COLLE 19 l'Allemagne dans les relations internationales
L’Allemagne dans les
relations internationales.
I. Les
deux piliers de la politique étrangère allemande : le couple
franco-allemand et le partenariat transatlantique.
1)
Le couple franco-allemand.
Ce
couple est déséquilibré au profit de l'Allemagne, plus peuplée, plus puissance
économiquement et ayant retrouvé sa souveraineté pleine et entière. Cependant,
les relations franco-allemandes semblent toujours être davantage façonnées par
Paris que par Berlin.
Les
relations entre les deux pays sont fortes depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale comme le montre l'exemple des couples De Gaulle/ Adenauer et
Mitterrand/ Khôl. C'est en effet un acte important de la part de De Gaulle,
ancien résistant, de s'unir au chancelier allemand. De même, la poignée de main
entre Mitterrand et Khôl à Verdun en 1984 lors de la commémoration des 70 ans
du début de la Première Guerre Mondiale est un événement très médiatisé et très
fort. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont également maintenu des liens étroits
tout comme leurs prédécesseurs. Aujourd'hui, le couple Merkel et Hollande ne
semble cependant pas être une priorité. En effet, Angela Merkel représente le
CDU, elle n'est donc pas socialiste par définition, ceci est donc un point de
divergence entre les deux.
Piliers
de la création de la CECA puis de la CEE en 1957, les deux pays ont cependant
toujours soutenus le projet européen. Les deux pays ont lancé tout un ensemble
d'initiatives communes sur le débat constitutionnel dans l'Union Européenne et
la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Aujourd'hui, ils se
mobilisent contre un éventuel « Brexit » du Royaume-Unis. Les liens
culturels sont également présents entre les deux pays puisqu'ils partagent une
chaîne : ARTE. De plus, plus de 80 000 jeunes allemands étudient
aujourd'hui en France. De nombreuses universités proposent en effet des doubles
diplômes valables dans les deux pays. Sur le plan militaire, l'Allemagne a
soutenu la France dans son intervention «Serval » au Mali en 2013 et a
offert quelques avions.
La
France est donc un pays clé pour l'Allemagne. En effet l'Allemagne est le
premier client et le troisième fournisseur de la France. C'est également le
premier investisseur étranger en France.
En
2013, les cinquante ans du traité de l'Elysée (1963) entre France et Allemagne,
ont été fêté et cela a relancé leur coopération.
2)
Le continent américain.
L'Allemagne est l'alliée des Etats-Unis. Membre de l'OTAN, elle est d'ailleurs
favorable a un OTAN puissant et influent. Elle est également membre de l'ONU.
D'autre part, les deux pays partagent les mêmes valeurs occidentales, soutenant
les démocraties et la paix dans le monde. Angela Merkel a également soutenu les
américains en Afghanistan et a envoyé ses soldats afin de maintenir la
stabilité du pays. D'autre part, le centre de commandement du futur bouclier
antimissile de l'OTAN en Europe devrait se trouver en Allemagne.
Cependant,
l'Allemagne n'hésite pas à contrarier la puissance américaine et les relations
sont parfois tendues. Tout d'abord, l'Allemagne s'est montrée contre
l'intervention américaine en Irak en 2003. Elle souhaite également être plus
souveraine et donc moins sous tutelle américaine.
En
juin, le G7 se déroule en Bavière et Obama menace de ne pas être présent si
Angela Merkel diffuse la liste des organismes qui ont été écouté par la NSA.
En
Amérique latine, l'Allemagne a également des enjeux économiques. Être présent
sur les marchés émergents comme le Brésil ou l'Argentine est devenu une
priorité du pays. Volkswagen a d'ailleurs implanté des usines dans ces deux
pays.
L'institut
GOETHE a cependant fermé en Amérique latine pour s'implanter dans les PECO.
II. La politique étrangère allemande : une tonalité
nouvelle ?
Depuis 1991, l’Allemagne
est réunifiée. Mais son passé n’est pas totalement effacé. Le monde peut
toujours avoir une vision négative de l’Allemagne. En effet, en 2012, Angela
Merkel fut accueillie en Grèce avec des drapeaux nazis. Même aujourd’hui, la Grèce
demande une indemnité de guerre que l’Allemagne refuse de payer. L’Allemagne
doit aller de l’avant, comme le dit Joachim Gauck le président de la république
allemande. Pour les jeunes, c’est à dire ce qui sont nés après-guerre, pensent
que tout ceci est du passé. Malgré la perte de son armée après la Seconde
Guerre Mondiale, pourtant aujourd’hui c’est la 3ème armée d’Europe.
Angela Merkel apporte son soutien envers les actions de l’ONU et de l’OTAN en
Afghanistan et au Mali. Elle dira même que « le terrorisme nord-maliens
est autant une menace pour l’Europe que pour l’Afrique ». Mais elle ne
fournira que quelques avions et armes de guerre. Par contre, elle est contre
l’intervention armée en Libye et en Irak. Pourtant, d’après un sondage, 1/3 des
allemands ne veulent pas que l’Allemagne soit présente sur la scène mondiale et
13% est contre une intervention de l’armée allemande dans le monde. La
tonalité de la politique étrangère allemande a changé depuis seulement ces
deux dernières années. En effet, après les élections allemandes, Angela Merkel
fut réélue. Elle est la dirigeante du parti chrétien et démocrate c'est-à-dire
CDU. D’après le magazine américain Forbes Angela Merkel est la femme la plus
influente et puissante du monde. C’est aussi elle qui est depuis le plus
longtemps à son poste en Europe. Elle se présente comme au cœur des relations
avec la Grèce. Le ministre des affaires étrangères allemand choisit est
Frank-Walter Steinmeier qui lui est le dirigeant du parti opposé c'est-à-dire
du SPD. Donc on assiste à une sorte de grosse coalition qui montre que la
politique allemande change. En effet, lors de la 50ème conférence
pour la sécurité à Munich, le ministre des affaires étrangères a défini les 7
piliers de la nouvelle politique étrangère allemande qui souligne donc cette
nouvelle tonalité. Le premier « l’Allemagne doit être prête à intervenir
plus tôt et de façon plus substantielle », le deuxième « il faut
agir concrètement. Pas seulement commenter », le troisième « créer
une politique étrangère et de sécurité européenne car l’union européenne
doit peser plus à l’est et au sud de l’Europe », le quatrième «l’emploi de
la force armée doit rester l’ultima ratio. Mais l’Allemagne est trop grande
pour se limiter à des commentaires » le cinquième « l’Allemagne doit
profiter de son poids pour contribuer à une issue pacifique en Ukraine »,
le sixième « il faut façonner de meilleures relations avec la
Russie », et le septième « l’alliance entre L’Union européenne et le
reste du monde doit se moderniser et s’élargir ». L’Allemagne n’est
donc plus considérée comme un « nain politique ». L’Allemagne est la
4ème puissance économique mondiale et elle est donc qualifiée de
« géant économique ». Sa richesse lui permet donc d’être sur la scène
mondiale et d’être influente malgré qu’elle ne possède pas de siège dans les
membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Même si elle est rêve. Son
importance sur la scène mondiale est notamment perçu grâce à sa participation
au G7. Elle l’avait déjà accueilli 5 fois depuis 1975. Le 7 et 8 juin 2015 elle
l’accueillera au château d’Elmau en Bavière. Elle a peur de violence et décide
de renforcer sa politique des frontières. La tonalité de la politique étrangère
allemande est nouvelle depuis ces 2 dernières années.
III. Russie, Moyen-Orient, quel rôle l’Allemagne peut-elle
jouer ?
La Russie et le Moyen-Orient sont actuellement des zones
perturbées. L’Allemagne interfère et agit de plus en plus dans ces territoires
instables depuis les années 2000.
1) En
Russie
Depuis la crise ukrainienne débutée en 2014 (voire colle
d’actu sur la crise ukrainienne), les relations entre l’Allemagne et la Russie
se sont dégradées. L’Allemagne accuse la Russie de ne pas respecter l’accord
international de Genève destiné à apaiser les tensions en Ukraine. Des tensions
diplomatiques apparaissent alors entre les deux puissances alors que
l’Allemagne était le partenaire privilégié de la Russie depuis l’Ostpolitik de
Willy Brandt.
Dans cette situation, l’Allemagne ne peut espérer jouer qu’un rôle de médiateur,
de négociateur avec la Russie. L’Allemagne, par le biais du couple
franco-allemand, exerce à ce jour une pression sur la Russie pour qu’elle cesse
ses interventions militaires en Ukraine, et particulièrement en Crimée. Bien
que l’Allemagne pèse de plus en plus sur la scène diplomatique, elle n’a pas
beaucoup de poids face au géant qu’est la Russie.
2) Au
Moyen-Orient
Au Moyen-Orient, l’Allemagne exerce un rôle économique.
En effet, l’Allemagne a des intérêts pétroliers dans les pays du Golfe dont
elle est dépendante énergétiquement. Les investissements allemands, bien
qu’assez limités, ont fait de l’Allemagne le 1er partenaire européen
d’Israël en 2008.
Actuellement, l’Allemagne développe de plus en plus son armée et exerce un rôle
militaire au Moyen-Orient. L’armée allemande, la Bundeswehr, est en Afghanistan
depuis 2002. Malgré son manque global d’implication militaire et la faiblesse
de son budget de défense, l’armée allemande prend la tête d’une opération
militaire de l’OTAN au nord de l’Afghanistan en 2008. Par ce rôle militaire
stratégique, l’Allemagne aspire à peser plus militairement et à véhiculer ses
valeurs dans des régions privilégiées.
3) La
question des Kurdes
Les Kurdes sont à ce jour « la plus grande nation
sans Etat ». Il y a environ 900 000 kurdes en Allemagne, soit la plus
grande diaspora kurde dans le monde. La revendication première de ce peuple est
de créer un Etat kurde indépendant. La position de l’Allemagne est double.
L’Allemagne souhaite à la fois satisfaire ce peuple kurde qui compose une
partie de sa population, mais elle est consciente que la création d’un Etat
kurde déstabiliserait grandement le Moyen-Orient. Or, la priorité allemande n°1
est de participer à l’instauration d’un monde stable. Sur la question Kurde,
l’Allemagne ne sait pas trop quel rôle jouer. Doit-elle intervenir ? Ou
laisser les choses se passer ?
En Russie et au Moyen-Orient, l’Allemagne joue à la fois
un rôle économique, militaire et souverain. Mais finalement, ses deux derniers
rôles sont limités par les positions fermes de la Russie et le manque
d’implication militaire de l’Allemagne. Dans ces zones instables, l’Allemagne
ne peut exercer une gouvernance rigide au nom des valeurs européennes.
Cependant, l’Allemagne a des intérêts dans ces régions et elle y investit, ce
qui lui permet d’exercer un rôle économique et militaire stratégique et
légitime. Sans un poids diplomatique important, l’Allemagne ne peut qu’exercer
des tentatives de médiation dans ces zones actuellement perturbées.
Sources : Le Monde
diplomatique
Diploweb
Comprendre l’actualité, Michael NAZET
Le dessous des cartes
L'Allemagne est l'alliée des Etats-Unis. Membre de l'OTAN, elle est d'ailleurs favorable a un OTAN puissant et influent. Elle est également membre de l'ONU. D'autre part, les deux pays partagent les mêmes valeurs occidentales, soutenant les démocraties et la paix dans le monde. Angela Merkel a également soutenu les américains en Afghanistan et a envoyé ses soldats afin de maintenir la stabilité du pays. D'autre part, le centre de commandement du futur bouclier antimissile de l'OTAN en Europe devrait se trouver en Allemagne.
Dans cette situation, l’Allemagne ne peut espérer jouer qu’un rôle de médiateur, de négociateur avec la Russie. L’Allemagne, par le biais du couple franco-allemand, exerce à ce jour une pression sur la Russie pour qu’elle cesse ses interventions militaires en Ukraine, et particulièrement en Crimée. Bien que l’Allemagne pèse de plus en plus sur la scène diplomatique, elle n’a pas beaucoup de poids face au géant qu’est la Russie.
Actuellement, l’Allemagne développe de plus en plus son armée et exerce un rôle militaire au Moyen-Orient. L’armée allemande, la Bundeswehr, est en Afghanistan depuis 2002. Malgré son manque global d’implication militaire et la faiblesse de son budget de défense, l’armée allemande prend la tête d’une opération militaire de l’OTAN au nord de l’Afghanistan en 2008. Par ce rôle militaire stratégique, l’Allemagne aspire à peser plus militairement et à véhiculer ses valeurs dans des régions privilégiées.
Diploweb
Comprendre l’actualité, Michael NAZET
Le dessous des cartes
COLLE 17 Hollande à Cuba : où en est ce pays ?
Les relations entre les EU et Cuba sont depuis l’embargo
lancé par JF Kennedy en 1962 plutôt tendues. Depuis ce jour, les EU bloquent
toute exportation vers Cuba, et interdisent aux bateaux s’y rendant de faire du
commerce avec eux pendant 6 mois. Une telle sanction fait que peu de bateaux
s’aventurent vers Cuba, qui est alors une île isolée, malgré sa situation
géographique privilégiée. Les Etats-Unis bloquent aussi les connexions vers
l’île alors que les câbles sous-marins reliant les Etats-Unis et l’Amérique du
Sud ne passent qu’à 30Km des plages cubaines. Aussi, il n’y a donc presque plus
de relations internationales puisque les pays du monde entier, excepté
quelques-uns, sont plutôt proches des Etats-Unis.
Mais depuis quelques années, les relations entre ces deux
pays semblent être plus cordiales, en effet, l’échange de différents
prisonniers et une politique d’émigration cubaine plus souple ont fait, qu’avec
d’autres réformes sur la propriété privée, les Etats-Unis ont vu en Cuba un
nouveau pays en pleine actualisation du socialisme.
Le 17 décembre, Barack Obama a fait un pas en avant
annonçant la fin de l’embargo étatsunien sur l’île de Cuba. Ce dégel va amener
à de longues réformes, à la réouverture des ambassades dans chacun des deux
pays et, la possibilité de voyager entre Cuba et les Etats-Unis sans problème.
Tout de même, cette nouvelle ouverture va engendrer
l’arrivée en masse de produits américains coûteux sur le sol cubain où le
salaire moyen ne dépasse pas les 15€. C’est le cas du géant Netflix qui en
arrivant sur l’île comme symbole américain n’est en fait accessible qu’à une
infime part de la population.
Les effets de cette ouverture sont
d’un point de vue politique et social tout à fait positifs, mais au niveau commercial,
il n’est pas encore possible de se rendre compte des faits.
Cuba : la faillite d'une utopie ?
Après sa prise de pouvoir grâce à un
coup d’état en 1959, le nouveau dictateur de Cuba, Fidel Castro, met en place
un régime communiste calqué sur l’URSS, qui devient son principal allié
économique et diplomatique. Les cubains croient alors en des réformes sociales
qui vont permettre d’améliorer leur niveau de vie médiocre. Hélas, la réalité
est bien différente…
Un des principaux blocages reste
l’embargo étasunien qui, depuis 1962 et la crise des missiles, dissuade et
sanctionne fortement les exportations vers Cuba.
La
deuxième cause de cette situation actuelle catastrophique est l’éclatement de
l’URSS en 1991 : Cuba perd son partenaire commercial et 36% de son PIB, et
ne peut plus lutter contre l’influence américaine. Castro tente alors de
trouver de nouveaux alliés avec le Venezuela de Chavez par exemple, pour
concurrencer le dollar. Les relations étant un peu plus détendues avec les
Etats-Unis, notamment grâce à la politique d’Obama qui a affaibli l’embargo,
les exportations vers Cuba redeviennent possibles et le gouvernement essaye
aujourd’hui de relancer son économie. Cela passe d’abord par l’agriculture, car
les populations cubaines souffrent depuis des décennies de la faim, manque de
production sur un territoire peu exploitable. Les frontières de Cuba s’ouvrent
également et le tourisme se relance, principale activité du pays. Enfin, des
nappes de pétrole ont été repérées au large de La Havane, et les négociations
avec des FTN américaines et européennes sont en cours pour son exploitation.
Malgré ces changements notables et
la nouvelle politique de réformes de Raúl Castro,
plus socialiste, le pays reste en difficulté : les inégalités sont de plus
en plus fortes, le salaire mensuel moyen restant en dessous de 20$, et de
nombreuses personnes tentent encore de fuir le pays à cause des répressions des
libertés telles que la presse.
Ainsi,
les cubains qui ont cru à une amélioration de leur niveau de vie avec la
révolution ont très vite déchanté face aux blocages politiques et commerciaux,
qui ne leur ont pas permis, depuis plus d’un demi-siècle, de se développer,
Cuba apparaît encore aujourd’hui comme elle était en 1959.
Cuba, quelles pistes d'avenir ?
De
part ces nombreuses réformes et la récente normalisation des relations entre
Cuba et les États-Unis, les Cubains semblent avoir l'espoir d'une amélioration
de leurs conditions de vie qui restent encore très difficiles aujourd'hui
(salaire moyen égal à 15€/mois) et de pouvoir enfin être au cœur des relations
internationales ce qui n'exclut pas de nouvelles arrivées d'investisseurs sur
l'île, autrefois frileux de s'implanter sur le territoire.
