Qui êtes-vous ?

Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

COLLES D'ACTU 2020-21 : 6 sujets = projet OBOR en Asie centrale,Transnistrie, Pologne et PAC (mis en ligne), à venir : Kosovo, couple franco-allemand

LISTE DES SUJETS TRAITES DE FEVRIER A JUIN 2020  par la promotion ECS1 2019-2020 du lycée Ozenne
Sujet 2021 : le projet des routes de la soie en Asie centrale
Sujet 1 : Transnistrie, un conflit gelé depuis 1992
Sujet 2 : La Pologne au coeur de l'Europe ?
Sujet 3 : PAC et développement durable

L’ASIE CENTRALE, UNE REGION QUI REDEVIENT CLE VIA LE PROJET DES ROUTES DE LA SOIE

Marine BERROCHE Chloé MICHEL et Chloé PICORIT - avril 2021

MOTS CLES : route de la soie Asie centrale Chine Russie 

INTRODUCTION

L’Asie centrale est une région à la croisée de l’ Europe, de l’Asie ainsi que du Moyen-Orient. Cette région pivot est composée de 5 pays le Kazakhstan, pays le plus riche, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan. Sa position géographique fait d’elle une région clé entre le IIIème siècle av-JC et le IIème siècle ap-JC. En effet, la région est traversée par les routes de la soie, un réseau développé par la dynastie Han pour permettre aux caravanes de marchands d’atteindre l’Europe afin de vendre leur soie, considérée comme un produit luxueux par les élites européennes. L’Asie centrale est alors parcourue par l’axe commercial majeur de l’époque, faisant d’elle une région incontournable. Mais peu à peu ces routes terrestres sont délaissées au profit de routes maritimes moins dangereuses. La région connaît alors un déclin et tombe dans l’oubli. Elle fait partie jusqu’en 1991 des républiques fédérales d’URSS et aujourd’hui ces 5 pays sont dirigés par des dictatures et font face à une pauvreté et un chômage important. Malgré ce faible développement, ces pays sont riches en matières premières comme le pétrole, le gaz, des minerais, l’eau ainsi que l’uranium. C’est lors du discours de Xi Jinping le 27 avril 2013, à l’université Nazarbayev au Kazakhstan que la région semble retrouver son rôle d‘antan. Xi Jinping annonce le projet « des nouvelles routes de la soie » aussi appelée « one belt, one road (ORBOR) » (la ceinture, la route) qui a pour but de redonner vie aux anciennes voies commerciales entre l’Asie et l’Europe afin de renforcer les liens entre la Chine et le reste du monde et de promouvoir la bonne entente des peuples et leur développement économique. Ainsi l’Asie centrale pourrait retrouver son rôle de pivot dans le commerce mondiale grâce aux développement des nouvelles routes de la soie.

Carte de l'Asie centrale

source : diploweb.com

I)                    EN ASIE CENTRALE VU PAR LA CHINE :

Pourquoi ce projet d’un point de vue économique :

*      La chine veut montrer aux pays qu’elle peut apporter de la richesse et faire sortir les pays de la pauvreté. Exportation de l’Asie centrale de produit comme le petrole, l’uranium …

*      Diffusion des produits chinoisàplus il y a de produits chinois dans le monde, plus l’image de la Chine prend de la valeur àobjectif 2049 devenir la 1ère puissance mondiale. Mais au-delà de la diffusion des produits, la chine est en surproduction àles routes de la soie permettent d’exporter ailleurs (le premier client de la Chine est l’Europe)

*      Le doux commerce appliqué aux routes de la Soie : opportunité de la chine de commercer avec un très grand nombre de pays = construire de nouvelles alliance avec les pays = favoriser l’entente.

*      Route de la soie = plus efficace pour exporter et faire du commerce

Pourquoi l’Asie centrale ? :

*      D’un point de vue économique : Asie centrale = partenaire eco de la Chine avec de nombreux échanges. L’Asie Centrale va devenir un partenaire plus privilégié (par rapport au MO par exemple). Voir carte





*      Obj = trouver une autre route pour aller plus vite et ne pas se faire bloquer par les autres puissance comme les EU

*      D’un point de vue des ressources : ressource en gaz, pétrole, l’uranium (Kazakhstan)

*      Pour les relations diplomatiques : favoriser la paix (exemple Pakistan et mer d’Arabie), favoriser les échanges culturels. Renforcer les liens de la Chine et du reste du monde.

*      Limite : Le soft power est russe= opinion publique favorable à la Russie avec les élites (formées à Moscou)=proximité culturelle . Population de l’Asie centrale est réfractaire au soft power de la Chine àils préfèrent la Russie.

*      Pour les Chinois l’objectif est de diffuser le rêve chinois qui concurrencerait le rêve américainàdiscours de la séduction àdoux commerceàéchange favorable à l’humanité + idée d’un projet numérique=entp chinoise qui propose une route numérique

Une gouvernance mondiale alternative de celle du monde onusien :

*      Nouvelles institutions économiques (BAII = concurrence le FMI), forum qui permettent de lier de nombreux pays = création d’une nouvelle gouvernance (cela permet la discussion).

