Qui êtes-vous ?

Toulouse.
Auteur : Serge BOYER. Professeur agrégé d'histoire-géographie. Au lycée Ozenne dep 2002, j'ai eu des activités de formation à l'IUFM et participé à des manuels et rédigé des articles dans la revue "Espace Prépas". Enseigne en CPGE depuis 2009. Auteur principal du nouveau manuel "réussir sa prépa" sorti en 2017 chez Studyrama et réactualisé pour le nouveau programme (sortie juin 2021). Jurys : CAPES, ECRICOME, TBS, GEM. Chargé de cours à TSE sur l'histoire des faits économiques et de TD de géopolitique à l'Université Jean Jaurès. Mail : sergeboyer@netcourrier.com

COLLE D'ACTU 2014 2015 17 sujets dont Daesh

    COLLE 19 l'Allemagne dans les relations internationales

L’Allemagne dans les relations internationales.

I. Les deux piliers de la politique étrangère allemande : le couple franco-allemand et le partenariat transatlantique.

1) Le couple franco-allemand.

Ce couple est déséquilibré au profit de l'Allemagne, plus peuplée, plus puissance économiquement et ayant retrouvé sa souveraineté pleine et entière. Cependant, les relations franco-allemandes semblent toujours être davantage façonnées par Paris que par Berlin.
Les relations entre les deux pays sont fortes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale comme le montre l'exemple des couples De Gaulle/ Adenauer et Mitterrand/ Khôl. C'est en effet un acte important de la part de De Gaulle, ancien résistant, de s'unir au chancelier allemand. De même, la poignée de main entre Mitterrand et Khôl à Verdun en 1984 lors de la commémoration des 70 ans du début de la Première Guerre Mondiale est un événement très médiatisé et très fort. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont également maintenu des liens étroits tout comme leurs prédécesseurs. Aujourd'hui, le couple Merkel et Hollande ne semble cependant pas être une priorité. En effet, Angela Merkel représente le CDU, elle n'est donc pas socialiste par définition, ceci est donc un point de divergence entre les deux.
Piliers de la création de la CECA puis de la CEE en 1957, les deux pays ont cependant toujours soutenus le projet européen. Les deux pays ont lancé tout un ensemble d'initiatives communes sur le débat constitutionnel dans l'Union Européenne et la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Aujourd'hui, ils se mobilisent contre un éventuel « Brexit » du Royaume-Unis. Les liens culturels sont également présents entre les deux pays puisqu'ils partagent une chaîne : ARTE. De plus, plus de 80 000 jeunes allemands étudient aujourd'hui en France. De nombreuses universités proposent en effet des doubles diplômes valables dans les deux pays. Sur le plan militaire, l'Allemagne a soutenu la France dans son intervention «Serval » au Mali en 2013 et a offert quelques avions.
La France est donc un pays clé pour l'Allemagne. En effet l'Allemagne est le premier client et le troisième fournisseur de la France. C'est également le premier investisseur étranger en France.
En 2013, les cinquante ans du traité de l'Elysée (1963) entre France et Allemagne, ont été fêté et cela a relancé leur coopération.

2) Le continent américain.

L'Allemagne est l'alliée des Etats-Unis. Membre de l'OTAN, elle est d'ailleurs favorable a un OTAN puissant et influent. Elle est également membre de l'ONU. D'autre part, les deux pays partagent les mêmes valeurs occidentales, soutenant les démocraties et la paix dans le monde. Angela Merkel a également soutenu les américains en Afghanistan et a envoyé ses soldats afin de maintenir la stabilité du pays. D'autre part, le centre de commandement du futur bouclier antimissile de l'OTAN en Europe devrait se trouver en Allemagne.
Cependant, l'Allemagne n'hésite pas à contrarier la puissance américaine et les relations sont parfois tendues. Tout d'abord, l'Allemagne s'est montrée contre l'intervention américaine en Irak en 2003. Elle souhaite également être plus souveraine et donc moins sous tutelle américaine.
En juin, le G7 se déroule en Bavière et Obama menace de ne pas être présent si Angela Merkel diffuse la liste des organismes qui ont été écouté par la NSA.
En Amérique latine, l'Allemagne a également des enjeux économiques. Être présent sur les marchés émergents comme le Brésil ou l'Argentine est devenu une priorité du pays. Volkswagen a d'ailleurs implanté des usines dans ces deux pays.
L'institut GOETHE a cependant fermé en Amérique latine pour s'implanter dans les PECO.

II. La politique étrangère allemande : une tonalité nouvelle ?
Depuis 1991, l’Allemagne est réunifiée. Mais son passé n’est pas totalement effacé. Le monde peut toujours avoir une vision négative de l’Allemagne. En effet, en 2012, Angela Merkel fut accueillie en Grèce avec des drapeaux nazis. Même aujourd’hui, la Grèce demande une indemnité de guerre que l’Allemagne refuse de payer. L’Allemagne doit aller de l’avant, comme le dit Joachim Gauck le président de la république allemande. Pour les jeunes, c’est à dire ce qui sont nés après-guerre, pensent que tout ceci est du passé. Malgré la perte de son armée après la Seconde Guerre Mondiale, pourtant aujourd’hui c’est la 3ème armée d’Europe. Angela Merkel apporte son soutien envers les actions de l’ONU et de l’OTAN en Afghanistan et au Mali. Elle dira même que « le terrorisme nord-maliens est autant une menace pour l’Europe que pour l’Afrique ». Mais elle ne fournira que quelques avions et armes de guerre. Par contre, elle est contre l’intervention armée en Libye et en Irak. Pourtant, d’après un sondage, 1/3 des allemands ne veulent pas que l’Allemagne soit présente sur la scène mondiale et 13% est contre une intervention de l’armée allemande dans le monde. La tonalité de la politique étrangère allemande a changé depuis seulement ces deux dernières années. En effet, après les élections allemandes, Angela Merkel fut réélue. Elle est la dirigeante du parti chrétien et démocrate c'est-à-dire CDU. D’après le magazine américain Forbes Angela Merkel est la femme la plus influente et puissante du monde. C’est aussi elle qui est depuis le plus longtemps à son poste en Europe. Elle se présente comme au cœur des relations avec la Grèce. Le ministre des affaires étrangères allemand choisit est Frank-Walter Steinmeier qui lui est le dirigeant du parti opposé c'est-à-dire du SPD. Donc on assiste à une sorte de grosse coalition qui montre que la politique allemande change. En effet, lors de la 50ème conférence pour la sécurité à Munich, le ministre des affaires étrangères a défini les 7 piliers de la nouvelle politique étrangère allemande qui souligne donc cette nouvelle tonalité. Le premier « l’Allemagne doit être prête à intervenir plus tôt et de façon plus substantielle », le deuxième « il faut agir concrètement. Pas seulement commenter », le troisième « créer une politique étrangère et de sécurité européenne car l’union européenne doit peser plus à l’est et au sud de l’Europe », le quatrième «l’emploi de la force armée doit rester l’ultima ratio. Mais l’Allemagne est trop grande pour se limiter à des commentaires » le cinquième « l’Allemagne doit profiter de son poids pour contribuer à une issue pacifique en Ukraine », le sixième « il faut façonner de meilleures relations avec la Russie », et le septième « l’alliance entre L’Union européenne et le reste du monde doit se moderniser et s’élargir ». L’Allemagne n’est donc plus considérée comme un « nain politique ». L’Allemagne est la 4ème puissance économique mondiale et elle est donc qualifiée de « géant économique ». Sa richesse lui permet donc d’être sur la scène mondiale et d’être influente malgré qu’elle ne possède pas de siège dans les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Même si elle est rêve. Son importance sur la scène mondiale est notamment perçu grâce à sa participation au G7. Elle l’avait déjà accueilli 5 fois depuis 1975. Le 7 et 8 juin 2015 elle l’accueillera au château d’Elmau en Bavière. Elle a peur de violence et décide de renforcer sa politique des frontières. La tonalité de la politique étrangère allemande est nouvelle depuis ces 2 dernières années.

III. Russie, Moyen-Orient, quel rôle l’Allemagne peut-elle jouer ?
La Russie et le Moyen-Orient sont actuellement des zones perturbées. L’Allemagne interfère et agit de plus en plus dans ces territoires instables depuis les années 2000.
1)    En Russie
Depuis la crise ukrainienne débutée en 2014 (voire colle d’actu sur la crise ukrainienne), les relations entre l’Allemagne et la Russie se sont dégradées. L’Allemagne accuse la Russie de ne pas respecter l’accord international de Genève destiné à apaiser les tensions en Ukraine. Des tensions diplomatiques apparaissent alors entre les deux puissances alors que l’Allemagne était le partenaire privilégié de la Russie depuis l’Ostpolitik de Willy Brandt.
Dans cette situation, l’Allemagne ne peut espérer jouer qu’un rôle de médiateur, de négociateur avec la Russie. L’Allemagne, par le biais du couple franco-allemand, exerce à ce jour une pression sur la Russie pour qu’elle cesse ses interventions militaires en Ukraine, et particulièrement en Crimée. Bien que l’Allemagne pèse de plus en plus sur la scène diplomatique, elle n’a pas beaucoup de poids face au géant qu’est la Russie.
2)    Au Moyen-Orient
Au Moyen-Orient, l’Allemagne exerce un rôle économique. En effet, l’Allemagne a des intérêts pétroliers dans les pays du Golfe dont elle est dépendante énergétiquement. Les investissements allemands, bien qu’assez limités, ont fait de l’Allemagne le 1er partenaire européen d’Israël en 2008.
Actuellement, l’Allemagne développe de plus en plus son armée et exerce un rôle militaire au Moyen-Orient. L’armée allemande, la Bundeswehr, est en Afghanistan depuis 2002. Malgré son manque global d’implication militaire et la faiblesse de son budget de défense, l’armée allemande prend la tête d’une opération militaire de l’OTAN au nord de l’Afghanistan en 2008. Par ce rôle militaire stratégique, l’Allemagne aspire à peser plus militairement et à véhiculer ses valeurs dans des régions privilégiées.
3)    La question des Kurdes
Les Kurdes sont à ce jour « la plus grande nation sans Etat ». Il y a environ 900 000 kurdes en Allemagne, soit la plus grande diaspora kurde dans le monde. La revendication première de ce peuple est de créer un Etat kurde indépendant. La position de l’Allemagne est double. L’Allemagne souhaite à la fois satisfaire ce peuple kurde qui compose une partie de sa population, mais elle est consciente que la création d’un Etat kurde déstabiliserait grandement le Moyen-Orient. Or, la priorité allemande n°1 est de participer à l’instauration d’un monde stable. Sur la question Kurde, l’Allemagne ne sait pas trop quel rôle jouer. Doit-elle intervenir ? Ou laisser les choses se passer ?
En Russie et au Moyen-Orient, l’Allemagne joue à la fois un rôle économique, militaire et souverain. Mais finalement, ses deux derniers rôles sont limités par les positions fermes de la Russie et le manque d’implication militaire de l’Allemagne. Dans ces zones instables, l’Allemagne ne peut exercer une gouvernance rigide au nom des valeurs européennes. Cependant, l’Allemagne a des intérêts dans ces régions et elle y investit, ce qui lui permet d’exercer un rôle économique et militaire stratégique et légitime. Sans un poids diplomatique important, l’Allemagne ne peut qu’exercer des tentatives de médiation dans ces zones actuellement perturbées.
Sources : Le Monde diplomatique
Diploweb
Comprendre l’actualité, Michael NAZET
Le dessous des cartes
Partie I : Léa Harter
Partie II : Aude Cavaignac
Partie III : Eloïse Houssin

COLLE 17 Hollande à Cuba : où en est ce pays ?

Les relations entre les EU et Cuba sont depuis l’embargo lancé par JF Kennedy en 1962 plutôt tendues. Depuis ce jour, les EU bloquent toute exportation vers Cuba, et interdisent aux bateaux s’y rendant de faire du commerce avec eux pendant 6 mois. Une telle sanction fait que peu de bateaux s’aventurent vers Cuba, qui est alors une île isolée, malgré sa situation géographique privilégiée. Les Etats-Unis bloquent aussi les connexions vers l’île alors que les câbles sous-marins reliant les Etats-Unis et l’Amérique du Sud ne passent qu’à 30Km des plages cubaines. Aussi, il n’y a donc presque plus de relations internationales puisque les pays du monde entier, excepté quelques-uns, sont plutôt proches des Etats-Unis.
Mais depuis quelques années, les relations entre ces deux pays semblent être plus cordiales, en effet, l’échange de différents prisonniers et une politique d’émigration cubaine plus souple ont fait, qu’avec d’autres réformes sur la propriété privée, les Etats-Unis ont vu en Cuba un nouveau pays en pleine actualisation du socialisme.
Le 17 décembre, Barack Obama a fait un pas en avant annonçant la fin de l’embargo étatsunien sur l’île de Cuba. Ce dégel va amener à de longues réformes, à la réouverture des ambassades dans chacun des deux pays et, la possibilité de voyager entre Cuba et les Etats-Unis sans problème.
Tout de même, cette nouvelle ouverture va engendrer l’arrivée en masse de produits américains coûteux sur le sol cubain où le salaire moyen ne dépasse pas les 15€. C’est le cas du géant Netflix qui en arrivant sur l’île comme symbole américain n’est en fait accessible qu’à une infime part de la population.
            Les effets de cette ouverture sont d’un point de vue politique et social tout à fait positifs, mais au niveau commercial, il n’est pas encore possible de se rendre compte des faits.
           
Cuba : la faillite d'une utopie ?

            Après sa prise de pouvoir grâce à un coup d’état en 1959, le nouveau dictateur de Cuba, Fidel Castro, met en place un régime communiste calqué sur l’URSS, qui devient son principal allié économique et diplomatique. Les cubains croient alors en des réformes sociales qui vont permettre d’améliorer leur niveau de vie médiocre. Hélas, la réalité est bien différente…
            Un des principaux blocages reste l’embargo étasunien qui, depuis 1962 et la crise des missiles, dissuade et sanctionne fortement les exportations vers Cuba.
La deuxième cause de cette situation actuelle catastrophique est l’éclatement de l’URSS en 1991 : Cuba perd son partenaire commercial et 36% de son PIB, et ne peut plus lutter contre l’influence américaine. Castro tente alors de trouver de nouveaux alliés avec le Venezuela de Chavez par exemple, pour concurrencer le dollar. Les relations étant un peu plus détendues avec les Etats-Unis, notamment grâce à la politique d’Obama qui a affaibli l’embargo, les exportations vers Cuba redeviennent possibles et le gouvernement essaye aujourd’hui de relancer son économie. Cela passe d’abord par l’agriculture, car les populations cubaines souffrent depuis des décennies de la faim, manque de production sur un territoire peu exploitable. Les frontières de Cuba s’ouvrent également et le tourisme se relance, principale activité du pays. Enfin, des nappes de pétrole ont été repérées au large de La Havane, et les négociations avec des FTN américaines et européennes sont en cours pour son exploitation.
            Malgré ces changements notables et la nouvelle politique de réformes de Raúl Castro, plus socialiste, le pays reste en difficulté : les inégalités sont de plus en plus fortes, le salaire mensuel moyen restant en dessous de 20$, et de nombreuses personnes tentent encore de fuir le pays à cause des répressions des libertés telles que la presse.
         Ainsi, les cubains qui ont cru à une amélioration de leur niveau de vie avec la révolution ont très vite déchanté face aux blocages politiques et commerciaux, qui ne leur ont pas permis, depuis plus d’un demi-siècle, de se développer, Cuba apparaît encore aujourd’hui comme elle était en 1959.
Cuba, quelles pistes d'avenir ?

            De part ces nombreuses réformes et la récente normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis, les Cubains semblent avoir l'espoir d'une amélioration de leurs conditions de vie qui restent encore très difficiles aujourd'hui (salaire moyen égal à 15€/mois) et de pouvoir enfin être au cœur des relations internationales ce qui n'exclut pas de nouvelles arrivées d'investisseurs sur l'île, autrefois frileux de s'implanter sur le territoire.

            Aujourd'hui, l'objectif premier de Raúl Castro est l' « actualisation du socialisme » comprenant alors une libéralisation de l'économie et des réformes sociales. Tout d'abord, la création d'entreprises privées a enfin été autorisée et on compte désormais 13 000, principalement des restaurants. Cette réforme permet aux entreprises d'être plus productives et d'encourager la production nationale afin de réduire les importations. Les réformes sociales ont-elles pu naître : rémunération des heures supplémentaires, conditions de voyage assouplies, autorisation de devenir propriétaire immobilier, etc. Ainsi l'avenir de Cuba semble plutôt s'améliorer puisque le solde commercial négatif par rapport au PIB qui était de – 5% en 2008, passe à un solde positif de + 1,6% en 2013 grâce à la croissance des exportations et à la substitution des importations et à l’épargne et le solde positif du commerce extérieur apporte des recettes qui permettent d’initier un processus graduel de renégociation et de paiement de la dette extérieure.
            Cependant, si les Cubains peuvent être plus confiants en ce qui concerne leur futur, c'est également les investisseurs étrangers qui se réjouissent de la fin de l'embargo américain. L'île a de nombreux atouts non négligeables qui pourront être déterminants pour les années à venir. Tout d'abord, ses belles plages constituent un moteur majeur du tourisme qui est devenu le secteur d'activité premier du pays et les grandes firmes étrangères, qu’elles soient espagnoles ou encore françaises comme le groupe Accor, sont des partenaires de poids dans la gestion de l’hôtellerie. L'emplacement géographique privilégié de l'île est aussi à prendre en compte dans pour son avenir : une vaste zone de développement spécial de Mariel (Zdem) a déjà été installée, près de La Havane, avec des investissements étrangers, principalement chinois et brésiliens. Ce port, qui prévoit la construction de canaux spéciaux, est pensé comme un lieu de transit d’importance pour les gros cargos en direction de l’Amérique latine. De même, le potentiel de ressources naturelles est important et pourra aussi devenir exploitable et constitué une source de richesse pour Cuba.
            Enfin, la fin de l'embargo américain annonce un énorme tournant pour Cuba qui va bouleverser la vie des Cubains. En effet, il ne faut pas oublier que l'île a très peu accès à Internet créant un retard supplémentaire puisque Cuba ne peut  pas importer de produits dont la composition est américaine à plus de 10%, incluant par exemple Google ou Facebook. Un frein notoire pour l'accès à certaines technologies électroniques ou informatiques.

            Ainsi, Cuba semble pouvoir respirer de nouveau et commencer à exploiter toutes ses potentialités. De plus, malgré un Raúl Castro encore réticent et peu sur de lui au sujet des réformes du pays, il ne faut pas oublier qu'il a déjà annoncé qu'il se retirerait de la tête du pays en 2018. Un espoir de mettre fin, peut-être, à la lignée castriste et d'une plus forte intégration économique et commerciale.

FOUREL Pauline
MAZET Lucas
METRAL Mathilde 

Sources : Courrier International, Le Figaro, Le Monde, Blog du PCF, Le Carnet des Amériques du Sud, L'Humanité.fr, Les Echos, Blog de Yaoni Sanchez
 

COLLE 16 LE DROIT D'ASILE EN FRANCE


Le droit d’asile, un devoir?

Le droit d’asile est le droit accordé à une personne, se sentant menacée dans son pays, de se mettre en sécurité. Une personne peut être menacée dans n’importe quel Etat, mais les demandes d’asiles viennent massivement des pays en guerre, notamment en Afrique (Soudan, Erythrée, Libye, Niger par exemple) ainsi qu’au Moyen-Orient (Syrie, Yémen par exemple). Ces demandeurs souhaitent le plus souvent migrer en Union Européenne, de part la proximité géographique.
Juridiquement, rien n’oblige les Etats à accepter les demandes d’asile, la Convention de Genève de 1951 définie les modalités selon lesquelles les Etats accorde le statut de réfugié, mais n’en fait pas un devoir.
Moralement, les pays proches, qui peuvent grâce à une économie viable « sauver » de la menace certaines personnes se doivent de la faire. En 2014, la Turquie a accueilli 2 millions de réfugiés Syriens et Irakiens. Les pays de l’Union Européenne engagent des procédures qui durent entre 12 et 24 mois pour accorder le statut de réfugié, ce qui démotive les demandeurs. De plus, les migrants entrent sur le territoire européen le plus souvent par voie maritime, le droit d’asile étant en général demandé dans le pays le plus proche de chez eux. Mais depuis, 2008, au vu de la crise économique, les pays les plus demandés comme l’Espagne, la Grèce et l’Italie laissent place aux pays où l’économie est meilleure. Dans l’ordre du nombre de demandes :  Suède, Allemagne, France.
Le droit d’asile est donc un devoir moral mais pas juridique. D’après Christian Bouquet, géopoliticien spécialiste de l’Afrique, il faudrait régler les conflits à l’extérieur du territoire d’asile. En effet, on assiste aujourd’hui à une véritable crise humanitaire qui contraint les populations à migrer. C’est pour cela qu'il faudrait engager des discussions avec des pays en guerre ou bien des Etats faillis.
  