Aujourd'hui, l'objectif premier de
Raúl Castro est l' « actualisation du socialisme » comprenant
alors une libéralisation de l'économie et des réformes sociales. Tout d'abord,
la création d'entreprises privées a enfin été autorisée et on compte désormais
13 000, principalement des restaurants. Cette réforme permet aux entreprises
d'être plus productives et d'encourager la production nationale afin de réduire
les importations. Les réformes sociales ont-elles pu naître : rémunération
des heures supplémentaires, conditions de voyage assouplies, autorisation de devenir
propriétaire immobilier, etc. Ainsi l'avenir de Cuba semble plutôt s'améliorer
puisque le solde commercial négatif par rapport au PIB qui était de – 5% en
2008, passe à un solde positif de + 1,6% en 2013 grâce à la croissance des
exportations et à la substitution des importations et à l’épargne et le solde
positif du commerce extérieur apporte des recettes qui permettent d’initier un
processus graduel de renégociation et de paiement de la dette extérieure.
Cependant, si les Cubains peuvent
être plus confiants en ce qui concerne leur futur, c'est également les
investisseurs étrangers qui se réjouissent de la fin de l'embargo américain.
L'île a de nombreux atouts non négligeables qui pourront être déterminants pour
les années à venir. Tout d'abord, ses belles plages constituent un moteur
majeur du tourisme qui est devenu le secteur d'activité premier du pays et les
grandes firmes étrangères, qu’elles soient espagnoles ou encore françaises
comme le groupe Accor, sont des partenaires de poids dans la gestion de l’hôtellerie.
L'emplacement géographique privilégié de l'île est aussi à prendre en compte
dans pour son avenir : une vaste zone de développement spécial de Mariel
(Zdem) a déjà été installée, près de La Havane, avec des investissements
étrangers, principalement chinois et brésiliens. Ce port, qui prévoit la
construction de canaux spéciaux, est pensé comme un lieu de transit
d’importance pour les gros cargos en direction de l’Amérique latine. De même,
le potentiel de ressources naturelles est important et pourra aussi devenir
exploitable et constitué une source de richesse pour Cuba.
Enfin, la fin de l'embargo américain
annonce un énorme tournant pour Cuba qui va bouleverser la vie des Cubains. En
effet, il ne faut pas oublier que l'île a très peu accès à Internet créant un
retard supplémentaire puisque Cuba ne peut
pas importer de produits dont la composition est américaine à plus de
10%, incluant par exemple Google ou Facebook. Un frein notoire pour l'accès à
certaines technologies électroniques ou informatiques.
Ainsi, Cuba semble pouvoir respirer
de nouveau et commencer à exploiter toutes ses potentialités. De plus, malgré
un Raúl Castro encore réticent et peu sur de lui au sujet des réformes du pays,
il ne faut pas oublier qu'il a déjà annoncé qu'il se retirerait de la tête du
pays en 2018. Un espoir de mettre fin, peut-être, à la lignée castriste et
d'une plus forte intégration économique et commerciale.
FOUREL
Pauline
MAZET
Lucas
METRAL
Mathilde
Sources
: Courrier International, Le Figaro, Le Monde, Blog du PCF, Le Carnet des
Amériques du Sud, L'Humanité.fr, Les Echos, Blog de Yaoni Sanchez
COLLE 16 LE DROIT D'ASILE EN FRANCE
Le droit d’asile, un devoir?
Le droit d’asile est le droit accordé à une personne, se sentant
menacée dans son pays, de se mettre en sécurité. Une personne peut être menacée
dans n’importe quel Etat, mais les demandes d’asiles viennent massivement des pays
en guerre, notamment en Afrique (Soudan, Erythrée, Libye, Niger par exemple)
ainsi qu’au Moyen-Orient (Syrie, Yémen par exemple). Ces demandeurs souhaitent
le plus souvent migrer en Union Européenne, de part la proximité géographique.
Juridiquement, rien n’oblige les Etats à accepter les demandes
d’asile, la Convention de Genève de 1951 définie les modalités selon lesquelles
les Etats accorde le statut de réfugié, mais n’en fait pas un devoir.
Moralement, les pays proches, qui peuvent grâce à une économie
viable « sauver » de la menace certaines personnes se doivent de la
faire. En 2014, la Turquie a accueilli 2 millions de réfugiés Syriens et Irakiens.
Les pays de l’Union Européenne engagent des procédures qui durent entre 12 et
24 mois pour accorder le statut de réfugié, ce qui démotive les demandeurs. De
plus, les migrants entrent sur le territoire européen le plus souvent par voie
maritime, le droit d’asile étant en général demandé dans le pays le plus proche
de chez eux. Mais depuis, 2008, au vu de la crise économique, les pays les plus
demandés comme l’Espagne, la Grèce et l’Italie laissent place aux pays où
l’économie est meilleure. Dans l’ordre du nombre de demandes : Suède, Allemagne, France.
Le droit d’asile est donc un devoir moral mais pas juridique. D’après
Christian Bouquet, géopoliticien spécialiste de l’Afrique, il faudrait régler
les conflits à l’extérieur du territoire d’asile. En effet, on assiste
aujourd’hui à une véritable crise humanitaire qui contraint les populations à
migrer. C’est pour cela qu'il faudrait engager des discussions avec des pays en
guerre ou bien des Etats faillis.
Le droit
d’asile : les enjeux de la réforme ?
Depuis la publication frauduleuse du rapport de la Cour des
Comptes, le 13 Avril 2015, par le Figaro, les questions sur le droit d’asile
ont été récurrente dans les médias. Ce rapport explique dans les grandes lignes
« un délais trop long » pour les demandeurs, « un non suivi des
dossiers refusés », et un budget de 2milliards d’euros par an.
Le premier objectif de la réforme est de réduire les délais
de traitement de la demande d’asile. Contre un délais de 2 ans aujourd’hui, ce
qui signifie surtout « un parcours du combattant » pour le
demandeur, la réforme voudrait raccourcir à 9 mois le traitement des demandes.
Deuxièmement, les procédures sont très compliquées, et beaucoup d’acteurs
s’entremêlent (l’Union Européenne, Organisation française de protection des
réfugiés et apatrides, l’ONU, les ONG, la Cour National du Droit d’Asile..), et
seule l’OFPRA a le pouvoir d’accorder le statut de réfugié ou de protection
subsidiaire. Les procédures donc doivent être révisées, avec un suivi plus
abouti, et une assistante sociale encore plus performante doit être mise en
place. Par exemple, le demandeur qui doit s’exprimer en français aurait la
possibilité de le faire dans la langue qu’il maîtrise le mieux, et au côté d’un
avocat s’il le souhaite. Le dernier problème auquel doit palier la réforme est
la multiplication des demandes frauduleuses, des abus… et dans une moindre
mesure, réorienter les réfugiés qui prisent surtout les régions Ile De France
et Rhône Alpes.
Néanmoins les enjeux de la réforme ne doivent pas être réduit
à l’aspect juridique du droit d’asile. Maître Frery, avocate à Lyon, a déposé
deux mandats a propos du droit d’asile. Le premier réclame une meilleure
organisation des aides sociales : l’allocation temporaire d’attente doit
être révisé, parfois insuffisante et parfois accordé de manière arbitraire. Le
second lui réclame la possibilité aux demandeurs d’asile de pouvoir
s’entretenir en 8 clos, en effet, aujourd’hui les procès sont rendus
publiquement et il est parfois insoutenable pour un demandeur d’entretenir un
discours pénible devant une assemblée.
Le droit d’asile en France : un système « à bout de
souffle » ?
Lors d’un de ces derniers discours,
le premier ministre français, a réutilisé l’expression « à bout de
souffle » pour parler de la situation critique du droit d’asile en France.
L’asile est par définition une protection que garantit les Etats si une
personne est persécutée dans son propre pays par un pouvoir politique ou par
d’autres agents non étatiques. Si Manuel Valls parle d’un système ici à bout de
souffle, c’est pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, parce qu’il s’agit
d’un concept juridique relativement vieux. La France est la patrie des Droits
de l’Homme et du Citoyen. Elle apporte une importance particulière à ces
fondamentaux à savoir : liberté, égalité, fraternité. Ainsi, depuis presque 100
ans, le statut du réfugié politique est devenue une nouvelle priorité pour la
France. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, la SDN a crée : O.I.R. (
Organisation Internationale des Réfugiés). C’est la première fois que un statut
est ici réservé à des réfugiés politique. Mais il faudra pourtant attendre la
Seconde Guerre Mondiale pour avoir une meilleure prise de conscience, et pour
que le réfugié soit qualifié de façon beaucoup plus rigoureuse. Il aura à
partir de ce jour droit à des aides sociales.
Mais si on parle d’un système à bout
de souffle, c’est sans doute à cause du nombre d’acteurs beaucoup trop
important, qui ralentissent l’asile. Par exemple, OFPRA juge la qualité du
réfugié , et juge la légitimité de sa venue en France. La CNDA est la
base juridique qui intervient quand l’OFPRA a donné une réponse négative.
L’OFII permet quand l’OFPRA a donné une réponse positive, une bonne intégration
dans le pays, en offrant des cours de français par exemple. Mais c’est sans
compter sur toutes les préfectures qui sont mobilisées tous les jours de la
semaine ( à Paris, c’est la préfecture de Police). On peut également ajouter
toutes les organisations comme France Terre D’Asile ( aujourd’hui dirigé par
Pierre Henri ) qui permettent d’accompagner les réfugiés dans la démarche du
droit d’asile. Au total, une personne qui a eu l’asile a du rencontrer une
vingtaine de personnes.
Encore, le nombre peut peut-être
effrayé, mais c’est la durée surtout qui rend ce système à bout de souffle.
Aujourd’hui, une personne met entre 19 et 24 mois pour avoir l’asile. Comme le
qualifie bien Mr. Dubost, un des co-responsables de Amnesty International,
c’est devenu « le vrai chemin du combattant ». Le processus est en
effet relativement long : le temps que l’OFPRA se charge du dossier, que la
CNDA intervienne si elle n’est pas d’accord avec l’OFPRA, que l’OFII puisse
agir…etc. Et pendant ce temps la, les personnes qui attendent que leur dossier
soit traité travailler clandestinement ( car la France n’autorise le travail
légal que quand l’asile est donné ).
Sur le plan financier il semblerait
que ce système soit aussi à bout de souffle. Le Figaro a révélé récemment de
manière frauduleuse un rapport de la Cour des Comptes. Il dévoile le budget de
la France qui est réservé au droit d’asile. On parlerait alors de 2 milliards
d’euros. Dans ces 2 milliards d’euros, 56,6 % sont consacrés à l’hébergement,
17,2% à la santé, 13% à la scolarité, et le reste aux frais de dossiers et
autres choses diverses. Il s’agit donc d’un budget non négligeable, et
qui fait parti des nouveaux enjeux de la réforme.
Enfin, on peut parler d’un système à
bout de souffle suite aux demandes croissantes d’asile. Au total, en 2014, la
France a reçu 66 000 demandes d’asile. Toutefois, c’est un chiffre qu’il faut
relativiser : dans les années 1980, le nombre de demandes d’asile était
identique. De plus, la France est la quatrième pays d’européen qui reçoit le
plus de demandes d’asile, derrière : La Suède, le Royaume-Uni et l’Allemagne(
qui sont demandés grâce à leur attractivité économique).
Sources : figaro, atlantico.fr, la
Cimade, ministère-interieur.gouv.fr, France-terre-dasile.org, samdarra.fr, Lyon
Capital Live (youtube), Le Monde, C dans l’air, Le 28 minutes (arte)
COLLE 15 Firmes et droit international
I / Les firmes transnationales et le rapport de force, à
l’échelle mondiale, entre capital et travail
La
libéralisation des marchés de biens et de services ont conduit à l'explosion
des investissements directs dans le monde entier, et par conséquent, à la
montée en puissance des firmes transnationales.
Ces FTN exercent une influence croissante sur les structures économiques et
sociales des pays où elles opèrent, avec un impact particulier dans le domaine
de l'environnement, des droits de l'homme et du droit international
humanitaire.
Il parait ainsi logique que ces entreprises aient à répondre des violations des
droits de l’Homme et du droit international humanitaire qu’elles ont commise.
Cependant,
sur le plan international, du fait de leur nature d’acteurs non étatiques,
aucun régime juridique directement contraignant n’est encore instauré pour ces
entreprises.
Leur objectif principal étant de faire du profit afin de rémunérer les
actionnaires dans le cadre du capitalisme actionnarial, les FTN n’hésitent ainsi
pas à délocaliser leurs usines à l’étranger, dans des pays moins développés
qu’en Occident, afin de profiter de salaires plus bas et de moindres
revendications salariales.
Le
rapport de force entre capital et travail est donc inégal, car le capital prime
encore sur les conditions de travail des employés des pays du Sud. Comme il
n’existe aucune structure au niveau international permettant d’assigner les
compagnies qui ont eu recours à des violations des droits de l’Homme, les
dirigeants continuent en toute impunité à infliger des conditions de travail
insupportables afin d’augmenter leur capital.
C’est
par exemple le cas de l’entreprise Nestlé, basée à Vevey en Suisse, et qui
dispose de nombreuses usines en Colombie : les profits énormes réalisés
par l’entreprise ces dernières années sont dus à des compressions de personnel,
à l’allongement des horaires quotidiens, à la volonté de supprimer le repos
dominical, à la transformation des contrats de travail à durée indéterminée en
contrats de travail temporaires, et à la répression des activités syndicales.
En effet, selon des statistiques Colombiennes, près de 3 000 syndicalistes ont
été assassinés depuis le milieu des années 1980, et 13 d’entre eux
travaillaient pour Nestlé.
La
Commission Internationale de Juristes a identifié quatre formes de crimes
auxquels ont recours les FTN :
1. La fourniture de
biens et de services aux auteurs de crimes, c'est-à-dire la fourniture de
matières premières, d’équipement, d’infrastructures, de savoir-faire,
d’assistance logistique ou encore le financement de personnes ou groupe de
personnes ayant commis des violations des droits de l’Homme.
2. La « sécurisation »
de l'entreprise. Les entreprises opérant dans des pays en guerre ou
dans des zones sous tension utilisent fréquemment différents acteurs tels que
des militaires, des entreprises privées de sécurité ou des milices pour assurer
la sécurité de leur personnel et de leurs infrastructures, tout en sachant que
ces auxiliaires violent les droit de l’Homme et le droit international
humanitaire dans l’accomplissement de leur tâche.
C’est
le cas de Nestlé en Colombie qui utilise des paramilitaires colombiens afin de
garantir le bon fonctionnement de ses usines sur place, notamment pour empêcher
tout mouvement syndical.
3. Les chaines d’approvisionnement.
De nombreux biens et services qui arrivent à un bon prix sur le marché ont
bénéficié à un moment ou un autre de l'esclavage, du travail forcé ou du
travail des enfants.
Ainsi, Kraft, le géant belge de l'agroalimentaire qui produit entre autre le
chocolat Côte d'Or est accusé d’utiliser du cacao récolté par des enfants
esclaves dans la composition de bon nombre des chocolats qu'il produit.
4. Les
partenariats d'affaires (joint venture). Cette catégorie vise
les entreprises qui, tout en gardant un certain contrôle sur un projet,
s’associent avec une autre entité (milices d'État, la rébellion, privé, etc.)
afin d'atteindre un but commun.
Beaucoup
de FMN se permettent donc beaucoup afin d’augmenter leur capital, et ne se
préoccupent que trop peu des crimes qu’elles commettent.
L’approche volontariste basée sur la
notion de responsabilité sociale et éthique des entreprises est le seul
mouvement mis en place au niveau international pour inciter à respecter les
Droits de l’Homme ainsi que le Droit International Humanitaire.
II / La responsabilité sociale des
entreprises (RSE) : un concept intégré ?
Avec
le processus de mondialisation, les entreprises ont une influence de plus en
plus importante. Ces firmes transnationales dont l’enjeu principal est la
rentabilité, commettent ainsi de nombreuses infractions.
L’enjeu est donc de développer la responsabilité sociale des entreprises afin
de réduire ces infractions et de permettre aux entreprises d’être davantage
responsables.
Selon la Commission Européenne de 2011, la responsabilité sociale des
entreprises (RSE), est définie comme « la responsabilité des entreprises
vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
Le
concept de responsabilité sociale des entreprises apparait dès les années 1960
mais ne prend réellement son essor que dans les années 1990 avec la dernière
mondialisation.
Cette RSE est avant tout une démarche volontaire de la part des entreprises,
qui consiste en une série de codes de conduite au travers desquels elles s’engagent
à appliquer, dans la conduite de leurs activités commerciales, divers principes
et normes de comportement. La responsabilité sociale des entreprises relève
également d’actions au niveau national, régional et international.
Au
niveau national, en particulier en France, il existe des démarches afin de
favoriser la responsabilité sociale des entreprises. En France, la RSE est
identifiée comme un moyen privilégié pour inviter les entreprises à participer
à la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable.