*      Zhao SUISHENG (prof chinois) pense que seul les États forts pourront survivre, alors que les faibles seront absorbés et soumis à l’hégémonie des grandes puissances. La Chine pourrait vouloir imposer à ses voisins d’Asie des relations hiérarchiques de domination, perçues comme stable et porteuse de paix à c’est le paradigme de Tianxia

 

II)                   EN ASIE CENTRALE VU D’ASIE CENTRALE :

Situation de la région :

*      Pays avec une situation compliqué : dictature, pauvreté…

*      Mais bcp de ressources : uranium (Kazakhstan=1er producteur), gaz(Turkménistan, Ouzbékistan), pétrole…

*      Région complètement enclavé et très fragileàtrès influençable face à ce nouveau projet avec un espoir de se développer

Une opportunité :

*      Rénovation, installation du projet avec bcp de création de routes, de voie de chemins de fer.

*      Promesse de donner de l’emploi donc promesse de faire baisser le chômage

*      Possibilité d’avoir une vie meilleure (meilleure niveau de vie)

*      La dépendance anciennement soviétique = pb pour les dirigeants d’Asie centrale= infrastructure de transport relié à Moscou. Avec les Routes de la soie = diversification = moins dépendre de la Russie et avoir un nouveau partenaireàplus on a de partenaire, moins on dépend d’un pays en particulier.

Des inconvénients :

*      Domination totale de ces pays par la Chine qui deviennent de plus en plus dépendant de la Chine avec ce projet.

*      Promesse non tenueàmain d’œuvre chinoise et de moins en moins de main d’œuvre locale àavantage pour la chine qui voit de l’argent rentré mais non par pour les pays d’Asie centrale (+ corruption).

*      Risque de l’effet tunnel= ne devenir que des pays de transits .

*      Endettement des pays à Kirghizstan à une dette de 44% envers la chine = dépendance

 

Les différents points de vue :

*      Point de vue des populations àse rende compte que la main d’œuvre est chinoise. Les Kazakhs partagé entre espérance d’un avenir meilleur et interrogations sur l’avenir = les petits commerçants sont heureux car profits immédiat mais n’ont pas de stratégie à long terme contrairement à la chine.  

*      Point de vue des dirigeantsà Président du Kazakhstan « le projet du siècle ».

 

III)                 EN ASIE CENTRALE VU PAR LA RUSSIE :

Un petit avantage… :

*      Pari risqué de Poutine mais choix stratégique, si les Russes acceptent le projet alors la Chine et la Russie seront alliés et pourront s’unir contre la grande puissance des EU.

*      Avantage éco

*      Russie toujours influente au niveau de l’industrie.

…mais perte d’influence dans la région de « l’étranger proche » :

*      Chine va etre le grand puissant

*      La Russie va perdre de l’influence au niveau de son territoire car la Chine va y créer des nouvelles routes.

*      Kirghizstan = 53% des échanges avec la chine alors qu’il y a 20ans, la Russie était son premier clientàelle est devenu le second client mtn

Une influence polQ conservé contrairement à celle de l’économie :

*      Hésitation pour s’ouvrir au commerce et à la concurrence en échange de l’augmentation du commerce et de nouveaux financements (à la base, la Russie est tournée sur elle-même)

*      La Russie conserve une influence culturelle au sein du pays.

C’est un dilemme pour la Russie qui doit trouver un équilibre entre son influence et son indépendance dans la région face à l’émergence de la Chine et de son nouveau projet

CONCLUSION

En somme, le projet de la nouvelle Route de la Soie débutée par Xi Jinping en 2013, représente pour la Chine une véritable promesse de profit, de développement et d'un rôle nouveau à jouer à l'échelle mondiale. Pourtant sur cet échiquier mondial et en particulier sur la partie centrale de l'Asie, ce projet suscite la controverse. Tandis que l'émergence de la Chine se montre de plus en plus importante, l'ambition du projet grandiose chinois effraie Moscou qui craint une perte d'hégémonie dans une région stratégique. A l'inverse, les pays d'Asie centrale attirés par une telle entreprise chinoise se lancent à la fois euphoriques et transits sous l'influence de la puissance chinoise.

Proposition d'ouverture : La controverse évoquée, quel sera le choix des 68 autres pays : soutenir le vœux de puissance de la Chine ou se retirer du jeu ?

DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES :

Schéma des éléments des la route de la soie

Réaction parfois négative des populations : ici au Kazakhstan

Sources

*      Documentaire société - la Chine à la conquête du monde : les nouvelles routes de la soie 2021

*      Arte - Chine, sur les nouvelles routes de la soie 2019

*      Le monde en carte - l’Asie centrale : entre Chine et Russie 2020

*      "L'Asie centrale redevient le pivot du monde" - Geo.fr 2020

*      Pourquoi parle-t-on des “nouvelles routes de la soie” ? - Choses à Savoir 2018

*      Dessous des cartes « les routes de la soie » 2017


La Transnistrie, conflit gelé depuis 1992
Jeanne Laffitte, Lily Atteia, Clara Cossoul, février 2020.