Le droit d’asile : les enjeux de la réforme ?

Depuis la publication frauduleuse du rapport de la Cour des Comptes, le 13 Avril 2015, par le Figaro, les questions sur le droit d’asile ont été récurrente dans les médias. Ce rapport explique dans les grandes lignes « un délais trop long » pour les demandeurs, « un non suivi des dossiers refusés », et un budget de 2milliards d’euros par an.
Le premier objectif de la réforme est de réduire les délais de traitement de la demande d’asile. Contre un délais de 2 ans aujourd’hui, ce qui signifie surtout « un parcours du combattant » pour le demandeur, la réforme voudrait raccourcir à 9 mois le traitement des demandes. Deuxièmement, les procédures sont très compliquées, et beaucoup d’acteurs s’entremêlent (l’Union Européenne, Organisation française de protection des réfugiés et apatrides, l’ONU, les ONG, la Cour National du Droit d’Asile..), et seule l’OFPRA a le pouvoir d’accorder le statut de réfugié ou de protection subsidiaire. Les procédures donc doivent être révisées, avec un suivi plus abouti, et une assistante sociale encore plus performante doit être mise en place. Par exemple, le demandeur qui doit s’exprimer en français aurait la possibilité de le faire dans la langue qu’il maîtrise le mieux, et au côté d’un avocat s’il le souhaite. Le dernier problème auquel doit palier la réforme est la multiplication des demandes frauduleuses, des abus… et dans une moindre mesure, réorienter les réfugiés qui prisent surtout les régions Ile De France et Rhône Alpes.
Néanmoins les enjeux de la réforme ne doivent pas être réduit à l’aspect juridique du droit d’asile. Maître Frery, avocate à Lyon, a déposé deux mandats a propos du droit d’asile. Le premier réclame une meilleure organisation des aides sociales : l’allocation temporaire d’attente doit être révisé, parfois insuffisante et parfois accordé de manière arbitraire. Le second lui réclame la possibilité aux demandeurs d’asile de pouvoir s’entretenir en 8 clos, en effet, aujourd’hui les procès sont rendus publiquement et il est parfois insoutenable pour un demandeur d’entretenir un discours pénible devant une assemblée.


Le droit d’asile en France : un système « à bout de souffle » ? 

           
            Lors d’un de ces derniers discours, le premier ministre français, a réutilisé l’expression « à bout de souffle » pour parler de la situation critique du droit d’asile en France. L’asile est par définition une protection que garantit les Etats si une personne est persécutée dans son propre pays par un pouvoir politique ou par d’autres agents non étatiques. Si Manuel Valls parle d’un système ici à bout de souffle, c’est pour plusieurs raisons.
            Tout d’abord, parce qu’il s’agit d’un concept juridique relativement vieux. La France est la patrie des Droits de l’Homme et du Citoyen. Elle apporte une importance particulière à ces fondamentaux à savoir : liberté, égalité, fraternité. Ainsi, depuis presque 100 ans, le statut du réfugié politique est devenue une nouvelle priorité pour la France. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, la SDN a crée : O.I.R. ( Organisation Internationale des Réfugiés). C’est la première fois que un statut est ici réservé à des réfugiés politique. Mais il faudra pourtant attendre la Seconde Guerre Mondiale pour avoir une meilleure prise de conscience, et pour que le réfugié soit qualifié de façon beaucoup plus rigoureuse.  Il aura à partir de ce jour droit à des aides sociales.
            Mais si on parle d’un système à bout de souffle, c’est sans doute à cause du nombre d’acteurs beaucoup trop important, qui ralentissent l’asile. Par exemple, OFPRA juge la qualité du réfugié , et juge la légitimité de sa venue en France.  La CNDA est la base juridique qui intervient quand l’OFPRA a donné une réponse négative. L’OFII permet quand l’OFPRA a donné une réponse positive, une bonne intégration dans le pays, en offrant des cours de français par exemple. Mais c’est sans compter sur toutes les préfectures qui sont mobilisées tous les jours de la semaine ( à Paris, c’est la préfecture de Police). On peut également ajouter toutes les organisations comme France Terre D’Asile ( aujourd’hui dirigé par Pierre Henri ) qui permettent d’accompagner les réfugiés dans la démarche du droit d’asile. Au total, une personne qui a eu l’asile a du rencontrer une vingtaine de personnes.
            Encore, le nombre peut peut-être effrayé, mais c’est la durée surtout qui rend ce système à bout de souffle. Aujourd’hui, une personne met entre 19 et 24 mois pour avoir l’asile. Comme le qualifie bien Mr. Dubost, un des co-responsables de Amnesty International, c’est devenu «  le vrai chemin du combattant ». Le processus est en effet relativement long : le temps que l’OFPRA se charge du dossier, que la CNDA intervienne si elle n’est pas d’accord avec l’OFPRA, que l’OFII puisse agir…etc. Et pendant ce temps la, les personnes qui attendent que leur dossier soit traité travailler clandestinement ( car la France n’autorise le travail légal que quand l’asile est donné ).
            Sur le plan financier il semblerait que ce système soit aussi à bout de souffle. Le Figaro a révélé récemment de manière frauduleuse un rapport de la Cour des Comptes. Il dévoile le budget de la France qui est réservé au droit d’asile. On parlerait alors de 2 milliards d’euros. Dans ces 2 milliards d’euros, 56,6 % sont consacrés à l’hébergement, 17,2% à la santé, 13% à la scolarité, et le reste aux frais de dossiers et autres choses diverses.  Il s’agit donc d’un budget non négligeable, et qui fait parti des nouveaux enjeux de la réforme.
            Enfin, on peut parler d’un système à bout de souffle suite aux demandes croissantes d’asile. Au total, en 2014, la France a reçu 66 000 demandes d’asile. Toutefois, c’est un chiffre qu’il faut relativiser : dans les années 1980, le nombre de demandes d’asile était identique. De plus, la France est la quatrième pays d’européen qui reçoit le plus de demandes d’asile, derrière : La Suède, le Royaume-Uni et l’Allemagne( qui sont demandés grâce à leur attractivité économique).  


            Sources : figaro, atlantico.fr, la Cimade, ministère-interieur.gouv.fr, France-terre-dasile.org, samdarra.fr, Lyon Capital Live (youtube), Le Monde, C dans l’air, Le 28 minutes (arte)

  COLLE 15  Firmes et droit international

I / Les firmes transnationales et le rapport de force, à l’échelle mondiale, entre capital et travail
La libéralisation des marchés de biens et de services ont conduit à l'explosion des investissements directs dans le monde entier, et par conséquent, à la montée en puissance des firmes transnationales.
Ces FTN exercent une influence croissante sur les structures économiques et sociales des pays où elles opèrent, avec un impact particulier dans le domaine de l'environnement, des droits de l'homme et du droit international humanitaire.
Il parait ainsi logique que ces entreprises aient à répondre des violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire qu’elles ont commise.
            Cependant, sur le plan international, du fait de leur nature d’acteurs non étatiques, aucun régime juridique directement contraignant n’est encore instauré pour ces entreprises.
Leur objectif principal étant de faire du profit afin de rémunérer les actionnaires dans le cadre du capitalisme actionnarial, les FTN n’hésitent ainsi pas à délocaliser leurs usines à l’étranger, dans des pays moins développés qu’en Occident, afin de profiter de salaires plus bas et de moindres revendications salariales.
Le rapport de force entre capital et travail est donc inégal, car le capital prime encore sur les conditions de travail des employés des pays du Sud. Comme il n’existe aucune structure au niveau international permettant d’assigner les compagnies qui ont eu recours à des violations des droits de l’Homme, les dirigeants continuent en toute impunité à infliger des conditions de travail insupportables afin d’augmenter leur capital.
            C’est par exemple le cas de l’entreprise Nestlé, basée à Vevey en Suisse, et qui dispose de nombreuses usines en Colombie : les profits énormes réalisés par l’entreprise ces dernières années sont dus à des compressions de personnel, à l’allongement des horaires quotidiens, à la volonté de supprimer le repos dominical, à la transformation des contrats de travail à durée indéterminée en contrats de travail temporaires, et à la répression des activités syndicales.
En effet, selon des statistiques Colombiennes, près de 3 000 syndicalistes ont été assassinés depuis le milieu des années 1980, et 13 d’entre eux travaillaient pour Nestlé.
            La Commission Internationale de Juristes a identifié quatre formes de crimes auxquels ont recours les FTN :
1. La fourniture  de biens et de services aux auteurs de crimes, c'est-à-dire la fourniture de matières premières, d’équipement, d’infrastructures, de savoir-faire, d’assistance logistique ou encore le financement de personnes ou groupe de personnes ayant commis des violations des droits de l’Homme.
2. La « sécurisation » de l'entreprise. Les entreprises opérant dans des pays en guerre ou dans des zones sous tension utilisent fréquemment différents acteurs tels que des militaires, des entreprises privées de sécurité ou des milices pour assurer la sécurité de leur personnel et de leurs infrastructures, tout en sachant que ces auxiliaires violent les droit de l’Homme et le droit international humanitaire dans l’accomplissement de leur tâche.
            C’est le cas de Nestlé en Colombie qui utilise des paramilitaires colombiens afin de garantir le bon fonctionnement de ses usines sur place, notamment pour empêcher tout mouvement syndical.
3. Les chaines d’approvisionnement. De nombreux biens et services qui arrivent à un bon prix sur le marché ont bénéficié à un moment ou un autre de l'esclavage, du travail forcé ou du travail des enfants.
Ainsi, Kraft, le géant belge de l'agroalimentaire qui produit entre autre le chocolat Côte d'Or est accusé d’utiliser du cacao récolté par des enfants esclaves dans la composition de bon nombre des chocolats qu'il produit.
4. Les partenariats d'affaires (joint venture). Cette catégorie vise les entreprises qui, tout en gardant un certain contrôle sur un projet, s’associent avec une autre entité (milices d'État, la rébellion, privé, etc.) afin d'atteindre un but commun.
Beaucoup de FMN se permettent donc beaucoup afin d’augmenter leur capital, et ne se préoccupent que trop peu des crimes qu’elles commettent.
 L’approche volontariste basée sur la notion de responsabilité sociale et éthique des entreprises est le seul mouvement mis en place au niveau international pour inciter à respecter les Droits de l’Homme ainsi que le Droit International Humanitaire.
II / La responsabilité sociale des entreprises (RSE) : un concept intégré ?
Avec le processus de mondialisation, les entreprises ont une influence de plus en plus importante. Ces firmes transnationales dont l’enjeu principal est la rentabilité, commettent ainsi de nombreuses infractions.
L’enjeu est donc de développer la responsabilité sociale des entreprises afin de réduire ces infractions et de permettre aux entreprises d’être davantage responsables.
Selon la Commission Européenne de 2011, la responsabilité sociale des entreprises (RSE), est définie comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
            Le concept de responsabilité sociale des entreprises apparait dès les années 1960 mais ne prend réellement son essor que dans les années 1990 avec la dernière mondialisation.
Cette RSE est avant tout une démarche volontaire de la part des entreprises, qui consiste en une série de codes de conduite au travers desquels elles s’engagent à appliquer, dans la conduite de leurs activités commerciales, divers principes et normes de comportement. La responsabilité sociale des entreprises relève également d’actions au niveau national, régional et international.
Au niveau national, en particulier en France, il existe des démarches afin de favoriser la responsabilité sociale des entreprises. En France, la RSE est identifiée comme un moyen privilégié pour inviter les entreprises à participer à la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable.
En Europe, seul le Danemark et la France ont fait de la responsabilité sociale des entreprises un objet de réglementation, sortant ainsi du concept de « soft law », qui caractérise la responsabilité des entreprises. En effet, la RSE a fait l’objet de discussion lors de la table ronde du Grenelle Environnement consacrée à la gouvernance. Les objectifs sont nombreux : développer l’information sociale et environnementale communiquée par les entreprises à l’attention de leurs parties prenantes, impliquer les institutions représentatives du personnel dans les discussions sur les enjeux de développement durable liés à l’activité des entreprises, soutenir le développement de « labels » permettant de donner une reconnaissance aux bonnes pratiques sociales et environnementales des entreprises ou encore intervenir au niveau européen en faveur de l’élaboration d’un référentiel commun relatif aux indicateurs sociaux et environnementaux.
La responsabilité sociale des entreprises est également présente dans la stratégie nationale de développement durable de 2010 à 2013. En 2013, une conférence sociale sur la responsabilité de l’entreprise a eu lieu. Les démarches qui encouragent la RSE en France sont donc nombreuses.
Au niveau régional, plusieurs approches ont été identifiées aux niveaux de l’Union Européenne (UE), de l’Accords Nord-Américain de libre échange (ALENA) ainsi qu’au niveau de l’OCDE.
 L’UE s’intéresse au problème de la responsabilité des entreprises depuis les années 1970 et a introduit une série de Directives, essentiellement dans le domaine des conditions de travail, qui ont trait au comportement des multinationales.
Parmi les mécanismes européens concernés par cette question, il y a la Cours Européenne des Droits de l’Homme, les clauses relatives aux droits de l’homme incluses dans les traités d’Amsterdam (1997) et de Maastricht (1992), et la clause de plainte collective de la Charte Sociale Européenne.
            En janvier 1999, un rapport du parlementaire européen Richard Howitt a débouché sur l’adoption de l’idée d’un Code de Conduite européen pour les entreprises européennes opérant dans les pays en voie de développement, dont l’obligation pour toute entreprise privée travaillant pour le compte de l’UE dans des pays tiers de respecter les droits fondamentaux conformément au Traité de l’Europe, faute de quoi elle perdra le financement communautaire.
            L’ALENA contient une clause spécifique autorisant les citoyens à intenter des actions en cas de violation des lois de protection de l’environnement ou de la législation du travail contre des sociétés actives dans la zone couverte par l’accord. Des actions ont été intentées mais sans grand succès car cet accord est bien plus favorable aux entreprises qu’à quiconque tentant de remettre leurs pratiques en question.
            L’OCDE, quant à elle, élabore en 1976 les « Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales » qui concernent l’emploi, les relations entre le patronat et les ouvriers, les charges fiscales et plusieurs autres aspects. Après la révision en 1999, l’OCDE a exposé un certain nombre de règles comme l’extraterritorialité : toute entreprise multinationale dont le siège se situe dans un pays de l’OCDE est responsable de ses activités, même lorsqu’elle opère au travers de filiales en dehors de la zone de l’OCDE ; ainsi que des règles sur l’hygiène et la sécurité ou encore sur la discrimination en matière d’âge. De plus, un nouveau texte a également été adopté (2011) à propos de l’utilisation d’études d’incidence sur l’environnement, du travail des enfants et du travail forcé, de la corruption et des intérêts des consommateurs. Les fournisseurs ainsi que les sous-traitants sont encouragés à appliquer les Principes directeurs. Néanmoins, la mise en œuvre des Principes directeurs est un point faible majeur. En effet, les propositions visant à améliorer sont totalement inopérantes car elles se concentrent essentiellement sur la réactivation et le renforcement des Points de Contact Nationaux, qui se sont déjà révélés inutiles.
Au niveau international, le Global Compact (ou Pacte Mondial) qui a été lancé en 1999, sous l’impulsion de M. Kofi ANNAN, vise à proposer aux entreprises d’adhérer à dix grands principes dans les domaines des droits de la personne, du travail et de l’environnement. Il y a également les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) visant à diffuser la responsabilité sociale des entreprises, dont la déclaration tripartite adoptée en 1977 qui invite les entreprises à respecter et faire respecter les droits des travailleurs. L’OIT est le principal organe international de normalisation dans le domaine des relations du travail. Néanmoins, en tant qu’instrument juridique visant à contraindre les entreprises à accepter leur responsabilité, elle souffre cependant globalement des mêmes lacunes que l’OCDE, soit dans le domaine de la mise en application. Une Commission des entreprises multinationales existe, mais elle est généralement très lente et peu convaincante en pratique. Enfin, le 1er novembre 2010, l’ISO (Organisation internationale de normalisation) a mis en place une norme, appelée norme ISO 26000, sur la responsabilité sociale des organisations. Elle précise l’intégration des normes de responsabilité sociétale, de gouvernance et d’éthique d’une manière plus élargie. Mais il ne s’agit pas d’une norme certifiable mais d’un guide de lignes directrices proposé aux entreprises et organisations. L’ONU (Organisation Mondiale du Commerce), quant à elle, est le seul organe international disposant d’un réel pouvoir contraignant, mais d’un point de vue de la contestation du pouvoir des entreprises multinationales et transnationales, sa dévotion au libre-échange la rend globalement source de problèmes plutôt que de solutions.
Ces différents mécanismes au niveau national, régional et international ont un impact significatif sur les activités des entreprises. Les entreprises ont en effet un intérêt manifeste à montrer leur engagement en faveur des droits de l’homme, que ce soit pour améliorer leur réputation auprès des consommateurs (on se rappelle de l’affaire Nike qui a provoqué une chute importante des ventes) ou pour réduire les risques de grèves, de protestations et les campagnes de boycott.

Néanmoins, tant les codes de conduite que les normes internationales de comportement restent des mécanismes de « soft law » qui ne peuvent pas, en tant que tels, être invoqués pour fonder la responsabilité juridique des entreprises. Leur succès dépendra ainsi dans une large mesure de la sincérité des entreprises qui ont souscrit, ainsi que la vigilance de la société civile et des consommateurs.
Les limites de cette approche éthique ont progressivement fait apparaitre comme nécessaire la mise en place de mécanismes plus contraignants, aptes à engager la responsabilité juridique d’une entreprise, ce tant au niveau national qu’international.

III/ Les FTN enfin rattrapées par le droit ?
 Les entreprises transnationales commettent beaucoup de crimes qui n’étaient jusqu'à récemment pas punis par les lois.  
Cette situation est sur le point de changer.
Le long silence qui régnait sur cette question a été brisé en septembre 2013, lorsque 85 États menés par l’Équateur ont mis un projet de résolution à l’ordre du jour du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH). Cette résolution vise à combler une lacune flagrante : l’absence de mandat pour imposer des règles contraignantes sur les activités des multinationales. Elle vise aussi à et garantir l’accès à la justice pour les populations affectées.
 De plus, des ONG et des responsables politiques se mobilisent en ce moment pour obtenir la création de nouveaux instruments juridiques, dans le but de mettre fin  à cette situation de quasi impunité des FTN face aux crimes qu’elles commettent. En France, une loi a été discutée fin Janvier à ce propos et à l'ONU, un traité international est en préparation.  
Les députés Français ont en effet adopté lundi en première lecture une proposition de loi PS contraignant les multinationales à prévenir des atteintes aux droits de l’homme et à l’environnement de leurs sous-traitants étrangers. Ce texte est très attendu par les ONG mais critiqué par le patronat. 
Concrètement, les grandes entreprises auront l’obligation d’établir et de mettre en œuvre un «plan de vigilance» destiné à prévenir les atteintes aux droits de l’homme et à l’environnement ainsi que la corruption chez leurs sous-traitants ou fournisseurs avec qui elles ont «une relation commerciale établie», c’est-à-dire durable. Mais cette obligation ne s’appliquera qu’aux sociétés employant (filiales comprises) au moins 5 000 salariés en France ou au moins 10 000 salariés en France et à l’international.