En Europe, seul le Danemark et la France ont fait de la responsabilité sociale
des entreprises un objet de réglementation, sortant ainsi du concept de
« soft law », qui caractérise la responsabilité des entreprises. En
effet, la RSE a fait l’objet de discussion lors de la table ronde du Grenelle
Environnement consacrée à la gouvernance. Les objectifs sont nombreux :
développer l’information sociale et environnementale communiquée par les
entreprises à l’attention de leurs parties prenantes, impliquer les
institutions représentatives du personnel dans les discussions sur les enjeux
de développement durable liés à l’activité des entreprises, soutenir le
développement de « labels » permettant de donner une reconnaissance
aux bonnes pratiques sociales et environnementales des entreprises ou encore
intervenir au niveau européen en faveur de l’élaboration d’un référentiel
commun relatif aux indicateurs sociaux et environnementaux.
La responsabilité sociale des entreprises est également présente dans la
stratégie nationale de développement durable de 2010 à 2013. En 2013, une
conférence sociale sur la responsabilité de l’entreprise a eu lieu. Les
démarches qui encouragent la RSE en France sont donc nombreuses.
Au
niveau régional, plusieurs approches ont été identifiées aux niveaux de l’Union
Européenne (UE), de l’Accords Nord-Américain de libre échange (ALENA) ainsi
qu’au niveau de l’OCDE.
L’UE s’intéresse au problème de la
responsabilité des entreprises depuis les années 1970 et a introduit une série
de Directives, essentiellement dans le domaine des conditions de travail, qui
ont trait au comportement des multinationales.
Parmi les mécanismes européens concernés par cette question, il y a la Cours
Européenne des Droits de l’Homme, les clauses relatives aux droits de l’homme
incluses dans les traités d’Amsterdam (1997) et de Maastricht (1992), et la
clause de plainte collective de la Charte Sociale Européenne.
En janvier 1999, un rapport du
parlementaire européen Richard Howitt a débouché sur l’adoption de l’idée d’un
Code de Conduite européen pour les entreprises européennes opérant dans les
pays en voie de développement, dont l’obligation pour toute entreprise privée
travaillant pour le compte de l’UE dans des pays tiers de respecter les droits
fondamentaux conformément au Traité de l’Europe, faute de quoi elle perdra le
financement communautaire.
L’ALENA
contient une clause spécifique autorisant les citoyens à intenter des actions
en cas de violation des lois de protection de l’environnement ou de la
législation du travail contre des sociétés actives dans la zone couverte par
l’accord. Des actions ont été intentées mais sans grand succès car cet accord
est bien plus favorable aux entreprises qu’à quiconque tentant de remettre
leurs pratiques en question.
L’OCDE,
quant à elle, élabore en 1976 les « Principes directeurs de l’OCDE à
l’intention des entreprises multinationales » qui concernent l’emploi, les
relations entre le patronat et les ouvriers, les charges fiscales et plusieurs
autres aspects. Après la révision en 1999, l’OCDE a exposé un certain nombre de
règles comme l’extraterritorialité : toute entreprise multinationale dont
le siège se situe dans un pays de l’OCDE est responsable de ses activités, même
lorsqu’elle opère au travers de filiales en dehors de la zone de l’OCDE ;
ainsi que des règles sur l’hygiène et la sécurité ou encore sur la
discrimination en matière d’âge. De plus, un nouveau texte a également été
adopté (2011) à propos de l’utilisation d’études d’incidence sur
l’environnement, du travail des enfants et du travail forcé, de la corruption
et des intérêts des consommateurs. Les fournisseurs ainsi que les
sous-traitants sont encouragés à appliquer les Principes directeurs. Néanmoins,
la mise en œuvre des Principes directeurs est un point faible majeur. En effet,
les propositions visant à améliorer sont totalement inopérantes car elles se
concentrent essentiellement sur la réactivation et le renforcement des Points
de Contact Nationaux, qui se sont déjà révélés inutiles.
Au
niveau international, le Global Compact (ou Pacte Mondial) qui a été lancé en
1999, sous l’impulsion de M. Kofi ANNAN, vise à proposer aux entreprises
d’adhérer à dix grands principes dans les domaines des droits de la personne,
du travail et de l’environnement. Il y a également les conventions de
l’Organisation internationale du travail (OIT) visant à diffuser la
responsabilité sociale des entreprises, dont la déclaration tripartite adoptée
en 1977 qui invite les entreprises à respecter et faire respecter les droits
des travailleurs. L’OIT est le principal organe international de normalisation
dans le domaine des relations du travail. Néanmoins, en tant qu’instrument
juridique visant à contraindre les entreprises à accepter leur responsabilité,
elle souffre cependant globalement des mêmes lacunes que l’OCDE, soit dans le
domaine de la mise en application. Une Commission des entreprises
multinationales existe, mais elle est généralement très lente et peu
convaincante en pratique. Enfin, le 1er novembre 2010, l’ISO
(Organisation internationale de normalisation) a mis en place une norme,
appelée norme ISO 26000, sur la responsabilité sociale des organisations. Elle
précise l’intégration des normes de responsabilité sociétale, de gouvernance et
d’éthique d’une manière plus élargie. Mais il ne s’agit pas d’une norme
certifiable mais d’un guide de lignes directrices proposé aux entreprises et
organisations. L’ONU (Organisation Mondiale du Commerce), quant à elle, est le
seul organe international disposant d’un réel pouvoir contraignant, mais d’un
point de vue de la contestation du pouvoir des entreprises multinationales et
transnationales, sa dévotion au libre-échange la rend globalement source de
problèmes plutôt que de solutions.
Ces
différents mécanismes au niveau national, régional et international ont un
impact significatif sur les activités des entreprises. Les entreprises ont en
effet un intérêt manifeste à montrer leur engagement en faveur des droits de
l’homme, que ce soit pour améliorer leur réputation auprès des consommateurs
(on se rappelle de l’affaire Nike qui a provoqué une chute importante des
ventes) ou pour réduire les risques de grèves, de protestations et les campagnes
de boycott.
Néanmoins, tant les codes de conduite que les normes internationales de
comportement restent des mécanismes de « soft law » qui ne peuvent
pas, en tant que tels, être invoqués pour fonder la responsabilité juridique
des entreprises. Leur succès dépendra ainsi dans une large mesure de la
sincérité des entreprises qui ont souscrit, ainsi que la vigilance de la
société civile et des consommateurs.
Les limites de cette approche éthique ont progressivement fait apparaitre comme
nécessaire la mise en place de mécanismes plus contraignants, aptes à engager
la responsabilité juridique d’une entreprise, ce tant au niveau national
qu’international.
III/ Les FTN
enfin rattrapées par le droit ?
Les
entreprises transnationales commettent beaucoup de crimes qui n’étaient jusqu'à
récemment pas punis par les lois.
Cette
situation est sur le point de changer.
Le long silence qui régnait sur cette question a été brisé en septembre 2013,
lorsque 85 États menés par l’Équateur ont mis un projet de résolution à l’ordre
du jour du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH). Cette
résolution vise à combler une lacune flagrante : l’absence de mandat pour
imposer des règles contraignantes sur les activités des multinationales. Elle
vise aussi à et garantir l’accès à la justice pour les populations affectées.
De plus, des ONG et des responsables
politiques se mobilisent en ce moment pour obtenir la création de nouveaux
instruments juridiques, dans le but de mettre fin à cette situation de
quasi impunité des FTN face aux crimes qu’elles commettent. En France, une
loi a été discutée fin Janvier à ce propos et à l'ONU, un traité international
est en préparation.
Les
députés Français ont en effet adopté lundi en première lecture une
proposition de loi PS contraignant les multinationales à prévenir des
atteintes aux droits de l’homme et à l’environnement de leurs sous-traitants
étrangers. Ce texte est très attendu par les ONG mais critiqué par le patronat.
Concrètement,
les grandes entreprises auront l’obligation d’établir et de mettre en œuvre un
«plan de vigilance» destiné à prévenir les atteintes aux droits de l’homme et à
l’environnement ainsi que la corruption chez leurs sous-traitants ou fournisseurs
avec qui elles ont «une relation commerciale établie», c’est-à-dire
durable. Mais cette obligation ne s’appliquera qu’aux sociétés employant
(filiales comprises) au moins 5 000 salariés en France ou au moins
10 000 salariés en France et à l’international.
Sources :
- multiwatch.ch : multinationales
et respect des droits humains
- Trial : Les entreprises
multinationales : www.trial-ch.org/fr/ressources/droit.../les-entreprises-multinationales.htm...
-Y
a-t-il un droit international du travail pour les entreprises multinationales ?
Livre de gilles TRUDEAU
-Propos
recueillis par Maxime Combes, pour Attac France, le 19 juin 2014.
- Ministère de l’écologie, du développement et de l’énergie : www.developpement-durable.gouv.fr
- La responsabilité des entreprises
multinationales : pour un contrôle de leurs méfaits : www.globenet.org/aitec/chantiers/mondialisation/.../seminaireresp.htm
I
/ traité par Lucile Héral
II/ traité par Adèle Sigwalt
III/ traité par Noémie Guibert
Ces FTN exercent une influence croissante sur les structures économiques et sociales des pays où elles opèrent, avec un impact particulier dans le domaine de l'environnement, des droits de l'homme et du droit international humanitaire.
Il parait ainsi logique que ces entreprises aient à répondre des violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire qu’elles ont commise.
Cependant, sur le plan international, du fait de leur nature d’acteurs non étatiques, aucun régime juridique directement contraignant n’est encore instauré pour ces entreprises.
Leur objectif principal étant de faire du profit afin de rémunérer les actionnaires dans le cadre du capitalisme actionnarial, les FTN n’hésitent ainsi pas à délocaliser leurs usines à l’étranger, dans des pays moins développés qu’en Occident, afin de profiter de salaires plus bas et de moindres revendications salariales.
En effet, selon des statistiques Colombiennes, près de 3 000 syndicalistes ont été assassinés depuis le milieu des années 1980, et 13 d’entre eux travaillaient pour Nestlé.
La Commission Internationale de Juristes a identifié quatre formes de crimes auxquels ont recours les FTN :
1. La fourniture de biens et de services aux auteurs de crimes, c'est-à-dire la fourniture de matières premières, d’équipement, d’infrastructures, de savoir-faire, d’assistance logistique ou encore le financement de personnes ou groupe de personnes ayant commis des violations des droits de l’Homme.
2. La « sécurisation » de l'entreprise. Les entreprises opérant dans des pays en guerre ou dans des zones sous tension utilisent fréquemment différents acteurs tels que des militaires, des entreprises privées de sécurité ou des milices pour assurer la sécurité de leur personnel et de leurs infrastructures, tout en sachant que ces auxiliaires violent les droit de l’Homme et le droit international humanitaire dans l’accomplissement de leur tâche.
C’est le cas de Nestlé en Colombie qui utilise des paramilitaires colombiens afin de garantir le bon fonctionnement de ses usines sur place, notamment pour empêcher tout mouvement syndical.
3. Les chaines d’approvisionnement. De nombreux biens et services qui arrivent à un bon prix sur le marché ont bénéficié à un moment ou un autre de l'esclavage, du travail forcé ou du travail des enfants.
Ainsi, Kraft, le géant belge de l'agroalimentaire qui produit entre autre le chocolat Côte d'Or est accusé d’utiliser du cacao récolté par des enfants esclaves dans la composition de bon nombre des chocolats qu'il produit.
L’approche volontariste basée sur la notion de responsabilité sociale et éthique des entreprises est le seul mouvement mis en place au niveau international pour inciter à respecter les Droits de l’Homme ainsi que le Droit International Humanitaire.
L’enjeu est donc de développer la responsabilité sociale des entreprises afin de réduire ces infractions et de permettre aux entreprises d’être davantage responsables.
Selon la Commission Européenne de 2011, la responsabilité sociale des entreprises (RSE), est définie comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
Le concept de responsabilité sociale des entreprises apparait dès les années 1960 mais ne prend réellement son essor que dans les années 1990 avec la dernière mondialisation.
Cette RSE est avant tout une démarche volontaire de la part des entreprises, qui consiste en une série de codes de conduite au travers desquels elles s’engagent à appliquer, dans la conduite de leurs activités commerciales, divers principes et normes de comportement. La responsabilité sociale des entreprises relève également d’actions au niveau national, régional et international.
En Europe, seul le Danemark et la France ont fait de la responsabilité sociale des entreprises un objet de réglementation, sortant ainsi du concept de « soft law », qui caractérise la responsabilité des entreprises. En effet, la RSE a fait l’objet de discussion lors de la table ronde du Grenelle Environnement consacrée à la gouvernance. Les objectifs sont nombreux : développer l’information sociale et environnementale communiquée par les entreprises à l’attention de leurs parties prenantes, impliquer les institutions représentatives du personnel dans les discussions sur les enjeux de développement durable liés à l’activité des entreprises, soutenir le développement de « labels » permettant de donner une reconnaissance aux bonnes pratiques sociales et environnementales des entreprises ou encore intervenir au niveau européen en faveur de l’élaboration d’un référentiel commun relatif aux indicateurs sociaux et environnementaux.
La responsabilité sociale des entreprises est également présente dans la stratégie nationale de développement durable de 2010 à 2013. En 2013, une conférence sociale sur la responsabilité de l’entreprise a eu lieu. Les démarches qui encouragent la RSE en France sont donc nombreuses.
L’UE s’intéresse au problème de la responsabilité des entreprises depuis les années 1970 et a introduit une série de Directives, essentiellement dans le domaine des conditions de travail, qui ont trait au comportement des multinationales.
Parmi les mécanismes européens concernés par cette question, il y a la Cours Européenne des Droits de l’Homme, les clauses relatives aux droits de l’homme incluses dans les traités d’Amsterdam (1997) et de Maastricht (1992), et la clause de plainte collective de la Charte Sociale Européenne.
En janvier 1999, un rapport du parlementaire européen Richard Howitt a débouché sur l’adoption de l’idée d’un Code de Conduite européen pour les entreprises européennes opérant dans les pays en voie de développement, dont l’obligation pour toute entreprise privée travaillant pour le compte de l’UE dans des pays tiers de respecter les droits fondamentaux conformément au Traité de l’Europe, faute de quoi elle perdra le financement communautaire.
L’ALENA contient une clause spécifique autorisant les citoyens à intenter des actions en cas de violation des lois de protection de l’environnement ou de la législation du travail contre des sociétés actives dans la zone couverte par l’accord. Des actions ont été intentées mais sans grand succès car cet accord est bien plus favorable aux entreprises qu’à quiconque tentant de remettre leurs pratiques en question.
L’OCDE, quant à elle, élabore en 1976 les « Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales » qui concernent l’emploi, les relations entre le patronat et les ouvriers, les charges fiscales et plusieurs autres aspects. Après la révision en 1999, l’OCDE a exposé un certain nombre de règles comme l’extraterritorialité : toute entreprise multinationale dont le siège se situe dans un pays de l’OCDE est responsable de ses activités, même lorsqu’elle opère au travers de filiales en dehors de la zone de l’OCDE ; ainsi que des règles sur l’hygiène et la sécurité ou encore sur la discrimination en matière d’âge. De plus, un nouveau texte a également été adopté (2011) à propos de l’utilisation d’études d’incidence sur l’environnement, du travail des enfants et du travail forcé, de la corruption et des intérêts des consommateurs. Les fournisseurs ainsi que les sous-traitants sont encouragés à appliquer les Principes directeurs. Néanmoins, la mise en œuvre des Principes directeurs est un point faible majeur. En effet, les propositions visant à améliorer sont totalement inopérantes car elles se concentrent essentiellement sur la réactivation et le renforcement des Points de Contact Nationaux, qui se sont déjà révélés inutiles.
Néanmoins, tant les codes de conduite que les normes internationales de comportement restent des mécanismes de « soft law » qui ne peuvent pas, en tant que tels, être invoqués pour fonder la responsabilité juridique des entreprises. Leur succès dépendra ainsi dans une large mesure de la sincérité des entreprises qui ont souscrit, ainsi que la vigilance de la société civile et des consommateurs.
Les limites de cette approche éthique ont progressivement fait apparaitre comme nécessaire la mise en place de mécanismes plus contraignants, aptes à engager la responsabilité juridique d’une entreprise, ce tant au niveau national qu’international.
III/ Les FTN enfin rattrapées par le droit ?
Le long silence qui régnait sur cette question a été brisé en septembre 2013, lorsque 85 États menés par l’Équateur ont mis un projet de résolution à l’ordre du jour du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH). Cette résolution vise à combler une lacune flagrante : l’absence de mandat pour imposer des règles contraignantes sur les activités des multinationales. Elle vise aussi à et garantir l’accès à la justice pour les populations affectées.
- Trial : Les entreprises multinationales : www.trial-ch.org/fr/ressources/droit.../les-entreprises-multinationales.htm...
- Ministère de l’écologie, du développement et de l’énergie : www.developpement-durable.gouv.fr
II/ traité par Adèle Sigwalt
III/ traité par Noémie Guibert
COLLE 14
BOUSSEDRA Nora
RIVES Lucie
Quel est le poids des GAFA ?
Le terme GAFA est l'acronyme des
quatre grandes firmes américaines Google, Apple, Facebook et Amazon, parfois
également nommées les « Big Four », qui dominent le marché numérique.
Nées dans les dernières années du
20ème siècle ou au 21ème siècle, elles sont implantées
dans le technopôle de la Silicon Valley, qui s'est crée autour du campus
universitaire de Stanford à San Francisco et concentre des activités de pointe
dans la recherche et l'innovation
Les génies Larry Page et Siguen
Brin, Tim Cook, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos ont réussi la prouesse de
contrôler à eux-seuls plus de la moitié du marché numérique mondial.