Transnistrie, un pays qui n’existe pas, Nicolas Righetti, (écrivain et photographe suisse qui s'intéresse particulièrement aux dictatures du monde).
 La Transnistrie est une région de Moldavie s’étant auto-proclamée comme un État depuis 1992. La région ne représente qu’une fine bande de terre d’environ 4000 km² qui s’étend de l’Est du Dniestr jusqu’à l’Ukraine. La Transnistrie, qui a longtemps vacillé entre Roumanie et URSS, n’existe aujourd’hui que par le bon vouloir de la Russie qui l’utilise dans sa stratégie d’encerclement de l’Ukraine et pour maintenir sa zone d’influence dans la région vis à vis de l’OTAN et de l’Union européenne. 
Mots clés : Rivalité Europe-Russie, Etat, Etat-nation, Etat de facto/de jure, Mondialisation, Identité, Antimonde, Zone grise
I) La Transnistrie, une crise nationale :
La Transnistrie est d’abord en proie à une crise identitaire. En effet, bien qu’elle possède tous les attributs d’un État (un drapeau, une monnaie, des institutions et même des passeports, qui ne sont cependant pas utilisables à l’étranger), la région n’est reconnue ni par l’ONU et ses membres, ni même par le Kremlin (pourtant son principal soutien). De plus, l’ambivalence qui existe entre la majorité russophone (63,2 % de la population) et les roumanophones (33,9 %), ne permet pas une unité nationale (VOIR CARTE 2). De fait, les premiers sont nostalgiques de l’Empire soviétique (et cela même chez les populations plus jeunes n’ayant pas connu l’URSS), alors que les seconds sont favorables à une réunification avec la Moldavie voire même au-delà avec la Roumanie.
La région traverse également une crise économique. Pourtant, elle est la zone la plus industrielle de Moldavie, et cela depuis l’époque soviétique puisque en 1991, alors qu’elle ne représentait que 17 % de la population moldave, elle générait 25 % du PIB et 90 % de l’électricité du pays, en partie grâce à l’aide russe. Mais, la situation économique reste fragile en raison du manque de compétitivité héritée de l’ère soviétique : le salaire moyen par habitant n’est que d’une cinquantaine d’euros par mois (VOIR STATISTIQUES 3). De plus le groupe Sheriff, qui détient un monopole dans de nombreux domaines (textile, industrie alimentaire, téléphonie, loisir, tourisme, etc.) ne souffre d’aucune concurrence et peut alors fixer ses propres prix, trop élevés pour le niveau de vie de la population. Ceci est le signe d’un pays assez corrompu (un autre héritage soviétique). VOIR CARTE 2.
L’omniprésence de la pauvreté dans cet État de facto accentue la violence et la criminalité qui y est présente. Effectivement, les habitants se voient contraints de cumuler plusieurs emplois dont certains liés à des activités illicites. Entre drogue, prostitution, cigarettes, alcool et armes, la région connaît de nombreux trafics dont le dernier, très développé, fait d’elle la plus grande exportatrice d’armes en Europe. Cela amène donc de la délinquance dont la violence est renforcée par la présence de militaires de la 14ème armée russe à Tiraspol (la capitale) et dans ses alentours.
II) La Transnistrie, vue de la Russie :
En 1918, la Moldavie est divisée entre l’URSS et la Roumanie. La Partie russe est alors appelée Bessarabie (VOIR CARTE 1). C’est en 1940 que l’URSS crée la République Socialiste Soviétique de Moldavie (RSSM) dans cette région pour y renforcer son influence. Avec la chute de l’URSS en 1991, la RSSM devient indépendante, prend le nom de Moldavie et adopte le roumain comme langue officielle. Au nord de la Moldavie, naît la Transnistrie dont la capitale est Tiraspol. Ainsi, les lendemains de la Guerre Froide engendrent un désaccord au sein de la Moldavie : les Moldaves souhaitent une réunification avec la Roumanie alors que les russophones veulent l’indépendance de la Transnistrie. En 1992, un conflit éclate entre Moldaves et russophones qui refusent d’adopter le Roumain comme langue officielle. Grâce à la présence de la XIVe armée soviétique à Tiraspol, la Moldavie est contrainte, face à la supériorité de l’armée russe, d’accepter les accords de Moscou : la Transnistrie reste dans la Moldavie mais devient autonome (VOIR CARTE 4). De cette manière, si la Moldavie venait à se réunir à la Roumanie, les russophones auraient le droit de choisir leur avenir.
Ensuite, la Transnistrie est un réel enjeu géopolitique pour les Russes. Tout d’abord, elle se situe à proximité de la mer Noire et du Danube, dans un espace confiné entre plusieurs régions, et au sein de l’hinterland d’Odessa. En effet, le général Lebed, à la tête de la XIV armée soviétique la qualifie de « clé des balkans ». La Transnistrie est également un moyen pour la Russie d’encercler militairement l’Ukraine qui se retrouve menacée par la XIV armée soviétique au Sud et par la Russie au Nord-Est. 
Les Russes voient également cette région du monde comme un atout de taille qui leur permet d’exercer une pression sur l’Occident. En effet, le Kremlin s’est vu menacé par le rapprochement entre la Moldavie et l’Union Européenne, d’autant plus que ces dernières ont signé un accord de libre-échange en 2016. C’est pourquoi, Poutine a décidé, à l’encontre de ce qui avait été prescrit en 2002, de laisser une présence militaire en Transnistrie afin d’empêcher la Moldavie de rejoindre l’OTAN. Malgré tout, les effectifs de l’armée sont passés de 3000 soldats en 1992 à environ 1000 aujourd’hui. De plus, Moscou fournit des aides conséquentes à la Transnistrie (soit 70 % du budget transnistrien) pour affaiblir la Moldavie. Après avoir menacé la Moldavie de rembourser ses dettes liées au gaz ou de restreindre les travailleurs moldaves aux territoires russes, la Russie garde l’indépendance de la Transnistrie comme ultime moyen d’empêcher le rapprochement entre l’UE et la Moldavie. Ainsi le conflit reste gelé : la Russie n’a aucun intérêt à rendre la Transnistrie indépendante car cela réduirait son influence en Moldavie et l’annexion de cette zone enclavée ne lui procurerait aucun avantage. Le cas ukrainien est exemplaire de ce problème : l’annexion de la Crimée implique une baisse de l’influence russe en Ukraine. Ceci explique les raisons de la non reconnaissance de la Russie de l’État de Transnistrie. 
III) Du point de vue russe, la Transnistrie est perçue comme étant « la clé des Balkans » (Lebed), mais comment est-elle perçue par l’Ouest ? 
Premièrement, la Transnistrie est un partenaire commercial important de l’Union Européenne grâce à ses nombreuses exportations dans les secteurs viticole et textile, ainsi que dans l’industrie lourde. La Transnistrie est un des principal fournisseur d’armes en Europe. Mais il s’agit d’un trafic illégal. Un accord de libre-échange a  été signé en 2016 entre l’UE et la Moldavie qui comprend la Transnistrie. Il vise à développer l’économie moldave et à l’intégrer à l’économie ouest-européenne.
Cependant, au niveau géopolitique la situation est différente. La Transnistrie représente un obstacle à l’entrée de la Moldavie dans l’OTAN car la Russie s’y oppose et fait pression sur le pays grâce à la Transnistrie. En effet, la Russie menace la Moldavie de rendre indépendante la Transnistrie, et donc de priver la Moldavie de sa principale source d’énergie électrique mais aussi de 17 % de sa population et d’un quart de son PIB. La menace est bien réelle car 1 000 militaires russes sont encore présents en Transnistrie depuis la guerre. Ceux-ci aurait du quitter définitivement la région en 2002 mais la Russie les laisse en Transnistrie pour avoir un moyen de pression sur la Moldavie. 
BILAN
Finalement malgré ces relations, la Transnistrie n’est toujours pas reconnue par les pays de l’Ouest (Europe et Etats-Unis) qui s'intéressent peu au conflit entre Transnistrie, Moldavie et Russie. La petite taille et le retard économie de cette région expliquent cette attitude. Comme l’a dit Nicolas Righetti, la « Transnistrie, un pays qui n’existe pas » cela montre que du point de vue Occidental la Transnistrie n’est pas considérée en tant que pays et que son intérêt est négligeable.. D’autre part, l’Ouest ne s'intéresse pas à la population transnistrienne et ses conditions de vie. Au niveau économique, les populations sont soumises au monopole de la firme Sheriff qui regroupe l’ensemble des commerces présents dans la région et qui propose des prix beaucoup trop élevés en comparaison au salaire moyen transnistrien de 50€/mois. La Transnistrie est, par ailleurs, réputée pour ses réseaux de criminalité, et sa population manque de libertés, l’ONG états-unienne Freedom House propose un classement du degré de liberté chaque année pour chaque pays, y compris pour les États non reconnus, et classe très mal la Transnistrie en 2018 avec un score de 24 %. A l’inverse, pour la Russie, la Transnistrie est un outil d’influence en Europe de l’Est et permet d’exercer une nuisance politique à l’ouest de l’Ukraine avec laquelle les relations se sont dégradées depuis l’annexion de la Crimée en 2015. En effet au-delà du cas transnistrien, cette région appartient à ce que les Russes nomment leur « étranger proche » où ils estiment être légitimes à exercer une influence (VOIR CARTE 5)

