Qui êtes-vous ?

Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

samedi 28 mars 2020

DS4


ECS1 –HGG : Devoir du samedi n°4 – mars 2020                                        Révision : chapitre 9 + 7 et 8 pour argumentation
                                                                                                                                                                              ype de devoir : ECRICOME 2 (avec analyse de carte, durée  4h)

Sujet : L’Etat au cœur de la guerre économique mondiale ?

Analyse de carte sur le même sujet : ci-dessus

Documents  = outil de réflexion, d’argumentation

Document 1 : Les Etats sont-ils, comme on le dit souvent, impuissants face à la mondialisation ?
Samy Cohen : Il n'y a pas une seule, mais plusieurs formes étatiques dans le monde contemporain. Selon la typologie établie par le politologue anglais Robert Cooper, il en existe trois. Tout d'abord les Etats « pré-modernes », qui n'ont pas accédé à une vie d'Etat-nation avec des frontières, un gouvernement détenant le monopole de la violence légitime, et qui ne sont pas capables de déployer une véritable politique étrangère. On y range la Somalie, l'Afghanistan, etc. En second lieu, les Etats « modernes » (la Chine, le Pakistan, le Brésil, etc.). Ce sont des Etats très attachés à leurs intérêts nationaux, et où l'idée de souveraineté et de frontières joue un rôle très important dans leur politique étrangère. Enfin les Etats « postmodernes » : en gros les démocraties de type occidental qui ont rejeté l'usage de la force pour régler leurs différends et dont la sécurité repose en grande partie sur la transparence de leur politique étrangère et l'interdépendance de leur économie.
Propos recueillis par Jean-Claude Ruano-Borbalan. Directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales (Céri), il a récemment publié La Résistance des États. Les démocraties face aux défis de la mondialisation, Seuil, 2003
Document 2 : Ce pauvre Oncle Picsou.
                En octobre 2001, les ouvrières de Shah Makhdum (Bangladesh) réclament la fin des mauvais traitements, revendiquent un jour de repos hebdomadaire (elles travaillent de 8 à 22  heures, 7 jours sur 7), un salaire de 0.34 euro de l’heure (elles touchent 6 euros par semaine, ce qui leur permettrait de gagner en 210 ans ce que Michael Eisner, le PDG de Disney, gagne en une heure !). Sous la pression d’associations locales et d’une ONG américaine, les propriétaires de l’usine, sous-traitants d’un contractant (entreprise sous contrat) de Disney, consentirent à quelques améliorations : un jour de congé par semaine, respect des jours fériés, réparation des toilettes, réfection des locaux (pour manger)… C’en est trop pour Disney qui rompt ses commandes en février 2002, menaçant de chômage 350 ouvrières. Interpellé sur cette affaire, le PDG de Disney se félicitait que Shah Makdhum ait adopté un code de conduite conforme aux standarts de Disney, mais déplorait que sa firme (25,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit plus de la moitié du PIB du Bangladesh) n’ait pas le pouvoir de dicter à ses contractants le choix de tel ou tel sous-traitant. Pauvre Oncle Picsou, dont les neveux sont incorrigibles. 
Source : Revue Alternative internationales, n°10, sept-octobre 2003.
Document 3 : les limites de la guerre économique
La notion de guerre économique comporte des limites en raison des coopérations à toutes les échelles, et des interdépendances fortes qui en découlent. Pour les entreprises, la concurrence internationale n’est pas une nouveauté et n’exclut pas, bien au contraire, des stratégies de rapprochement, de coopération compétitive (« coopétition »), précédant souvent des mariage (alliance Renault-Nissan). Les Etats sont quant à eux engagés dans des organisations nombreuses de libre-échange et de coopération régionale. Enfin, Etats et entreprises ne sont pas si liés qu’on prétend parfois , leurs intérêts divergent souvent comme le montre la question de la nationalité des firmes et de leurs actionnaires.
Source : Cédric Tallen, Introduction à la géopolitique, La Découverte, 2019.                                                     




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