Les relations entre les EU et Cuba sont depuis l’embargo
lancé par JF Kennedy en 1962 plutôt tendues. Depuis ce jour, les EU bloquent
toute exportation vers Cuba, et interdisent aux bateaux s’y rendant de faire du
commerce avec eux pendant 6 mois. Une telle sanction fait que peu de bateaux
s’aventurent vers Cuba, qui est alors une île isolée, malgré sa situation
géographique privilégiée. Les Etats-Unis bloquent aussi les connexions vers
l’île alors que les câbles sous-marins reliant les Etats-Unis et l’Amérique du
Sud ne passent qu’à 30Km des plages cubaines. Aussi, il n’y a donc presque plus
de relations internationales puisque les pays du monde entier, excepté
quelques-uns, sont plutôt proches des Etats-Unis.
Mais depuis quelques années, les relations entre ces deux
pays semblent être plus cordiales, en effet, l’échange de différents
prisonniers et une politique d’émigration cubaine plus souple ont fait, qu’avec
d’autres réformes sur la propriété privée, les Etats-Unis ont vu en Cuba un
nouveau pays en pleine actualisation du socialisme.
Le 17 décembre, Barack Obama a fait un pas en avant
annonçant la fin de l’embargo étatsunien sur l’île de Cuba. Ce dégel va amener
à de longues réformes, à la réouverture des ambassades dans chacun des deux
pays et, la possibilité de voyager entre Cuba et les Etats-Unis sans problème.
Tout de même, cette nouvelle ouverture va engendrer
l’arrivée en masse de produits américains coûteux sur le sol cubain où le
salaire moyen ne dépasse pas les 15€. C’est le cas du géant Netflix qui en
arrivant sur l’île comme symbole américain n’est en fait accessible qu’à une
infime part de la population.
Les effets de cette ouverture sont
d’un point de vue politique et social tout à fait positifs, mais au niveau commercial,
il n’est pas encore possible de se rendre compte des faits.
Cuba : la faillite d'une utopie ?
Après sa prise de pouvoir grâce à un
coup d’état en 1959, le nouveau dictateur de Cuba, Fidel Castro, met en place
un régime communiste calqué sur l’URSS, qui devient son principal allié
économique et diplomatique. Les cubains croient alors en des réformes sociales
qui vont permettre d’améliorer leur niveau de vie médiocre. Hélas, la réalité
est bien différente…
Un des principaux blocages reste
l’embargo étasunien qui, depuis 1962 et la crise des missiles, dissuade et
sanctionne fortement les exportations vers Cuba.
La
deuxième cause de cette situation actuelle catastrophique est l’éclatement de
l’URSS en 1991 : Cuba perd son partenaire commercial et 36% de son PIB, et
ne peut plus lutter contre l’influence américaine. Castro tente alors de
trouver de nouveaux alliés avec le Venezuela de Chavez par exemple, pour
concurrencer le dollar. Les relations étant un peu plus détendues avec les
Etats-Unis, notamment grâce à la politique d’Obama qui a affaibli l’embargo,
les exportations vers Cuba redeviennent possibles et le gouvernement essaye
aujourd’hui de relancer son économie. Cela passe d’abord par l’agriculture, car
les populations cubaines souffrent depuis des décennies de la faim, manque de
production sur un territoire peu exploitable. Les frontières de Cuba s’ouvrent
également et le tourisme se relance, principale activité du pays. Enfin, des
nappes de pétrole ont été repérées au large de La Havane, et les négociations
avec des FTN américaines et européennes sont en cours pour son exploitation.
Malgré ces changements notables et
la nouvelle politique de réformes de Raúl Castro,
plus socialiste, le pays reste en difficulté : les inégalités sont de plus
en plus fortes, le salaire mensuel moyen restant en dessous de 20$, et de
nombreuses personnes tentent encore de fuir le pays à cause des répressions des
libertés telles que la presse.
