Sujet du commentaire de carte :
Le marché des téléviseurs en 1986, reflet du
rattrapage Sud-Nord ?
Carte :
Corrigé rédigé : à noter, la dispersion de la critique que j'avais positionné dans le 3ème paragraphe de la carte de Foucher. L'idéal est bien d'éparpiller les éléments critiques.
Pendant les «
Trente Glorieuses » (Jean Fourastié), la télévision constitue un des quatre
produits phares de la consommation de masse (avec l’automobile, le réfrigérateur et la machine
à laver). Dans les années 1980, avant l ’essor de l ’informatique, elle
appartient encore à un secteur assez technologique. Cette carte non sourcée est
cependant riche grâce à quatre types
d’informations : le taux
d’équipement des ménages, les pays producteurs, les firmes exportatrices
et la balance des échanges de biens électroniques grand public. Ainsi, cela
nous permet d ’analyser un secteur économique qui reflète bien les niveaux
mondiaux de développement, de capacité technologique et d ’exportations. Nous
pourrons examiner l ’inégale demande de télévisions, la correspondance ou pas
avec les zones de production et, enfin, les pays et firmes qui exportent des
télévisions.
Le taux d’équipement des ménages illustre de
profondes inégalités. Seuls une vingtaine de pays dépassent 20 récepteurs pour
100 habitants : l ’Europe et l ’URSS, l ’Amérique du Nord, le Japon, l
’Australie et l ’Arabie Saoudite. Il s ’agit donc de la triade plus quelques
puissances pétrolières et minières où la télévision est présente dans chaque
foyer. De nombreux pays ont entre 1 et 20 récepteurs pour 100 habitants : ce
sont des pays du Sud. Les deux régions les mieux équipées sont l ’Amérique du
Sud (plus le Mexique) et le Moyen- Orient ; ailleurs, il s’agit de quelques pays africains (Afrique du
Nord ou Afrique du Sud) ou d ’Asie du Sud-E st. Enfin, les pays très peu
équipés, avec moins d ’un récepteur pour 100 habitants, où la télévision est
encore rare, sont surtout des pays d ’Afrique subsaharienne ou d ’Asie du Sud.
Ainsi, la télévision illustre bien la limite classique Nord-Sud.
La géographie
de l ’offre n ’est pas très différente. Les deux principaux pays producteurs
sont les États- Unis et le Japon (plus de 20 millions de récepteurs
couleurs/an) et les puissances d ’Europe de l ’Ouest (exemple : France entre 10
et 20 millions de télévisions couleur par an). Les pays industriels du bloc
communiste semblent en retard, à l’image
de l’URSS qui n’en produit
qu’entre 1 et 10 millions. Peut- être le décalage est- il moins
important pour les récepteurs en noir et blanc ? Nous savons par ailleurs que
le niveau de consommation est plus faible dans ces pays. L ’autre différence
entre l’offre et la demande est la
présence de la Chine comme pays producteur. Avec moins d ’un million de
récepteurs, la Chine n ’apparaît pas encore comme un nouveau pays industriel.
Les réformes de Deng Xiaoping n ’en sont q u’à leur tout début. Ainsi, la
production industrielle reste en 1986 le monopole de la triade.
Les flux commerciaux des télévisions
montrent d’abord l’émergence du Japon comme puissance
exportatrice et dominante au niveau des firmes dont Sharp apparaît comme leader
mondial. Cela illustre le succès du Miti qui, dès les années 1950, a identifié
le secteur électronique comme marché du futur.
D’autres pays asiatiques émergent aussi comme la Corée du Sud ou Taïwan
: ce sont deux des « quatre dragons », soit des NPIA d’où émerge déjà Samsung, n° 2 mondial.
Ainsi, l’Asie exporte des télévisions
dans le monde entier. Les deux autres régions de la triade apparaissent comme
déficitaires et importent massivement des télévisions, en particulier les
États-U nis qui ne semblent plus posséder de firmes importantes alors q u’elles
subsistent encore en Europe avec Grundig (Allemagne) ou Philips (Pays-B as).
Ainsi, si la
télévision est un parfait marqueur de la limite Nord-S ud tant en termes de
consommation que de production, elle illustre déjà le début des mutations
géoéconomiques induites par la division internationale du travail marquées par
les délocalisations industrielles d ’Amérique du Nord vers l ’Asie. A
ujourd’hui, il faudrait plutôt choisir le smartphone comme produit phare.
source : un manuel centré sur l'épreuve Ecricome d'analyse de carte avec 12 corrigés
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