Sources : - multiwatch.ch : multinationales et respect des droits humains
 - Trial : Les entreprises multinationales :
www.trial-ch.org/fr/ressources/droit.../les-entreprises-multinationales.htm...
-www.icrc.org (Commité International de la Croix Rouge )
-Y a-t-il un droit international du travail pour les entreprises multinationales ? Livre de gilles TRUDEAU
-Propos recueillis par Maxime Combes, pour Attac France, le 19 juin 2014.

- Ministère de l’écologie, du développement et de l’énergie :
www.developpement-durable.gouv.fr
 - La responsabilité des entreprises multinationales : pour un contrôle de leurs méfaits : www.globenet.org/aitec/chantiers/mondialisation/.../seminaireresp.htm

I / traité par Lucile Héral
II/ traité par Adèle Sigwalt
III/ traité par Noémie Guibert

 

COLLE 14

BOUSSEDRA Nora
RIVES Lucie

Quel est le poids des GAFA ?

Le terme GAFA est l'acronyme des quatre grandes firmes américaines Google, Apple, Facebook et Amazon, parfois également nommées les « Big Four », qui dominent le marché numérique.
Nées dans les dernières années du 20ème siècle ou au 21ème siècle, elles sont implantées dans le technopôle de la Silicon Valley, qui s'est crée autour du campus universitaire de Stanford à San Francisco et concentre des activités de pointe dans la recherche et l'innovation
Les génies Larry Page et Siguen Brin, Tim Cook, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos ont réussi la prouesse de contrôler à eux-seuls plus de la moitié du marché numérique mondial.
En une vingtaine d’années ces plates-formes du net ont en effet pris les rênes de l’économie numérique mondiale et de la vie digitale des internautes, qui y passent en moyenne 55% de leur temps, et imposé ainsi de nouveaux modèles de développement.

Il convient donc d'interroger le poids des GAFA dans sa contribution à la redéfinition et à la recomposition des territoires, des sociétés et des rapports de force dans l'économie mondialisée.


I – Les GAFA, une stratégie en dehors des sentiers battus

« Think out of the box », telle est la stratégie des GAFA qui s'inscrit hors des sentiers battus et bouscule les règles du business. Analysons en détail les facteurs de leur puissance.


A)  Une stratégie hégémonique


Selon le cabinet de conseil en stratégie FaberNovel, les GAFA considèrent que « Chaque humain connecté est un client potentiel et chaque humain non connecté devrait l'être ».

En effet, ils ne réfléchissent jamais en termes de géographie ou de culture mais voient le monde comme un immense marché, cherchant à toucher les 7 milliards de consommateurs potentiels qui le peuple : pour eux, les frontières n'existent tout simplement pas.

Leur volonté d’hégémonie se caractérise ainsi par un positionnement stratégique, via des offres, des rachats ou des partenariats sur les 7 industries clefs de la transformation numérique (CF tableau ci-dessous) : les télécoms et les Technologies de l'information et de la communication (TIC ou IT), la santé, la distribution, les énergies, les média et le divertissement, la finance ainsi que le voyage et les loisirs.

D'un point de vue financier, ces quatre sociétés totalisent à elles seules une capitalisation boursière cumulée de plus de 1516 milliards de dollars, d'après le cabinet d'investissement Aurel BGC, soit l'équivalent de l'intégralité du CAC 40, qui reprend les 40 capitalisations les plus importantes de la bourse de Paris.
Apple fait figure de leader avec ses 748 milliards de dollars de capitalisation, suivi de près par Google qui totalise 370 milliards de dollars, Facebook (223 milliards) et Amazon (175 milliards).



             
Chacun des GAFA a réussi des percées décisives sur son ou ses marchés respectif(s).
Google a ainsi pris le contrôle du marché des navigateurs en l’espace de 4 ans : lorsqu'il décide de se lancer en 2008 sur le marché des moteurs de recherche, Internet Explorer possède 60% de parts de marché, quatre ans plus tard il est dépassé par Chrome, qui concentre désormais 90% de la recherche sur la toile.
En 10 ans, Facebook s’est adjugé 16 % du temps passé online chez les internautes américains et 75 % de la part de marché du social en ligne, soit près de 1,3 milliard d’utilisateurs.

Au niveau économique, les GAFA génèrent l’équivalent du PIB du Danemark, la 35ème puissance économique mondiale et affichent un chiffre d'affaires de 316 milliards de dollars. Alors que le Danemark affiche un PIB de 330 milliards de dollars pour 2,7 millions d’habitants, les GAFA réalisent quasiment l'équivalent en employant 10 fois moins de personnes, c'est-à-dire seulement 252 000 employés, ce qui témoigne du succès d'une stratégie économique et financière redoutable.

En effet, lorsqu'un GAFA recrute un employé, leurs concurrents ont besoin d'en embaucher entre 3 et 9 pour réaliser la même croissance de chiffre d'affaires. Ceci rend compte d'une efficacité et d'une productivité maximales des employés, séduits par l'assurance d'un cadre de travail optimal, par un salaire élevé, hard-power des GAFA, et par l'attractivité qui semble sans limites de ces sociétés et constitue ainsi le volet « soft-power » de leur puissance.
Mais cette puissance, via le soft-power, est-elle réelle ou fantasmée ?
Alors que les GAFA sont très doués en communication pour faire croire que les conditions de travail dans leurs entreprises sont exceptionnelles et qu'ils sont tel un corps uni tournés vers le futur et l'innovation, de nombreux scandales remettent en question cette image supposée idyllique des quatre grandes firmes du numérique.
Sur les sites d'assemblage du principal sous-traitant d'Apple, le Taïwanais Foxconn, situés majoritairement en Chine (à Shenzhen et à Zhengzhou), les scandales relatifs aux conditions de travail, d'hygiène, de salaire, de logement des ouvriers... (liste non exhaustive) se multiplient depuis les années 2000. Alors que de 2007 à 2010, une vague de suicides frappe la société, cet élément sera le déclencheur de ce que l'on appelle désormais le « Foxconn Gate ». En octobre 2013, le chercheur en économie taïwanais Thung-Hong Lin introduit même la notion de « despotisme global fragmenté » à propos de Foxconn à l’occasion du colloque international « suicide et travail » à propos de son étude des 21 suicides survenus en Chine chez Foxconn, entre juillet 2009 et octobre 2010.
Néanmoins, ces événements n'entachent pas pour autant la réputation des GAFA, qui semblent exercer sur les gens un pouvoir extraordinaire et possèdent une emprise très forte sur les consommateurs, ne se contentant pas de simplement répondre à leurs besoins mais bien de les créer.

B)   Une stratégie de l’innovation

Cette stratégie commence par un élargissement du champ d’action. En effet les GAFA n’hésitent pas à s’éloigner du cœur du métier : Amazon réinvestit ainsi 80% de son flux de trésorerie, Google 38%, tandis qu’Omnicom, l’autre numéro un mondial de la publicité, est loin derrière avec à peine 15% de réinvestissement.
Ces dernières années, les acquisitions les plus spectaculaires sont à mettre à leur actif. Entre janvier 2012 et octobre 2014, ils ont investi 43,8 milliards de dollars dans des succès commerciaux et technologiques comme Beats, Uber, Whatsapp, AirBnB ou Instagram.
En quelques années Apple est devenu un incontournable de l’univers de la musique, Amazon offre l’un des plus importants services de cloud computing au monde et Google s’est transformé en un géant du mobile. Larry Page et Sergueï Brin, cofondateurs de Google ont ainsi acquis une gigantesque force de frappe : ils ne cessent d’acquérir des entreprises dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la robotique (exemple frappant avec la Google Car, projet de voiture autonome développé par Google), investissent aussi beaucoup dans le séquençage de l’ADN et dans les recherches visant à prolonger l’espérance de vie. Dans les NBIC (Nanotechnologies, Bio-ingénierie, Informatique et Cognitive) Google devient un acteur incontournable et le laboratoire Google X travaillerait ainsi sur des centaines de projets.

C’est que les GAFA visent une clientèle mondiale, et n’hésitent pas pour cela à développer des projets colossaux et innovants. Par exemple, l’avionneur américain Boeing a dit souhaiter s'associer avec l’un des GAFA pour développer un satellite de  relayant de l’Internet haut débit. Il s’agirait de fournir un accès Internet massif au moindre coût, 70% du globe n’étant effectivement pas couvert par le réseau à ce jour. Google serait un des acteurs les plus intéressé par ce projet, et son investissement en début d’année à hauteur de 1 milliard de dollars dans SpaceX, entreprise américaine travaillant dans le domaine de l'astronautique et du vol spatial, ne serait pas antinomique avec ce projet.
Dans la même optique, Mark Zuckerberg a lancé son projet Internet.org qui a pour objectif de rendre l’accès à Internet abordable pour l’ensemble des communautés à travers le monde. Facebook explore ainsi différentes technologies, y compris des avions longue distance à haute altitude, des satellites et des lasers. Le laboratoire Innovation Lab, une collaboration Ericsson-Facebook, a aussi été conçu pour aider les développeurs à comprendre comment leurs applications fonctionneront dans les différentes parties du monde.
Il met au point des environnements de test avec différentes conditions de réseau, ce qui permet aux développeurs de garantir que leurs applications fonctionneront même dans les lieux les plus reculés.
Enfin, Google a mis au point le projet Loon, permettant de connecter à Internet les zones blanches du globe via des milliers de ballons. Le CNES soutient le projet en y apportant son expertise technique sur les ballons. Il s’agit plus précisément de s’appuyer sur une flotte de ballons stratosphériques dérivant dans la stratosphère et capables de relayer des zones de la planète éloignées et non-desservies à Internet. Les ballons voleraient entre 18 et 20 km d’altitude, plus haut que les avions commerciaux, s’affranchissant ainsi des aléas météorologiques et seraient alimentés en énergie par des panneaux solaires. Utilisant une liaison bidirectionnelle, le signal serait envoyé depuis le sol vers les ballons qui pourraient ensuite le relayer vers d’autres ballons avant d’être finalement renvoyé vers le sol où il pourrait être capté par des antennes extérieures ou des téléphones équipés de la technologie LTE (Long-Term Evolution). La vitesse de connexion permet de lire des vidéos en streaming et Google a déjà lancé une trentaine de ballons depuis 2013, qui ont d’ores et déjà parcouru plus de 3 millions de kilomètres au total.

C)  Une stratégie du « client Roi »

Les GAFA ont une culture d’entreprise organisée autour du client, qui est au centre de la création de richesse. Pour satisfaire un client toujours plus intransigeant, ils mettent en place des structures internes très efficaces, afin d’innover toujours plus, mais surtout d’anticiper ses futures attentes.
Ces structures, qui s’appellent Google X, Facebook Connectivity Lab  ou encore Amazon Lab126, comptent en tout 2000 employés.
Pour s’imposer sur le marché des technologies numériques, ces quatre géants du net s’adressent toujours au plus grand nombre en privilégiant la facilité d’usage. Leurs activités répondent avant tout à des besoins : trouver plus vite grâce au moteur de recherche Google, écouter plus de musique plus facilement sur son iPod, ou encore avoir accès à un large choix de produits depuis chez soi grâce à Amazon. 
De plus, ce qui permet aux GAFA de se diversifier c’est leur connaissance du client. En effet, la très forte maîtrise des données personnelles numériques leur permet de concevoir des stratégies de diversification construites sur le parcours client. Ainsi, en conservant dans leurs données les pages que nous avons consulté, les GAFA, et surtout Facebook et Google, peuvent anticiper nos désirs. Pour cela, ils sélectionnent leurs fournisseurs qui, pour être en bonne place sur leurs écrans, doivent verser de l’argent pour être assez visibles sur la toile. Cependant ce genre de procédés peut paraître déloyal à l’égard des commerces dits plus « traditionnels ». En effet,  les publicités numériques de ce type peut avoir comme effet de brider le commerce local, on perd ainsi progressivement de vue le libraire ou le commerçant du quartier, puisqu’en fonction du profil de consommateur, l’objet le mieux adapté à nos attentes nous sera toujours proposé au meilleur prix et au bon moment sur le net.
Ceci pose aussi le problème des conditions de travail de ces milliers d’employés contraints d’exécuter des tâches répétitives et ingrates, que ce soit aussi bien l’« eacher », chargé de réceptionner les marchandises et de les enregistrer informatiquement, que le « stower » qui a pour fonction de les ranger dans les kilomètres d’étagères de l’entrepôt, le « picker » dont la tâche est d’arpenter les allées afin de rassembler les produits commandés et de les apporter au  « packer » qui doit emballer les marchandises avant expédition.

Les GAFA privilégient également une redéfinition du management. Ils encouragent ainsi un management pirate qui repose sur une culture hacker. Par exemple, chez Google, on promeut une organisation moins hiérarchique : sur 37 000 collaborateurs, seuls 14% sont des managers et 3% des directeurs. Ce modèle repose sur une très forte diffusion technologique au service de la performance et de la créativité des équipes en interne.
Les outils automatisent les tâches à faible valeur ajoutée, actualisent les niveaux d’informations des équipes et facilitent le partage de la connaissance et la culture de l’apprentissage.

D) Une stratégie d'optimisation fiscale

Puissants mais aussi mauvais joueurs, les GAFA n'hésitent effectivement pas à user et abuser de diverses techniques d'optimisation fiscale, dont la mécanique savamment orchestrée s'apparente à une véritable machine industrielle.
En effet, d'après une infographie publié par le cabinet d'étude et de conseil en gestion Greenwhiwh Consulting, les GAFAM (GAFA plus Microsoft) ont payé en France 37,5 millions d’euros d’impôt sur les sociétés en 2011, pour un chiffre d’affaires cumulé évalué à 8,1 milliards d’euros. Greenwich estime donc que, via différentes techniques d’optimisation fiscale, ces cinq acteurs payent en moyenne 22 fois moins d’impôt que ce qu’ils devraient normalement débourser. Cela représente un manque à gagner considérable pour l’État français, qui se chiffre en millions d'euros : 800 millions pour la seule année 2011.

De plus, ces « géants du web » recourent à des stratégies fiscales et juridiques de plus en plus complexes, qualifiées de stratégies d'évitement, qui se traduisent par des implantations à l'étranger et la pratique des flux croisés de transferts de valeur, dans le but d'échapper en grande partie à l'assujettissement à la TVA comme à l'impôt sur les bénéfices.

C'est pourquoi les gouvernements européens, français et britannique en première ligne, ont réfléchit à la mise en place de diverses mesures fiscales, afin de protéger le marché intérieur et les sociétés nationales de cette concurrence déloyale des Big Four du numérique.
En France, un rapport proposant l’instauration de taxes spécifiques pour les multinationales du web a été remis lundi 9 mars 2015 à Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au Numérique. Commandé par France Stratégie, l’organisme de réflexion - anciennement Commissariat Général au Plan - rattaché à Matignon, et rédigé par une dizaine d’économistes, il suggère une nouvelle fiscalité reposant sur le montant des revenus publicitaires des plateformes. À défaut, une taxe sur leur nombre d’utilisateurs ou d’annonceurs serait également envisagée, avec un taux « assez faible » et « un seuil en deçà duquel l’entreprise ne serait pas taxée », pour ne pas pénaliser les acteurs locaux ou inciter les sites à mettre en place des services payants.
Une taxe plus élevée pour les groupes exploitant les données personnelles des Français, s’ils les revendent à des tiers ou les stockent pour de la publicité ciblée, fait également l’objet d’une proposition dans ce rapport.

La « taxe Google » envisagée par le gouvernement britannique et annoncée début décembre projette quant à elle une taxation sur le chiffre d’affaires de l'ordre de 25%, alors que jusque là le taux usuel était de 20%. Elle devrait s’appliquer uniquement aux entreprises qui dégagent plus de 250 millions de livres de chiffre d’affaires annuel.
En plus de ce taux plus élevé, les sociétés devront également répondre à une législation plus stricte sur le plan des publications financières. Les GAFA seront ainsi contraints de détailler leurs recettes pays par pays, le but étant de rendre ainsi l’activité de ces firmes plus transparente.
Dans le cas de Google par exemple, les autorités espèrent montrer quelle part des revenus la société dégage sur le marché britannique et quelle somme est envoyée au siège européen à Dublin pour être ensuite retransférée vers des paradis fiscaux. Au quatrième trimestre 2014, Google a déclaré environ 1,7 milliard de dollars de chiffre d’affaires sur son activité britannique et payé 20 millions de livres de taxe au Royaume-Uni, alors que ses recettes réelles outre-Manche étaient elles estimées à 3,6 millions de livres.

II – Les GAFA, au service de la puissance Américaine ?

A)  Des fleurons du digital devenus des champions industriels

Ces sociétés ne sont plus seulement les fleurons de l’économie numérique américaine, elles sont aussi les leaders industriels de demain, capables de transformer des marchés et d’imposer des standards. Aucun acteur économique ne peut les négliger”, constate Louis Moullard, analyste au sein du cabinet FaberNovel.
En effet, les GAFA ont un modèle de croissance exceptionnel puisqu'en 2013 Google, Apple, Facebook et Amazon ont généré une croissance supérieure à celle de la Chine : 12% contre « seulement » 9% pour l'atelier du monde. Ces taux de croissances fortement élevés, qui font rêver bien des pays aujourd'hui, en premier lieu ceux du continent européen, stimulent ainsi la croissance américaine. De plus, le positionnement stratégique de ces quatre multinationales du web sur les 7 industries clés de la transformation numérique assure aux États-Unis une visibilité considérable à l'échelle mondiale et une couverture de nombreux marchés, autant de facteurs contribuant à asseoir la puissance américaine dans le monde.

Les GAFA génèrent de plus des chiffres d'affaires capables de rivaliser avec le PIB de certains États (CF infographie ci-contre), puisque le chiffre d'affaires d'Amazon en 2013, de l'ordre de 74,4 milliards de dollars, dépasse en effet le PIB de Cuba (72,3 milliards de dollars), celui de Google (59,8 milliards de dollars) flirte avec le PIB du Soudan (60 milliards de dollars), Apple, avec son chiffre d'affaire de 57,6 milliards de dollars, l'emporte sur le PIB de la Croatie, alors que Facebook cumule un chiffre d'affaire de 7,8 milliards de dollars, de quoi à rivaliser avec Haïti et son PIB de 7,9 milliards de dollars.
Les bénéfices dégagés par ces sociétés son également considérables, en particulier pour Apple et Google. Ces multinationales, dont le poids financier égale celui de certains États de rang non négligeable (66ème pour Cuba par exemple), sont donc bien au service de la puissance américaine et concourent à faire des États-Unis un acteur phare de l'économie mondiale.




En effet, les GAFA permettent aux États-Unis d'occuper une position hégémonique et de faire figure de leader sur le marché numérique, puisqu'ils contrôlent en effet 55% de la vie digitale des internautes.
Ainsi les divers logiciels ou autres systèmes mis au point par ces sociétés, lorsqu'ils sont utilisés par des internautes « étrangers », peuvent servir la puissance américaine car la supposé neutralité d'un produit (comme les antivirus par exemple) n'est pas toujours effective dans la sphère numérique.

B)  Des multinationales au service de l’État et des jeunes entreprises

La collecte de données constitue pour les GAFA une nouvelle richesse : les quatre géants de l’Ouest américain, qui placent le client et non le produit au cœur de leur réflexion, souhaitent rassembler autour de leur entreprise le maximum d’entre eux et tous les fidéliser, qu’ils payent des services ou qu’ils ne vivent que des « expériences » gratuites. L’essentiel est donc bien d’avoir la base clients la plus large possible.
Elle engendrera notamment une collecte de données à grande échelle, dont l’analyse permettra de mieux comprendre les comportements des consommateurs mais aussi d’augmenter la capacité d’innovation de la société. « En conséquence, la représentation de la captation de la richesse change totalement : elle n’est plus liée qu’à l’argent, mais dépend aussi de la connaissance offerte par ces collectes de données », note Sarah Nokry, analyste principale au sein du cabinet FaberNovel.