Ainsi,
les cubains qui ont cru à une amélioration de leur niveau de vie avec la
révolution ont très vite déchanté face aux blocages politiques et commerciaux,
qui ne leur ont pas permis, depuis plus d’un demi-siècle, de se développer,
Cuba apparaît encore aujourd’hui comme elle était en 1959.
Cuba, quelles pistes d'avenir ?
De
part ces nombreuses réformes et la récente normalisation des relations entre
Cuba et les États-Unis, les Cubains semblent avoir l'espoir d'une amélioration
de leurs conditions de vie qui restent encore très difficiles aujourd'hui
(salaire moyen égal à 15€/mois) et de pouvoir enfin être au cœur des relations
internationales ce qui n'exclut pas de nouvelles arrivées d'investisseurs sur
l'île, autrefois frileux de s'implanter sur le territoire.
Aujourd'hui, l'objectif premier de
Raúl Castro est l' « actualisation du socialisme » comprenant
alors une libéralisation de l'économie et des réformes sociales. Tout d'abord,
la création d'entreprises privées a enfin été autorisée et on compte désormais
13 000, principalement des restaurants. Cette réforme permet aux entreprises
d'être plus productives et d'encourager la production nationale afin de réduire
les importations. Les réformes sociales ont-elles pu naître : rémunération
des heures supplémentaires, conditions de voyage assouplies, autorisation de devenir
propriétaire immobilier, etc. Ainsi l'avenir de Cuba semble plutôt s'améliorer
puisque le solde commercial négatif par rapport au PIB qui était de – 5% en
2008, passe à un solde positif de + 1,6% en 2013 grâce à la croissance des
exportations et à la substitution des importations et à l’épargne et le solde
positif du commerce extérieur apporte des recettes qui permettent d’initier un
processus graduel de renégociation et de paiement de la dette extérieure.
Cependant, si les Cubains peuvent
être plus confiants en ce qui concerne leur futur, c'est également les
investisseurs étrangers qui se réjouissent de la fin de l'embargo américain.
L'île a de nombreux atouts non négligeables qui pourront être déterminants pour
les années à venir. Tout d'abord, ses belles plages constituent un moteur
majeur du tourisme qui est devenu le secteur d'activité premier du pays et les
grandes firmes étrangères, qu’elles soient espagnoles ou encore françaises
comme le groupe Accor, sont des partenaires de poids dans la gestion de l’hôtellerie.
L'emplacement géographique privilégié de l'île est aussi à prendre en compte
dans pour son avenir : une vaste zone de développement spécial de Mariel
(Zdem) a déjà été installée, près de La Havane, avec des investissements
étrangers, principalement chinois et brésiliens. Ce port, qui prévoit la
construction de canaux spéciaux, est pensé comme un lieu de transit
d’importance pour les gros cargos en direction de l’Amérique latine. De même,
le potentiel de ressources naturelles est important et pourra aussi devenir
exploitable et constitué une source de richesse pour Cuba.
Enfin, la fin de l'embargo américain
annonce un énorme tournant pour Cuba qui va bouleverser la vie des Cubains. En
effet, il ne faut pas oublier que l'île a très peu accès à Internet créant un
retard supplémentaire puisque Cuba ne peut
pas importer de produits dont la composition est américaine à plus de
10%, incluant par exemple Google ou Facebook. Un frein notoire pour l'accès à
certaines technologies électroniques ou informatiques.
Ainsi, Cuba semble pouvoir respirer
de nouveau et commencer à exploiter toutes ses potentialités. De plus, malgré
un Raúl Castro encore réticent et peu sur de lui au sujet des réformes du pays,
il ne faut pas oublier qu'il a déjà annoncé qu'il se retirerait de la tête du
pays en 2018. Un espoir de mettre fin, peut-être, à la lignée castriste et
d'une plus forte intégration économique et commerciale.
FOUREL
Pauline
MAZET
Lucas
METRAL
Mathilde
Sources
: Courrier International, Le Figaro, Le Monde, Blog du PCF, Le Carnet des
Amériques du Sud, L'Humanité.fr, Les Echos, Blog de Yaoni Sanchez
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