Sources :
- revue Conflits n°2, juillet 2014 ; article  « Après l’Ukraine, la Transnistrie ? » par Florent Parmentier 
- Émission Le Dessous des Cartes intitulée « Transnistrie le pays qui n’existe pas » diffusée sur Arte le 19/05/2018
- Émission Le Dessous des Cartes intitulée « Moldavie, un cas d’étude géopolitique » diffusée sur Arte le 18/10/2003
-Atlas du monde diplomatique, édition de 2004, pages 138-139
- https://www.diploweb.com/spip.php?page=recherche&recherche=Transnistrie&submit=OK ,Cyrille Bret et Florent Parmentier, publié le 3 septembre 2014
- https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_geopolitique/a53543, Jean Radvanyi dans l’Atlas géopolitique, ces conflits qui persistent , 2006 (pages 172-173)
LISTE DES DOCUMENTS :
Carte 1 : historique de l’évolution territoriale de la Transnistrie
Carte 2 : composition ethnique de la population moldave
Statistique 3 : une région pauvre (PIB/hab en 2004)
Carte 4 : la guerre de 1992 et la situation actuelle
Carte 5 : les conflits gelés de l’ « étranger proche » russe


Carte 1 :  historique de l’évolution territoriale de la Transnistrie (source : Atlas du Monde diplomatique)

Carte 2 : composition ethnique de la population moldave (revue Conflits)

Statistique 3 : une région pauvre (PIB/hab en 2004) (même source que doc1)

Carte 4 : la guerre de 1992 et la situation actuelle (source : revue Conflits)


Carte 5 : les conflits gelés de l’ « étranger proche » russe (Carothèque de Science po)



La Pologne et l’Union Européenne 
Amélia Astoul, Amicie Bailly-Barthez, Sylune Ollivier (mars 2020)

La Pologne est une puissance européenne moyenne, peuplée de 38 millions d’habitants dont une majorité (87%) de catholiques et dotée d’un assez vaste territoire (312 000 km2) en Europe centrale, situé à la frontière orientale de l’Union européenne. Après de nombreuses disparitions depuis sa fondation en 1025, la Pologne proclame en 1989, profitant de la chute de l’URSS,  la République parlementaire telle que nous la connaissons aujourd’hui. Dès 1998, elle prononce son désir d’intégrer l’OTAN, chose faite en 1999. Puis c’est en 2004 que la Pologne rejoint l’Union européenne. Elle fait partie de la zone Schengen mais pas de la zone euro. 