En une vingtaine d’années ces
plates-formes du net ont en effet pris les rênes de l’économie numérique
mondiale et de la vie digitale des internautes, qui y passent en moyenne 55% de
leur temps, et imposé ainsi de nouveaux modèles de développement.
Il
convient donc d'interroger le poids des GAFA dans sa contribution à la
redéfinition et à la recomposition des territoires, des sociétés et des
rapports de force dans l'économie mondialisée.
I – Les GAFA, une stratégie
en dehors des sentiers battus
«
Think out of the box », telle est la
stratégie des GAFA qui s'inscrit hors des sentiers battus et bouscule les
règles du business. Analysons en détail les facteurs de leur puissance.
A) Une
stratégie hégémonique
Selon le
cabinet de conseil en stratégie FaberNovel, les GAFA considèrent que «
Chaque humain connecté est un client potentiel et chaque humain non connecté
devrait l'être ».
En effet, ils ne réfléchissent
jamais en termes de géographie ou de culture mais voient le monde comme un
immense marché, cherchant à toucher les 7 milliards de consommateurs potentiels
qui le peuple : pour eux, les frontières n'existent tout simplement pas.
Leur volonté d’hégémonie se
caractérise ainsi par un positionnement stratégique, via des offres, des
rachats ou des partenariats sur les 7 industries clefs de la transformation
numérique (CF tableau ci-dessous) : les télécoms et les Technologies de
l'information et de la communication (TIC ou IT), la santé, la distribution,
les énergies, les média et le divertissement, la finance ainsi que le voyage et
les loisirs.
D'un point de vue financier, ces
quatre sociétés totalisent à elles seules une capitalisation boursière cumulée
de plus de 1516 milliards de dollars, d'après le cabinet d'investissement Aurel
BGC, soit l'équivalent de l'intégralité du CAC 40, qui reprend les 40
capitalisations les plus importantes de la bourse de Paris.
Apple fait figure de leader avec
ses 748 milliards de dollars de capitalisation, suivi de près par Google qui
totalise 370 milliards de dollars, Facebook (223 milliards) et Amazon (175
milliards).
Chacun des GAFA a réussi des
percées décisives sur son ou ses marchés respectif(s).
Google a ainsi pris le contrôle du
marché des navigateurs en l’espace de 4 ans : lorsqu'il décide de se lancer en
2008 sur le marché des moteurs de recherche, Internet Explorer possède 60% de
parts de marché, quatre ans plus tard il est dépassé par Chrome, qui concentre
désormais 90% de la recherche sur la toile.
En 10 ans, Facebook s’est adjugé
16 % du temps passé online chez les internautes américains et 75 % de la part
de marché du social en ligne, soit près de 1,3 milliard d’utilisateurs.
Au niveau économique, les GAFA
génèrent l’équivalent du PIB du Danemark, la 35ème puissance
économique mondiale et affichent un chiffre d'affaires de 316 milliards de
dollars. Alors que le Danemark affiche un PIB de 330 milliards de dollars pour
2,7 millions d’habitants, les GAFA réalisent quasiment l'équivalent en
employant 10 fois moins de personnes, c'est-à-dire seulement 252 000 employés,
ce qui témoigne du succès d'une stratégie économique et financière redoutable.
En effet, lorsqu'un GAFA recrute
un employé, leurs concurrents ont besoin d'en embaucher entre 3 et 9 pour
réaliser la même croissance de chiffre d'affaires. Ceci rend compte d'une efficacité
et d'une productivité maximales des employés, séduits par l'assurance d'un
cadre de travail optimal, par un salaire élevé, hard-power des GAFA, et par
l'attractivité qui semble sans limites de ces sociétés et constitue ainsi le
volet « soft-power » de leur puissance.
Mais cette puissance, via le
soft-power, est-elle réelle ou fantasmée ?
Alors que les GAFA sont très doués
en communication pour faire croire que les conditions de travail dans leurs
entreprises sont exceptionnelles et qu'ils sont tel un corps uni tournés vers
le futur et l'innovation, de nombreux scandales remettent en question cette
image supposée idyllique des quatre grandes firmes du numérique.
Sur les sites d'assemblage du
principal sous-traitant d'Apple, le Taïwanais Foxconn, situés majoritairement
en Chine (à Shenzhen et à Zhengzhou), les
scandales relatifs aux conditions de travail, d'hygiène, de salaire, de
logement des ouvriers... (liste non exhaustive) se multiplient depuis les
années 2000. Alors que de 2007 à 2010, une vague de suicides frappe la
société, cet élément sera le déclencheur de ce que
l'on appelle désormais le « Foxconn Gate ». En octobre 2013,
le chercheur en économie taïwanais Thung-Hong Lin introduit même la notion de «
despotisme global fragmenté » à propos de Foxconn à l’occasion du colloque
international « suicide et travail » à propos de son étude des 21
suicides survenus en Chine chez Foxconn, entre juillet 2009 et octobre 2010.
Néanmoins, ces événements
n'entachent pas pour autant la réputation des GAFA, qui semblent exercer sur
les gens un pouvoir extraordinaire et possèdent une emprise très forte sur les
consommateurs, ne se contentant pas de simplement répondre à leurs besoins mais
bien de les créer.
B) Une stratégie de l’innovation
Cette stratégie commence par un
élargissement du champ d’action. En effet les GAFA n’hésitent pas à s’éloigner
du cœur du métier : Amazon réinvestit ainsi 80% de son flux de trésorerie,
Google 38%, tandis qu’Omnicom, l’autre numéro un mondial de la publicité, est loin
derrière avec à peine 15% de réinvestissement.
Ces dernières années, les
acquisitions les plus spectaculaires sont à mettre à leur actif. Entre janvier
2012 et octobre 2014, ils ont investi 43,8 milliards de dollars dans des succès
commerciaux et technologiques comme Beats, Uber, Whatsapp, AirBnB ou Instagram.
En quelques années Apple est
devenu un incontournable de l’univers de la musique, Amazon offre l’un des plus
importants services de cloud computing au monde et Google s’est transformé en
un géant du mobile. Larry Page et Sergueï Brin, cofondateurs de Google ont
ainsi acquis une gigantesque force de frappe : ils ne cessent d’acquérir
des entreprises dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la
robotique (exemple frappant avec la Google Car, projet de voiture
autonome développé par Google),
investissent aussi beaucoup dans le séquençage de l’ADN et dans les recherches
visant à prolonger l’espérance de vie. Dans les NBIC (Nanotechnologies,
Bio-ingénierie, Informatique et Cognitive) Google devient un acteur
incontournable et le laboratoire Google X travaillerait ainsi sur des centaines
de projets.
C’est que les GAFA visent une
clientèle mondiale, et n’hésitent pas pour cela à développer des projets
colossaux et innovants. Par exemple, l’avionneur américain Boeing a dit
souhaiter s'associer avec l’un des GAFA pour développer un satellite de
relayant de l’Internet haut débit. Il s’agirait de fournir un accès
Internet massif au moindre coût, 70% du globe n’étant effectivement pas couvert
par le réseau à ce jour. Google serait un des acteurs les plus intéressé par ce
projet, et son investissement en début d’année à hauteur de 1 milliard de
dollars dans SpaceX, entreprise américaine travaillant
dans le domaine de l'astronautique et
du vol spatial, ne serait pas antinomique avec ce projet.
Dans la même optique, Mark
Zuckerberg a lancé son projet Internet.org qui a pour objectif de rendre
l’accès à Internet abordable pour l’ensemble des communautés à travers le
monde. Facebook explore ainsi différentes technologies, y compris des avions
longue distance à haute altitude, des satellites et des lasers. Le laboratoire
Innovation Lab, une collaboration Ericsson-Facebook, a aussi été conçu pour
aider les développeurs à comprendre comment leurs applications fonctionneront
dans les différentes parties du monde.
Il met au point des environnements
de test avec différentes conditions de réseau, ce qui permet aux développeurs
de garantir que leurs applications fonctionneront même dans les lieux les plus
reculés.
Enfin, Google a mis au point le
projet Loon, permettant de connecter à Internet les zones blanches du globe via
des milliers de ballons. Le CNES soutient le projet en y apportant son
expertise technique sur les ballons. Il s’agit plus précisément de s’appuyer sur
une flotte de ballons stratosphériques dérivant dans la stratosphère et
capables de relayer des zones de la planète éloignées et non-desservies à
Internet. Les ballons voleraient entre 18 et 20 km d’altitude, plus haut que
les avions commerciaux, s’affranchissant ainsi des aléas météorologiques et
seraient alimentés en énergie par des panneaux solaires. Utilisant une liaison
bidirectionnelle, le signal serait envoyé depuis le sol vers les ballons qui
pourraient ensuite le relayer vers d’autres ballons avant d’être finalement
renvoyé vers le sol où il pourrait être capté par des antennes extérieures ou
des téléphones équipés de la technologie LTE (Long-Term Evolution). La vitesse
de connexion permet de lire des vidéos en streaming et Google a déjà lancé une
trentaine de ballons depuis 2013, qui ont d’ores et déjà parcouru plus de 3
millions de kilomètres au total.
C) Une stratégie du
« client Roi »
Les GAFA ont une culture
d’entreprise organisée autour du client, qui est au centre de la création de
richesse. Pour satisfaire un client toujours plus intransigeant, ils mettent en
place des structures internes très efficaces, afin d’innover toujours plus,
mais surtout d’anticiper ses futures attentes.
Ces structures, qui s’appellent
Google X, Facebook Connectivity Lab ou encore Amazon Lab126, comptent en
tout 2000 employés.
Pour s’imposer sur le marché des
technologies numériques, ces quatre géants du net s’adressent toujours au plus
grand nombre en privilégiant la facilité d’usage. Leurs activités répondent avant
tout à des besoins : trouver plus vite grâce au moteur de recherche
Google, écouter plus de musique plus facilement sur son iPod, ou encore avoir
accès à un large choix de produits depuis chez soi grâce à Amazon.
De plus, ce qui permet aux GAFA de
se diversifier c’est leur connaissance du client. En effet, la très forte
maîtrise des données personnelles numériques leur permet de concevoir des
stratégies de diversification construites sur le parcours client. Ainsi, en
conservant dans leurs données les pages que nous avons consulté, les GAFA, et
surtout Facebook et Google, peuvent anticiper nos désirs. Pour cela, ils
sélectionnent leurs fournisseurs qui, pour être en bonne place sur leurs
écrans, doivent verser de l’argent pour être assez visibles sur la toile.
Cependant ce genre de procédés peut paraître déloyal à l’égard des commerces
dits plus « traditionnels ». En effet, les publicités
numériques de ce type peut avoir comme effet de brider le commerce local, on
perd ainsi progressivement de vue le libraire ou le commerçant du quartier,
puisqu’en fonction du profil de consommateur, l’objet le mieux adapté à nos
attentes nous sera toujours proposé au meilleur prix et au bon moment sur le
net.
Ceci pose aussi le problème des
conditions de travail de ces milliers d’employés contraints d’exécuter des
tâches répétitives et ingrates, que ce soit aussi bien l’« eacher »,
chargé de réceptionner les marchandises et de les enregistrer
informatiquement, que le « stower » qui a pour fonction de les ranger
dans les kilomètres d’étagères de l’entrepôt, le « picker » dont la
tâche est d’arpenter les allées afin de rassembler les produits commandés et de
les apporter au « packer » qui doit emballer les marchandises
avant expédition.
Les GAFA privilégient également une
redéfinition du management. Ils encouragent ainsi un management pirate qui
repose sur une culture hacker. Par exemple, chez Google, on promeut une
organisation moins hiérarchique : sur 37 000 collaborateurs, seuls 14%
sont des managers et 3% des directeurs. Ce modèle repose sur une très forte
diffusion technologique au service de la performance et de la créativité des
équipes en interne.
Les outils
automatisent les tâches à faible valeur ajoutée, actualisent les niveaux
d’informations des équipes et facilitent le partage de la connaissance et la
culture de l’apprentissage.
D) Une stratégie
d'optimisation fiscale
Puissants mais aussi mauvais
joueurs, les GAFA n'hésitent effectivement pas à user et abuser de diverses
techniques d'optimisation fiscale, dont la mécanique savamment orchestrée
s'apparente à une véritable machine industrielle.
En effet, d'après une infographie
publié par le cabinet d'étude et de conseil en gestion Greenwhiwh Consulting,
les GAFAM (GAFA plus Microsoft) ont payé en France 37,5 millions d’euros
d’impôt sur les sociétés en 2011, pour un chiffre d’affaires cumulé évalué à
8,1 milliards d’euros. Greenwich estime donc que, via différentes techniques
d’optimisation fiscale, ces cinq acteurs payent en moyenne 22 fois moins
d’impôt que ce qu’ils devraient normalement débourser. Cela représente un
manque à gagner considérable pour l’État français, qui se chiffre en millions
d'euros : 800 millions pour la seule année 2011.
De plus, ces « géants du web »
recourent à des stratégies fiscales et juridiques de plus en plus complexes,
qualifiées de stratégies d'évitement, qui se traduisent par des implantations à
l'étranger et la pratique des flux croisés de transferts de valeur, dans le but
d'échapper en grande partie à l'assujettissement à la TVA comme à l'impôt sur
les bénéfices.
C'est pourquoi les gouvernements
européens, français et britannique en première ligne, ont réfléchit à la mise
en place de diverses mesures fiscales, afin de protéger le marché intérieur et
les sociétés nationales de cette concurrence déloyale des Big Four du
numérique.
En France, un rapport proposant
l’instauration de taxes spécifiques pour les multinationales du web a été remis
lundi 9 mars 2015 à Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au Numérique. Commandé
par France Stratégie, l’organisme de réflexion - anciennement Commissariat
Général au Plan - rattaché à Matignon, et rédigé par une dizaine d’économistes,
il suggère une nouvelle fiscalité reposant sur le montant des revenus
publicitaires des plateformes. À défaut, une taxe sur leur nombre
d’utilisateurs ou d’annonceurs serait également envisagée, avec un taux « assez
faible » et « un seuil en deçà duquel l’entreprise ne serait pas taxée », pour
ne pas pénaliser les acteurs locaux ou inciter les sites à mettre en place des
services payants.
Une taxe plus élevée pour les
groupes exploitant les données personnelles des Français, s’ils les revendent à
des tiers ou les stockent pour de la publicité ciblée, fait également l’objet
d’une proposition dans ce rapport.
La « taxe Google » envisagée par
le gouvernement britannique et annoncée début décembre projette quant à elle
une taxation sur le chiffre d’affaires de l'ordre de 25%, alors que jusque là
le taux usuel était de 20%. Elle devrait s’appliquer uniquement aux entreprises
qui dégagent plus de 250 millions de livres de chiffre d’affaires annuel.
En plus de ce taux plus élevé, les
sociétés devront également répondre à une législation plus stricte sur le plan
des publications financières. Les GAFA seront ainsi contraints de détailler
leurs recettes pays par pays, le but étant de rendre ainsi l’activité de ces
firmes plus transparente.
Dans le cas de Google par exemple,
les autorités espèrent montrer quelle part des revenus la société dégage sur le
marché britannique et quelle somme est envoyée au siège européen à Dublin pour
être ensuite retransférée vers des paradis fiscaux. Au quatrième trimestre
2014, Google a déclaré environ 1,7 milliard de dollars de chiffre d’affaires
sur son activité britannique et payé 20 millions de livres de taxe au
Royaume-Uni, alors que ses recettes réelles outre-Manche étaient elles estimées
à 3,6 millions de livres.
II – Les GAFA, au service de la puissance
Américaine ?
A) Des fleurons du digital
devenus des champions industriels
“Ces sociétés ne sont plus
seulement les fleurons de l’économie numérique américaine, elles sont aussi les
leaders industriels de demain, capables de transformer des marchés et d’imposer
des standards. Aucun acteur économique ne peut les négliger”, constate
Louis Moullard, analyste au sein du cabinet FaberNovel.
En effet, les GAFA ont
un modèle de croissance exceptionnel puisqu'en 2013 Google, Apple, Facebook et
Amazon ont généré une croissance supérieure à celle de la Chine : 12%
contre « seulement » 9% pour l'atelier du monde. Ces taux de
croissances fortement élevés, qui font rêver bien des pays aujourd'hui, en
premier lieu ceux du continent européen, stimulent ainsi la croissance
américaine. De plus, le positionnement stratégique de ces quatre
multinationales du web sur les 7 industries clés de la transformation numérique
assure aux États-Unis une visibilité considérable à l'échelle mondiale et une
couverture de nombreux marchés, autant de facteurs contribuant à asseoir la
puissance américaine dans le monde.
Les GAFA
génèrent de plus des chiffres d'affaires capables de rivaliser avec le PIB de
certains États (CF infographie ci-contre), puisque le chiffre d'affaires
d'Amazon en 2013, de l'ordre de 74,4 milliards de dollars, dépasse en effet le
PIB de Cuba (72,3 milliards de dollars), celui de Google (59,8 milliards de
dollars) flirte avec le PIB du Soudan (60 milliards de dollars), Apple, avec
son chiffre d'affaire de 57,6 milliards de dollars, l'emporte sur le PIB de la
Croatie, alors que Facebook cumule un chiffre d'affaire de 7,8 milliards de
dollars, de quoi à rivaliser avec Haïti et son PIB de 7,9 milliards de dollars.
