Qui êtes-vous ?

Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

jeudi 14 septembre 2017

Conclusion de la partie I C du chapitre 1



La notion de révolution industrielle a parfois été remise en cause en raison de la relative lenteur des changement qui s’étalent sur plus de 100 ans, mais le sentiment des contemporains souvent déroutés par l’importance des bouleversements ainsi que la rupture des équilibres socio-économiques permettent de confirmer qu’il s’agit bien de l’entrée dans une nouvelle ère, et ce de manière assez rapide et parfois brutale, à l’image des crises économiques. Cette nouvelle société est d'abord plus urbaine, car la ville est le lieu de concentration des usines et des mines et devient peu à peu un lieu de consommation de masse. C'est aussi une société plus ouvrière, mais également plus inégale. Les conditions de travail des ouvriers peu qualifiés ou des mineurs sont beaucoup plus dures et peu motivantes que les ouvriers qualifiés (d'où luddisme et grève). Le sort des femmes et des enfants est toujours aussi difficile. Les élites anciennes sont progressivement remplacées par une bourgeoisie industrielle et bancaire triomphante qui impose peu à peu les idées libérales tant au niveau politique (démocratie souvent censitaire, c’est-à-dire qui limite le vote à une partie de la population) qu’économique (essor de la libre entreprise, faible intervention de l'Etat dans l'économie ; voir texte de Henri Schneider dans le TR 4 ; texte en haut à droite). Le socialisme se développe aussi mais aucun parti politique socialiste n’arrive au pouvoir avant la révolution russe de 1917. Les divisions entre socialistes est en effet un problème qui freine l’ascension du socialisme. Au niveau géographique, la société industrielle se limite aux pas d’Europe de l’Ouest et à quelques pays d’immigration européenne (EU surtout) et au Japon. Ailleurs, les sociétes restent très rurales et conservatrices.C'est bien à un "miracle européen" auquel on assiste (voir TR 5 de Daniel Cohen) qui permet à ce continent de partir à la conquête du monde (voir partie III du cours à venir).
Finalement l’ère industrielle est bien « la naissance de notre monde » selon l’hist fr JP RIOUX. En effet, tant au niveau du cadre de vie, sociétal ou bien idéologique, le XIXème siècle voit l’émergence d’une nouvelle société marquée par deux caractéristiques fondamentales : d’une part, l’urbanisation (et donc le déclin du monde agricole) et, d’autre part,  l’opposition élites/peuple couplée au dualisme libéralisme/socialisme. En ce sens, le XIXème siècle annonce bien le XXème siècle. C’est bien de cette opposition que va naître la Guerre froide Il faut cependant relativiser l’ampleur de ces mutations en raison de la résistance lente d'une partie des sociétés qui conservent leurs valeurs anciennes (monde rural, noblesse, religion). En 1940, le régime de Vichy mis en place par Philippe Pétain qui met en valeur « travail famille patrie » au lieu de « liberté égalité fraternité » est bien une réaction conservatrice au nouveau monde qui naît depuis plusieurs décennies.
            Cette société industrielle représente-t-elle un progrès ? Sur le temps long certainement, par contre l’espérance de vie des ouvriers a parfois régressé au milieu du XIXème siècle ; de même, avec les gares et les horaires fixes des trains, va se développer une maladie nouvelle, observée par des médecins anglais, le stress…


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