Mots clés : Pologne, nation, Europe centrale, OTAN, industrie, intégration, conservatisme, populisme (exemple d’une émission TV en fichier-joint)

I-le poids de la Pologne dans l’Union Européenne 

La puissance économique polonaise repose principalement sur ses importantes ressources fossiles (charbon, soufre, argent, cuivre…) et sur une industrie axée sur la sidérurgie et la chimie, et plus récemment par les biens de consommation (électroménager), l’automobile et les services. Elle connaît un fort développement économique dans la deuxième moitié des années 1990 et est le seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir connu de récession en 2009 !
Elle affiche aujourd’hui un taux de croissance de 4,2% par an, notamment dynamisé par la consommation intérieure, conséquence de la baisse du chômage dans le pays (3,3% en 2019); mentionnant une croissance 2 fois plus forte que celle des 6 membres fondateurs, permettant ainsi de propulser l’économie de l’UE. 
            L'économie polonaise est par ailleurs très ouverte sur le commerce extérieur, et 87 % de ses exportations sont destinées aux pays de l'UE, du fait de sa position géographique stratégique.C’est en effet une terre d’accueil des délocalisations de firmes européennes, à l’image des industries électromécaniques très intégrées à l’industrie allemande ou encore l’usine Whirlpool d’Amiens délocalisée à Lodz en 2017. 
            Les salaires de sa main d’œuvre, parmi les plus faibles de l’Union (3,4 euros min en 2018) (DOC 1), attirent les investisseurs. Quinze ans après son adhésion à l’Union européenne, la Pologne est devenue un champion industriel. Mais elle doit revoir son modèle : jouer la carte de la production à bas coût ne suffit plus, alors que les salaires augmentent. 

            La Pologne sait également s’imposer politiquement au sein de l’UE : forte de ses 52 députés, elle a su à de nombreuses reprises montrer son intérêt pour l’Union en proposant plusieurs politiques concernant la défense (projet d’une armée européenne) malgré son retrait de l’Eurocorps en 2017. Elle est de plus à l’initiative du FEDEM (Fonds Européens pour la Démocratie) en 2011. 
Sur le plan économique, la Pologne exprime sa volonté de voir une Europe plus unie, qui profiterait à toutes les Nations de manière égalitaire : une Europe des Nations. Son effort d’unification passe par la demande de Donald Tusk en 2014 de créer une Union pour l’énergie qui permettrait de sécuriser les approvisionnements, financer des infrastructures pour relier les réseaux énergétiques des Etats membres, voire même prévoir des alternatives concernant la dépendance russe et faire face à leur pression. 
Avec un budget militaire représentant 2% de son PIB, la Pologne se trouve être un acteur incontournable dans l’UE pour la protection des Etats membres contre la Russie, au niveau des frontières sur le front de l’Est.

            Mais tous ses efforts fournis pour s’intégrer sont, depuis l’arrivée au pouvoir du PiS en 2015, mis en péril et la proximité entre l’Union et la Pologne risque dans les années à venir de ne cesser de s’affaiblir. L’UE a déjà contesté les divergences (morales) de la Pologne en prononçant l’Article 7 du Traité de l’UE (Traité de Lisbonne) ayant pour but de priver la Pologne du droit de vote.

Aujourd’hui, la Pologne rêve de sortir de l'ombre. Celle qui l'a submergée pendant la Seconde Guerre mondiale, celle aussi dans laquelle la toute-puissance du couple franco-allemand la confine depuis son entrée dans l'Union européenne. Le gouvernement ultra conservateur en place à Varsovie depuis 2015, est obnubilé par le désir de faire connaître et reconnaître l'histoire polonaise et de raviver la fierté nationale. Alors il ouvre de nouveaux musées à la gloire de ses héros oubliés, met en avant la souffrance de son peuple. 
A l’extérieur, l’influence culturelle polonaise de longue date est reconnaissable dans les grandes figures mythiques qu’elle a mises au monde. On retrouve ainsi Copernic, Chopin, le Pape Jean Paul II, Marie Curie, Rosa Luxembourg… ainsi que le cinéaste Roman Polanski.  

II - L’Europe, un enjeu politique interne à la Pologne : la vision des Polonais 

La Pologne demande l’adhésion dans l’Union Européenne en 1998 pour contrebalancer son retard économique face aux puissances Européennes de l’Ouest. Son entrée dans l’Union Européenne le 1er mai 2004 la libère de l’emprise de l’URSS. Cependant, l’Europe, depuis 2004, fait elle partie intégrante de la politique interne du pays ? 

L’Union Européenne est essentielle pour l’économie du pays, la Pologne recevant en effet le plus de fonds structurels financés par l’Union (86 Milliards entre 2010 et 2014). Le peuple se dit pro-européen à 90% et 56% se sentent à la fois Polonais et Européen (d’après un sondage de l’Institut CBOS). En effet le Président du Parti Droit et Justice Jaroslaw Kaczynski a déclaré lors d’une interview pour la chaîne télévisé TVP “ Appartenir à l’Union Européenne est une condition nécessaire au patriotisme polonais”. Cette puissance considérée comme moyenne va, grâce à l’Union Européenne, s’émanciper. La Pologne réussira à obtenir de nombreux privilèges. Par exemple, avant son adhésion, le pays réussit à négocier le nombre de voix qui lui sera attribué au conseil de l’Union Européenne (traité de Nice en 2003) elle réussira à obtenir 27 voix (autant que l’Espagne). Enfin, 52 députés Polonais siègent au parlement Européen. 