Cette collecte de données, excepté le fait quelle présente une utilité certaine pour les entreprises en question, peut servir deux autres acteurs dont le rôle est non négligeable : le gouvernement américain et les publicitaires. Effectivement, les informations récoltées par les multinationales du Web sur les habitudes et pratiques de leurs consommateurs peuvent être transmises, sur exigence du gouvernement, à l’État américain, dans le cadre de la lutte antiterroriste engagée depuis les attentats de 2001 (Patriot Act).
Barack Obama n'a d'ailleurs pas hésité à défendre ouvertement les GAFA et les intérêts américains, ce qui s'inscrit dans son rôle de Président, mais en abaissant de façon importante les firmes européennes. En effet la stratégie d'optimisation fiscale à l'échelle industrielle des GAFA a suscité bon nombre de réactions de la part des hommes politique, il y a ceux qui jugent leurs pratiques fiscales déloyales et souhaitent mettre en place une taxation adaptée, français et britanniques en première ligne, et ceux qui les défendent, Barack Obama en fait partie.
Mi-février, il s’est rendu en Californie, au sommet organisé par l’université Stanford consacré à la protection des données des consommateurs et à la cybersécurité. « Internet était à nous, nos entreprises l’ont créé, étendu et perfectionné de telle façon que la concurrence ne peut pas suivre », a affirmé le président américain qui s’interroge sur les procédures de Bruxelles à l’encontre de Google pour « abus de position dominante » et les demandes de report d’application des conditions générales d’utilisation, formulées par la Commission belge de la protection de la vie privée auprès de Facebook. 
« Et souvent, ce que l’on présente comme des positions nobles sur ces problèmes n’a pour but que le développement d’intérêts commerciaux », a-t-il poursuivi avant de lancer perfidement : « Certains pays, comme l’Allemagne, compte tenu de son histoire avec la Stasi, sont très sensibles sur ces questions. Mais parfois, leurs entreprises — les fournisseurs de service qui ne peuvent pas concurrencer les nôtres — tentent surtout d’empêcher nos entreprises d’opérer efficacement là-bas. »
De quoi provoquer la colère des Européens. Stéphane Richard, président d’Orange, a réagi immédiatement : « On assiste à un retour de l’impérialisme et du colonialisme américain en matière de numérique. C’est triste. D’autant plus venant de la part d’un dirigeant pour lequel j’ai beaucoup d’admiration, comme beaucoup de gens. » S’il reconnaît que le réseau a bien été inventé par les Américains, il estime aussi qu’internet est aujourd’hui la propriété de tous.


Les géants du numérique peuvent également revendre les données récoltées à des sociétés privées officiant dans le secteur publicitaire, ou à des entreprises partenaires, qui les utilisent ainsi pour attirer dans leur filet des consommateurs potentiels.
La collecte de données est de plus facilitée par la technique que mettent en place les GAFA : ils conçoivent des écosystèmes qui les libèrent de toutes contraintes de recueil de consentement ou d’accord, d’information préalable, en construisant des systèmes fermés extrêmement efficaces permettant de suivre, connaître, comprendre les intérêts et attentes de leurs utilisateurs sans cookies.
Le principe repose sur un identifiant unique, chacun aura son nom sigle « Single sign on » pour Facebook, « Identifiant Apple » pour Apple. Reconnu sitôt la connexion sur le site, l’identifiant unique créé par ces entreprises permet de passer d’un objet connecté (smartphones, tablettes...) à l’autre sans jamais perdre le fils, de collecter des intérêts, des comportements en toute liberté, de contrôler toute la chaîne des publicités avec sérénité et de proposer ainsi à l'utilisateur la bonne publicité au moment opportun.
Cette technique non seulement détrône les cookies mais éjecte le plus souvent les cookies tiers. Le système est ainsi fermé.

À une autre échelle, les GAFA soutiennent, financent, voire même rachètent par ailleurs de jeunes entreprises qu'ils jugent prometteuses, dans le but de s'entourer des « cerveaux » les plus compétents, ce qui constitue pour eux un gage, si ce n'est la garantie, de croissance.
En effet, comme le montrent les récents rachats de Nest, Oculus, Beats, WhatsApp ou Instagram, les GAFA n’hésitent pas à investir de manière importante pour s’offrir des start-up dynamiques aux activités novatrices et engageantes permettant de compléter leur portefeuille d’offres. Entre janvier 2012 et octobre 2014, un tiers de leur activité totale aux États-Unis était ainsi consacrée aux investissements ou achat de diverses start-up attrayantes.
Les 4 acteurs américains du numérique ont ainsi suffisamment de réserves financières pour racheter les 50 start-up les plus prometteuses du moment (selon le classement du Wall Street Journal)...

C)  Les GAFA, des entreprises avant tout au service de leur propre puissance

Les quatre géants du web totalisent effectivement plus de 123 milliards de dollars de réserves financières, essentiellement amassées par Google et Apple, mais conservent une part significative de ce trésor de guerre dans des paradis fiscaux pour éviter d’être taxés par les États-Unis.
En agissant ainsi, ils accroissent certes leurs profits personnels et permettent à la société de se développer encore : innover, élargir le champ d’activité, etc., mais ne « jouent pas le jeu » en tant qu'ils ne participent pas réellement à stimuler l'économie américaine, puisque les quantités de réserves financières amassées sont thésaurisées et non pas réinvesties dans le circuit économique.

De plus, même si les GAFA embauchent de nombreux diplômés issus de prestigieuses universités américaines, ils ne constituent pas pour autant le monopole de leur force productive. En effet, le « brain drain », ou exode des cerveaux, qui désigne le départ d'ingénieurs, de scientifiques et de techniciens qualifiés vers des pays à niveaux technologiquement plus élevés que ceux des pays d'origine, est courant. De nombreux jeunes cerveaux formés à l'étranger et ayant un haut niveau en informatique sont tout à fait dans le viseur des GAFA, désireux de s'entourer des personnes les plus compétentes possibles. Ceci introduit donc une certaine compétitivité, une relative concurrence entre des ingénieurs venant du monde entier (Inde, Russie, France...), et ceux qui sont américains. En effet, pour décrocher le poste tant désiré dans l'un des prestigieux GAFA, il ne suffit pas d'être bon, mais bien exceller dans son domaine.


Sources :


http://www.silicon.fr/google-apple-facebook-amazon-10-choses-savoir-gafa-103205.html
http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0204176731522-les-gafa-plus-forts-que-le-cac-40-1095611.php# 
http://fgconseil.fr/?p=800 
http://www.lenouveleconomiste.fr/gafa-les-cles-de-la-toute-puissance-26100/ 
http://meta-media.fr/2014/02/07/si-les-gafa-etaient-des-etats-infographie.html 
http://frenchweb.fr/la-riposte-de-londres-et-paris-pour-taxer-les-gafa-se-precise/186409 
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/03/09/01007-20150309ARTFIG00039-la-france-etudie-de-nouvelles-taxes-contre-les-geants-du-web.php 
http://www.decideursenregion.fr/National/Developper-Manager/entreprises/technologies/Les-Gafa-bousculent-les-regles-du-business 
http://www.gizmodo.fr/2014/12/05/raisons-europe-peur-gafa.html
http://www.valeursactuelles.com/gare-aux-gafa-51471
http://www.usine-digitale.fr/editorial/pour-taxer-les-geants-du-web-la-france-attendra-l-europe.N318455

COLLE 13

Places et stratégies des FMN françaises du luxe dans le monde

Le contexte économique du luxe a sensiblement évolué depuis deux décennies. Le marché mondial connaît un développement spectaculaire. De nombreux pays s’ouvrent désormais à cette industrie, au premier rang desquels la Chine, l’Inde, la Russie, ajoutant leur clientèle à celle des marchés traditionnels. Sur ce marché en forte progression, le luxe français dispose d’avantages de comparatifs importants et d’un rayonnement mondial.

I/ La stratégie de délocalisation inversée dans firmes françaises du luxe   Jeanne-Valérie
Le luxe est l’un des seuls secteurs à ne pas souffrir de la délocalisation. Ainsi cette délocalisation inversée dont font preuve les entreprises française de luxe tel LVMH ou bien Kering leur permet de garder cette image qui fait encore aujourd’hui leur succès.
En effet c’est grâce à leur image que les entreprises françaises de luxe sont le plus connus et gagnent une renommée mondiale. C’est à la fois l’image d’une entreprise familiale, concernée par le bien-être de ses employés qualifiés qu’elle forme souvent qu’on la reconnait. C’est aussi de par la qualité des matériaux utilisés pour réaliser leur « œuvres ». En effet ce côté artisanal et unique avec certaine pièce qui ne sont fait qu’en petite quantité permet à ces entreprises de garder une part de mystère et ainsi leur apporte une certaine renommée auprès de classes sociales qui ne peuvent souffrir ce luxe mais aussi auprès des personnes qui peuvent se l’offrir. C’est donc à travers la sensation de l’unique que ces entreprises du luxe gagnent  encore des parts de marché.
De plus la présence de ces entreprises en France leur permet de gagner une certaine puissance sur la scène politique. Ainsi ils peuvent directement négocier avec les politiciens et même avec l’Europe sur certaines mesures qu’ils pensent contraignantes.

II/ L’exception du luxe dans l’économie française                 A-Clotilde
A. Une économie toujours croissante et dynamique
Malgré la crise de 2008, l’industrie du luxe reste dynamique. La France se place comme leader mondial. Ses produits intemporels et leur authenticité en font le prestige, avec un savoir-faire d’exception «made in France»  assurant l’exclusivité et la rareté, de même d’une qualité artisanale identifiable. L’économie française du luxe affiche actuellement une vitalité et un rayonnement international qui résulte également d’une stratégie cohérente et adaptée aux réalités géoéconomiques.
Ainsi, la France représente à elle-seule ¼ du chiffre d’affaire mondial, avec cinq groupes principaux :
LVMH, 1er mondial(ex de stratégie : Guerlain, modernisation de l’usine et du magasin pour en faire la vitrine des innovations), KERING (changement de nom : PPR devient Kering, Ker pour la noyau breton et –ing pour le reflet international), L’OREAL (investissement laboratoire de recherche sur la peau et les cheveux), HERMES (même nom depuis 1837, stratégie gamme-marque), CHANEL (15 projets de boutique en Chine)

B. Une économie entre tradition et modernité
La France est la première destination touristique du monde, portée par Paris ville-monde. Le savoir-français en matière de luxe est reconnu internationalement. La France a un héritage historique important dont elle fait un atout : elle a une image féérique, attrayante, idéal romantique.
De surcroît, avec l’essor d’Internet, les entreprises s’adaptent en proposant des ventes en ligne, elles en font un outil de communication sans empiéter sur la vente en boutique. Et Il s’agit aussi de commercialiser leurs produits en ligne, tout en conservant leur image de marque.
La lutte face à la contrefaçon est fortement engagée depuis les années 2000, avec les lois sur la propriété intellectuelle et une harmonisation européenne récente qui la rende plus efficace.
C. Une stratégie collective exceptionnelle :
Créé en 1954, par Jean-Jacques Guerlain, le Comité Colbert rassemble 78 maisons françaises de luxe et des institutions culturelles. Elles œuvrent ensemble au rayonnement international de l'art de vivre français. L’incarnation du goût français se traduit à travers l’élaboration d’une stratégie de solidarité. Les  échanges  de  bonnes  pratiques  et  de  réflexions  prospectives  entre  membres  permettent  d’anticiper les marchés.                  ex : Hermès lance une ligne spéciale de saris en Inde
Les grands groupes opèrent également des fusions ou des rachats de marques, d'entreprises étrangères afin de les rendre plus compétitives.
 ex :   Groupe l’OREAL : Lancôme, Giorgio Armani, Ralph Lauren, Cacharel, Diesel…
           Groupe LVMH : marques Dior, Guerlain, Givenchy, Fendi, Marc Jacobs, Céline, Kenzo, Loewe…

III/ Les entreprises françaises à la conquête des pays émergents       Anna
A/ Une initiative ancienne
Dès les années 1990, les firmes françaises du luxe s’implantèrent dans les aéroports du monde entier, ainsi qu’en Chine où les maisons du Comité Colbert ont aujourd’hui plus de 1600 points de ventes. La chine représente un quart du marché mondial et ce pays est d’une importance capitale pour les entreprises du luxe : on estime que d’ici 2020, la classe aisée chinoise passera de 120 à 280 millions de personnes, et que cette augmentation représentera 75% de la hausse des demandes de produits de luxe.
B/ La conquête des marchés émergents
Les entreprises multiplient les stratégies pour conquérir ces marchés, notamment afin de compenser la baisse relative de leur chiffre d’affaire lors de la crise (même si le secteur du luxe en a beaucoup moins souffert que d’autres) et également en prévision de la montée en puissance de pays qui, même s’ils pèsent peu aujourd’hui, seront peut-être d’une grande importance à l’avenir. Ils adaptent donc leurs produits à la culture de ses pays – par exemple en créant une gamme de sari pour le marché indien – ou s’aident de stratégies collectives ; ainsi, en janvier 2013, 26 maisons du Comité Colbert ont participés à un festival à Istanbul (organisé par le comité lui-même) pour conquérir le marché turc, ce qui s’est avéré un succès.
C/ Un intérêt qui se limite aux seuls marchés
Les entreprises du luxe délocalisent relativement peu dans les pays émergents (hormis de rares secteurs spécifiques, tels que la broderie ou l’horlogerie, souvent en Europe de l’Est) afin de protéger le « made in France », celui-ci étant l’un de leurs meilleurs atouts de vente.  

Sources :
-Site officiel du Comité Colbert : http://www.comitecolbert.com/comite_colbert.html
- Etudes et analyses : https://www.etudes-et-analyses.com/
(Pour les stratégies spécifiques des entreprises LVMH, L’OREAL, HERMES, CHANEL)
- http://www.challenges.fr/entreprise/20140515.CHA3863/pourquoi-la-france-est-championne-du-luxe-et-continuera-de-l-etre.html
-sites officiels des groupes : LVMH, L’OREAL, CHANEL, HERMES, Kering (anciennement PPR)
- L’expansion : « Les secrets de la réussite du luxe à la française » : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/les-secrets-de-la-reussite-du-luxe-a-la-francaise_1426433.html

Réalisée par Jeanne-Valérie Uwizeye, Anna Hentz, A-Clotilde Clanet


COLLE 12 LA CRISE ARGENTINE

ARGENTINE
Entre crises et croissance depuis les années 2000


Quels sont les atouts de l'Argentine ?
L'Argentine, 3ème puissance économique régionale après le Brésil et le Mexique. est un pays très vaste, riche en ressources naturelles, tourné vers l'exportation notamment agricole. En effet, elle présente une diversité de paysages, la cordillère des Andes, les lagons, les forêts, les steppes de Patagonie et le climat tropical et humide est favorable à l'agriculture. L'essentiel de la production agricole provient de la région de la Pampa. Les principales cultures sont le soja, le mais, le blé, la laine, la viande bovine et le vin.
L'Argentine est également bien pourvu en énergie, 4ème producteur de pétrole et le 1er producteur de gaz d’Amérique Latine. Le secteur industriel est également varié, l'automobile et le pharmaceutique étant extrêmement porteurs. Membre permanent du Mercosur, communauté économique des pays de l'Amérique du Sud et réalise de nombreux échanges commerciaux et financiers avec les États-Unis, la Chine, l'Espagne et l'Europe elle-même. Comptant plus de 41 million d'habitants, sa population est très qualifiée et relativement aisée, les salaires étant de plus répartis de manière homogène.
Toutefois, ses atouts ne suffisent pas enrayer les crises touchant l'Argentine, et sont même parfois affectés, comme le montrent les manifestations des années 2000 suite aux réformes sur l'exportation du soja, et le climat de tension social qui pèse sur le peuple argentin. De plus, certains partenariats considérés comme atouts vont même jusqu'à échouer, aggravant la situation économique, entraînant la baisse des exportations, défavorisant l'intégration dans la mondialisation autrefois réussie.


Pourquoi tant de crises ?
Tout d’abord il faut expliquer ces crises par un passé troublé. En effet, de 1976 à 1983, l’Argentine est une dictature gérée par la junte militaire. Elle est le fruit de torture d’opposants politiques.
De plus, le retour à la démocratie en 1983 est marqué par une situation économique difficile. Le président Raul Alfonsin établit une politique de relance afin de favoriser la consommation, cela se traduit donc par une augmentation de salaires ainsi qu’une baisse d’impôts. Cependant, l’inflation annuelle s’établit à 700% en 1984. Le plan Austral établit par le président permet en vain une baisse de l’inflation qui est de l’ordre de 78% mensuelle en 1989 mais le pays est marqué par une hausse du taux de pauvreté soit 25% en mai.
Sous la présidence de Menem qui succède à Alfonsin, le pays connaît une politique très libérale. Il instaure une loi de convertibilité entre le dollar américain et l’austral argentin qui permet à nouveau de diminuer l’inflation mais le taux de chômage reste élevé (de l’ordre de 18,4% en 1995). De plus, la dette extérieure est extrêmement élevée qui est de 40% du PIB en 1998. La crise de 2001 est donc marquée par une fuite des capitaux. Le pays entre alors dans une récession économique. Fin 2001, le chômage atteint un taux de 20%, ce qui provoque de nombreuses manifestions et de grèves de la part de la population.
En 2005, le ministre de l’économie Roberto Lavagna négocie auprès des créanciers une conversion de la dette en bons du trésor et un échelonnement des remboursements sur 42 ans.


Quels sont les points positifs pour le pays après dix ans de Kirchnérisme ?

En 2003, Nestor Kirchner est élu président de la République.
En 2007, c'est sa femme, Cristina Kirchner, qui lui succède durant deux mandats, dont le dernier se termine en 2015.
Retour sur leurs politiques et les impacts qu'elles ont eu ; analyse des conséquences de la crise de 2001 : c'est un bilan mitigé qui se dessine.

  • Domaine social
Les époux Kirchner ont conduit une politique d'inclusion sociale volontariste, grâce aux redistributions de la manne agricole. L'action gouvernementale a obtenu des résultats significatifs en matière de réduction de la pauvreté et du chômage, passé de 17,3 % en 2003 à 6,8 % aujourd'hui. Dans un pays encore marqué par la dictature militaire (1976-1983), les droits de l'Homme et le travail de mémoire sont aussi au cœur du projet de société promu par les époux Kirchner.
Des lois en matière sociétale ont été également adoptées : fin de vie, identité de genre, mariage homosexuel.

  • Domaine commercial
26ème puissance économique mondiale, et 3ème d'Amérique du Sud (après le Brésil et le Mexique), le pays bénéficie d'un croissance forte et stable d'environ 7 % par an de 2003 à 2011, soutenue par la demande du marché brésilien, et les exportations de soja notamment. En 2013, le taux de croissance n'est plus que de 3 %. De plus, le pays connaît un fort excédent commercial dès 2003.

  • Domaine des affaires étrangères
Historiquement tournée vers l'Europe, l'Argentine a fait depuis 2003 de son rôle en Amérique Latine une priorité dans sa politique étrangère. Elle se sent proche du Brésil, son principal partenaire, et dans le cadre également du MERCOSUR (Marché commun du Sud créé en 1991). D'ailleurs, l'Argentine n'hésite pas à l'utiliser comme une tribune politique et à y faire jouer la solidarité régionale.
Membre du G20, l'Argentine s'est aussi rapprochée des pays émergents dont elle partage certaines préoccupations. Elle entretient de bonnes relations avec la Chine, 2ème partenaire commercial, et avec la Russie.

Quels sont les points négatifs ?

  • Domaine financier
L'Argentine connaît encore une inflation forte (28%) que les mesures prises par les autorités ne parviennent à contenir ; et le peso argentin ne cesse de se dévaluer ce qui provoque de massives fuites de capitaux étrangers (perte de 70 milliards depuis 2011).
En 2002, au lendemain de la crise économique et financière de l'Argentine, la dette publique passe de 63 % à 135 % du PIB. C'est alors que des institutions financières appelées « fonds vautours » ont racheté à très bon prix les titres de la dette publique, parfois jusqu'à 20 % de leur valeur. Grâce aux négociations gouvernementales, 93 % de la dette est renégocié entre 2005 et 2010. Toutefois 7 % des créanciers, dont les fonds vautours NLM et Aurelius, refusent cette restructuration, et sont alors prêts à tout pour récupérer l'intégralité du prêt majoré de pénalités de retard. Mais l'Argentine refusent de rembourser une dette non restructurée.
Le 31 juillet 2014, le pays est déclarée être en cessation de paiement devant l'échec des négociations entre le gouvernement et les créanciers privés, qui ont eu raison d'elle devant la justice américaine.

