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Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

lundi 12 octobre 2020

LA SOCIETE DES NATIONS (complément du TR 12)

 RESUME :

La SDN reflète les débuts d'une gouvernance mondiale voulue par une partie de l'élite occidentale qui souhaite fonder une institution qui, selon eux, devrait empêcher l'essor des nationalismes et des conflits. Cet idéalisme se fracture face aux intérêts nationaux et aboutit à une organisation qui, après le refus américain de ratifier le traité de Versailles (instituant la SDN) donne le contrôle de la SDN aux Français et aux Anglais. Si le révisionnisme turc remet aussi en question la nouvelle organisation, celle-ci comporte malgré tout une action positive (passeports Nansen, réferendums en Sarre...) dans le cadre d'une courte période d'apaisement international. La crise des années 1930 et la SGM emportent la SDN, remplacée en 1945 par l'ONU.

UN TEXTE FONDATEUR : LES 14 POINTS DE WILSON

Qui est WILSON ?

Thomas Woodrow Wilson (1852 - 1922)

Un idéaliste chef de guerre

Le président Woodrow WilsonNé à Saunton, en Virginie, au foyer d'un pasteur presbytérien, Thomas Woodrow Wilson devient avocat puis professeur d'économie politique à l'université de Princeton. Idéaliste, il est aussi imprégné des préjugés raciaux du Sud profond. 

Sollicité par le parti démocrate, il se présente aux élections et devient gouverneur du New Jersey en 1911.

Ses réformes le rendent rapidement populaire et le conduisent à la présidence des États-Unis en novembre 1912. Grâce à la scission du parti républicain entre Théodore Roosevelt et le président sortant William Taft, il l'emporte avec deux millions de voix d'avance sur le premier.

Sa politique placée sous le slogan de la « Nouvelle Liberté » (New Liberty) sera marquée par un renforcement du gouvernement fédéral.

Un 16e amendement à la Constitution autorise le Congrès à lever un impôt sur le revenu. Un 17e amendement institue l'élection des sénateurs au suffrage universel.

Dès 1913, le Federal Reserve Act réorganise le système bancaire et institue une organisation fédérale du crédit. Le Clayton Act renforce la législation antitrust. Enfin, un 19e amendement étend le droit de vote aux femmes en 1920.

Mais c'est la politique étrangère et l'engagement des États-Unis dans la guerre européenne qui marquent à jamais la présidence Wilson.

Bien que pacifiste et neutraliste, soucieux de ne pas attiser les tensions entre citoyens d'origines diverses, le président proclame dans un premier temps la neutralité de son pays. Il est réélu en novembre 1916 comme le président qui a préservé les États-Unis de la guerre : « He kept us out of war ! ».

Mais la reprise de la guerre sous-marine à outrance par les Allemands et le télégramme Zimmermann ne lui laissent pas d'autre choix que de déclarer la guerre aux Puissances centrales. C'est chose faite le 6 avril 1917.

Idéaliste, le président tente néanmoins d'orienter les belligérants vers une paix de compromis, respectueuse du droit des peuples à l'autodétermination. Ses Quatorze Points du 8 janvier 1918 inspirent sa conduite lors des négociations du traité de paix, à Paris, en 1919.

Premier président américain à voyager hors de ses frontières, Wilson va négocier âprement pendant plusieurs mois avec Clemenceau et Lloyd George. Il obtient la création d'une Société des Nations mais a le désagrément, à son retour à Washington, de voir le traité rejeté par le Sénat. 

Épuisé, il est victime d'une attaque de paralysie le 2 octobre 1919. Il a encore l'amertume de voir un républicain, Warren Gamaliel Harding, le remplacer à la Maison Blanche et se console avec le Prix Nobel de la Paix en décembre 1920.

Publié ou mis à jour le : 2018-12-28 18:08:11
SOURCE : HERODOTE.NET
HISTOIRE DE LA SDN

1.       Naissance en 1919, le président américain WILSON  fait adopter son projet de S.D.N., qu’il a présenté en 1918 dans ses Quatorze points. Le « pacte » qui la constitue est incorporé dans chacun des traités de paix qui achèvent la Première Guerre mondiale. La S.D.N. naît officiellement lors de l’entrée en vigueur du traité de Versailles (signe le 28 juin 1919, mais appliqué en janvier 1920) ; son siège est à Genève. Aux 32 membres fondateurs (vainqueurs de la Grande guerre) s’ajoutent 13 Etats neutres, soit un total de 45 Etats. Tout autre pays peut faire partie de l’organisation s’il est admis par l’Assemblée générale à la majorité des 2/3. Les vaincus en sont exclus au départ, de manière provisoire.