Cependant un euroscepticisme est présent en Pologne. Comment l’expliquer ? Tout d’abord, le parti au pouvoir depuis 2015 est le parti Droit et Justice (le PIS) qui est un parti ultra conservateur. Ce parti n’accepte pas ce qu’il nomme “les dérives de l’Occident : le divorce, l’homosexualité, l’avortement…” La Pologne, imprégnée des valeurs de l’Est, est un pays chrétien et conservateur. (voir carte élections polonaises)
La Pologne réfute de nombreuses obligations européennes : la zone Euro - qui ne lui serait pas bénéfique d’un point de vue économique à cause de la fluctuation des prix- est refusée par le gouvernement. Le PiS va mettre en place une réforme de sa justice (voir TEXTE sur une émission TV « populiste » ; extrait de L’Express), un refus d’accepter un quota de migrants et une atteinte à la liberté de la presse. Ce sont des actes qui sont en désaccord avec les lois et les valeurs Européennes.
L’acte de Beata Szydlo qui, a peine nommé premier ministre, retire le drapeau Européen de la salle où allaient se tenir l’ensemble des conférences de presse, est une action forte démontrant l'euroscepticisme régnant sur le pays. 

Finalement la vision des Polonais semble mitigée, oscillant entre europhilie et euroscepticisme. On constate notamment un revirement de l'euroscepticisme juste avant les élections européennes, ayant pour but de faire arriver au pouvoir le partie conservateur du pays. Finalement sur 52 députés au parlement européen 26 font parti du PIS.
La Pologne est un pays qui, sans l’Union Européenne, ne pourrait être la puissance qu’elle est aujourd’hui et est pourtant marqué par une détermination à conserver ses valeurs et idées. Andrzej Duda a notamment déclaré un “ refus de nouveaux abandons de souveraineté nationale”.
La Pologne est en faveur d’une
Europe des nations. 

III : La politique étrangère de la Pologne depuis 1989

Dès 1989, la Pologne, libérée de l’emprise communiste grâce à la chute du mur de Berlin cherche automatiquement à s’intégrer au continent européen. Joanna Nowicki, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Cergy-Pontoise, insiste sur le fait que les Polonais voient l’entrée dans l’Union Européenne comme un “retour à l’Europe” (Voir texte de MAZOWIEKI « le retour à l’Europe, sur le blog « ozennegeopolitique1.blogspot.com) de laquelle ils considèrent appartenir de droit, l’étape communiste n’ayant été qu’une parenthèse. Avec pour objectif l’entrée dans l’OTAN en 1999 et dans l’UE en 2004, la Pologne s’affirme comme un pays à la négociation vigoureuse et dès lors, se crée une place dans la puissante instance européenne. Cette adhésion a-t-elle modifié les relations internationales qu’entretenait la Pologne ? Comment ce pays a su allier diplomatie et intérêts personnels via l’Union Européenne ? 

Le premier pas vers une modification des relations étrangères de la Pologne se fait dès les négociations concernant l’entrée dans l’Union, dans les années 1990. Ce pays, tout juste affranchi du joug de l’URSS, connaît des difficultés d’ordre économique qui sont un handicap face à ses voisins européens. Mais ce n’est pas le seul : la République Tchèque, la Hongrie et la Slovaquie font face à des problèmes similaires et voient dans une coopération mutuelle l’opportunité d’acquérir un poids plus important au sein de l’Europe. Naît alors le groupe Visegrad en 1991, symbole d’une consolidation des pays de l’Est et visant à rétablir un équilibre avec leurs pairs Occidentaux. La construction d’une telle structure est couronnée de succès, car le but de la Pologne est atteint même au delà de leurs attentes - cette dernière obtient effectivement 27 voix au conseil européen, soit seulement 3 de moins que la France ou l’Allemagne. Il est également important de souligner l’action polonaise au niveau régional, avec l’impulsion de l’Initiative des Trois Mers en 2016 qui rassemble douze pays baltes européens autour de projets infrastructurels et énergétiques communs. Enfin, la Pologne est à l’origine de l’élargissement de la Politique Européenne de Voisinage (PEV) en 2009, qui concerne l’Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Les pays membres de ce groupe s’accordent d’autre part sur des questions d’ordre géopolitiques telles que l’immigration vers l’Europe. La Pologne est un pays qui n’accueille aujourd’hui plus aucun réfugiés - ni politiques, ni climatiques, ni réfugiés de guerre. Elle a, en compagnie de la Hongrie et des autres membres du groupe Visegrad, choisi de fermer ses frontières en 2015 et refuse désormais d’accorder refuge aux nombreux migrants qui affluent des côtes libyennes, syrienne, de la Méditerranée et des Balkans. L’Union Européenne avait pourtant établi des quotas qui devaient régir les flux migratoires ; quotas que la Pologne et ses voisins de l’Est ont totalement négligé, interdisant l’accès aux 120000 réfugiés prévus sur leur sol (VOIR DOC 4). Le durcissement de la politique migratoire polonaise s’explique par l’accession au pouvoir de la droite conservatrice d’Andrzej Duda, du parti Droit et Justice, mais aussi par le passé difficile dont a hérité la Pologne qui souligne depuis une réticence face à l’immigration. Néanmoins ce comportement, contraire à la solidarité dont doivent faire preuve les membres de l’Union, a été puni par un avertissement européen, lançant un débat sur la légitimité de l’appartenance de la Pologne à l’Europe. 