Les
bénéfices dégagés par ces sociétés son également considérables, en particulier
pour Apple et Google. Ces multinationales, dont le poids financier égale celui
de certains États de rang non négligeable (66ème pour Cuba par
exemple), sont donc bien au service de la puissance américaine et concourent à
faire des États-Unis un acteur phare de l'économie mondiale.
En
effet, les GAFA permettent aux États-Unis d'occuper une position hégémonique et
de faire figure de leader sur le marché numérique, puisqu'ils contrôlent en
effet 55% de la vie digitale des internautes.
Ainsi
les divers logiciels ou autres systèmes mis au point par ces sociétés, lorsqu'ils
sont utilisés par des internautes « étrangers », peuvent servir la puissance
américaine car la supposé neutralité d'un produit (comme les antivirus par
exemple) n'est pas toujours effective dans la sphère numérique.
B) Des
multinationales au service de l’État et des jeunes entreprises
La
collecte de données constitue pour les GAFA une nouvelle richesse :
les quatre géants de l’Ouest américain, qui placent le client et non le produit
au cœur de leur réflexion, souhaitent rassembler autour de leur entreprise le
maximum d’entre eux et tous les fidéliser, qu’ils payent des services ou qu’ils
ne vivent que des « expériences » gratuites. L’essentiel est donc bien d’avoir
la base clients la plus large possible.
Elle engendrera notamment une collecte de données à grande échelle, dont
l’analyse permettra de mieux comprendre les comportements des consommateurs
mais aussi d’augmenter la capacité d’innovation de la société. « En
conséquence, la représentation de la captation de la richesse change totalement
: elle n’est plus liée qu’à l’argent, mais dépend aussi de la connaissance
offerte par ces collectes de données », note Sarah Nokry, analyste
principale au sein du cabinet FaberNovel.
Cette collecte de données, excepté
le fait quelle présente une utilité certaine pour les entreprises en question,
peut servir deux autres acteurs dont le rôle est non négligeable : le
gouvernement américain et les publicitaires. Effectivement, les informations
récoltées par les multinationales du Web sur les habitudes et pratiques de
leurs consommateurs peuvent être transmises, sur exigence du gouvernement, à
l’État américain, dans le cadre de la lutte antiterroriste engagée depuis les
attentats de 2001 (Patriot Act).
Barack Obama n'a d'ailleurs pas
hésité à défendre ouvertement les GAFA et les intérêts américains, ce qui
s'inscrit dans son rôle de Président, mais en abaissant de façon importante les
firmes européennes. En effet la stratégie
d'optimisation fiscale à l'échelle industrielle des GAFA a suscité bon nombre
de réactions de la part des hommes politique, il y a ceux qui jugent leurs
pratiques fiscales déloyales et souhaitent mettre en place une taxation
adaptée, français et britanniques en première ligne, et ceux qui les défendent,
Barack Obama en fait partie.
Mi-février,
il s’est rendu en Californie, au sommet organisé par l’université Stanford
consacré à la protection des données des consommateurs et à la cybersécurité. «
Internet était à nous, nos entreprises l’ont créé, étendu et perfectionné de
telle façon que la concurrence ne peut pas suivre », a affirmé le président
américain qui s’interroge sur les procédures de Bruxelles à l’encontre de
Google pour « abus de position dominante » et les demandes de
report d’application des conditions générales d’utilisation, formulées par la
Commission belge de la protection de la vie privée auprès de Facebook.
« Et
souvent, ce que l’on présente comme des positions nobles sur ces problèmes n’a
pour but que le développement d’intérêts commerciaux », a-t-il poursuivi avant de lancer perfidement : «
Certains pays, comme l’Allemagne, compte tenu de son histoire avec la Stasi,
sont très sensibles sur ces questions. Mais parfois, leurs entreprises — les
fournisseurs de service qui ne peuvent pas concurrencer les nôtres — tentent
surtout d’empêcher nos entreprises d’opérer efficacement là-bas. »
De quoi
provoquer la colère des Européens. Stéphane Richard, président d’Orange, a
réagi immédiatement : « On assiste à un retour de l’impérialisme et du
colonialisme américain en matière de numérique. C’est triste. D’autant plus
venant de la part d’un dirigeant pour lequel j’ai beaucoup d’admiration, comme
beaucoup de gens. » S’il reconnaît que le réseau a bien été inventé
par les Américains, il estime aussi qu’internet est aujourd’hui la propriété de
tous.
Les géants du numérique peuvent
également revendre les données récoltées à des sociétés privées officiant dans
le secteur publicitaire, ou à des entreprises partenaires, qui les utilisent
ainsi pour attirer dans leur filet des consommateurs potentiels.
La
collecte de données est de plus facilitée par la technique que mettent en place
les GAFA : ils conçoivent des écosystèmes qui les libèrent de toutes
contraintes de recueil de consentement ou d’accord, d’information préalable, en
construisant des systèmes fermés extrêmement efficaces permettant de suivre,
connaître, comprendre les intérêts et attentes de leurs utilisateurs sans cookies.
Le
principe repose sur un identifiant unique, chacun aura son nom sigle
« Single sign on » pour Facebook, « Identifiant Apple »
pour Apple. Reconnu sitôt la connexion sur le site, l’identifiant unique créé
par ces entreprises permet de passer d’un objet connecté (smartphones,
tablettes...) à l’autre sans jamais perdre le fils,
de collecter des intérêts, des comportements en toute liberté, de contrôler
toute la chaîne des publicités avec sérénité et de proposer ainsi à
l'utilisateur la bonne publicité au moment opportun.
Cette technique non seulement détrône les cookies mais éjecte le plus souvent
les cookies tiers. Le système est ainsi fermé.
À une
autre échelle, les GAFA soutiennent, financent, voire même rachètent par
ailleurs de jeunes entreprises qu'ils jugent prometteuses, dans le but de
s'entourer des « cerveaux » les plus compétents, ce qui constitue pour
eux un gage, si ce n'est la garantie, de croissance.
En effet, comme le montrent les
récents rachats de Nest, Oculus, Beats, WhatsApp ou Instagram, les GAFA
n’hésitent pas à investir de manière importante pour s’offrir des start-up
dynamiques aux activités novatrices et engageantes permettant de compléter leur
portefeuille d’offres. Entre
janvier 2012 et octobre 2014, un tiers de leur activité totale
aux États-Unis était ainsi consacrée aux investissements ou achat de diverses
start-up attrayantes.
Les 4 acteurs américains du
numérique ont ainsi suffisamment de réserves financières pour racheter les 50
start-up les plus prometteuses du moment (selon le classement du Wall
Street Journal)...
C) Les GAFA, des
entreprises avant tout au service de leur propre puissance
Les
quatre géants du web totalisent effectivement plus de 123 milliards de dollars de
réserves financières, essentiellement amassées par Google et Apple, mais
conservent une part significative de ce trésor de guerre dans des paradis
fiscaux pour éviter d’être taxés par les États-Unis.
En
agissant ainsi, ils accroissent certes leurs profits personnels et permettent à
la société de se développer encore : innover, élargir le champ d’activité,
etc., mais ne « jouent pas le jeu » en tant qu'ils ne participent pas
réellement à stimuler l'économie américaine, puisque les quantités de réserves
financières amassées sont thésaurisées et non pas réinvesties dans le circuit
économique.
De plus,
même si les GAFA embauchent de nombreux diplômés issus de prestigieuses
universités américaines, ils ne constituent pas pour autant le monopole de leur
force productive. En effet, le « brain drain », ou exode des cerveaux, qui
désigne le départ d'ingénieurs, de scientifiques et de techniciens
qualifiés vers des pays à niveaux technologiquement plus élevés que ceux des
pays d'origine, est courant. De nombreux jeunes
cerveaux formés à l'étranger et ayant un haut niveau en informatique sont tout
à fait dans le viseur des GAFA, désireux de s'entourer des personnes les plus
compétentes possibles. Ceci introduit donc une certaine compétitivité, une
relative concurrence entre des ingénieurs venant du monde entier (Inde, Russie,
France...), et ceux qui sont américains. En effet, pour décrocher le poste tant
désiré dans l'un des prestigieux GAFA, il ne suffit pas d'être bon, mais bien
exceller dans son domaine.
Sources :
http://www.silicon.fr/google-apple-facebook-amazon-10-choses-savoir-gafa-103205.html
http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0204176731522-les-gafa-plus-forts-que-le-cac-40-1095611.php#
http://fgconseil.fr/?p=800
http://www.lenouveleconomiste.fr/gafa-les-cles-de-la-toute-puissance-26100/
http://meta-media.fr/2014/02/07/si-les-gafa-etaient-des-etats-infographie.html
http://frenchweb.fr/la-riposte-de-londres-et-paris-pour-taxer-les-gafa-se-precise/186409
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/03/09/01007-20150309ARTFIG00039-la-france-etudie-de-nouvelles-taxes-contre-les-geants-du-web.php
http://www.decideursenregion.fr/National/Developper-Manager/entreprises/technologies/Les-Gafa-bousculent-les-regles-du-business
http://www.gizmodo.fr/2014/12/05/raisons-europe-peur-gafa.html
http://www.valeursactuelles.com/gare-aux-gafa-51471
http://www.usine-digitale.fr/editorial/pour-taxer-les-geants-du-web-la-france-attendra-l-europe.N318455


Elle engendrera notamment une collecte de données à grande échelle, dont l’analyse permettra de mieux comprendre les comportements des consommateurs mais aussi d’augmenter la capacité d’innovation de la société. « En conséquence, la représentation de la captation de la richesse change totalement : elle n’est plus liée qu’à l’argent, mais dépend aussi de la connaissance offerte par ces collectes de données », note Sarah Nokry, analyste principale au sein du cabinet FaberNovel.
Cette technique non seulement détrône les cookies mais éjecte le plus souvent les cookies tiers. Le système est ainsi fermé.
Sources :
http://www.silicon.fr/google-apple-facebook-amazon-10-choses-savoir-gafa-103205.html
http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0204176731522-les-gafa-plus-forts-que-le-cac-40-1095611.php#
http://fgconseil.fr/?p=800
http://www.lenouveleconomiste.fr/gafa-les-cles-de-la-toute-puissance-26100/
http://meta-media.fr/2014/02/07/si-les-gafa-etaient-des-etats-infographie.html
http://frenchweb.fr/la-riposte-de-londres-et-paris-pour-taxer-les-gafa-se-precise/186409
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/03/09/01007-20150309ARTFIG00039-la-france-etudie-de-nouvelles-taxes-contre-les-geants-du-web.php
http://www.decideursenregion.fr/National/Developper-Manager/entreprises/technologies/Les-Gafa-bousculent-les-regles-du-business
http://www.gizmodo.fr/2014/12/05/raisons-europe-peur-gafa.html
http://www.valeursactuelles.com/gare-aux-gafa-51471
http://www.usine-digitale.fr/editorial/pour-taxer-les-geants-du-web-la-france-attendra-l-europe.N318455
COLLE 13
Places et stratégies des FMN françaises du luxe
dans le monde
Le contexte
économique du luxe a sensiblement évolué depuis deux décennies. Le marché
mondial connaît un développement spectaculaire. De nombreux pays s’ouvrent
désormais à cette industrie, au premier rang desquels la Chine, l’Inde, la
Russie, ajoutant leur clientèle à celle des marchés traditionnels. Sur ce
marché en forte progression, le luxe français dispose d’avantages de
comparatifs importants et d’un rayonnement mondial.
I/ La stratégie de délocalisation inversée dans firmes françaises du
luxe Jeanne-Valérie
Le
luxe est l’un des seuls secteurs à ne pas souffrir de la délocalisation. Ainsi
cette délocalisation inversée dont font preuve les entreprises française de
luxe tel LVMH ou bien Kering leur permet de garder cette image qui fait encore
aujourd’hui leur succès.
En
effet c’est grâce à leur image que les entreprises françaises de luxe sont le
plus connus et gagnent une renommée mondiale. C’est à la fois l’image d’une
entreprise familiale, concernée par le bien-être de ses employés qualifiés
qu’elle forme souvent qu’on la reconnait. C’est aussi de par la qualité des
matériaux utilisés pour réaliser leur « œuvres ». En effet ce côté
artisanal et unique avec certaine pièce qui ne sont fait qu’en petite quantité
permet à ces entreprises de garder une part de mystère et ainsi leur apporte
une certaine renommée auprès de classes sociales qui ne peuvent souffrir ce
luxe mais aussi auprès des personnes qui peuvent se l’offrir. C’est donc à
travers la sensation de l’unique que ces entreprises du luxe gagnent encore des parts de marché.
De
plus la présence de ces entreprises en France leur permet de gagner une
certaine puissance sur la scène politique. Ainsi ils peuvent directement négocier
avec les politiciens et même avec l’Europe sur certaines mesures qu’ils pensent
contraignantes.
II/ L’exception du luxe dans l’économie française A-Clotilde
A.
Une économie toujours croissante et dynamique
Malgré la crise de 2008, l’industrie du luxe reste dynamique. La France se place comme leader mondial. Ses produits intemporels et leur authenticité en font le prestige, avec un savoir-faire d’exception «made in France» assurant l’exclusivité et la rareté, de même d’une qualité artisanale identifiable. L’économie française du luxe affiche actuellement une vitalité et un rayonnement international qui résulte également d’une stratégie cohérente et adaptée aux réalités géoéconomiques.
Ainsi, la France représente à elle-seule ¼ du chiffre d’affaire mondial, avec cinq groupes principaux :
LVMH, 1er mondial(ex de stratégie : Guerlain, modernisation de l’usine et du magasin pour en faire la vitrine des innovations), KERING (changement de nom : PPR devient Kering, Ker pour la noyau breton et –ing pour le reflet international), L’OREAL (investissement laboratoire de recherche sur la peau et les cheveux), HERMES (même nom depuis 1837, stratégie gamme-marque), CHANEL (15 projets de boutique en Chine)
Malgré la crise de 2008, l’industrie du luxe reste dynamique. La France se place comme leader mondial. Ses produits intemporels et leur authenticité en font le prestige, avec un savoir-faire d’exception «made in France» assurant l’exclusivité et la rareté, de même d’une qualité artisanale identifiable. L’économie française du luxe affiche actuellement une vitalité et un rayonnement international qui résulte également d’une stratégie cohérente et adaptée aux réalités géoéconomiques.
Ainsi, la France représente à elle-seule ¼ du chiffre d’affaire mondial, avec cinq groupes principaux :
LVMH, 1er mondial(ex de stratégie : Guerlain, modernisation de l’usine et du magasin pour en faire la vitrine des innovations), KERING (changement de nom : PPR devient Kering, Ker pour la noyau breton et –ing pour le reflet international), L’OREAL (investissement laboratoire de recherche sur la peau et les cheveux), HERMES (même nom depuis 1837, stratégie gamme-marque), CHANEL (15 projets de boutique en Chine)
B.
Une économie entre tradition et modernité
La France est la première destination touristique du monde, portée par Paris ville-monde. Le savoir-français en matière de luxe est reconnu internationalement. La France a un héritage historique important dont elle fait un atout : elle a une image féérique, attrayante, idéal romantique.
De surcroît, avec l’essor d’Internet, les entreprises s’adaptent en proposant des ventes en ligne, elles en font un outil de communication sans empiéter sur la vente en boutique. Et Il s’agit aussi de commercialiser leurs produits en ligne, tout en conservant leur image de marque.
La lutte face à la contrefaçon est fortement engagée depuis les années 2000, avec les lois sur la propriété intellectuelle et une harmonisation européenne récente qui la rende plus efficace.
La France est la première destination touristique du monde, portée par Paris ville-monde. Le savoir-français en matière de luxe est reconnu internationalement. La France a un héritage historique important dont elle fait un atout : elle a une image féérique, attrayante, idéal romantique.
De surcroît, avec l’essor d’Internet, les entreprises s’adaptent en proposant des ventes en ligne, elles en font un outil de communication sans empiéter sur la vente en boutique. Et Il s’agit aussi de commercialiser leurs produits en ligne, tout en conservant leur image de marque.
La lutte face à la contrefaçon est fortement engagée depuis les années 2000, avec les lois sur la propriété intellectuelle et une harmonisation européenne récente qui la rende plus efficace.
C.