  • Encore et toujours de la corruption
Récemment, le 19 janvier 2015, une nouvelle affaire débute : l'affaire Nisman.
Tandis qu'il enquêtait sur des tentatives d'obstruction à la justice dans l'affaire de l'attentat contre l'Association mutuelle israélite argentine de 1994, qui fit 85 victimes et qui n'a jamais été élucidé, le procureur argentin Alberto Nisman est retrouvé mort. Ce soit-disant suicide serait en réalité un assassinat. Le pays tout entier est sous le choc et exige la vérité sur cette affaire.


BIBLIOGRAPHIE






Rita Doureradjam
Pauline Oudrhiri
Marie-Sarah Reymond.


COLLE 11 LA DETTE GRECQUE

La Dette Grecque


I-La dette grecque, qu’est-ce que c’est ?

La dette grecque est la conséquence de près de dix ans de déficit ignoré. Cela a commencé avec les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, en effet  l’Etat grec a beaucoup investit sur cet évènement mais le retour sur cet investissement fût plus faible que prévu. Pour conséquence, le déficit grec passe de 3,7% à 7,5%. Ce déficit va s’accroitre au fil des années pour trois raisons différentes :
-La fraude fiscale des professions libérales qui représente environ 15 milliards d’euros par an.
-Le budget militaire qui est proportionnellement le plus important de l’UE, soit 4% du PIB.
-Les faibles taux directeurs des banques qui encouragent les gens à emprunter.
La crise de 2008 va être la matrice de la crise de la dette grecque. En effet, elle va toucher les deux principaux secteurs d’activité grecs : le tourisme et le transport maritime. Cette baisse de productivité va encourager le pays à emprunter plus encore car les taux  directeurs sont encore attrayants. Cela va changer quand le premier ministre grec Papandreou annonce les véritables chiffres du déficit grec. En effet pendant dix ans les différents gouvernements vont cacher une partie du déficit grec avec l’aide notamment de la banque américaine Goldman And Sax. Ainsi en 2011 le gouvernement annonce un déficit de 12,7% alors qu’il l’avait estimé à 6,3% en 2009. Cette révélation va entrainer une hausse des taux directeurs qui va asphyxier la population et paralyser l’économie. De plus la spéculation internationale toujours plus forte sur la dette grecque va entrainer une forte inflation et donc accentuer l’inertie de l’économie. La conséquence sociale est des plus néfastes puisque l’on note une hausse des taux de suicides, d’homicides ou de prostitutions ainsi que la réapparition de certaines maladies comme le paludisme. Tout cela est ainsi un cercle vicieux qui
alimente la dette grecque et oblige l’Europe à réagir.

II-La dette grecque, un défi  européen 
1 Défi de mobilisation
Grosses aides de la part des pays de l’union européenne, en particulier de la zone euro, les deux principaux créanciers sont la France et l’Allemagne  (Fce environ 40 milliards d’euro depuis 2010 et 60 milliards pour l’Allemagne). Ces prêts ont été effectués au travers de plusieurs accords, dont les principaux sont ceux du 27 octobre 2011, 21 février 2012 et 27 novembre 2012, qui ont fait naitre des plans de sauvetage.
2 Défi de réflexion
C’est la troïka, en particulier l’UE qui décide de la politique à adopter pour la Grèce. En contrepartie des aides fournies, l’UE dicte alors des plans successifs d’austérité.
L’UE impose aussi la transparence budgétaire, et a négocié la baisse des taux directeurs avec les zinzins, qui avaient fortement raugmentés depuis la découverte de  la non solvabilité de la Grèce.
L’UE fait donc, avec la troïka plus généralement, un travail de réflexion afin de trouver les meilleures solutions pour régler le problème de la dette.
3 Défi d’unité
Le problème majeur est que les pays au sain de l’UE ne souhaitent pas nécessairement prendre les mêmes décisions. Cela entraine donc des clivages. Les pays de la zone euro bénéficiant de la plus grosse croissance comme l’Allemagne ou les pays scandinaves souhaitent par exemple la sortie de la Grèce de la zone euro, car ils reprochent au pays de ne pas avoir respecté la transparence financière.
En revanche, certains économistes comme Bernard Maris affirment que c’est justement ces pays qui ne respectent pas les fondamentaux d’unité de l’UE et alors que c’est plutôt ces pays qui mériteraient la sortie de la zone euro, en tant que sanction.
D’autres critiquent les plans d’austérité, car ils inhibent le dynamisme de la population grecque et les investissements principalement.
III-La dette grecque : que peut faire Alexis Tsipras ?
Dans ce défi qu’est la dette grecque, un nouvel acteur rentre en ligne de mire : Alexis Tsipras. Premier ministre fraîchement nommé le 26 janvier 2015 suite aux élections législatives et la victoire de son parti de gauche radicale (Syrriza) Alexis Tsipras a alors pour mission de relever son pays. Ses promesses de campagne sont simples mais  alléchantes : une sortie de l’austérité pour le peuple grec mécontent à l’image des manifestations sociales qui ont secoué le pays ces dernières années ainsi que l’abolition du diktat européen.
Mais aujourd’hui la situation est légèrement différente. Les caisses de l’Etat sont presque vides et Tsipras accompagné de son ministre des finances Yanis Varoufakis sont dans l’obligation d’entâmer une tournée européenne afin de convaincre les Etats membres de l’UE ainsi que la troïka, organisme composé du FMI, de la BCE et de l’UE, de leur prêter à nouveau une somme estimée à près de 250 milliards d’euros, ce qui va à l’encontre d’une campagne rondemement mené par le nouveau premier ministre. En effet, le gouvernement grec s’en remet alors à Bruxelles qui va décider de l’avenir grec. La décision est alors claire, les Grecs n’obtiendront ce prêt que si un plan de réformes strictes dicté par l’Europe est appliqué. Volonté majoritairement allemande et néerlandaise qui ont toujours cette peur du défaut de paiement qui aurait pour conséquence un possible effet domino.
Alexis Tsipras est alors dans l’obligation pour remettre à flots son pays de faire confiance à la décision européenne même si d’autres choix plus radicaux sont possibles.
Effectivement, la possibilité d’un « Grexit » (sortie de la zone euro) a été évoqué par la chancelière allemande et n’est plus tabou. La conséquence d’une telle décision par Tsipras serait catastrophiquepour la Grèce. Bien que le retour de la drachme soit éventuellement un avantage à l’exportation, du fait de la possibilité de dévaluer, l’activité grecque est très faible et dépend essentiellement d’un marché européen. La population grecque attachée à l’euro en majorité fera tout pour éviter un « Grexit ».

Chaque mouvement d’Alexis Tsipras est alors étudié méticuleusement, par les institutions européennes, les Etats membres mais aussi par son propre gouvernement et si il venait à engager des réformes comme l’abandon de la Troïka ou alors une austérité un  peu moins violente, cela reviendrait à exiger d’Alexis Tsipras qu’il se suicide politiquement. La gauche de son parti n’accepterait pas une telle capitulation, pas plus que son allié de la droite radicale (ANEL). S’il n’obtient aucune concession forte, sa survie politique passe donc par un affrontement avec les Européens et le FMI et non par un aménagement cosmétique.
Le passage par l’Europe semble donc  inévitable et le diktat européen perdure encore aujourd’hui

Sources :



COLLE 10 : l'ETAT ISLAMIQUE EN IRAK

L’Etat islamique (E.I.), un nouvel acteur au Moyen-Orient
(I)                L’Etat islamique : une ascension fulgurante
-          Une ascension territoriale : Naissance du mouvement djihadiste et sunnite en Irak en 2006. Cependant, le mouvement est obligé de se replier sous la pression de l’armée américaine et irakienne. Il profite de ce repli pour s’étendre en Syrie et s’unir aux rebelles dans leur combat contre le président Bachar Al-Assad.
Le 29 juin 2014, le califat est proclamé. Le calife, Abou Bakr Al-Baghdadi (successeur du prophète pour les djihadistes), proclame son autorité sur le territoire de l’E.I. qui s’étend du Nord-Est de la Syrie au Nord-Ouest de l’Irak.
L’objectif final de l’expansion est de réussir à prendre la capitale Bagdad, et continuer la conquête du territoire pétrolier.
-          Une ascension idéologique : A travers la propagande, l’E.I. divulgue sa mission (créer un « Djihadhistan »), répand la terreur, recrute de nouvelles personnes fascinées par la force dégagée par la puissance de l’organisation. L’idéologie s’étend au-delà des frontières et de nouveaux combattants djihadistes arrivent d’Amérique, d’Europe et d’Arabie Saoudite. Exemple : En Syrie, sur 8000 combattants : 50% de Syriens et 50% d’étrangers.
-          Une ascension économique : L’E.I. possède des moyens financiers énormes : exploitation et vente illégale de pétrole, nombreuses taxes imposées aux commerçants des territoires conquis et mainmise sur 40% des réserves de blé d’Irak.
(II)               Stratégie de l’Etat islamique : choc de civilisations ?
-          La volonté d’instaurer un fossé : Après les attentats du 11 septembre 2001, Samuel Huntington publie Le choc des civilisations en présentant une vision simpliste du monde divisé entre les régions du bien et celles du mal. Peu après, l’E.I. se réapproprie des passages de ce livre en renversant la théorie, associant l’E.I. au bien et les autres, « les mécréants », au mal.
Cela explique la volonté de montrer le fossé existant entre eux et les civilisations occidentales par l’emploi de méthodes radicales : l’E.I. impose la charia (loi religieuse très stricte), applique des sanctions violentes (lapidations de femmes coupables d’adultère, crucifixions, décapitations…).
-          Choc non total : L’E.I. présente certaines caractéristiques communes à d’autres civilisations : un chef, une armée et une police, des impôts, le recrutement de fonctionnaires (pour l’exploitation des raffineries de pétrole), une banque…
Attention, la notion d’Etat est ambigüe, il n’est pas reconnu comme tel par la communauté internationale.
(III)          L’Etat islamique : un avenir incertain
-          L’EI, financièrement indépendant : riches banques, raffineries de pétrole, vente illégale d’antiquités, impôts, rançons des otages…
Ces activités illégales reposent principalement sur des mafias internationales et des relations avec des pays proches (ex : le Qatar).
-          Une armée conséquente : estimée entre 10 000 et 50 000 combattants. Un nombre qui ne cesse de croître dû à l’arrivée constante de nouvelles recrues, attirées par les vidéos de propagande disponibles sur les réseaux sociaux.
-          Mais condamnation internationale : La coalition pacifique regroupant 21 pays s’est réunie à Londres fin janvier 2015 pour faire le bilan des frappes organisées contre l’E.I. Depuis 2014 l’offensive est lancée (2000 frappes aériennes dont 80% Américaines). Mais, cela reste insuffisant, c’est pourquoi le premier ministre Irakien a demandé à l’occident d’augmenter ses aides (plus d’armes). Ils ont aussi discuté des combattants étrangers qui rejoignent l’E.I., de ses sources de financement, et de l’aide humanitaire apportée aux populations locales.
-          Le début de la révolte des populations opprimées : par exemple, les kurdes ont réussi à chasser les djihadistes de Kobane lundi 26 janvier 2015.

Sources :
-ARTE : reportage : Du chaos au califat
-France 5 : C dans l’air : La nouvelle guerre d’Irak
-diploweb.com : Géopolitique des islamistes
-Le Monde : origine, nombre, financement de l’Etat islamique en cinq questions
-Geopolitis : l’Etat islamique : un authentique califat ?

Bailly Margaud, Bert Caroline, Veloso Lé

COLLE 9  : LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE DE L'UNION EUROPEENNE


Fonctionnement de la politique environnementale de la politique européenne


La politique de l'environnement est le produit de l'action conjointe des trois institutions européennes – Commission européenne, Parlement européen, Conseil de l'UE – et des gouvernements des Etats membres. La plupart des décisions sont prises de la façon suivante : la Commission européenne – où siège le commissaire en charge de l'Environnement, Karmenu Vella – fait des propositions de directives ou de règlements. Celles-ci sont ensuite examinées, amendées et adoptées conjointement par le Parlement européen et le Conseil, selon la procédure législative ordinaire. Le Comité économique et social européen assure une fonction de relais entre la société civile et les institutions européennes. D’autres acteurs prennent part au processus décisionnel, par le biais des consultations organisées par la Commission européenne : organisations non gouvernementales (ONG), associations de particuliers, experts. Il faut également signaler le rôle de l'Agence européenne pour l'environnement. Les travaux de recherche sur les questions d'environnement et les systèmes de protection des habitats naturels ou de l'environnement reçoivent un financement important de la part de l'Union européenne. Le programme LIFE 2014-2020 (Instrument financier pour l'environnement et la sauvegarde de la nature qui prend la suite du programme LIFE +) est divisé en deux sous-programmes (environnement et action climatique). Il vise spécifiquement à financer des améliorations et des travaux de recherche dans le domaine de la protection de la nature et de la biodiversité, qui contribuent au développement durable et à atteindre les objectifs de la stratégie Horizon 2020. Il dispose d'un budget de 3,4 milliards d'euros pour la période 2014-2020. Parmi les autres moyens financiers affectés aux mesures de protection de l'environnement, on peut citer les fonds structurels et le Fonds de cohésion de l'Union européenne. En cas de crise environnementale majeure, comme les marées noires ou les incendies de forêt, l'Union fournit également une assistance par le biais du Fonds de solidarité de l'UE. Pour élargir les moyens de financement, la Commission s'est prononcée en faveur de l'utilisation d'instruments fondés sur le marché comme les quotas, les subventions et les mesures fiscales, pour réaliser les objectifs environnementaux et énergétiques. Elle met en avant l'effet d'entraînement sur les entreprises que ces instruments pourraient avoir et les nouveaux financements qu'ils permettraient de déployer.


Controverses européennes sur la politique environnementale

L’UE impose les mêmes directives en matière d’environnement à tous ses pays membres. Mais ces pays ne sont pas égaux au niveau de leur développement, et des moyens qu’ils dédient à la protection de l’environnement. Ainsi, pour des pays comme la Roumanie ou la Bulgarie, le développement durable n’est pas une priorité, et certaines directives sont trop exigeantes, notamment celles sur la gestion des déchets.
Pour d’autres pays, la politique environnementale européenne peut nuire à leurs intérêts commerciaux. Une eurodéputée danoise, en faveur de la législation rédigée par la Commission européenne en 2013, visant la réduction de l'utilisation de sacs en plastique, accuse une compagnie qui les fabriquent de faire jouer ses contacts avec les conservateurs au gouvernement britannique pour mobiliser une minorité de blocage contre son projet au Conseil de l’UE.

Sources :
-vie-publique.fr
-rpfrance.eu
Léna Routaboul et Mathilde Gleyzes


colle 8 L’essor d’internet aux Etats-Unis
L’essor d’internet : des acteurs multiples en jeu

Internet se développe et se généralise depuis les années 1990. De plus en plus de personnes sont connectés à internet. Les états jouent un rôle important dans le développement d’internet. Les états sont en mesure de riposter pour défendre des entreprises comme Sony, par exemple. Les états bénéficient d’une protection très importante pour protéger leurs données. Cependant, cette protection n’est pas infaillible. 
Les firmes de télécommunications comme AT&T ou Verizon permettent aux Américains d’accéder à internet. De plus, l’essor d’internet a entrainé un essor des ordinateurs personnels. Les entreprises multinationales américaines telles que Apple ou Microsoft sont les leaders dans ce domaine. Les plus grandes firmes mondiales sont américaines et dépendent d’internet (Google, Ebay, Amazon, Liberty Medias, Yahoo). 
Les Américains eux-même sont acteurs d’Internet. En effet, en 2010, 74,6% avait accès à internet. 25% n’avaient toujours pas accès à internet. 
Pour protéger l’espace d’internet, les ingénieurs informatiques sont indispensables à Internet. En effet, les pirates sont de plus en plus nombreux et puissants. Récemment différents sites de médias ou de gouvernements ont été piratés (Sony, Pentagone…).

L’essor d’internet : « Les E-U gouvernent-ils Internet ?

 Les Etats-Unis gouvernent en partie ce monde de l’Internet. Premièrement car ils en sont à l’origine, depuis la création de l’ENIAC, le premier calculateur au monde en 1945 pour le projet Manhattan. Aujourd’hui, tous les pays du globe sont concernés par Internet, et les Etats-Unis dirigent en partie ce monde par l’intermédiaire de l’ICAN. De plus, se sont les firmes américaines qui ont le plus profitées du développement incroyable d’Internet depuis quelques années, que se soit Google, Yahoo ou bien encore Amazon. Les Etats-Unis sont aussi à l’origine des premiers ordinateurs vendus de manière généralisée (l’Apple II), et des logiciels les plus répandus. 
Cette domination sur Internet est d’ailleurs un outil important de leur puissance depuis les années 1970. Néanmoins, cette  gouvernance est de plus en plus remise en cause avec sa généralisation, les Etats-Unis ne  peuvent par exemple plus gérer ou contrôler le milliard de sites Internet recensés. Présenté à son origine comme un véritable atout, il pourrait donc se retourner contre eux à l’avenir.
L’essor d’internet : une révolution en trompe l’oeil ? 

La révolution Internet est un bouleversement en profondeur des sociétés survenu dans les nations industrialisées et provoqué par l'essor des techniques numériques, principalement l'informatique et Internet. Cette mutation se traduit par une mise en réseau planétaire des individus, de nouvelles formes de communication (courriels, réseaux sociaux) et une décentralisation dans la circulation des idées.
A partir 1989 le World Wide Web est crée par Tim Berners-Lee, il s’agit d’un véritable boom de l’Internet. Cependant cet essor d’Internet peut davantage être assimilé à un changement dans la continuité que d’une véritable révolution. 
Certes, l’essor d’Internet est d’une ampleur quasi-mondiale, avec comme principaux foyers en termes d’internautes l’Amérique du Nord, l’Océanie et l’Europe de l’Ouest. Internet permet des échanges sur un espace ouvert et sans territoire. 
Mais, initiées par l’essor d’Internet, les transformations sociales, économiques et structurelles restent limitées. Tout changement a des impacts sur différentes sphères. D’une part l’essor d’internet, dans sa dimension économique, est un moteur de la croissance aux Etats-Unis ces 20 dernières années. D’autre part, Internet est un espace politique et géopolitique. L’essor d’Internet entraîne un nouveau concept qui est celui de guerre électronique. Puisqu’en effet Internet est un espace mondial d’échanges et de rivalités dans lequel se côtoie des états, des entreprises, des organisations et des individus. En particulier, on remarque ces dernières semaines, des conflits entre les Etats-Unis et la Corée du Nord au sujet du piratage de Sony. 
Quant aux avantages apportés par Internet, ils restent très inégalement répartis, à la fois au sein d’un même pays et à l’échelle du globe.

Sources :  Internet est-il géopolitique?, Le Dessous des cartes
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/04/23/internet-se-cherche-une-gouvernance_4405625_3232.html
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/10/18/internet-enjeu-de-pouvoir-entre-les-etats-unis-et-les-grands-emergents_3498259_651865.html#FoMuD4mCZEVv5Q9z.99
http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/cameron-rencontre-obama-pour-parler-cybersecurite-16-01-2015-1897042_47.php
Manières de voir, Le Monde diplomatique


colle 7 : La Russie dans la débâcle économique et monétaire
Introduction
L’annexion de la Crimée en mars 2014 a été suivie de sanctions commerciales occidentales contre la Russie, ceci a entrainé cette dernière dans une longue déchéance économique et monétaire qui se confirme avec la chute du rouble le 15 décembre 2014. Vladimir Poutine doit faire des choix pour que son pays ne sombre pas comme ce fut le cas en 1998, la solution serait-elle un rapprochement avec la Chine ?
1.     Les sanctions occidentales contre la Russie, quels effets, quelle efficacité ?
Le rattachement de la Crimée à la Russie s’en est suivi d’une crise diplomatique internationale et à cause de l’évident véto russe, aucune résolution de conseil de sécurité de l’ONU n’a pu être prise, ce qui conduit Les Etats-Unis et l’Union Européenne à infliger des sanctions économiques à la Russie. Ces sanctions occidentales, provenant majoritairement des Etats-Unis et de l’Union Européenne, ont eu pour but de fragiliser une économie russe déjà affaibli par la baisse du cours du Rouble, qui a commencé dès le début de 2014, et d’isoler diplomatiquement la Russie.
D’abord, diplomatiquement, la France et les Etats-Unis, dans le cadre de l’OTAN suspendent leur coopération militaire avec la Russie sur plusieurs terrains d’opérations et interrompent les négociations sur la libéralisation des visas. Le G8 de Sotchi est boycotté et devient le G7 qui se tiendra à finalement à Bruxelles.
Sur un plan financier les avoirs en Europe de plus de 95 personnes (oligarques)  et 20 entités (grandes entreprises, banques…) proche du Kremlin et profitant de la crise ukrainienne sont gelés.
Enfin, c’est économiquement que les sanctions sont les plus lourdes pour le régime de Poutine malgré l’interdépendance relative de ces pays de l’OCDE avec la Russie. Prises pour la plupart après le crash du vol MH17 en Russie en juillet 2014 (mystérieusement abattu), elles visent le secteur boursier (blocage d’échanges d’actions et embargo des transactions avec certaines banques), mais aussi les investissements prévues en Crimée et posent un embargo sur le matériel militaire et certains produits énergétiques.
Ces sanctions internationales constituent, selon le ministère de l’économie russe, un manque à gagner évalué à 40 milliards de dollar par an et handicapent donc fortement l’économie russe. Celle-ci qui faisait déjà face à une pénurie de dollar se voit donc infliger des sanctions réduisant ses échanges avec les marchés financiers. Si les réserves en dollar de la Banque Centrale russe et de l’Etat russe permettent de subvenir à environ 10 mois d’importations, le temps est néanmoins compté.
Toutefois les limites à ces sanctions sont nombreuses : l’attitude autoritaire de Poutine ne semble pas s’affaiblir et la dépendance énergétique des pays européens sont un frein à une répression massive de la politique du Kremlin.
2.     Les choix économiques de la Russie
Avec une économie trop tournée vers les matières premières qui aspirent une grande partie des IDE avec de grandes entreprises telles que Gazprom ou Lukoil, la Russie souffre des symptôme du mal hollandais. Les exportations russes en sont le reflet, 78% concernent le gaz et le pétrole. La crise de Crimée infléchit l’économie russe vers une économie de guerre et ce choix de Vladimir Poutine d’une politique tournée vers des objectifs géopolitiques lui fait perdre la confiance des investisseurs. Les sanctions internationales sont un poids pour les exportations russes vers l’Union Européenne et
le choix de Moscou d’élaborer un embargo sur les importations pour contre carrer les sanctions occidentales est peu efficace, par exemple la Russie ne représente que 3% des exportations allemandes, et fait figure d’automutilation de la part du régime. La pénurie se fait ressentir dans l’agroalimentaire alors que les producteurs russes produisent en grande quantité mais se tournent à l’export qui leur est plus favorable. Le choix de Vladimir Poutine de réinvestir massivement dans le complexe militaro-industriel est d’un autre temps et ne servira pas la population.
 La situation actuelle amène la Russie à laisser tomber l’Europe pour l’Asie : projet du gazoduc South Stream annulé, des importations en provenance d’Asie en hausse,…

3.     L’alliance avec la Chine : une solution pour la Russie ?
L’Europe et plus largement l’Occident délaissant et menaçant la Russie, celle-ci n’a d’autre choix que de se tourner vers sa façade orientale. La Chine, très récemment première puissance économique mondiale, est le soutient idéal pour une économie russe en déclin.
Le soutient de la Chine à la Russie est d’abord énergétique avec un accord de 400 milliards de dollars pendant 30 ans pour que la Russie fournissent 60 milliards de mètre cube de pétrole à la Chine, un contrat important pour la Russie qui exporte à 30% son pétrole vers l’Europe.
La seconde façade de l’alliance est économique, les fortes variations du rouble et les sanctions ont fait se retirer du marché russe les constructeurs téléphoniques tels qu’Apple ou Samsung, les constructeurs chinois qui sont en plein essor vont s’emparer de ce marché de plus de 140 millions de consommateurs. Il en est de même pour les produits alimentaires et le rapprochement avec la Chine serait une solution à la pénurie.
Au niveau financier, la Chine serait prête à rembourser les dettes russes qui arriveraient à expiration et cela « sans conditions », apparentes en tout cas car le risque est bien une dépendance russe vis-à-vis de la Chine.
Conclusion
La Russie est en grande difficulté économique depuis un an, devant jongler avec les sanctions internationales, imposées depuis la crise de Crimée, et un rouble instable. Mais ceci est la conséquence d’une longue et mauvaise gestion économique du pays souffrant d’un mal hollandais criant. Moscou n’est pas enclin à se retirer de Crimée et ses choix économiques sont parfois étonnants, et c’est finalement vers la Chine qu’elle se tourne pour ne pas chuter. Mais cette alliance sino-russe pourrait vite devenir défavorable à la Russie qui perdrait une partie de son autonomie à la faveur de la Chine.
Sources :
·         Courrier international
·         RFI
·         Le Monde

sujet 6 : Colle d’actualité sur l’Ukraine
Depuis fin 2013, l’Ukraine est au coeur des relations diplomatiques entre l’Est et l’Ouest. Le problème ukrainien provoque une guerre civile causant des problèmes financiers et économiques.  Cette crise est un enjeu mondial qui débouche sur des débats entre la Russie et l’Union Européenne soutenue par les Etats-Unis. 
Il y a différentes divisions chez les Ukrainiens. L’identité de l’Ukraine est difficile. En effet, l’Ukraine est une terre de passage c'est-à-dire un carrefour entre plusieurs axes (Russie, Europe …). Il existe 2 sphères d’influence : l’une européenne et russe. Ce pays est un pivot géopolitique. L’Ukraine est aussi divisée par la religion : orthodoxe (russe) et catholique (européenne). Elle fait partie jusqu’en 1991 de l’URSS et donc suit le modèle soviétique. Depuis, une oligarchie domine. Les Ukrainiens sont soit pro-européens soit pro-russes. Pendant cette crise, une guerre des langues, guerre de Donbass, naît en Ukraine. En effet l’apprentissage de la langue russe est supprimé dans 13 régions et tout doit être en ukrainien (demandes administratives…). En 1954, Krouchtchev, le successeur de Staline, fait don de la Crimée à l’Ukraine. Aujourd’hui, les Ukrainiens pro-européens n’acceptent pas que les Russes reprennent la Crimée. Ianoukovitch, président ukrainien pro-russe, est destitué le 22 février 2014. A cause de la crise, la situation économique se dégrade comme en Union Européenne. L’Ukraine plonge dans une grave crise et a besoin de soutien financier. Cependant, l’Ukraine refuse de signer les Accords d’Association proposer par l’Union Européenne, pourtant amorcés. Timochenko appelle les Ukrainiens à manifester. 80% du gaz en Ukraine vient de Russie, cet état tampon est dépendant énergétiquement de la Russie et devraient conserver des accords économiques avec elle selon les pro-russes. De nouveaux accords sont signés avec la Russie, assurant à l’Ukraine un gaz moins cher. En  mai 2014, Porochenko arrive au pouvoir et reprend les relations avec l’Union Européenne. Son but est que l’Union Européenne aide l’Ukraine à sortir de la dépendance de la Russie. Il signe donc des accords politiques et économiques avec l’Union Européenne.

Le point de vue russe est donc important. L’Ukraine et la Russie ont toujours été très liées. L’Ukraine a été englobée dans le territoire russe sous le tsarisme et sous l’URSS. Toutefois l’ouest de l’Ukraine est sous influence polonaise. C’est pourquoi il y a un minorité russe dans la population ukrainienne. D’ailleurs, le président actuel est russophone. La culture russe est très influente. C’est une partie de la Russie très riche. Il existe des problèmes entre le gouvernement ukrainien et le gouvernement russe à Sébaspotol. En effet, la ville est louée aux Russes pour 20 ans car c’est une base qui donne sur la mer Noire. La Crimée est devenue comme une république indépendante. C’est une région stratégique avec des enjeux économiques comme la présence d’oléoducs ukrainiens. Il y a donc une dépendance économique russe. Pour les russes l’Ukraine est dite « petite Russie ». Les Russes veulent garder le contrôle de l’Ukraine. Les Ukrainiens veulent limiter l’influence des Russes car ils maîtrisent la mer Noire (Sébaspotol). Les Russes sont inquiets des Ukrainiens pro-européens car il y a un risque que l’Ukraine s’allie avec l’Union Européenne. Or il y a peu de temps, Vladimir Poutine, le président russe, annexe la Crimée à la Russie. En Crimée 63 % des habitants sont russes. Il y a une puissance de la Russie sur une partie du peuple ukrainien. La montée du prix du gaz est en rapport avec les relations internationales. Ces enjeux de puissance et d’influence sont le leg de la Guerre Froide. La principale menace de Vladimir Poutine est de couper le gaz à l’Ukraine. Pour Poutine la plus grande catastrophe de l’URSS est la perte de l’Ukraine. Il souhaite donc empêcher le rapprochement avec l’Union Européenne. Il propose donc 15 milliards de dollars de prêts. Il propose également la baisse des taxes douanières et du prix du gaz. Poutine espère, en ralliant l’Ukraine à son modèle économique et politique, enrichir son pays.

Pour l’Union Européenne, l’importance de la crise ukrainienne n’est pas la même. En effet son seul but est de rejeter l’influence de la Russie. Mais l’enjeu ukrainien est plus faible pour l’Union Européenne que pour la Russie, et variable selon les pays. L’Allemagne veut contrôler la Mittel Europa pour agrandir son influence mondiale. La France souhaite se rapprocher de la Russie (en effet l’axe Paris Moscou est plus réaliste que l’axe Paris Berlin Moscou). La Pologne veut reprendre le débat sur des territoires ukrainiens qui jadis lui appartenaient. Elle voudrait même que l’Ukraine intègre l’OTAN. Mikola Azarov demande des négociations entre l’Ukraine et l’Union Européenne, mais 20 milliards d’euros lui sont refusés. Ianoukovitch en 2013 refuse de signer des Accords d’Associations européens car l’Union Européenne mettait peu d’argent contrairement à Poutine (1 milliards européen face à 15 milliards russes). Ceci entraine donc le début de manifestations appelées euro-révolution. L’enjeu ukrainien est donc de faire un choix entre l’Europe et la Russie mais il y a des avis différents qui rendent le choix difficile. L’Union Européenne ne se bat pas pour l’Ukraine car il y a peu d’aides financières disponibles et pas de milices pour aider l’Ukraine. Mais elle veut que l’Ukraine s’éloigne de la Russie pour l’affaiblir. D’après un sondage ukrainien, 45% de la population est pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne.
La crise dure depuis 10 ans, elle est identitaire. 
Les perspectives envisagées sont soit que l’Ukraine devienne un état fédéral pour donner plus d’autonomie culturelle à l’Ukraine de l’Est, soit que la guerre civile devienne un conflit gelé (comme la Géorgie) tant qu’il n’ y a pas de négociations, soit que Kiev retrouve une intégralité du territoire ce qui signifie donc le déclenchement d’une guerre.

COLLE 5  : L'ESPACE : LIEU DE CONFRONTATION ENTRE LES PUISSANCES

Depuis la Guerre Froide, l'espace est devenu un nouveau lieu de conflits entre les grandes puissances : les deux Grands que sont les États-Unis et l'URSS veulent imposer leur idéologie et une « course à l'espace » naît. Aujourd'hui encore des grandes puissances s'intéressent à l'espace pour montrer leur puissance aux yeux de tous.

L'espace hier et aujourd'hui : quels enjeux ?

Les enjeux d'hier : des enjeux de puissance, d'hégémonie et militaires
Durant la Guerre Froide, le monde est spectateur d'un véritable affrontement entre l'URSS et les États-Unis où chacun tente de dépasser l'autre avec des innovations toujours plus poussées. En 1957, les premiers satellites artificiels sont envoyés dans l'espace par l'URSS qui sont Spoutnik 1 et 2 et en 1958 les États-Unis riposte avec la création de la NASA. Se met alors en place une véritable « course à l'espace » marquée par le premier vol habité de Youri Gagarine et les premiers pas sur la lune de Neil Armstrong.
Si l'espace est un lieu emblématique de démonstration de puissance, il constitue également un enjeu de défense du territoire. En 1983, le plan « guerre des étoiles » est lancé par le président américain Reagan afin de contrer une éventuelle attaque par missiles de l'URSS.

Les enjeux d'aujourd'hui : des enjeux de puissance, de sécurité territoriale, scientifiques, économiques et pour l'environnement

On retrouve toujours un enjeu de puissance, majeur. En effet, on voit encore assez peu de coopération entre les États et les seules auxquelles nous pouvons assister servent uniquement à faire baisser le prix de certaines missions et ne sont pas pour « la beauté du geste ». On retrouve par exemple un laser français et un capteur météo espagnol sur le rover Curiosity lancé en 2012 sur Mars par la NASA. La montée en puissance de pays tels que l'Inde ou la Chine se fait aussi par le biais de l'espace. On retrouve une forte médiatisation des événements du type : « la Chine a posé un rover sur la Lune » ou encore, en septembre dernier : « la première sonde asiatique autour de la planète Mars est Indienne ». Puissances qui ne communiquent que très peu les résultats de leurs missions, preuve que l'espace est encore source de compétition.
Par ailleurs, l'espace devient un véritable secteur d'activité et l'Europe le montre bien avec la création le l'ESA (l'Agence Spatiale Européenne) suite au traité de Lisbonne qui cherche à rendre ce secteur de plus en plus compétitif. Des enjeux économiques sont alors visibles.
Les enjeux de sécurité passent par la détection de catastrophes naturelles ou bien le repérage de groupes terroristes. Le bien-être des citoyens est assuré par la télécommunication qui permet à chacun de transmettre des messages à une vitesse éclair.
L'espace permet également le progrès scientifique, la découverte de principes physiques et l'avancée de la médecine.
Enfin, un enjeu majeur aujourd'hui est militaire : on assiste à une véritable militarisation de l'espace réglementée par le « Traité sur l'espace extra-atmosphérique » signé en 1967 sous l'égide de l'ONU. Ce traité interdit toutes nucléarisation et appropriation de corps célestes mais n'interdit pas en revanche la mise en place d'armes dans l'espace (missiles ou faisceaux dirigés).

Que reste-t-il du match que se sont livrés les États-Unis et l’URSS pendant la Guerre Froide à propos de l’espace ?

Dans le contexte de la Guerre Froide, montrer sa supériorité technologique en réalisant des exploits scientifiques et techniques est devenu pour les deux grandes puissances, qu’étaient l’URSS et les États-Unis, une priorité. C’est dans ce contexte que l’on a assisté à la course à l’espace dans les années 60, puis jusqu'à l’effondrement du bloc soviétique.
Le match commence en fait dès 1945, au sortir de la 2nde Guerre Mondiale : les soviétiques mettent la main sur les plans allemands de missiles révolutionnaires (V1 et V2) mis au point par Von Braun. Ils envoient le premier satellite artificiel Spoutnik 1 dans l’espace en 1957.
En avance technologiquement par rapport aux américains, l’URSS investit d’énormes moyens dans la recherche spatiale pour envoyer le 12 avril 1961 le premier homme dans l’espace : Youri Gagarine. Kennedy, en riposte, annonce qu’un américain marchera sur la Lune avant la fin de la décennie. Le projet est réalisé le 20 juillet 1969, Neil Armstrong pose son pied sur le sol lunaire.
A cette époque, d’un point de vue militaire, les soviétiques sont en avance, ils possèdent déjà la capacité de toucher le sol américain avec leurs missiles longue portée en moins de 30 minutes, sans riposte américaine possible.
Dans les années 70, de nouveaux projets spatiaux voient le jour : ceux d’une station spatiale permanente. Les russes satellisent la leur, Salyut, en 1971 puis la station Mir en 1986.
Les Etats-Unis développent avec leur agence spatiale nationale une navette spatiale réutilisable pour réduire le coût d’envoi de matériels et d’Hommes dans l’espace. En 1981 est envoyé la première navette Columbia.
En 1991, le bloc soviétique s’effondre et la NASA impose son leadership. On entre alors au début du 21ème siècle dans une ère de collaboration internationale pour l’espace. La Station Spatiale Internationale (ISS) est ainsi conçue par les 5 plus grandes agences spatiales : celles des Etats-Unis, la Russie, l’Europe, le Canada et le Japon. Le match des deux blocs est bel et bien dépassé.
Ainsi, durant 40 ans, la confrontation dans le domaine spatial aura permis de développer celui-ci avec de forts investissements et de lui donner un intérêt nouveau. Les technologies ont énormément évoluées et permettent actuellement d’envisager des projets très ambitieux.


Aujourd’hui, qui s’intéresse à l’espace ? Comment ?

Aujourd’hui encore, l’espace reste une part importante de notre quotidien avec la météo, qui est possible avec une telle précision grâce aux satellites placés en orbite autour de la Terre, les recherches GPS ou les chaînes télé du câble.
De plus les pays en développement s’intéressent de plus en plus à l’espace dans un optique de développement, montrant ainsi qu’ils peuvent se permettre de dépenser des millions dans la recherche spatiale. Les chinois mettent d’ailleurs au point un GPS avec une précision de 2,5m commercialisable dès 2030.
L’intérêt pour l’espace est aussi désormais à la coopération spatiale avec un projet français de village robotique lunaire fournissant alors une démonstration de la justesse du concept de diversité internationale. La Russie, pourtant en pleine rivalité avec les USA à l’époque de la Guerre Froide permet aux américains de lancer leurs fusées depuis leurs bases.
L’espace est aussi un lieu touristique, en effet il est possible depuis 2010 et la fin de lancement de fusée de visiter la base située en Floride, mais aussi la Cité de l’espace à Toulouse développant ainsi l’esprit de curiosité des touristes.
Par ailleurs il est aussi possible grâce à la société Virgin Galactic d’envisager de voyager dans l’espace pour un prix conséquent, voir de faire de la pub comme Red Bull ou Google en faisant dépasser le mur du son à des hommes en chute libre depuis l’espace.
Les profondes modifications qu’ont connues les rapports de force géopolitiques depuis les années 1960 n’ont fait que renforcer l’intérêt stratégique de l’accès à l’espace pour la France et l’Europe. Avoir une capacité autonome d’accès à l’espace, c’est être en mesure d’assurer défense et sécurité du territoire européen, bien être des citoyens, développement respectueux de l’environnement, et développement des connaissances scientifiques.

Actuellement, on retrouve de nouveaux acteurs publics et privés et l’espace devient un important produit commercial.
Aujourd’hui, le spatial est relégué au second plan, manque de fonds dû a la crise économique, mais continue de se développer dans de nouveaux secteurs comme la surveillance militaire, ou par des entreprises privées comme les firmes de télécommunication. Au niveau des agences spatiales, des projets sont constamment proposés et étudiés, comme la création d’une base lunaire habitable, ou encore l’envoi d’un homme sur Mars.

Pauline Fourel
Lucas Mazet
Mathilde Métral


Sources :

  • Géoéconomie : la conquête de l'espace
  • Questions internationales n°67
  • diploweb
  • realpolitik.fr
  • senat.fr
  • cnes.fr
  • cours d'option histoire de Terminale



BOUSSEDRA Nora
RIVES Lucie
ECS 3

Colle d'actualité4 :


Hongrois hors de Hongrie, Russes en Ukraine... Le droit des peuples entre principe et réalités : Les conséquences des redécoupages de frontières de 1919 à 1945 sur la cohésion ethnique et politique des États-nations d'Europe de l'est. 