2.       Objectifs : il s’agit de garantir la paix ; si un différend grave oppose deux Etats membres, elle est chargée d’aider à le résoudre en proposant son arbitrage ; en cas d’agression contre un Etat membre, elle peut user de sanctions morales ou économiques contre l’agresseur. Enfin, elle doit s’efforcer d’obtenir une réduction des armements. La S.D.N. doit par ailleurs administrer les territoires internationaux sous mandats coloniaux (ex : la Palestine, ancien territoire de l’Empire ottoman, est gérée par la G.B. au nom de la S.D.N.).

3.       L’organisation  :  la S.D.N. se compose de 3 organismes principaux : voir schéma ci-dessous




-          L’ASSEMBLEE GENERALE : se réunit une fois par an à Genève ; chaque Etat membre y dispose d’une voix

-          Le CONSEIL : composé de 5 membres permanents (réduits à 4 par l’absence étatsunienne) ; ce sont : GB, France, Italie, Japon)  et de 4 membres provisoires choisis par l’Assemblée générale. L’Allemagne intègre la S.D.N. en 1926 et devient membre permanent du Conseil ; mais, en 1933, Hitler retire son pays de la S.D.N., qui est alors remplacé par l’U.R.S.S. de Staline (jusqu’alors exclue). Le nombre de membres provisoires passe de 6 en 1922 à 11 en 1933. C’est le Conseil qui doit, en cas de conflit, décider qui est l’agresseur et préconiser d’éventuelles sanctions.

-          Le SECRETARIAT GENERAL : dirigé par un Secrétaire général permanent, prépare les documents et les rapports pour l’Assemblée et le Conseil. Le premier SG est le Britannique Sir Eric DRUMMOND, puis à partir de 1933 le Français Joseph AVENOL

-          La COUR PERMANENTE DE JUSTICE INTERNATIONALE : siège à la Haye (Pays-Bas) ; elle joue le rôle d’arbitrage dans les conflits.

-          S’ajoutent de multiples organisations spécialisées, chargées d’étendre la coopération internationale aux questions sociales (Bureau International du Travail), financières (Banque des Règlements internationaux)…

4.       Les faiblesses de la S.D.N. :  -absence des Etats-Unis et des vaincus (au départ)

                               -recommandations de l’Assemblée non suivis d’effets par les Etats

                               -unanimité impossible à atteindre à l’Assemblée comme au Conseil

                               -absence de force militaire (refus britannique)

-hégémonie franco-britannique

5. Le projet BENES  en 1924 : le dirigeant tchécoslovaque Edouard BENES propose de réformer la S.D.N. : prise de sanctions à la majorité des 2/3 et non plus à l’unanimité, création d’une armée internationale… Mais ce projet reste lettre morte. Dès 1923, le Français Jean MONNET, vice-secrétaire général, avait démissionné.

6. L’échec final : les agressions militaires japonaises, italiennes et allemandes mettent un terme définitif aux espoirs d’efficacité de la S.D.N : invasion de la Mandchourie par la Japon en 1931, attaque de l’Italie contre l’Ethiopie en 1936 (pays membre de la S.D.N.), « coups de forces » de l’Allemagne de HITLER à partir de 1935 ; à partir de 1936, la guerre civile d’Espagne marque déjà un avant-goût de la marche vers la SGM. Franco démissionne de la SDN. Quinze Etats ont déjà quitté la SDN : en Amérique, beaucoup d’Etats suivent la politique extérieure étatsunienne ; en Europe, les régimes totalitaires (comme l’Allemagne en 1933) et en Asie le Japon qui quitte la SDN en 1931, après l’incident de Moudken (attentat contre une voie ferrée le 18 septembre 1931 ; voir doc ci-contre et cartes DD23). Enfin, l’invasion de la Finlande en 1939 provoque l’exclusion de l’URSS, mais le monde s’embrase déjà dans un conflit mondial.

Source : Anne Carol, Jean Garrigues et Martin Ivernet, Dictionnaire d’histoire du XXe siècle, Hatier, 1993.

L'ESSOR DE LA SDN DANS LE MONDE



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