Une stratégie collective exceptionnelle :
Créé en 1954, par Jean-Jacques Guerlain, le Comité Colbert rassemble 78 maisons françaises de luxe et des institutions culturelles. Elles œuvrent ensemble au rayonnement international de l'art de vivre français. L’incarnation du goût français se traduit à travers l’élaboration d’une stratégie de solidarité. Les échanges de bonnes pratiques et de réflexions prospectives entre membres permettent d’anticiper les marchés. ex : Hermès lance une ligne spéciale de saris en Inde
Les grands groupes opèrent également des fusions ou des rachats de marques, d'entreprises étrangères afin de les rendre plus compétitives.
ex : Groupe l’OREAL : Lancôme, Giorgio Armani, Ralph Lauren, Cacharel, Diesel…
Groupe LVMH : marques Dior, Guerlain, Givenchy, Fendi, Marc Jacobs, Céline, Kenzo, Loewe…
Créé en 1954, par Jean-Jacques Guerlain, le Comité Colbert rassemble 78 maisons françaises de luxe et des institutions culturelles. Elles œuvrent ensemble au rayonnement international de l'art de vivre français. L’incarnation du goût français se traduit à travers l’élaboration d’une stratégie de solidarité. Les échanges de bonnes pratiques et de réflexions prospectives entre membres permettent d’anticiper les marchés. ex : Hermès lance une ligne spéciale de saris en Inde
Les grands groupes opèrent également des fusions ou des rachats de marques, d'entreprises étrangères afin de les rendre plus compétitives.
ex : Groupe l’OREAL : Lancôme, Giorgio Armani, Ralph Lauren, Cacharel, Diesel…
Groupe LVMH : marques Dior, Guerlain, Givenchy, Fendi, Marc Jacobs, Céline, Kenzo, Loewe…
III/ Les entreprises françaises à la conquête des pays émergents Anna
A/
Une initiative ancienne
Dès
les années 1990, les firmes françaises du luxe s’implantèrent dans les
aéroports du monde entier, ainsi qu’en Chine où les maisons du Comité Colbert
ont aujourd’hui plus de 1600 points de ventes. La chine représente un quart du
marché mondial et ce pays est d’une importance capitale pour les entreprises du
luxe : on estime que d’ici 2020, la classe aisée chinoise passera de 120 à
280 millions de personnes, et que cette augmentation représentera 75% de la
hausse des demandes de produits de luxe.
B/
La conquête des marchés émergents
Les
entreprises multiplient les stratégies pour conquérir ces marchés, notamment
afin de compenser la baisse relative de leur chiffre d’affaire lors de la crise
(même si le secteur du luxe en a beaucoup moins souffert que d’autres) et
également en prévision de la montée en puissance de pays qui, même s’ils pèsent
peu aujourd’hui, seront peut-être d’une grande importance à l’avenir. Ils
adaptent donc leurs produits à la culture de ses pays – par exemple en créant
une gamme de sari pour le marché indien – ou s’aident de stratégies collectives ;
ainsi, en janvier 2013, 26 maisons du Comité Colbert ont participés à un
festival à Istanbul (organisé par le comité lui-même) pour conquérir le marché
turc, ce qui s’est avéré un succès.
C/
Un intérêt qui se limite aux seuls marchés
Les
entreprises du luxe délocalisent relativement peu dans les pays émergents
(hormis de rares secteurs spécifiques, tels que la broderie ou l’horlogerie,
souvent en Europe de l’Est) afin de protéger le « made in France »,
celui-ci étant l’un de leurs meilleurs atouts de vente.
Sources :
-Site officiel du Comité Colbert : http://www.comitecolbert.com/comite_colbert.html
- Etudes et analyses : https://www.etudes-et-analyses.com/
(Pour les stratégies spécifiques des entreprises LVMH, L’OREAL, HERMES, CHANEL)
- http://www.challenges.fr/entreprise/20140515.CHA3863/pourquoi-la-france-est-championne-du-luxe-et-continuera-de-l-etre.html
-sites officiels des groupes : LVMH, L’OREAL, CHANEL, HERMES, Kering (anciennement PPR)
-Site officiel du Comité Colbert : http://www.comitecolbert.com/comite_colbert.html
- Etudes et analyses : https://www.etudes-et-analyses.com/
(Pour les stratégies spécifiques des entreprises LVMH, L’OREAL, HERMES, CHANEL)
- http://www.challenges.fr/entreprise/20140515.CHA3863/pourquoi-la-france-est-championne-du-luxe-et-continuera-de-l-etre.html
-sites officiels des groupes : LVMH, L’OREAL, CHANEL, HERMES, Kering (anciennement PPR)
- L’expansion : « Les secrets
de la réussite du luxe à la française » : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/les-secrets-de-la-reussite-du-luxe-a-la-francaise_1426433.html
Réalisée par Jeanne-Valérie Uwizeye, Anna
Hentz, A-Clotilde Clanet
COLLE 12 LA CRISE ARGENTINE
ARGENTINE
Entre crises et
croissance depuis les années 2000
Quels
sont les atouts de l'Argentine ?
L'Argentine,
3ème puissance économique régionale après le Brésil et le
Mexique. est un pays très vaste, riche en ressources naturelles,
tourné vers l'exportation notamment agricole. En effet, elle
présente une diversité de paysages, la cordillère des Andes, les
lagons, les forêts, les steppes de Patagonie et le climat tropical
et humide est favorable à l'agriculture. L'essentiel de la
production agricole provient de la région de la Pampa. Les
principales cultures sont le soja, le mais, le blé, la laine, la
viande bovine et le vin.
L'Argentine
est également bien pourvu en énergie, 4ème producteur de pétrole
et le 1er producteur de gaz d’Amérique Latine. Le secteur
industriel est également varié, l'automobile et le pharmaceutique
étant extrêmement porteurs. Membre permanent du Mercosur,
communauté économique des pays de l'Amérique du Sud et réalise de
nombreux échanges commerciaux et financiers avec les États-Unis, la
Chine, l'Espagne et l'Europe elle-même. Comptant plus de 41 million
d'habitants, sa population est très qualifiée et relativement
aisée, les salaires étant de plus répartis de manière homogène.
Toutefois,
ses atouts ne suffisent pas enrayer les crises touchant l'Argentine,
et sont même parfois affectés, comme le montrent les manifestations
des années 2000 suite aux réformes sur l'exportation du soja, et le
climat de tension social qui pèse sur le peuple argentin. De plus,
certains partenariats considérés comme atouts vont même jusqu'à
échouer, aggravant la situation économique, entraînant la baisse
des exportations, défavorisant l'intégration dans la mondialisation
autrefois réussie.
Pourquoi
tant de crises ?
Tout
d’abord il faut expliquer ces crises par un passé troublé. En
effet, de 1976 à 1983, l’Argentine est une dictature gérée par
la junte militaire. Elle est le fruit de torture d’opposants
politiques.
De
plus, le retour à la démocratie en 1983 est marqué par une
situation économique difficile. Le président Raul Alfonsin établit
une politique de relance afin de favoriser la consommation, cela se
traduit donc par une augmentation de salaires ainsi qu’une baisse
d’impôts. Cependant, l’inflation annuelle s’établit à 700%
en 1984. Le plan Austral établit par le président permet en vain
une baisse de l’inflation qui est de l’ordre de 78% mensuelle en
1989 mais le pays est marqué par une hausse du taux de pauvreté
soit 25% en mai.Sous la présidence de Menem qui succède à Alfonsin, le pays connaît une politique très libérale. Il instaure une loi de convertibilité entre le dollar américain et l’austral argentin qui permet à nouveau de diminuer l’inflation mais le taux de chômage reste élevé (de l’ordre de 18,4% en 1995). De plus, la dette extérieure est extrêmement élevée qui est de 40% du PIB en 1998. La crise de 2001 est donc marquée par une fuite des capitaux. Le pays entre alors dans une récession économique. Fin 2001, le chômage atteint un taux de 20%, ce qui provoque de nombreuses manifestions et de grèves de la part de la population.
En 2005, le ministre de l’économie Roberto Lavagna négocie auprès des créanciers une conversion de la dette en bons du trésor et un échelonnement des remboursements sur 42 ans.
Quels
sont les points positifs pour le pays après dix ans de
Kirchnérisme ?
En
2003, Nestor Kirchner est élu président de la République.
En
2007, c'est sa femme, Cristina Kirchner, qui lui succède durant deux
mandats, dont le dernier se termine en 2015.
Retour
sur leurs politiques et les impacts qu'elles ont eu ; analyse
des conséquences de la crise de 2001 : c'est un bilan mitigé qui se
dessine.
- Domaine social
Les époux Kirchner ont conduit
une politique d'inclusion sociale volontariste, grâce aux
redistributions de la manne agricole. L'action gouvernementale a
obtenu des résultats significatifs en matière de réduction de la
pauvreté et du chômage, passé de 17,3 % en 2003 à 6,8 %
aujourd'hui. Dans un pays encore marqué par la dictature militaire
(1976-1983), les droits de l'Homme et le travail de mémoire sont
aussi au cœur du projet de société promu par les époux Kirchner.
Des lois en matière sociétale
ont été également adoptées : fin de vie, identité de genre,
mariage homosexuel.
- Domaine commercial
26ème
puissance économique mondiale, et 3ème d'Amérique du Sud (après
le Brésil et le Mexique), le pays bénéficie d'un croissance forte
et stable d'environ 7 % par an de 2003 à 2011, soutenue par la
demande du marché brésilien, et les exportations de soja notamment.
En 2013, le taux de croissance n'est plus que de 3 %. De plus,
le pays connaît un fort excédent commercial dès 2003.
- Domaine des affaires étrangères
Historiquement tournée vers
l'Europe, l'Argentine a fait depuis 2003 de son rôle en Amérique
Latine une priorité dans sa politique étrangère. Elle se sent
proche du Brésil, son principal partenaire, et dans le cadre
également du MERCOSUR (Marché commun du Sud créé en 1991).
D'ailleurs, l'Argentine n'hésite pas à l'utiliser comme une tribune
politique et à y faire jouer la solidarité régionale.
Membre du G20, l'Argentine s'est
aussi rapprochée des pays émergents dont elle partage certaines
préoccupations. Elle entretient de bonnes relations avec la Chine,
2ème partenaire commercial, et avec la Russie.
Quels
sont les points négatifs ?
- Domaine financier
L'Argentine
connaît encore une inflation forte (28%) que les mesures prises par
les autorités ne parviennent à contenir ; et le peso argentin
ne cesse de se dévaluer ce qui provoque de massives fuites de
capitaux étrangers (perte de 70 milliards depuis 2011).
En 2002,
au lendemain de la crise économique et financière de l'Argentine,
la dette publique passe de 63 % à 135 % du PIB. C'est
alors que des institutions financières appelées « fonds
vautours » ont racheté à très bon prix les titres de la
dette publique, parfois jusqu'à 20 % de leur valeur. Grâce aux
négociations gouvernementales, 93 % de la dette est renégocié
entre 2005 et 2010. Toutefois 7 % des créanciers, dont les
fonds vautours NLM et Aurelius, refusent cette restructuration, et
sont alors prêts à tout pour récupérer l'intégralité du prêt
majoré de pénalités de retard. Mais l'Argentine refusent de
rembourser une dette non restructurée.
Le 31
juillet 2014, le pays est déclarée être en cessation de paiement
devant l'échec des négociations entre le gouvernement et les
créanciers privés, qui ont eu raison d'elle devant la justice
américaine.
- Encore et toujours de la corruption
Récemment,
le 19 janvier 2015, une nouvelle affaire débute : l'affaire
Nisman.
Tandis
qu'il enquêtait sur des tentatives d'obstruction à la justice dans
l'affaire de l'attentat contre l'Association mutuelle israélite
argentine de 1994, qui fit 85 victimes et qui n'a jamais été
élucidé, le procureur argentin Alberto Nisman est retrouvé mort.
Ce soit-disant suicide serait en réalité un assassinat. Le pays
tout entier est sous le choc et exige la vérité sur cette affaire.
BIBLIOGRAPHIE
Rita Doureradjam
Pauline Oudrhiri
Marie-Sarah Reymond.
COLLE 11 LA DETTE GRECQUE
La Dette Grecque
I-La dette grecque, qu’est-ce que c’est ?
La dette grecque est la conséquence de près de dix
ans de déficit ignoré. Cela a commencé avec les Jeux Olympiques d’Athènes en
2004, en effet l’Etat grec a beaucoup
investit sur cet évènement mais le retour sur cet investissement fût plus
faible que prévu. Pour conséquence, le déficit grec passe de 3,7% à 7,5%. Ce
déficit va s’accroitre au fil des années pour trois raisons différentes :
-La fraude fiscale des professions libérales qui
représente environ 15 milliards d’euros par an.
-Le budget militaire qui est proportionnellement
le plus important de l’UE, soit 4% du PIB.
-Les faibles taux directeurs des banques qui
encouragent les gens à emprunter.
La crise de 2008 va être la matrice de la crise de
la dette grecque. En effet, elle va toucher les deux principaux secteurs
d’activité grecs : le tourisme et le transport maritime. Cette baisse de
productivité va encourager le pays à emprunter plus encore car les taux directeurs sont encore attrayants. Cela va
changer quand le premier ministre grec Papandreou annonce les véritables
chiffres du déficit grec. En effet pendant dix ans les différents gouvernements
vont cacher une partie du déficit grec avec l’aide notamment de la banque
américaine Goldman And Sax. Ainsi en 2011 le gouvernement annonce un déficit de
12,7% alors qu’il l’avait estimé à 6,3% en 2009. Cette révélation va entrainer
une hausse des taux directeurs qui va asphyxier la population et paralyser l’économie.
De plus la spéculation internationale toujours plus forte sur la dette grecque
va entrainer une forte inflation et donc accentuer l’inertie de l’économie. La
conséquence sociale est des plus néfastes puisque l’on note une hausse des taux
de suicides, d’homicides ou de prostitutions ainsi que la réapparition de
certaines maladies comme le paludisme. Tout cela est ainsi un cercle vicieux
qui
alimente la dette grecque et oblige l’Europe à
réagir.
II-La dette grecque, un défi
européen
1 Défi de mobilisation
Grosses aides de la part des pays de l’union européenne, en
particulier de la zone euro, les deux principaux créanciers sont la France et
l’Allemagne (Fce environ 40 milliards
d’euro depuis 2010 et 60 milliards pour l’Allemagne). Ces prêts ont été
effectués au travers de plusieurs accords, dont les principaux sont ceux du 27
octobre 2011, 21 février 2012 et 27 novembre 2012, qui ont fait naitre des
plans de sauvetage.
2 Défi de réflexion
C’est la troïka, en particulier l’UE qui décide de la politique
à adopter pour la Grèce. En contrepartie des aides fournies, l’UE dicte alors
des plans successifs d’austérité.
L’UE impose aussi la transparence budgétaire, et a négocié
la baisse des taux directeurs avec les zinzins, qui avaient fortement raugmentés
depuis la découverte de la non
solvabilité de la Grèce.
L’UE fait donc, avec la troïka plus généralement, un travail
de réflexion afin de trouver les meilleures solutions pour régler le problème
de la dette.
3 Défi d’unité
Le problème majeur est que les pays au sain de l’UE ne
souhaitent pas nécessairement prendre les mêmes décisions. Cela entraine donc
des clivages. Les pays de la zone euro bénéficiant de la plus grosse croissance
comme l’Allemagne ou les pays scandinaves souhaitent par exemple la sortie de
la Grèce de la zone euro, car ils reprochent au pays de ne pas avoir respecté
la transparence financière.
En revanche, certains économistes comme Bernard Maris
affirment que c’est justement ces pays qui ne respectent pas les fondamentaux
d’unité de l’UE et alors que c’est plutôt ces pays qui mériteraient la sortie
de la zone euro, en tant que sanction.
D’autres critiquent les plans d’austérité, car ils inhibent
le dynamisme de la population grecque et les investissements principalement.
III-La dette grecque : que peut faire Alexis
Tsipras ?
Dans ce défi qu’est la dette grecque, un nouvel acteur
rentre en ligne de mire : Alexis Tsipras. Premier ministre fraîchement
nommé le 26 janvier 2015 suite aux élections législatives et la victoire de son
parti de gauche radicale (Syrriza) Alexis Tsipras a alors pour mission de
relever son pays. Ses promesses de campagne sont simples mais alléchantes : une sortie de l’austérité
pour le peuple grec mécontent à l’image des manifestations sociales qui ont
secoué le pays ces dernières années ainsi que l’abolition du diktat européen.
Mais aujourd’hui la situation est légèrement différente. Les
caisses de l’Etat sont presque vides et Tsipras accompagné de son ministre des
finances Yanis Varoufakis sont dans l’obligation d’entâmer une tournée
européenne afin de convaincre les Etats membres de l’UE ainsi que la troïka,
organisme composé du FMI, de la BCE et de l’UE, de leur prêter à nouveau une
somme estimée à près de 250 milliards d’euros, ce qui va à l’encontre d’une campagne
rondemement mené par le nouveau premier ministre. En effet, le gouvernement
grec s’en remet alors à Bruxelles qui va décider de l’avenir grec. La décision
est alors claire, les Grecs n’obtiendront ce prêt que si un plan de réformes
strictes dicté par l’Europe est appliqué. Volonté majoritairement allemande et
néerlandaise qui ont toujours cette peur du défaut de paiement qui aurait pour
conséquence un possible effet domino.
Alexis Tsipras est alors dans l’obligation pour remettre à
flots son pays de faire confiance à la décision européenne même si d’autres
choix plus radicaux sont possibles.
Effectivement, la possibilité d’un « Grexit » (sortie de la zone
euro) a été évoqué par la chancelière allemande et n’est plus tabou. La
conséquence d’une telle décision par Tsipras serait catastrophiquepour la
Grèce. Bien que le retour de la drachme soit éventuellement un avantage à
l’exportation, du fait de la possibilité de dévaluer, l’activité grecque est
très faible et dépend essentiellement d’un marché européen. La population
grecque attachée à l’euro en majorité fera tout pour éviter un
« Grexit ».