Ce sont les Révolutions américaine et française qui sont les premières à affirmer formellement le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes; par la suite, le principe des nationalités au XIXème siècle joua un rôle important dans la formation des nations d'Europe occidentale et orientale.
En 1918, son inscription parmi les buts de guerre américains, à travers le discours des Quatorze Points du président Wilson, a conduit à sa transformation en règle de droit international à travers les traités de paix, qui ont établi de nouvelles frontières étatiques dessinées autour de territoires réputés homogènes.
Cette nouvelle carte des États européens établie au lendemain de la Grande Guerre prétend représenter un progrès de la démocratie et du respect du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais en réalité elle est loin de correspondre à la carte des nationalités et nombre de minorités s'estiment lésées.
Ainsi, du fait de la contestation par certaines ethnies de la place qu'elles occupent à l'intérieur des frontières étatiques, de nombreux conflits d'autodétermination émaillent le XIXème siècle.


Les Hongrois hors de Hongrie

Quelques rappels historiques

La Hongrie a pendant longtemps été rattaché à l'empire austro-hongrois, fondé en 1867, et ce n'est qu'après sa dissolution en 1918 qu'elle proclame son indépendance.
Supervisé par les Alliés, un gouvernent provisoire est alors constitué le 25 Novembre 1919. Bien que formé de l'ensemble des divers partis politiques hongrois, il est dirigé par Miklos Horthy de Nagyabanya, ancien amiral austro-hongrois. Pendant la brève période de domination communiste, ce dernier met en place un gouvernement contre-révolutionnaire et constitue une armée, de sévères représailles à l'encontre des révolutionnaires et des libéraux sont alors exercées.
Sur la demande pressante des Alliés, une Assemblé nationale est élue dès 1920. Elle annule officiellement toute subordination à l'Autriche, proclame la monarchie et nomme Horthy régent.
Le 4 Juin 1920 le gouvernement hongrois accepte le Traité de Trianon, qui retire la Transylvanie, la Croatie et la Slovaquie à la Hongrie. La Hongrie se voit ainsi dépossédée des deux tiers de son territoire et de la moitié de sa population.



La population hongroise hors des frontières

La Hongrie est placée dans une situation particulière du point de vue des minorités nationales. Depuis le traité de Trianon de 1920, qui a conduit à un important redécoupage de ses frontières, elle est en effet confrontée à la question des communautés hongroises établies en dehors du territoire et équivalentes au quart de sa population.
En effet, deux millions et demi de hongrois vivent hors des frontières nationales.
L'Ukraine concentre 200 000 hongrois ethniques, dont 150 000 qui vivent dans la région des Carpates ukrainiennes, où 12% de la population est hongroise, leur densité atteint même les 90% dans certains secteurs.
300 000 hongrois vivent en Serbie (Voïvodine), et quelque 500 000 dans le sud de la Slovaquie (10% de la population).
On compte également des minorités hongroises en Croatie, en Slovénie et en Autriche, mais c'est en Roumanie que se concentre la plus grande population hongroise extra frontalière : plus d'un million de personnes.
Source : Lefigaro.fr/international « Budapest avive le nationalisme slovaque »



Depuis 2004, la Hongrie et quatre de ses sept voisins (Autriche, Slovénie, Slovaquie et Roumanie) font partie de l'Union européenne, de sorte qu'entre ces États les visas sont abolis et le bilinguisme reconnu dans les zones où les Hongrois sont très implantés.
C'est notamment le cas en Roumanie dans les deux départements de Covasna et de Harghita à très large majorité magyare (plus de 75 %) et celui de Mureş (40 %), ainsi que dans la plaine danubienne de la Slovaquie, où la politique linguistique limite cependant l'usage du hongrois dans les services publics.
En conséquence, le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban, qui a remporté une large victoire aux élections législatives du 6 avril et a été investi du poste de Premier ministre, a réclamé l'autonomie pour les minorités hongroises des pays frontaliers de la Hongrie, y compris en Ukraine. «Les Hongrois qui vivent dans le bassin des Carpates ukrainiennes ont le droit d'avoir la double nationalité, des droits communautaires et aussi l'autonomie» a lancé Viktor Orban à des milliers de partisans rassemblés devant le Parlement. Le ministre des affaires étrangères de Hongrie, Janos Martoni, a par la suite corrigé les propos du Premier ministre Orban, en déclarant que la Hongrie ne réclamait pas l'autonomie territoriale des Hongrois d'Ukraine.
En 2010, lors de sa deuxième accession au pouvoir, Viktor Orban a accordé la nationalité hongroise aux hongrois des pays frontaliers (soit environ 25% de la population qui s'est ainsi vue attribuer la nationalité hongroise transfrontalière par principe), avant de leur accorder pour la première fois, en avril 2014, le droit de vote aux élections législatives.
S'il n'a jamais suggéré la réunification des territoires perdus par la Hongrie après la Première Guerre mondiale, il a irrité certains des pays voisins par ses revendications. La cohésion ethnique de la nation hongroise se voit donc considérablement affaiblie par la disparité de répartition territoriale de la population, conséquence du redécoupage des frontières opéré au lendemain de la Grande Guerre.
La crise Ukrainienne

Le cas de la crise Ukrainienne, cristallisation de tensions internes et inter-étatiques, illustre bien les conséquences ethniques et politiques des redécoupages de frontières sur la cohésion ethnique des États-nations.

L'histoire de L'Ukraine : origine profonde de la crise

Au cours de la Première Guerre mondiale, suite à la Révolution bolchevique de 1917, l'Ukraine, où un puissant nationalisme n'a cessé d'être entretenu, proclame son indépendance.
En 1920, le gouvernement nationaliste s'allie avec la Pologne dans une guerre contre la Russie, mais l'avancée des troupes bolcheviques permet au gouvernement soviétique de prendre le contrôle de l'Ukraine. Elle est finalement partagée en deux lors du Traité de Riga en 1921, entre la Pologne, qui se voit attribuer la Galicie orientale et la Volhynie, et la Russie soviétique, qui crée en 1922 la République fédérée d'Ukraine.

Source : Courrierinternational.com/ « Ukraine Référendums d'autodétermination  : à qui le tour? »


Jusqu'en 1939, l'URSS fait tout pour éliminer le nationalisme ukrainien. La république subit alors une collectivisation forcée de l'agriculture et la réquisition des denrées alimentaires dans les campagnes, cause d'une effroyable famine qui fait près de 6 millions de victimes en 1932-1933.
C'est seulement après la chute de l'URSS en 1991 que l'Ukraine proclame à nouveau son indépendance. Aujourd'hui encore, près d'un quart de la population Ukrainienne est composée de minorités, la plus importante étant la minorité russe qui représente plus de 17% de la population.
Ainsi, la question de l'identité demeure, et les tensions internes dues à cette pluralité ethnique ne cessent de s'accentuer, notamment entre pro-russes et « pro-européens » ...

Conséquence de la nouvelle carte des États : l'éclatement de la crise en novembre 2013

Il y a toujours eu un fort lien entre l'Ukraine et la Russie et encore aujourd'hui Moscou considère Kiev comme la capitale historique, véritable héritage de la civilisation Russe.

La majorité Est du pays est russophone, tout comme la capitale Kiev. Une forte minorité russe est également présente en Crimée et le port de Sébastopol est une importante base navale russe car la Crimée constitue une façade géographique idéale permettant l'accès aux mers chaudes.
La dépendance énergétique de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie limite l'autonomie du pays. En effet, 58% du gaz consommé en Ukraine est russe ce qui place Moscou en position de force pour faire pression sur Kiev, comme en ce fut le cas en 2006 et 2009.

Ainsi, lorsque Viktor Ianoukovytch revient au pouvoir en 2010 le pays est affaibli par la crise financière, les lourdes factures gazières et la corruption.
A l'Ouest, l'Union Européenne envisage d'intégrer l'Ukraine dans son partenariat oriental, projet qui cible plusieurs anciennes républiques soviétiques dans le but d'un double accord d'association et de libre-échange. Quant à l'Est, Vladimir Poutine veut faire de l'Ukraine une pièce clé de son union douanière afin de reconstruire la « Grande Russie » et restaurer une ère de domination russe.
Mais en novembre 2013, Ianoukovytch met fin aux négociations entamées avec Bruxelles et choisit de se rapprocher de la Russie.
Des manifestations de grande ampleur se déclenchent alors et une partie des Ukrainiens, se sentant trahi, occupe la place de l'Indépendance à Kiev en signe de protestation. La violence de le répression policière entraine une radicalisation du mouvement, et la contestation prend de l'ampleur en s'étendant à d'autres régions, en particulier celle situées à l'ouest du pays.
En février 2014, de nouveaux affrontements entre forces de l'ordre et manifestants font rage, et l'on fait état de plus de 80 morts et des centaines de blessés.
Face à l'escalade des tensions, le président Viktor Ianoukovytch choisit de fuir le 22 février, et sera destitué peu après. Dès lors, une partie des Ukrainiens de l'est refuse de reconnaître le gouvernement provisoire et conteste son autorité.
Le 17 juillet 2014, un vol Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala-Lumpur qui survolait le Donbass est abattu en plein ciel près de la frontière russe, tuant les 298 personnes à bord. On assiste alors à une véritable amplification de la crise diplomatique, l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes s'accusant mutuellement d'avoir abattu l'avion.

La crise ukrainienne illustre les conséquences des redécoupages territoriaux survenant à la fin de la première guerre mondiale,qui se soldent par un affaiblissement certain de la cohésion ethnique et politique des états-nations d'Europe de l'est. L'Ukraine est le symbole d'un clivage entre une partie du pays tournée vers l'Europe et une autre partie tournée vers la Russie.


Sources:

Encarta
Universalis.fr
Le Monde.fr
Lefigaro.fr
Diploweb.com
Courrierinternational.fr
Robert-schuman.eu

Diplomatie.gouv.fr

COLLE 3
Adéle SIGWALT, Lucile HERAL et Noémie GUIBERT
Un siècle de rancoeurs nationalistes entre le Japon et ses voisins
La Première guerre mondiale, point de départ des rancœurs nationalistes en Asie pacifique

La première guerre mondiale est le point de départ de rancœurs nationalistes des voisins du Japon envers celui-ci, même si quelques conflits ont débutés avant 1914. (la mise sous protectorat de la Corée en 1905 et celle de la Mandchourie en 1910), cependant c'est cette guerre qui aura de lourdes conséquences sur les relations entre le Japon et ses voisins.
En effet c'est lors de cette guerre que le Japon saisit l'occasion de récupérer les nombreuses terres asiatiques colonisées pas les Allemands, ceux-ci devant déjà combattre sur 2 fronts, les Japonais profitent du fait qu'ils ont moins la capacité de défendre leur territoires d'Asie pacifique. C'est ainsi que commence l'expansionnisme Japonais.
Mi-Aout 1914 le Japon lance un ultimatum à l'Allemagne lui demandant de lui céder la concession de Tsing-tao et de retirer sa flotte, Berlin n'y répond pas, le Japon lui déclare alors la guerre le 23 Aout. Les Japonais s'emparent des îles Marianne et des îles Caroline puis le 31 Octobre le gouverneur militaire de Tsing-tao capitule car il n'avait pas assez de soldats pour défendre cette concession. Cette victoire marque le début de la prise de confiance du Japon qui annonce une liste de 21 demandes économiques et politiques à la Chine dont le fait de contrôler les voies ferrées de la province du Shandong et de la Mandchourie, la Chine les refuse mais accepte peu après une liste de 13 demandes, mais la situation du Japon en Chine ne change pas pour autant.
A l'issu de la guerre le Japon se voit confirmer ses possessions du Shandong (dont Tsing-Tao) et se voit également confier un mandat sur les îles Marshalls, les Carolines, la Micronésie et l’île de Palau. C'est une belle victoire qui sert de point de départ en vue d'une expansion éventuelle de l'empire.
Les Japonais font ensuite une demande concernant la reconnaissance d'une égalité raciale à la SDN qui annonce d'ailleurs leur projet de colonisation car il souhaite cette reconnaissance non pas pour que tous les peuples soient égaux mais plutôt pour être considérés comme les Européens et se donner le droit de coloniser l'Asie tout comme le Royaume uni et la France ont colonisé l'Afrique. Mais le président Wilson le leur refuse malgré la majorité des voix qui sont pour, ce rejet est très mal vécu par les Japonais et leur admiration pour l'occident qui avait dirigé leur volonté de "Quitter l'Asie pour rejoindre l'Occident" se transforme en haine. De plus ce refus exacerbe le nationalisme Japonais et le détourne des valeurs démocratiques.
En 1926, la montée sur le trône de Hiro Hito marque le début d'une période de conquêtes musclées en Chine. Toutes les conquêtes qui ont suivies et qui ont traumatisé les populations colonisées en faisant naitre chez eux une rancœur contre le Japon peuvent donc s'expliquer par la prise de confiance du Japon et le renforcement de son nationalisme lors de la Première guerre mondiale. En effet les conflits entre 1918 et 1945 dont le massacre de Nankin en 1937 qui a traumatisé les habitants et les soldats de la ville par les massacres (60 000 soldats tués dans les premiers jours) et les viols, la prise de la Mandchourie en 1932,ou encore la situation des coréens ou les femmes seront utilisées comme "femmes de réconfort", les Hommes soumis au travail forcé, et ou une répression culturelle sera exercée, font naître un sentiment Anti-Japonais chez les populations voisines.
Même si le Japon n'a pas joué un rôle important lors de la première guerre mondiale, cette guerre a eu une influence sur les actes Japonais jusqu'en 1945, qui sont la cause des rancœurs nationalistes en Asie.
Ce nationalisme est particulièrement présent au Japon, en effet, depuis un siècle, au Japon le nationalisme souffle depuis les sommets de l'Etat.

Au Japon, le nationalisme souffle depuis les sommets de l’Etat

Le nationalisme est une idéologie politique qui prône la souveraineté de l’Etat-nation. Le nationalisme japonais se caractérise par un siècle de volonté expansionniste. Le nationalisme a gagné en audience récemment avec le premier ministre Shinzo Abe qui s’est fortement radicalisé, influencé par des cercles droitiers.
Comme vu précédemment, le Japon a mené depuis un siècle une politique expansionniste au dépend de ses voisins, résultat d'un ultra-nationalisme dominant. Le sanctuaire Yasukuni démontre parfaitement ce nationalisme exacerbé du Japon, situé au Japon, ce mémorial célèbre les 2,4 millions de mort japonais dans les conflits. Parmi eux, il y a 14 criminels de guerre. Il est également à l’origine de conflits entre le Japon et ses voisins. En effet, un scandale éclata lorsque le ministre Abe s'y rendit en 2013.
Ce nationalisme exacerbé a engendré plusieurs massacres que le Japon n’a qu’en partie reconnu. En effet, le nationalisme japonais se caractérise par une intolérance démesurée. Même aujourd’hui, les déclaration révisionnistes se multiplient. Naoki Hyakuta, proche du premier ministre Shinzo Abe, a déclaré: «le massacre de Nankin en 1937 n’a jamais eu lieu». Les manuels japonais sont, par ailleurs, très critiqué par ses pays voisins, notamment la Chine. En effet, les manuels scolaires japonais ne reconnaissent pas les faits de l’histoire qui pourraient porter préjudice à l’image du Japon. D’ailleurs, le premier ministre, Shinzo Abe veut réviser les manuels scolaires d’histoire qui véhiculent,selon lui,une vision masochiste du Japon. Ce conflit entre le Japon et la Chine est un parmi tant d’autres. En effet, en raison des crimes impardonnables commis par le Japon, la Chine refuse que le Japon entre dans l’ONU.
Le nationalisme engendre également des conflits géopolitiques entre le Japon et ses pays voisins. Après le première guerre sinojaponaise en 1895, la Chine a perdu Taiwan et d'autres territoires. La question taiwanaise est un des désaccords majeurs entre la Chine et le Japon encore aujourd'hui. En effet, le Japon avait déclaré qu'il maintiendrait des relations indirectes avec Taiwan, ce qui n'est toujours pas le cas, puisque le Japon ne respecte pas ses engagements.
De plus, encore aujourd’hui, les conflits géopolitiques sont présents avec une forte concurrence sur les îles de la mer du Japon, comme les Îles Senkaku appartenant au Japon, revendiquées par la Chine, les Îles Kouriles appartenant à la Russie, revendiquées par le Japon ou encore les Îles Dokdo, appartenant à la Corée du Sud, revendiquées par le Japon. Ces conflits géopolitiques entre le Japon et ses pays voisins sont l’expression d’un nationalisme exacerbé et engendrent une véritable course à l’armement en Asie de l’Est. D’ailleurs, le premier ministre Shinzo Abe envisage de vendre des armes, ce que le Japon s’interdisait de faire depuis 1976.
L'intolérance du Japon reste encore aujourd’hui la principale cause des tensions avec ses pays voisins.
Le nationalisme souffle depuis les sommets de l'État et ce depuis un siècle, encore aujourd’hui le Japon est un pays ultra-nationaliste, gouverné par des partisans qui se radicalisent, comme le premier ministre Shinzo Abe. Cet ultra-nationalisme est encore présent aujourd'hui surement parce qu'il n’y a pas eu une dénationalisation du Japon, à l’inverse de la dénazification en Allemagne. On assiste alors à un regain du nationalisme au Japon.




On parle depuis quelques temps d’un regain du nationalisme au Japon, comment celui-ci s’explique-t-il?

Il faut savoir que le Japon est gouverné depuis la fin de l’année 2012 par le Premier Ministre Shinzo Abe, qui fait partie d’un lobby ultraconservateur, c’est-à-dire d’un groupe de pression qui tente d’influencer les lois et les règlementations de leur pays afin de favoriser leurs propres intérêts économiques.
   Ce groupe, appelé Nippon Kaigi, est constitué de seulement 35 000 membres, mais, parmi eux, 15 des 19 membres du Gouvernement Japonais y sont affiliés, Shinzo Abe est un des meneurs les plus actifs et influents du groupe, et enfin, le Président de Nippon Kaigi est l’ancien juge en chef de la Cour Suprême Japonaise.
    Le gouvernement Japonais est donc essentiellement constitué de personnes faisant preuve d’un révisionnisme hors-normes, affirmant que les crimes de guerres Japonais n’ont jamais existé, tel que le Massacre de Nankin, comme vu précédemment  ou que l’esclavage sexuel des femmes Coréennes n’est qu’une invention et que ces femmes étaient des prostituées venues de leur plein gré.
   Depuis 2010, le Japon est passé de la deuxième à la troisième puissance mondiale, ce qui fut très mal vécu par la population Japonaise, d’où la volonté du Premier Ministre de faire retrouver au Japon sa puissance économique et sa grandeur politique. L’essor du nationalisme au Japon est donc fortement accentué depuis que le Japon est gouverné par M. Abe, pour qui la reprise de l’économie est indéniablement corrélée avec la montée en puissance du pays au niveau mondial.