Enfin, l’Europe a été un moyen pour la Pologne de s’inscrire dans une politique internationale plus large, puisqu’elle a forgé de nouvelles relations avec le voisin d’outre Atlantique, les Etats-Unis. En effet, on a déjà mis en évidence l’adhésion de Varsovie à l’OTAN en 1999, marquant l’entrée du pays dans une géopolitique à l’échelle mondiale. A l’origine, c’est bel et bien la préoccupation sécuritaire qui pousse les Polonais à rechercher le soutien américain. La Pologne réalise dès lors de nombreux investissements chez leur aîné, par l’achat de quantités conséquentes de matériel militaire, garantissant un bénéfice juteux à Washington - les sommes dépensées s’élèvent en effet à 10 milliards de dollars. Le lien entre les deux pays est également renforcé par les interventions sur des théâtres d’opération communs, comme lors de la crise de la Révolution Orange en Ukraine en 2004 - 2005. Enfin, la relation est réciproque car les Etats-Unis prévoient d’installer une base militaire sur le sol polonais - en plus du contingent de 4000 soldats déjà présent, qui se situerait sur le site de la base aérienne de Powidz, à 200 km à l’ouest de Varsovie. Prévu pour être opérationnel d’ici deux ans, son coût devrait être de 230 millions d’euros. Une somme qui sera en partie prise en charge par l’OTAN, a laissé entendre Jens Stoltenberg, son secrétaire général.

CONCLUSION : la Pologne est parfaitement intégrée dans l’Europe et ce, à 2 niveaux :
1.      A l’OTAN : Elle profite de sa position de pivot stratégique de l’OTAN (et donc des Etats-Unis) en raison du retour de la menace russe.
2.      En Europe : elle est devenue une puissance industrielle grâce à l’essor de sous-traitance et des délocalisations.
Par contre, au sein de l’Union européenne, la position idéologique très conservatrice l’oppose aux valeurs de l’Union européenne. L’absence d’un Polonais parmi les dirigeants clés des instances de l’UE illustre la position d’opposition, voire de blocage que souhaitent les pays du groupe de Visegrad. Ainsi Donald TUSK a été remplacé par le Belge Charles MICHEL (voir dernier article du blog)…

sources





Dessous des cartes « La Pologne au cœur de l’Europe », émission du 11 mai 2019.
DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES :

UNE EMISSION TV POPULISTE A UN GRAND SUCCES EN 2020



La PAC et le développement durable  
(27/02/2020 BARROW Thaïs, BATTUT Corentin et CORSINI Lucas)

               La politique agricole commune (PAC) ratifiée lors du traité de Rome en 1957 et mise en place à partir de 1962 est, dans un premier temps, orientée en priorité sur l’augmentation de la productivité. Ce n’est que lors du traité de Luxembourg en 2003 que la PAC se diversifie et prend un aspect plus durable avec la mise en place d’un deuxième pilier centré sur le développement rural qui comprend le développement durable. Cette notion a été théorisée par Pierre CRUTZEN, pour qui le développement durable repose sur trois éléments : une croissance économique viable, une qualité de vie équitable et la protection d’un environnement viable à toutes les échelles spatiales. La PAC se retrouve alors renforcée par un lot de nouvelles réglementations plus ou moins bien appliquées et appréciées. Aujourd’hui, l’Union Européenne débute une nouvelle réforme de la PAC dans laquelle la part du développement durable doit rester primordiale pour certains. Comment ce « verdissement » de la PAC est-il perçu par les différents acteurs et quels sont les alternatives envisageables aujourd’hui ?  
      
Mots clés : développement durable, agriculture , PAC, Europe
I-                   La PAC « durable » vue par les agriculteurs

               Lors des accords de Luxembourg en juin 2003, les aides de la PAC ont été conditionnés par de nouveaux critères concernant le développement rural avec certains points clés tels que l’environnement, la santé publique ou la santé des animaux. Ces contraintes supplémentaires, comme les jachères ou les bandes de gazons, ont entrainé une perte de productivité non négligeable pour les agriculteurs qui ne peuvent plus exploiter l’ensemble de leurs terres.
               Or le développement durable ne repose pas uniquement sur la préservation de l’environnement mais aussi sur le maintien d’une économie compétitive et d’une qualité de vie raisonnable. On ne peut que constater que certains agriculteurs qui vivent presque uniquement de la PAC se retrouvent coincés dans une recherche de profit et de vie décente, allant jusqu’à la fraude notamment en Corse ou les éleveurs ne déclarent pas la totalité de leur bétail. Et ceux malgré une tentative d’accompagnement de la transition en 2003 de la part du gouvernement.
               En 2013 la PAC a subi de nouvelles réformes très attendues par les agriculteurs et la Confédération paysanne qui espéraient une meilleure reconnaissance pour ceux qui se plient aux demandes de l’Union Européenne. Mais il est forcé de constater que dans certains cas les subventions européennes sont les mêmes, respect du développement durable ou non, en effet la PAC en vient à se contredire. Certaines subventions reposent sur la productivité et la taille des terrains, d’autres sur le respect des normes, ils sont payés à suivre la loi donc il n’y a aucune valeur ajoutée et ceux possédants de grands terrains ont plus intérêt à compter sur les premières subventions que sur celles du développement durable.   
               Ainsi, du point de vue des agriculteurs, l’aspect environnemental du développement durable est plus présent dans la PAC que les deux autres aspects économiques et sociaux même s’ils sont de plus en plus en France à se tourner vers l’agriculture biologique qui pourrait devenir plus rentable et donc durable pour eux en plus d’être en corrélation avec les nouvelles attentes des consommateurs.