Chaque mouvement d’Alexis Tsipras est alors étudié
méticuleusement, par les institutions européennes, les Etats membres mais aussi
par son propre gouvernement et si il venait à engager des réformes comme
l’abandon de la Troïka ou alors une austérité un peu moins violente, cela reviendrait à exiger d’Alexis Tsipras qu’il se suicide
politiquement. La gauche de son parti n’accepterait pas une telle capitulation,
pas plus que son allié de la droite radicale (ANEL). S’il n’obtient aucune
concession forte, sa survie politique passe donc par un affrontement avec les
Européens et le FMI et non par un aménagement cosmétique.
Le passage par
l’Europe semble donc inévitable et le
diktat européen perdure encore aujourd’hui
Sources :
COLLE 10 : l'ETAT ISLAMIQUE EN IRAK
L’Etat islamique
(E.I.), un nouvel acteur au Moyen-Orient
(I)
L’Etat islamique : une ascension
fulgurante
-
Une ascension
territoriale :
Naissance du mouvement djihadiste et sunnite en Irak en 2006. Cependant, le
mouvement est obligé de se replier sous la pression de l’armée américaine et
irakienne. Il profite de ce repli pour s’étendre en Syrie et s’unir aux
rebelles dans leur combat contre le président Bachar Al-Assad.
Le 29 juin 2014, le califat est proclamé. Le calife,
Abou Bakr Al-Baghdadi (successeur du prophète pour les djihadistes), proclame
son autorité sur le territoire de l’E.I. qui s’étend du Nord-Est de la Syrie au
Nord-Ouest de l’Irak.
L’objectif final de l’expansion est de réussir à
prendre la capitale Bagdad, et continuer la conquête du territoire pétrolier.
-
Une ascension
idéologique :
A travers la propagande, l’E.I. divulgue sa mission (créer un
« Djihadhistan »), répand la terreur, recrute de nouvelles personnes
fascinées par la force dégagée par la puissance de l’organisation. L’idéologie
s’étend au-delà des frontières et de nouveaux combattants djihadistes arrivent
d’Amérique, d’Europe et d’Arabie Saoudite. Exemple : En Syrie, sur 8000
combattants : 50% de Syriens et 50% d’étrangers.
-
Une ascension
économique :
L’E.I. possède des moyens financiers énormes : exploitation et vente
illégale de pétrole, nombreuses taxes imposées aux commerçants des territoires
conquis et mainmise sur 40% des réserves de blé d’Irak.
(II)
Stratégie de l’Etat islamique : choc
de civilisations ?
-
La volonté
d’instaurer un fossé : Après
les attentats du 11 septembre 2001, Samuel Huntington publie Le choc des
civilisations en présentant une vision simpliste du monde divisé entre les
régions du bien et celles du mal. Peu après, l’E.I. se réapproprie des passages
de ce livre en renversant la théorie, associant l’E.I. au bien et les autres,
« les mécréants », au mal.
Cela explique la volonté de montrer le fossé
existant entre eux et les civilisations occidentales par l’emploi de méthodes
radicales : l’E.I. impose la charia (loi religieuse très stricte),
applique des sanctions violentes (lapidations de femmes coupables d’adultère,
crucifixions, décapitations…).
-
Choc non
total : L’E.I.
présente certaines caractéristiques communes à d’autres civilisations : un
chef, une armée et une police, des impôts, le recrutement de fonctionnaires
(pour l’exploitation des raffineries de pétrole), une banque…
Attention, la notion d’Etat est ambigüe, il n’est
pas reconnu comme tel par la communauté internationale.
(III)
L’Etat islamique :
un avenir incertain
-
L’EI,
financièrement indépendant :
riches banques, raffineries de pétrole, vente illégale d’antiquités, impôts,
rançons des otages…
Ces activités illégales reposent principalement sur des
mafias internationales et des relations avec des pays proches (ex : le
Qatar).
-
Une armée
conséquente :
estimée entre 10 000 et 50 000 combattants. Un nombre qui ne cesse de
croître dû à l’arrivée constante de nouvelles recrues, attirées par les vidéos
de propagande disponibles sur les réseaux sociaux.
-
Mais condamnation
internationale : La
coalition pacifique regroupant 21 pays s’est réunie à Londres fin janvier 2015
pour faire le bilan des frappes organisées contre l’E.I. Depuis 2014
l’offensive est lancée (2000 frappes aériennes dont 80% Américaines).
Mais, cela reste insuffisant, c’est pourquoi le premier ministre Irakien a
demandé à l’occident d’augmenter ses aides (plus d’armes). Ils ont aussi
discuté des combattants étrangers qui rejoignent l’E.I., de ses sources de
financement, et de l’aide humanitaire apportée aux populations locales.
-
Le début de la
révolte des populations opprimées : par exemple, les kurdes ont réussi à chasser les
djihadistes de Kobane lundi 26 janvier 2015.
Sources :
-ARTE :
reportage : Du chaos au califat
-France
5 : C dans l’air : La nouvelle guerre d’Irak
-diploweb.com :
Géopolitique des islamistes
-Le
Monde : origine, nombre, financement de l’Etat islamique en cinq
questions
-Geopolitis :
l’Etat islamique : un authentique califat ?
COLLE 9 : LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE DE L'UNION EUROPEENNE
Fonctionnement de la politique environnementale de la politique européenne
La politique de l'environnement est le produit de l'action conjointe des trois institutions européennes – Commission européenne, Parlement européen, Conseil de l'UE – et des gouvernements des Etats membres. La plupart des décisions sont prises de la façon suivante : la Commission européenne – où siège le commissaire en charge de l'Environnement, Karmenu Vella – fait des propositions de directives ou de règlements. Celles-ci sont ensuite examinées, amendées et adoptées conjointement par le Parlement européen et le Conseil, selon la procédure législative ordinaire. Le Comité économique et social européen assure une fonction de relais entre la société civile et les institutions européennes. D’autres acteurs prennent part au processus décisionnel, par le biais des consultations organisées par la Commission européenne : organisations non gouvernementales (ONG), associations de particuliers, experts. Il faut également signaler le rôle de l'Agence européenne pour l'environnement. Les travaux de recherche sur les questions d'environnement et les systèmes de protection des habitats naturels ou de l'environnement reçoivent un financement important de la part de l'Union européenne. Le programme LIFE 2014-2020 (Instrument financier pour l'environnement et la sauvegarde de la nature qui prend la suite du programme LIFE +) est divisé en deux sous-programmes (environnement et action climatique). Il vise spécifiquement à financer des améliorations et des travaux de recherche dans le domaine de la protection de la nature et de la biodiversité, qui contribuent au développement durable et à atteindre les objectifs de la stratégie Horizon 2020. Il dispose d'un budget de 3,4 milliards d'euros pour la période 2014-2020. Parmi les autres moyens financiers affectés aux mesures de protection de l'environnement, on peut citer les fonds structurels et le Fonds de cohésion de l'Union européenne. En cas de crise environnementale majeure, comme les marées noires ou les incendies de forêt, l'Union fournit également une assistance par le biais du Fonds de solidarité de l'UE. Pour élargir les moyens de financement, la Commission s'est prononcée en faveur de l'utilisation d'instruments fondés sur le marché comme les quotas, les subventions et les mesures fiscales, pour réaliser les objectifs environnementaux et énergétiques. Elle met en avant l'effet d'entraînement sur les entreprises que ces instruments pourraient avoir et les nouveaux financements qu'ils permettraient de déployer.
Controverses
européennes sur la politique environnementale
L’UE
impose les mêmes directives en matière d’environnement à tous
ses pays membres. Mais ces pays ne sont pas égaux au niveau de leur
développement, et des moyens qu’ils dédient à la protection de
l’environnement. Ainsi, pour des pays comme la Roumanie ou la
Bulgarie, le développement durable n’est pas une priorité, et
certaines directives sont trop exigeantes, notamment celles sur la
gestion des déchets.
Pour
d’autres pays, la politique environnementale européenne peut nuire
à leurs intérêts commerciaux. Une eurodéputée danoise, en faveur
de la législation rédigée par la Commission européenne en 2013,
visant la réduction de l'utilisation de sacs en plastique, accuse
une compagnie qui les fabriquent de faire jouer ses contacts
avec les conservateurs au gouvernement britannique pour
mobiliser une minorité de blocage contre son projet au Conseil de
l’UE.
Sources
:
-vie-publique.fr
-rpfrance.eu
Léna
Routaboul et Mathilde Gleyzes
colle 8 L’essor d’internet aux Etats-Unis
L’essor d’internet : des acteurs multiples en jeu
Internet se développe et se généralise depuis les années 1990. De plus en plus de personnes sont connectés à internet. Les états jouent un rôle important dans le développement d’internet. Les états sont en mesure de riposter pour défendre des entreprises comme Sony, par exemple. Les états bénéficient d’une protection très importante pour protéger leurs données. Cependant, cette protection n’est pas infaillible.
Les firmes de télécommunications comme AT&T ou Verizon permettent aux Américains d’accéder à internet. De plus, l’essor d’internet a entrainé un essor des ordinateurs personnels. Les entreprises multinationales américaines telles que Apple ou Microsoft sont les leaders dans ce domaine. Les plus grandes firmes mondiales sont américaines et dépendent d’internet (Google, Ebay, Amazon, Liberty Medias, Yahoo).
Les Américains eux-même sont acteurs d’Internet. En effet, en 2010, 74,6% avait accès à internet. 25% n’avaient toujours pas accès à internet.
Pour protéger l’espace d’internet, les ingénieurs informatiques sont indispensables à Internet. En effet, les pirates sont de plus en plus nombreux et puissants. Récemment différents sites de médias ou de gouvernements ont été piratés (Sony, Pentagone…).
L’essor d’internet : « Les E-U gouvernent-ils Internet ?
Les Etats-Unis gouvernent en partie ce monde de l’Internet. Premièrement car ils en sont à l’origine, depuis la création de l’ENIAC, le premier calculateur au monde en 1945 pour le projet Manhattan. Aujourd’hui, tous les pays du globe sont concernés par Internet, et les Etats-Unis dirigent en partie ce monde par l’intermédiaire de l’ICAN. De plus, se sont les firmes américaines qui ont le plus profitées du développement incroyable d’Internet depuis quelques années, que se soit Google, Yahoo ou bien encore Amazon. Les Etats-Unis sont aussi à l’origine des premiers ordinateurs vendus de manière généralisée (l’Apple II), et des logiciels les plus répandus.
Cette domination sur Internet est d’ailleurs un outil important de leur puissance depuis les années 1970. Néanmoins, cette gouvernance est de plus en plus remise en cause avec sa généralisation, les Etats-Unis ne peuvent par exemple plus gérer ou contrôler le milliard de sites Internet recensés. Présenté à son origine comme un véritable atout, il pourrait donc se retourner contre eux à l’avenir.
L’essor d’internet : une révolution en trompe l’oeil ?
L’essor d’internet : une révolution en trompe l’oeil ?
La révolution Internet est un bouleversement en profondeur des sociétés survenu dans les nations industrialisées et provoqué par l'essor des techniques numériques, principalement l'informatique et Internet. Cette mutation se traduit par une mise en réseau planétaire des individus, de nouvelles formes de communication (courriels, réseaux sociaux) et une décentralisation dans la circulation des idées.
A partir 1989 le World Wide Web est crée par Tim Berners-Lee, il s’agit d’un véritable boom de l’Internet. Cependant cet essor d’Internet peut davantage être assimilé à un changement dans la continuité que d’une véritable révolution.
Certes, l’essor d’Internet est d’une ampleur quasi-mondiale, avec comme principaux foyers en termes d’internautes l’Amérique du Nord, l’Océanie et l’Europe de l’Ouest. Internet permet des échanges sur un espace ouvert et sans territoire.
Mais, initiées par l’essor d’Internet, les transformations sociales, économiques et structurelles restent limitées. Tout changement a des impacts sur différentes sphères. D’une part l’essor d’internet, dans sa dimension économique, est un moteur de la croissance aux Etats-Unis ces 20 dernières années. D’autre part, Internet est un espace politique et géopolitique. L’essor d’Internet entraîne un nouveau concept qui est celui de guerre électronique. Puisqu’en effet Internet est un espace mondial d’échanges et de rivalités dans lequel se côtoie des états, des entreprises, des organisations et des individus. En particulier, on remarque ces dernières semaines, des conflits entre les Etats-Unis et la Corée du Nord au sujet du piratage de Sony.
Quant aux avantages apportés par Internet, ils restent très inégalement répartis, à la fois au sein d’un même pays et à l’échelle du globe.
Sources : Internet est-il géopolitique?, Le Dessous des cartes
http://www.lemonde.fr/idees/ article/2014/04/23/internet- se-cherche-une-gouvernance_ 4405625_3232.html
http://www.lemonde.fr/ technologies/article/2013/10/ 18/internet-enjeu-de-pouvoir- entre-les-etats-unis-et-les- grands-emergents_3498259_ 651865.html#FoMuD4mCZEVv5Q9z. 99
http://www.lepoint.fr/high- tech-internet/cameron- rencontre-obama-pour-parler- cybersecurite-16-01-2015- 1897042_47.php
Manières de voir, Le Monde diplomatique
Sources : Internet est-il géopolitique?, Le Dessous des cartes
http://www.lemonde.fr/idees/
http://www.lemonde.fr/
http://www.lepoint.fr/high-
Manières de voir, Le Monde diplomatique
colle 7 : La Russie dans la débâcle économique
et monétaire
Introduction
L’annexion de la Crimée en mars 2014 a été suivie de
sanctions commerciales occidentales contre la Russie, ceci a entrainé cette
dernière dans une longue déchéance économique et monétaire qui se confirme avec
la chute du rouble le 15 décembre 2014. Vladimir Poutine doit faire des choix
pour que son pays ne sombre pas comme ce fut le cas en 1998, la solution
serait-elle un rapprochement avec la Chine ?
1. Les sanctions occidentales contre la
Russie, quels effets, quelle efficacité ?
Le rattachement de la Crimée à la Russie s’en est suivi
d’une crise diplomatique internationale et à cause de l’évident véto russe,
aucune résolution de conseil de sécurité de l’ONU n’a pu être prise, ce qui
conduit Les Etats-Unis et l’Union Européenne à infliger des sanctions
économiques à la Russie. Ces sanctions occidentales, provenant majoritairement
des Etats-Unis et de l’Union Européenne, ont eu pour but de fragiliser une
économie russe déjà affaibli par la baisse du cours du Rouble, qui a commencé
dès le début de 2014, et d’isoler diplomatiquement la Russie.
D’abord, diplomatiquement, la France et les Etats-Unis, dans le cadre de l’OTAN suspendent leur coopération militaire avec la Russie sur plusieurs terrains d’opérations et interrompent les négociations sur la libéralisation des visas. Le G8 de Sotchi est boycotté et devient le G7 qui se tiendra à finalement à Bruxelles.
Sur un plan financier les avoirs en Europe de plus de 95 personnes (oligarques) et 20 entités (grandes entreprises, banques…) proche du Kremlin et profitant de la crise ukrainienne sont gelés.
Enfin, c’est économiquement que les sanctions sont les plus lourdes pour le régime de Poutine malgré l’interdépendance relative de ces pays de l’OCDE avec la Russie. Prises pour la plupart après le crash du vol MH17 en Russie en juillet 2014 (mystérieusement abattu), elles visent le secteur boursier (blocage d’échanges d’actions et embargo des transactions avec certaines banques), mais aussi les investissements prévues en Crimée et posent un embargo sur le matériel militaire et certains produits énergétiques.
Ces sanctions internationales constituent, selon le ministère de l’économie russe, un manque à gagner évalué à 40 milliards de dollar par an et handicapent donc fortement l’économie russe. Celle-ci qui faisait déjà face à une pénurie de dollar se voit donc infliger des sanctions réduisant ses échanges avec les marchés financiers. Si les réserves en dollar de la Banque Centrale russe et de l’Etat russe permettent de subvenir à environ 10 mois d’importations, le temps est néanmoins compté.
Toutefois les limites à ces sanctions sont nombreuses : l’attitude autoritaire de Poutine ne semble pas s’affaiblir et la dépendance énergétique des pays européens sont un frein à une répression massive de la politique du Kremlin.
D’abord, diplomatiquement, la France et les Etats-Unis, dans le cadre de l’OTAN suspendent leur coopération militaire avec la Russie sur plusieurs terrains d’opérations et interrompent les négociations sur la libéralisation des visas. Le G8 de Sotchi est boycotté et devient le G7 qui se tiendra à finalement à Bruxelles.
Sur un plan financier les avoirs en Europe de plus de 95 personnes (oligarques) et 20 entités (grandes entreprises, banques…) proche du Kremlin et profitant de la crise ukrainienne sont gelés.
Enfin, c’est économiquement que les sanctions sont les plus lourdes pour le régime de Poutine malgré l’interdépendance relative de ces pays de l’OCDE avec la Russie. Prises pour la plupart après le crash du vol MH17 en Russie en juillet 2014 (mystérieusement abattu), elles visent le secteur boursier (blocage d’échanges d’actions et embargo des transactions avec certaines banques), mais aussi les investissements prévues en Crimée et posent un embargo sur le matériel militaire et certains produits énergétiques.
