Qui êtes-vous ?

Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

lundi 16 mai 2016

Le concours de l'Eurovison, une leçon de géopolitique ?



Eurovision. L’Ukraine impose sa voix à la Russie
Publié le 13/05/2016 - 17:44
   
http://www.courrierinternational.com/sites/ci_master/files/styles/image_original_320/public/assets/images/eurovision.jpg?itok=XPq4SWhYLa chanteuse ukrainienne Djamala, samedi 14 mai à Stockholm, après sa victoire à l’Eurovision. PHOTO MAJA SUSLIN/AFP
La candidate ukrainienne Djamala a été couronnée samedi 14 mai à Stockholm grâce au vote du public pour sa chanson “1944“. Sergueï Lazarev, le candidat russe, finit troisième. Toute la semaine, les bookmakers relayés par la presse russe, en avaient fait les grands favoris de l’édition 2016.
[Article initialement publié vendredi 13 mai]
Comme chaque année, l’Eurovision est un événement important en Russie. La presse russe a suivi de près le déroulement des épreuves éliminatoires de la compétition, dont la finale aura lieu samedi 14 mai à Stockholm. Selon le quotidien Moskovski komsomolets, les boomakers ont placé parmi les favoris le chanteur représentant la Russie, Sergueï Lazarev.
Mais il aura fort à faire avec la candidate de l’Ukraine, Djamala, très bien cotée également. Au point que le tabloïd a titré : “L’Eurovision devient un champ de bataille entre la Russie et l’Ukraine”. Une chose est sûre, le duel ne s’exprimera pas dans la langue nationale de chacun, les deux artistes ayant choisi de chanter en anglais, avec un peu de tatar pour la chanteuse ukrainienne.  

Pour le reste, difficile de trouver plus opposées que ces deux prestations. Sergueï Lazarev accompagne sa chanson You’re the only one, déjà un tube en Russie, d’un numéro visuel et acrobatique jugé spectaculaire, tandis la brune Djamala, avec 1944, à la mémoire des Tatars de Crimée déportés par Staline cette année-là, installe avec sa voix profonde une atmosphère de recueillement qui tranche nettement sur l’ensemble des numéros.
Video of gHgxi57Um0w

La chanteuse, déjà confirmée, est le fruit de ce brassage interethnique hérité de l’Union soviétique : fille d’une mère ukraino-arménienne et d’un père tatar de Crimée, tous deux déportés au Kirghizstan, elle a grandi, comme elle le raconte dans un long entretien à Moskovski komsomolets“au milieu de différentes cultures et religions”. “Mes parents m’ont appris à respecter toutes les traditions”, dit-elle.
 
Video of oxS6eKEOdLQ

C’est pourquoi Djamala “regrette” que sa chanson soit perçue comme une provocation envers la Russie [qui a annexé la Crimée en 2014] : “Ma chanson n’est pas un reproche, c’est une complainte. Je ne comprends pas qu’elle puisse offenser qui que ce soit ou susciter de la haine”. Début mars, le vice-président de la commission de la politique des médias à la Douma, Vadim Denguine, avait exprimé le souhait que les organisateurs de l’Eurovision fassent barrage à la chanteuse, le règlement du concours bannissant tout message politique.
 

Ces derniers ce sont contentés d’une recommandation à l’Ukraine : s’abstenir de toute déclaration politique avant et pendant la compétition. Cependant, d’autres nations d’ex-URSS qualifiées pour la finale sont actuellement en conflit.
C’est ainsi que la chanteuse représentant l’Arménie, Iveta Moukoutchian, très remarquée également avec sa chanson Lovewave, n’a pas hésité à déployer, à l’issue de la demi-finale, un drapeau du Haut-Karabakh, cette république autoproclamée disputée depuis 25 ans par l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et où un nouveau conflit armé a éclaté debut avril. Le drapeau, représentant un pays non reconnu par l’ONU, est désormais interdit, en vertu du nouveau règlement du concours.  
Laurence Habay
 Source : Courrier International

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire