les Etats « pré-modernes », qui n'ont
pas accédé à une vie d'Etat-nation avec des frontières, un gouvernement
détenant le monopole de la violence légitime, et qui ne sont pas capables de
déployer une véritable politique étrangère. On y range la Somalie,
l'Afghanistan, etc. En second lieu, les Etats « modernes » (la Chine, le
Pakistan, le Brésil, etc.). Ce sont des Etats très attachés à leurs intérêts
nationaux, et où l'idée de souveraineté et de frontières joue un rôle très
important dans leur politique étrangère. Enfin les Etats « postmodernes » : en
gros les démocraties de type occidental qui ont rejeté l'usage de la force pour
régler leurs différends et dont la sécurité repose en grande partie sur la
transparence de leur politique étrangère et l'interdépendance de leur économie.
Propos recueillis par Jean-Claude Ruano-Borbalan. Directeur de recherche au Centre d'études et de recherches
internationales (Céri), il a récemment publié La Résistance des États. Les
démocraties face aux défis de la mondialisation, Seuil, 2003
Document 2
: Ce pauvre Oncle Picsou.
En octobre 2001, les ouvrières de Shah Makhdum (Bangladesh)
réclament la fin des mauvais traitements, revendiquent un jour de repos
hebdomadaire (elles travaillent de 8 à 22
heures, 7 jours sur 7), un salaire de 0.34 euro de l’heure (elles
touchent 6 euros par semaine, ce qui leur permettrait de gagner en 210 ans ce
que Michael Eisner, le PDG de Disney, gagne en une heure !). Sous la
pression d’associations locales et d’une ONG américaine, les propriétaires de
l’usine, sous-traitants d’un contractant (entreprise sous contrat) de Disney,
consentirent à quelques améliorations : un jour de congé par semaine,
respect des jours fériés, réparation des toilettes, réfection des locaux (pour
manger)… C’en est trop pour Disney qui rompt ses commandes en février 2002,
menaçant de chômage 350 ouvrières. Interpellé sur cette affaire, le PDG de
Disney se félicitait que Shah Makdhum ait adopté un code de conduite conforme
aux standarts de Disney, mais déplorait que sa firme (25,3 milliards de dollars
de chiffre d’affaires, soit plus de la moitié du PIB du Bangladesh) n’ait pas
le pouvoir de dicter à ses contractants le choix de tel ou tel sous-traitant.
Pauvre Oncle Picsou, dont les neveux sont incorrigibles.
Source : Revue Alternative
internationales, n°10, sept-octobre 2003.
La notion de guerre économique comporte des limites en raison des
coopérations à toutes les échelles, et des interdépendances fortes qui en
découlent. Pour les entreprises, la concurrence internationale n’est pas une
nouveauté et n’exclut pas, bien au contraire, des stratégies de rapprochement,
de coopération compétitive (« coopétition »), précédant souvent des
mariage (alliance Renault-Nissan). Les Etats sont quant à eux engagés dans des
organisations nombreuses de libre-échange et de coopération régionale. Enfin,
Etats et entreprises ne sont pas si liés qu’on prétend parfois , leurs
intérêts divergent souvent comme le montre la question de la nationalité des
firmes et de leurs actionnaires.
Source :
Cédric Tallen, Introduction à la géopolitique, La Découverte, 2019.
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