II-                Les nouvelles attentes des consommateurs ou consommacteurs 

               Yannick Jadot (député européen), José Bové (ancien député européen de 2009 à 2019) et Benoit Biteau (député européen et membre de la commission pour l'agriculture) tous membres du parti d'Europe Ecologie-Les Verts ont participés à une tribune du Parisien datant du 23 février 2020. Ils montrent leur volonté d'obtenir une PAC plus soucieuse de l'environnement.
               L'UE est pourtant de plus en plus sensible à la question du développement durable, en effet on peut citer les accords de Luxembourg de 2003 qui ont abouti au projet de préserver l'environnement et les réformes de 2013 mettant en place des aides pour les agriculteurs bénéficiaires de la PAC respectant l'environnement.
               Plus récemment, Le nouveau commissaire européen à l’agriculture, le Polonais Janusz Woyciechowski, a réaffirmé au salon de l'agriculture qui se déroulait du 22 février 2020 au 1er mars 2020, la volonté de l'UE d'avoir une PAC plus sensible au développement durable. La commission Européenne a par ailleurs déjà mis en place des sanctions contre le non-respect de l'environnement, avec par exemple l'utilisation d'OGM.
               Les consommateurs ont aussi un rôle essentiel, en effet ils sont de plus en plus sensibles à ce qu'ils mangent et achètent. Ainsi ils se tournent davantage vers des produits bios, meilleur pour leur santé et l'environnement (même si ce type de consommation n'est pas accessible à tous, car les prix sont parfois bien plus élevés que des produits classiques). Il devient donc indispensable pour l'UE de se tourner vers une PAC en adéquation avec le développement durable, pour éviter de se priver d'un marché de consommateur important.
               Cette envie d’obtenir une PAC plus écologique et meilleure pour la santé se retrouvent dans les dernières élections européennes du 26 mai 2019 où les Verts ont obtenus 13,48% des voix, devenant ainsi la troisième force politique en France.
               Ainsi on comprend que le consommateur devient de plus en plus important et influant dans la vie politique grâce à ses achats et sa consommation. On passe donc de simple consommateur à consommacteurs. On retrouve cette idée de consommateurs qui influencent les différentes instances et acteurs dans l'ouvrage de Laure Waridel "Acheter c'est voter", qui nous montre qu’en consommant un café issu du commerce équitable, chacun d'entre nous peut influencer la politique.

III-              Les alternatives au modèle agricole intensif 

                L’Union Européenne (UE) est devenue un lieu d’échanges de marchandises agricole. Nous consommons toute l’année des tomates venues d’Almería en Espagne, dont l’acheminement et les méthodes de production polluent énormément. Ainsi nous devons préférer à ce modèle, une agriculture de proximité. Les cantines scolaires françaises sont le reflet de cette volonté, puisqu’elles sont obligées de fournir au moins 50 % de produits bio, écologiques, ou issus de circuits courts, d'ici à 2022. Cette mesure permet de contribuer à réduire les émissions de CO2 de 40 % d’ici 2030, objectif fixé par les Accords de Paris.
                Les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) sont une solution pour favoriser une agriculture biologique de proximité face à l’agro-industrie. Le principe est de créer un lien direct entre consommateurs et paysans. Ce système présente plusieurs avantages :
              - En payant en début de saison l’agriculteur, le consommateur assure les revenus du paysan dont les revenus dépendent habituellement de sa production.
              - Tout produit cultivé est consommé, la standardisation des produits ne s’applique et donc les prix se calculent en fonction de la totalité de la production sans enlever un pourcentage de perte de denrée abîmée.
               Enfin, l’UE souhaite également développer une agriculture biologique interdisant l’utilisation d’OGM, en imposant une nutrition des cultures via des aliments biologiques, en imposant par des jachères ou de grands espaces pour les bovins, un élevage dans des conditions de libertés pour le végétal ou l’animal.

Conclusion
              L’Union Européenne a déjà commencé depuis 2003 à transformer la PAC en un système plus soucieux du développement durable même s’il reste des points à améliorer encore en discussion a ce jour. La tendance actuelle des consommateurs à rechercher de plus en plus de produits issus d’agricultures durables, est moteur dans la volonté de relever les défis du changement climatique, de la préservation des ressources et dans la conservation d’une qualité de vie saine. Aujourd’hui les agriculteurs trouvent d’autres solutions pour poursuivre ce même objectif. Il est donc envisageable qu’une économie qui ne se fait pas au détriment de l’environnement peut se développer aujourd’hui en Europe.  

DOCUMENTS :
ETAPES DE LA PAC DEPUIS 1962

EVOLUTION DE LA REPARTITION DES DEPENSES DE LA PAC : l'UE respect la volonté de l'OMC d'interdire les subventions aux exportations
LES LABELS : pour un meilleur respect environnemental et une production localisée
DEUX EXEMPLES D'UNE PAC PLUS DURABLE : l'agriculture biologique et la valorisation des produits (documents issus d'un dossier de Serge Boyer mis en place pour un manuel de 1ère ST2 S édité par Belin en 2008)


Sources
Site internet :
 https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/organic-farming/ Site du Conseil de l’Europe et du Conseil de l’Union Européenne
https://agriculture.gouv.fr/pac-post-2020-quest-ce-que-le-plan-strategique-national site du ministère de l’agriculture et de l’alimentation
Manuel :
Dossier distribué par M.BOYER issu d’un manuel scolaire.
 Podcast :



   

2 commentaires:

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    Merci, Busarakham.

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