Sources

Noémie GUIBERT :Slate.fr
Adèle SIGWALT:
1-«Les rapports entre le Japon et ses proches voisins» Mohamed TROUDI (chercheur en relations internationales stratégiques, associé à l'Académie de géopolitique de Paris, politologue et analyste en politique étrangère)
2-»Au Japon, le nationalisme souffle depuis les sommets de l'Etat» article du Libération du 26 février 2014.
Lucile HERAL: rue89.com

COLLE 2
Les Kurdes sont un peuple iranien, descendant des Mèdes, qui compterait environ 40 millions de personnes. Depuis un siècle, certains Kurdes luttent pour leur autodétermination, afin d'avoir leur propre patrie, le Kurdistan. Pourquoi les kurdes n'ont-ils toujours pas d'état?
1) Un Kurdistan est-il envisageable, comme le prétendait le traité de Sèvres en 1920?
Les kurdes sont dispersés principalement sur 4 états : la Syrie, la Turquie, l'Irak et l'Iran, dont la superficie est égale à celle de la France. Le premier obstacle au Kurdistan est cette éclatement géographique, la population est divisée.
Les disparités entres les populations kurdes proviennent aussi de la façon dont elles sont traitées par les gouvernements des 4 pays : 
-En Turquie : Les autorités turques ne reconnaissent pas la domination de "Kurdistan" et parlent plutôt de "région de l'Anatolie du sud-est". On observe une discrimination sévère et permanente : droits différents du reste de la population. Dernièrement des initiatives ont vu le jour pour trouver des solutions d'intégration (tv en kurde, kurde reconnue comme langue dans les écoles).
- Le traitement syrien des Kurdes se caractérise par de la maltraitance, des persécutions et une censure, accompagnée d'une forte minoration de  l'identité kurde : l'Etat peut interdire la reconnaissance des enfants sous des noms d'origine kurde, des écoles privées kurdes et des livres écrit en kurde peuvent être interdits.
- L'Iran reconnaît la langue et la culture kurde mais pas autonomie politique, ni administrative et problèmes de religion : les kurdes sont sunnites et les iraniens chiites (2 branches majoritaires de l'islam). Mais la question kurde est une question parmi tant d'autres car l'Iran est un pays pluriethnique.
-En Irak depuis 2003 et plus particulièrement depuis la mort de Saddam Husseim, les kurdes disposent d'une autonomie économique, juridique et même politique, au nord du pays.
De plus, aucun des 4 états ne souhaitent se séparer d'une partie de leur territoire national pour créer le Kurdistan. Pour créer un état kurde, il apparait évident qu'il est nécessaire que les populations kurdes dépassent les frontières et les disparités qui les séparent, ce qui semble assez compliqué sans une force politique unie.
2) Les kurdes sont-ils politiquement organisés?
-Depuis plus d'un siècle, on observe chez les Kurdes une volonté de s'unir dans des organisations politiques afin de défendre leurs intérêts communs (territoriaux, culturels, lutte contre la discrimination …)
- Cependant cette organisation politique  est très relative. Tout d'abord la division du Kurdistan sur plusieurs états entrainent des disparités qui font qu'il n'existe pas un mouvement politique kurde unique mais bien des partis nationaux qui défendent les intérêts kurdes dans leurs états.  Par exemple, la majorité des Turques kurdes ne souhaitent pas leur indépendance politique mais une reconnaissance  culturelle  et  la fin des discriminations de la part de l'état Turque là où les kurdes d'Irak ont obtenu une autonomie politique. De plus à l'intérieur même des 4 états, les mouvements politiques kurdes sont divers. On peut citer l'exemple de l'Irak avec le parti emblématique du PDK (lui-même divisé en une mouvance historique et une mouvance pacifiste) qui est aujourd'hui remis en cause par le parti UPK, composé de Kurdes qui ne soutiennent plus le leader du PDK et qui appellent à une action plus importante et plus armée. L'exemple de la Syrie est aussi pertinent puisque le pays compte aujourd'hui plus de 17 partis kurdes aux revendications diverses.
-On observe toutefois une coopération militaire ces derniers mois entre les différents partis du Kurdistan pour lutter contre l'expansion fulgurante de l'état islamique, notamment autour de la bataille de Kobané, ville Kurde à la frontière de la Syrie et de la Turquie. Ainsi l'UPK envoie de nombreux hommes depuis plusieurs semaines pour éviter que la ville ne tombe aux mains de daesh qui a répliqué le lundi 12 octobre en faisant exploser un des sièges du parti en Irak, tuant 25 personnes.
-Le peuple Kurde s'est donc organisé en partis nationaux  mais les différences d'ordre idéologique et les disparités de situations  ne permettent pas une vie politique organisée au niveau plus global  du Kurdistan.
3) Pourquoi l’Etat islamique s’en prend-il aux kurdes ?
 Les Kurdes, handicapés par leur éclatement géographique et leurs disparités politiques et culturelles, demeurent conscients que la communauté internationale est hostile à leur projet indépendantiste par soucis de respecter les frontières héritées de l’ordre colonial. En témoigne l’échec du PKK qui avait tenté, durant les années 1980, de faire émerger à nouveau par la lutte armée, l’idée d’un grand Kurdistan uni. Depuis, la seule expérience qui ait fait ses preuves est plus modeste : l’exemple irakien. Le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK), présidé par Massoud Barzani, est doté d’une force armée de 190 000 hommes, les peshmergas, les gardes régionaux kurdes. L’armée irakienne n’est pas autorisée à pénétrer en territoire kurde dont l’autonomie partielle est reconnue depuis 2005 et les autorités kurdes se passent désormais de l’accord de Bagdad pour passer des contrats pétroliers avec des compagnies étrangères. Le GRK est donc une réussite aux yeux de tous les Kurdes, et l’espoir que ce modèle constitue pour la lutte kurde pour l’indépendance et la richesse que fournit cette région au peuple kurde fait peur à l’Etat islamique. En effet, les sous-sols du GRK forment la deuxième réserve de pétrole de l’Irak. De plus, avec la guerre en Syrie, les Kurdes ont développé une autonomie à travers des comités locaux semblant représenter une expérience démocratique assez réussie dans une région où l’autocratie règne depuis un demi-siècle. Le projet kurde est aux antipodes de celui de l’Etat islamique. Ce dernier prône une version extrémiste de l’islam et la résurrection du califat, mode de gouvernance musulman disparu il y a un siècle, contrairement au principal parti kurde syrien, le PYD, groupe laïc de tendance socialiste, qui accorde une place importante à la femme y compris au sein de sa branche armée, les YPG. L’un des commandants kurdes à Kobané est d’ailleurs une femme. L’Etat islamique cherche à enlever aux Kurdes le contrôle de près de 100 km de frontière avec la Turquie, alors qu’il en tient dejà une large partie au nord d’Alep. La chute de Kobané ouvrirait la voie à une offensive contre la ville d’Hassaké, frontalière de la partie est de la Syrie sous contrôle kurde, zone riche en pétrole, verrou stratégique entre les territoires controlés par l’EI en Irak et en Syrie. Cette jonction faciliterait l’entrée en Syrie de djihadistes étrangers arrivés par les aéroports turcs et le trafic de pétrole. Enfin, Kobané abrite le QG du « gouvernement provisoire » des Kurdes de Syrie. L’EI cible les Kurdes et les disparités religieuses sont en effet des facteurs qui jouent dans ce phénomène. Le yézidisme est un courant religieux kurde considéré par exemple par l’EI comme prônant l’adoration de Satan et ses fidèles sont persécutés. Selon les analystes, en plus d’être motivé par les contradictions religieuses, la montée en puissance de l’unification kurde et leur richesse en pétrole, l’attaque des Kurdes par l’EI ferait aussi l’affaire de la Turquie voisine. Pour Cyril Roussel, docteur en géographie, il est possible que la perte de Kobané ressemble à l’anéantissement du projet kurde avec la complicité d’Ankara. Le conflit kurde avait en effet dejà fait 40 000 morts depuis 1984 en Turquie. Le président du pays déclare même de façon claire : « Pour nous le PKK est la même chose que l’EIIL ».
Pour conclure, 3 raisons principales expliquent aujourd'hui l'absence d'un état kurde :
-Des frontières et des disparités qui séparent la population kurde et qui semblent très durs à dépasser
-l'absence de coopération et de ligne commune sur le plan politique entres les partis kurdes des différents pays
-la volonté de l'EIIL de créer un califat sur le territoire kurde.
Depuis plus de20  jours, Kobane représente un enjeu majeur à la fois pour la question de l'union du peuple kurde et pour la lutte contre l'état islamique. La prise de la ville par les djihadistes pourrait donc représenter un tournant historique pour le Kurdistan.
Sources :

-Dossier "Géopolitique actuelle des Kurdes en Turquie, en Irak et en Iran" http://echogeo.revues.org/2380 


-Article du |par Maxime Bourdier du 11/08/2014  " Irak: pourquoi les combattants kurdes sont devenus indispensables face à l'Etat islamique" http://www.huffingtonpost.fr/2014/08/11/irak-combattants-kurdes-etat-islamique_n_5667905.html



COLLE D’ACTU N°1 – 6 octobre 2014
Jeanne-Valérie UWIZEYE- Anna HENTZ- Anne-Clotilde CLANET.

   1914-2014 : Les risques géopolitiques sont-ils comparables ?
      - en particulier entre l'Europe en 1914 et l'Asie Orientale aujourd'hui.

La mondialisation d'aujourd'hui ne garantit pas la paix et l'histoire contemporaine nous montre à bien des égards que l'interdépendance économique et financière n’empêche pas forcément la guerre.
I/ L’Asie du XXIème siècle ressemble-t-elle à l’Europe d’avant 1914 ?                      Jeanne-Valérie
L’Europe d’avant la Première Guerre Mondial est définit par le fait qu’elle représente la 1ère économie mondial, surpassant les autres les pays émergeants grâce à une politique de libre échange,  aux ressources perçues grâce à ses colonies mais aussi grâce à cette capacité d’innovation dans les différents secteurs économiques. Aujourd’hui cette croissance passée semble toucher les pays d’Asie. Nous pouvons alors nous demander si l’Asie du 21ème siècle ressemble à l’Europe d’avant la Grande Guerre. Pour répondre à  cette question nous verrons tout d’avoir qu’elles ressemblent peuvent être faites entre ses deux continents.  Dans un deuxième temps nous verrons qu’elles sont les limites de cette comparaison. (Pour effectuer cette étude nous prendrons pour exemple la Chine et le Japon comme représentant de l’Asie).
Nous pouvons voir une forte ressemblance entre la Chine et le Japon d’aujourd’hui et l’Allemagne et la France d’avant 1914. En effet La Chine qui est aujourd’hui la 2ème économie mondiale derrière les Etats-Unis, a connu un passé historique colonial. Durant lequel elle connue une forte domination du Japon mais aussi d’autres pays occidentaux qui se partageront les territoires Chinois même si une partie du territoire appartiendra toujours à la Chine. On retrouve alors des conflits entre le Japon et la Chine ayant germés de cette époque. On peut alors prendre l’exemple îles de Sendaku, situé dans la mer de Chine oriental contrôlé par le Japon depuis 1895 mais revendiqué par la République de Chine. Nous retrouvons alors une ressemblance dans ce conflit territorial avec une des raisons qui a conduit à la guerre de 14-18 entre la France et l’Allemagne; la guerre de 1870-71 ou la France perdu la Lorraine t la Moselle.
De plus tout comme l’Allemagne d’avant la 1ère Guerre Mondial la Chine connait une forte croissance démographique, qui fait peur à ces adversaires. Tout comme l’Angleterre, l’Allemagne est une île, qui aura des ambitions d’extension colonialiste durant la Grande Guerre.  Ainsi tout comme l’Angleterre qui sue amorcer, l’entrée dans la 1ère révolution industrielle. On peut dire qu’aujourd’hui les pays du continent asiatique ont su tout comme l’Angleterre à cette époque prendre de bonnes décisions et se spécialiser dans la recherche de nouvelles technologies tout en gardant faisant prospérer leur économie dans divers secteurs. Néanmoins nous ne pouvons pas oublier, que de 1914 au 21ème siècle des différences culturelles, mondiale, économique… sont apparu. De plus le passé que l’Europe a influé sur ce qui se trouve être aujourd’hui le continent asiatique.
En effet les discordances dues à l’influence du passé sur le présent, nous amène à penser que la ressemblance entre ces deux continent est à relativiser, car la situation économique, les besoins dues à la croissance de la démographie ne sont plus les mêmes. De plus les mentalités, la culture à elle-même changé. Ainsi nous pouvons voir que la République de Chine qui est un Etat communiste a réussi, malgré les préjugés affectés au régime communiste a surpassé certaines politique démocratique. De plus l’actualité en Chine avec les manifestations à Hong Kong, ancienne colonies de pays occidentaux comme l’Angleterre, pour la conservation d’un régime démocratique malgré le fait que la Chine est elle-même communiste nous montre un certain rejet de cet héritage passé, de cette colonisation effectué avant et après 1914. C’est pourquoi nous en venons à comparer la Chine à la Russie, qui elle aussi est dans une sorte de rejet de la politique démocratique des pays européens. En effet la Russie pays « démocratique » essaye tant bien que mal de recrée l’ancienne URSS qu’ils appelé aujourd’hui : « La nouvelle Russie ». Aujourd’hui, cette politique commence par la tentative de la ré-acquisition de l’Ukraine.
En conclusion, nous, pouvons voir qu’il y a certaines similitudes qui laissent penser que l’Asie du 21ème siècle ressemble à l’Europe de 1914. Néanmoins, le fait que l’Europe n’a pas un passé coloniale égal à celui qu’a connu le continent asiatique a. Cependant, nous pouvons voir que ce sont aujourd’hui, les états colonisés qui possèdent une forte croissance économique. De plus ces ressemblances sont à relativiser comme nous avons pu le montrer le  puisqu’il y a plusieurs différences entre le monde actuel et celui précédent 1914.
II/ Comparaison n’est pas raison : les différences majeures entre 1914 et 2014.         Anne-Clotilde
            « L'Histoire ne se répète pas, elle bégaie » phrase attribuée à Karl Marx.
Le monde de 2014 semble à priori très différent de celui de 1914, toujours présenté comme au bord de la guerre. Les puissances dominantes en 1914 étaient principalement européennes (à savoir la Grande-Bretagne et l’Allemagne), elles se situent désormais en l’Asie Orientale et aux Etats-Unis. Que ce soit dans l’économie, les relations diplomatiques ou le contexte géopolitique : les menaces sont bien différentes.
 La possibilité d'un conflit armé généralisé en 2014 rode-t-elle vraiment au même titre qu’en 1914 ?
    En effet, la situation actuelle présente des différences notables avec celle de 1914.
          A) Un interdépendance bien plus forte entre les puissances
La mondialisation économique d'aujourd'hui est plus achevée que la mondialisation partielle du début du XXème siècle et l'interdépendance des économies rend plus improbable l'éclatement d'un conflit militaire généralisé. En 1914, les économies européennes étaient fortement liées mais leur interdépendance ne touchait pas tous les domaines.
En outre, le développement chinois est fortement lié au maintien de relations commerciales intenses avec ses partenaires occidentaux et asiatiques. En cas de conflit direct, les Etats-Unis, en raison de leur suprématie navale incontestable, auraient les moyens d'asphyxier très rapidement l'économie chinoise et de mettre en place un blocus efficace.
Depuis l'ouverture économique de la Chine à la fin du XIXème siècle, les deux économies sont fortement intégrées au bénéfice des deux principales puissances mondiales. Le modèle de la Chinamérique s'impose désormais, avec plus de convergences et d’intérêts communs que de divergences profondes (donner des exemples).

          B) Des rapprochements diplomatiques entre les puissances
En cas de conflit militaire sino-japonais, les Etats-Unis seraient conduits à intervenir directement, s'étant engagés par traité à assurer la défense du Japon. A noter que d'autres Etats voisins, inquiets de la montée en puissance de la Chine, réclament également la protection militaire des Etats-Unis (Vietnam, Philippines, Singapour). Donc la Chine serait en position de faiblesse, voire seule sur le plan international si elle cherchait un conflit avec ses états. En 1914, l’Allemagne ne pouvait pas prévoir l’alliance entre les Alliés et les Etats-Unis de 1917.
De plus, la Chine actuelle sait maîtriser les conflits frontaliers sans aboutir à la guerre totale notamment lors du conflit localisé avec l'Inde en 1962,  des incidents avec l'URSS sur l’Oussouri (situation résultant des traités « inégaux » imposés à la Chine au XIXème siècle), tensions militaires à l'égard de Taiwan et de ses autres voisins, conflit limité avec le Vietnam en février-mars 1979,...
Dans la Chine d'aujourd'hui, il n'existe pas de modèle expansionniste, comme dans l'Allemagne de Guillaume II et cette puissance ne cherche pas à développer un réseau de pays-satellites en Asie Orientale, comme avait pu le faire l'URSS stalinienne en Europe de l'Est après 1945. La tentation impériale ne semble pas habiter réellement le régime chinois actuel.

           C) Un contexte historique différent
Le monde d'aujourd'hui n'est plus celui de 1914 : depuis Hiroshima, l'arme nucléaire rend tout conflit général impossible et inenvisageable, y compris pour les régimes politiques les plus dictatoriaux, en raison du risque de « destruction mutuelle assurée » et la dissuasion joue donc pleinement.
La Chine a démontré dans son histoire qu'elle n'a jamais mené la moindre politique expansionniste ou impérialiste à l'égard de ses voisins, même lorsqu'elle fut en position de force dans un passé lointain. Au contraire, elle a eu tout au long de son histoire à se protéger des invasions (d'où la construction de la Grande Muraille au nord):Turco-mongols, Européens (XIXème siècle). En revanche, elle défend toujours ce qu'elle considère comme partie prenante du « pré carré » chinois (Tibet, Mandchourie, etc.).
En Europe en 1914, des tensions nationales et territoriales constituaient autant de menaces pour la paix: en l’occurrence mes rivalités et les tensions dans les Balkans, la question non résolue des nationalités au sein des grands empires (austro-hongrois), la haine franco-allemande), les rivalités coloniales.
      En dépit des risques du monde actuel, un conflit militaire généralisé semble improbable aujourd’hui. Il s'opposerait aux intérêts majeurs des puissances éventuellement concernées, même si, comme dans des situations historiques antérieures, un « accident »politique est toujours possible : choc des « ego » nationaux suite à un affront possible, à une volonté de profiter d'une opportunité politique et militaire.
Le scepticisme et l'inquiétude par rapport à l’avenir (question du développement durable et de l'épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique et surpopulation mondiale, etc.) l’emportent très largement aujourd'hui par rapport à la foi dans le progrès illimité scientifique et technique qui prévalait au début du siècle dernier, avec le sentiment de supériorité incontestée de la civilisation européenne.



III/ Le rapprochement 1914/2014 : Une problématique française                                    Anna
2014, année du premier centenaire de la Première Guerre mondiale. Certains profitent de cette occasion pour  faire un rapprochement des tensions géopolitiques actuelles avec celles qui précédaient la Grande Guerre. On peut en effet relever certains points communs entre les deux situations, bien que les différences ne soient pas négligeables. Mais pourquoi s’intéresser à une telle comparaison ? Un tel rapprochement n’aurait aucun sens dans des pays comme la Chine ou les Etats-Unis. Alors pourquoi les français y accordent-ils autant d’importance ?
 Tout simplement parce que la Première Guerre mondiale a particulièrement marqué l’esprit des français. Il s’agit d’une des plus grandes épreuves que notre pays ait connues, et elle a laissé derrière elle un traumatisme profondément ancré dans le cœur des citoyens, chose que l’on ne retrouve pas dans des pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis. Cette peur très marquée de la guerre, qui s’était déjà manifestée  lors de la Guerre Froide, ressurgit aujourd’hui avec le retour de fortes tensions géopolitiques qui peuvent amener à considérer les risques de Troisième Guerre mondiale. Le monde contemporain est instable. Depuis quelques années, on constate l’émergence d’un nouveau système multipolaire ; cependant, dans l’histoire, aucun ordre mondial ne s’est imposé sans d’importants conflits armés. En retournant dans le passé pour chercher des points communs entre la situation passé et présente, les français cherchent, d’une certaine manière, à retrouver des repères. Le monde actuel est tel qu’ils ne le comprennent plus, aussi tentent-ils d’aller trouver des réponses à leurs craintes dans l’histoire.
Ne reste plus qu’à s’interroger sur la réelle utilité d’une telle démarche. Comme le disait Confucius : « L'expérience est une lanterne que l'on a accrochée dans le dos et qui n'éclaire que le chemin parcouru ». L’avenir reste plongé dans l’ombre, et ce n’est pas en examinant les similitudes et les différences des années 1914 et 2014 que les français trouveront de quoi apaiser ou confirmer leurs inquiétudes. 

SOURCES :
- Dossier de Pierre Grosser dans Questions Internationales, Juillet-Août 2014, n°21, « D’un monde à l’autre (1914-2014) » www.defense.gouv.fr/content/download/.../Labo%20n°21%20vd.pdf
- Article du Point du 19/12/13  de Nicolas Baverez (de droite) , «1914-2014 : L’inexorable bousculement »   http://www.lepoint.fr/editos-du-point/nicolas-baverez/1914-2014-l-inexorable-basculement-19-12-2013-1771855_73.php
- Revue  Problèmes Economiques N°3094 – SEPTEMBRE 2014  « 1914/2014, D'une économie à l'autre » /CDI

- Article du Monde du 5/1/14  de Antoine Flandrin « 1914-2014, même combat ? »


 (A voir aussi : le livre de J.P.Chevènement (radical de gauche) « 1914-2014, l'Europe sortie de l'histoire ? » en 2013)

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