Ces sanctions internationales constituent, selon le ministère de l’économie russe, un manque à gagner évalué à 40 milliards de dollar par an et handicapent donc fortement l’économie russe. Celle-ci qui faisait déjà face à une pénurie de dollar se voit donc infliger des sanctions réduisant ses échanges avec les marchés financiers. Si les réserves en dollar de la Banque Centrale russe et de l’Etat russe permettent de subvenir à environ 10 mois d’importations, le temps est néanmoins compté.
Toutefois les limites à ces sanctions sont nombreuses : l’attitude autoritaire de Poutine ne semble pas s’affaiblir et la dépendance énergétique des pays européens sont un frein à une répression massive de la politique du Kremlin.
2. Les choix économiques de la Russie
Avec une économie trop tournée vers les matières premières
qui aspirent une grande partie des IDE avec de grandes entreprises telles que
Gazprom ou Lukoil, la Russie souffre des symptôme du mal
hollandais. Les exportations russes en sont le reflet, 78% concernent le gaz et
le pétrole. La crise de Crimée infléchit l’économie russe vers une économie de
guerre et ce choix de Vladimir Poutine d’une politique tournée vers des
objectifs géopolitiques lui fait perdre la confiance des investisseurs. Les
sanctions internationales sont un poids pour les exportations russes vers l’Union
Européenne et
le choix de Moscou d’élaborer un embargo sur les importations pour contre carrer les sanctions occidentales est peu efficace, par exemple la Russie ne représente que 3% des exportations allemandes, et fait figure d’automutilation de la part du régime. La pénurie se fait ressentir dans l’agroalimentaire alors que les producteurs russes produisent en grande quantité mais se tournent à l’export qui leur est plus favorable. Le choix de Vladimir Poutine de réinvestir massivement dans le complexe militaro-industriel est d’un autre temps et ne servira pas la population.
La situation actuelle amène la Russie à laisser tomber l’Europe pour l’Asie : projet du gazoduc South Stream annulé, des importations en provenance d’Asie en hausse,…
le choix de Moscou d’élaborer un embargo sur les importations pour contre carrer les sanctions occidentales est peu efficace, par exemple la Russie ne représente que 3% des exportations allemandes, et fait figure d’automutilation de la part du régime. La pénurie se fait ressentir dans l’agroalimentaire alors que les producteurs russes produisent en grande quantité mais se tournent à l’export qui leur est plus favorable. Le choix de Vladimir Poutine de réinvestir massivement dans le complexe militaro-industriel est d’un autre temps et ne servira pas la population.
La situation actuelle amène la Russie à laisser tomber l’Europe pour l’Asie : projet du gazoduc South Stream annulé, des importations en provenance d’Asie en hausse,…
3. L’alliance avec la Chine : une
solution pour la Russie ?
L’Europe et plus largement l’Occident délaissant et menaçant
la Russie, celle-ci n’a d’autre choix que de se tourner vers sa façade
orientale. La Chine, très récemment première puissance économique mondiale, est
le soutient idéal pour une économie russe en déclin.
Le soutient de la Chine à la Russie est d’abord énergétique avec un accord de 400 milliards de dollars pendant 30 ans pour que la Russie fournissent 60 milliards de mètre cube de pétrole à la Chine, un contrat important pour la Russie qui exporte à 30% son pétrole vers l’Europe.
La seconde façade de l’alliance est économique, les fortes variations du rouble et les sanctions ont fait se retirer du marché russe les constructeurs téléphoniques tels qu’Apple ou Samsung, les constructeurs chinois qui sont en plein essor vont s’emparer de ce marché de plus de 140 millions de consommateurs. Il en est de même pour les produits alimentaires et le rapprochement avec la Chine serait une solution à la pénurie.
Au niveau financier, la Chine serait prête à rembourser les dettes russes qui arriveraient à expiration et cela « sans conditions », apparentes en tout cas car le risque est bien une dépendance russe vis-à-vis de la Chine.
Le soutient de la Chine à la Russie est d’abord énergétique avec un accord de 400 milliards de dollars pendant 30 ans pour que la Russie fournissent 60 milliards de mètre cube de pétrole à la Chine, un contrat important pour la Russie qui exporte à 30% son pétrole vers l’Europe.
La seconde façade de l’alliance est économique, les fortes variations du rouble et les sanctions ont fait se retirer du marché russe les constructeurs téléphoniques tels qu’Apple ou Samsung, les constructeurs chinois qui sont en plein essor vont s’emparer de ce marché de plus de 140 millions de consommateurs. Il en est de même pour les produits alimentaires et le rapprochement avec la Chine serait une solution à la pénurie.
Au niveau financier, la Chine serait prête à rembourser les dettes russes qui arriveraient à expiration et cela « sans conditions », apparentes en tout cas car le risque est bien une dépendance russe vis-à-vis de la Chine.
Conclusion
La Russie est en grande difficulté économique depuis un an,
devant jongler avec les sanctions internationales, imposées depuis la crise de
Crimée, et un rouble instable. Mais ceci est la conséquence d’une longue et
mauvaise gestion économique du pays souffrant d’un mal hollandais criant.
Moscou n’est pas enclin à se retirer de Crimée et ses choix économiques sont
parfois étonnants, et c’est finalement vers la Chine qu’elle se tourne pour ne
pas chuter. Mais cette alliance sino-russe pourrait vite devenir défavorable à
la Russie qui perdrait une partie de son autonomie à la faveur de la Chine.
Sources :
·
Courrier international
·
RFI
·
Le Monde
Depuis fin 2013, l’Ukraine est au coeur des relations diplomatiques entre l’Est et l’Ouest. Le problème ukrainien provoque une guerre civile causant des problèmes financiers et économiques. Cette crise est un enjeu mondial qui débouche sur des débats entre la Russie et l’Union Européenne soutenue par les Etats-Unis.
Il y a différentes divisions chez les Ukrainiens. L’identité de l’Ukraine est difficile. En effet, l’Ukraine est une terre de passage c'est-à-dire un carrefour entre plusieurs axes (Russie, Europe …). Il existe 2 sphères d’influence : l’une européenne et russe. Ce pays est un pivot géopolitique. L’Ukraine est aussi divisée par la religion : orthodoxe (russe) et catholique (européenne). Elle fait partie jusqu’en 1991 de l’URSS et donc suit le modèle soviétique. Depuis, une oligarchie domine. Les Ukrainiens sont soit pro-européens soit pro-russes. Pendant cette crise, une guerre des langues, guerre de Donbass, naît en Ukraine. En effet l’apprentissage de la langue russe est supprimé dans 13 régions et tout doit être en ukrainien (demandes administratives…). En 1954, Krouchtchev, le successeur de Staline, fait don de la Crimée à l’Ukraine. Aujourd’hui, les Ukrainiens pro-européens n’acceptent pas que les Russes reprennent la Crimée. Ianoukovitch, président ukrainien pro-russe, est destitué le 22 février 2014. A cause de la crise, la situation économique se dégrade comme en Union Européenne. L’Ukraine plonge dans une grave crise et a besoin de soutien financier. Cependant, l’Ukraine refuse de signer les Accords d’Association proposer par l’Union Européenne, pourtant amorcés. Timochenko appelle les Ukrainiens à manifester. 80% du gaz en Ukraine vient de Russie, cet état tampon est dépendant énergétiquement de la Russie et devraient conserver des accords économiques avec elle selon les pro-russes. De nouveaux accords sont signés avec la Russie, assurant à l’Ukraine un gaz moins cher. En mai 2014, Porochenko arrive au pouvoir et reprend les relations avec l’Union Européenne. Son but est que l’Union Européenne aide l’Ukraine à sortir de la dépendance de la Russie. Il signe donc des accords politiques et économiques avec l’Union Européenne.
Le point de vue russe est donc important. L’Ukraine et la Russie ont toujours été très liées. L’Ukraine a été englobée dans le territoire russe sous le tsarisme et sous l’URSS. Toutefois l’ouest de l’Ukraine est sous influence polonaise. C’est pourquoi il y a un minorité russe dans la population ukrainienne. D’ailleurs, le président actuel est russophone. La culture russe est très influente. C’est une partie de la Russie très riche. Il existe des problèmes entre le gouvernement ukrainien et le gouvernement russe à Sébaspotol. En effet, la ville est louée aux Russes pour 20 ans car c’est une base qui donne sur la mer Noire. La Crimée est devenue comme une république indépendante. C’est une région stratégique avec des enjeux économiques comme la présence d’oléoducs ukrainiens. Il y a donc une dépendance économique russe. Pour les russes l’Ukraine est dite « petite Russie ». Les Russes veulent garder le contrôle de l’Ukraine. Les Ukrainiens veulent limiter l’influence des Russes car ils maîtrisent la mer Noire (Sébaspotol). Les Russes sont inquiets des Ukrainiens pro-européens car il y a un risque que l’Ukraine s’allie avec l’Union Européenne. Or il y a peu de temps, Vladimir Poutine, le président russe, annexe la Crimée à la Russie. En Crimée 63 % des habitants sont russes. Il y a une puissance de la Russie sur une partie du peuple ukrainien. La montée du prix du gaz est en rapport avec les relations internationales. Ces enjeux de puissance et d’influence sont le leg de la Guerre Froide. La principale menace de Vladimir Poutine est de couper le gaz à l’Ukraine. Pour Poutine la plus grande catastrophe de l’URSS est la perte de l’Ukraine. Il souhaite donc empêcher le rapprochement avec l’Union Européenne. Il propose donc 15 milliards de dollars de prêts. Il propose également la baisse des taxes douanières et du prix du gaz. Poutine espère, en ralliant l’Ukraine à son modèle économique et politique, enrichir son pays.
Pour l’Union Européenne, l’importance de la crise ukrainienne n’est pas la même. En effet son seul but est de rejeter l’influence de la Russie. Mais l’enjeu ukrainien est plus faible pour l’Union Européenne que pour la Russie, et variable selon les pays. L’Allemagne veut contrôler la Mittel Europa pour agrandir son influence mondiale. La France souhaite se rapprocher de la Russie (en effet l’axe Paris Moscou est plus réaliste que l’axe Paris Berlin Moscou). La Pologne veut reprendre le débat sur des territoires ukrainiens qui jadis lui appartenaient. Elle voudrait même que l’Ukraine intègre l’OTAN. Mikola Azarov demande des négociations entre l’Ukraine et l’Union Européenne, mais 20 milliards d’euros lui sont refusés. Ianoukovitch en 2013 refuse de signer des Accords d’Associations européens car l’Union Européenne mettait peu d’argent contrairement à Poutine (1 milliards européen face à 15 milliards russes). Ceci entraine donc le début de manifestations appelées euro-révolution. L’enjeu ukrainien est donc de faire un choix entre l’Europe et la Russie mais il y a des avis différents qui rendent le choix difficile. L’Union Européenne ne se bat pas pour l’Ukraine car il y a peu d’aides financières disponibles et pas de milices pour aider l’Ukraine. Mais elle veut que l’Ukraine s’éloigne de la Russie pour l’affaiblir. D’après un sondage ukrainien, 45% de la population est pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne.
La crise dure depuis 10 ans, elle est identitaire.
Les perspectives envisagées sont soit que l’Ukraine devienne un état fédéral pour donner plus d’autonomie culturelle à l’Ukraine de l’Est, soit que la guerre civile devienne un conflit gelé (comme la Géorgie) tant qu’il n’ y a pas de négociations, soit que Kiev retrouve une intégralité du territoire ce qui signifie donc le déclenchement d’une guerre.
COLLE 5 : L'ESPACE : LIEU DE CONFRONTATION ENTRE LES PUISSANCES
Depuis
la Guerre Froide, l'espace est devenu un nouveau lieu de conflits
entre les grandes puissances : les deux Grands que sont les
États-Unis et l'URSS veulent imposer leur idéologie et une « course
à l'espace » naît. Aujourd'hui encore des grandes puissances
s'intéressent à l'espace pour montrer leur puissance aux yeux de
tous.
L'espace
hier et aujourd'hui : quels enjeux ?
Les
enjeux d'hier : des enjeux de puissance, d'hégémonie et
militaires
Durant la Guerre Froide, le monde est
spectateur d'un véritable affrontement entre l'URSS et les
États-Unis où chacun tente de dépasser l'autre avec des
innovations toujours plus poussées. En 1957, les premiers satellites
artificiels sont envoyés dans l'espace par l'URSS qui sont Spoutnik
1 et 2 et en 1958 les États-Unis riposte avec la création de la
NASA. Se met alors en place une véritable « course à
l'espace » marquée par le premier vol habité de Youri
Gagarine et les premiers pas sur la lune de Neil Armstrong.
Si l'espace est un lieu emblématique de
démonstration de puissance, il constitue également un enjeu de
défense du territoire. En 1983, le plan « guerre des étoiles »
est lancé par le président américain Reagan afin de contrer une
éventuelle attaque par missiles de l'URSS.
Les
enjeux d'aujourd'hui : des enjeux de puissance, de sécurité
territoriale, scientifiques, économiques et pour l'environnement
On
retrouve toujours un enjeu de puissance, majeur. En effet, on voit
encore assez peu de coopération entre les États et les seules
auxquelles nous pouvons assister servent uniquement à faire baisser
le prix de certaines missions et ne sont pas pour « la beauté
du geste ». On retrouve par exemple un laser français et un
capteur météo espagnol sur le rover Curiosity lancé en 2012 sur
Mars par la NASA. La montée en puissance de pays tels que l'Inde ou
la Chine se fait aussi par le biais de l'espace. On retrouve une
forte médiatisation des événements du type : « la Chine
a posé un rover sur la Lune » ou encore, en septembre
dernier : « la première sonde asiatique autour de la
planète Mars est Indienne ». Puissances qui ne communiquent
que très peu les résultats de leurs missions, preuve que l'espace
est encore source de compétition.
Par
ailleurs, l'espace devient un véritable secteur d'activité et
l'Europe le montre bien avec la création le l'ESA (l'Agence Spatiale
Européenne) suite au traité de Lisbonne qui cherche à rendre ce
secteur de plus en plus compétitif. Des enjeux économiques sont
alors visibles.
Les
enjeux de sécurité passent par la détection de catastrophes
naturelles ou bien le repérage de groupes terroristes. Le bien-être
des citoyens est assuré par la télécommunication qui permet à
chacun de transmettre des messages à une vitesse éclair.
L'espace
permet également le progrès scientifique, la découverte de
principes physiques et l'avancée de la médecine.
Enfin,
un enjeu majeur aujourd'hui est militaire : on assiste à une
véritable militarisation de l'espace réglementée par le « Traité
sur l'espace extra-atmosphérique » signé en 1967 sous l'égide
de l'ONU. Ce traité interdit toutes nucléarisation et appropriation
de corps célestes mais n'interdit pas en revanche la mise en place
d'armes dans l'espace (missiles ou faisceaux dirigés).
Que
reste-t-il du match que se sont livrés les États-Unis et l’URSS
pendant la Guerre Froide à propos de l’espace ?
Dans le contexte de la Guerre Froide,
montrer sa supériorité technologique en réalisant des exploits
scientifiques et techniques est devenu pour les deux grandes
puissances, qu’étaient l’URSS et les États-Unis, une priorité.
C’est dans ce contexte que l’on a assisté à la course à
l’espace dans les années 60, puis jusqu'à l’effondrement du
bloc soviétique.
Le match commence en fait dès 1945,
au sortir de la 2nde Guerre Mondiale : les
soviétiques mettent la main sur les plans allemands de missiles
révolutionnaires (V1 et V2) mis au point par Von Braun. Ils envoient
le premier satellite artificiel Spoutnik 1 dans l’espace en 1957.
En avance technologiquement par rapport
aux américains, l’URSS investit d’énormes moyens dans la
recherche spatiale pour envoyer le 12 avril 1961 le premier homme
dans l’espace : Youri Gagarine. Kennedy, en riposte, annonce
qu’un américain marchera sur la Lune avant la fin de la décennie.
Le projet est réalisé le 20 juillet 1969, Neil Armstrong pose son
pied sur le sol lunaire.
A cette époque, d’un point de vue
militaire, les soviétiques sont en avance, ils possèdent déjà la
capacité de toucher le sol américain avec leurs missiles longue
portée en moins de 30 minutes, sans riposte américaine possible.
Dans les années 70, de nouveaux
projets spatiaux voient le jour : ceux d’une station spatiale
permanente. Les russes satellisent la leur, Salyut, en 1971 puis la
station Mir en 1986.
Les Etats-Unis développent avec leur
agence spatiale nationale une navette spatiale réutilisable pour
réduire le coût d’envoi de matériels et d’Hommes dans
l’espace. En 1981 est envoyé la première navette Columbia.
En 1991, le bloc soviétique
s’effondre et la NASA impose son leadership. On entre alors au
début du 21ème siècle dans une ère de collaboration
internationale pour l’espace. La Station Spatiale Internationale
(ISS) est ainsi conçue par les 5 plus grandes agences spatiales :
celles des Etats-Unis, la Russie, l’Europe, le Canada et le Japon.
Le match des deux blocs est bel et bien dépassé.
Ainsi, durant 40 ans, la confrontation
dans le domaine spatial aura permis de développer celui-ci avec de
forts investissements et de lui donner un intérêt nouveau. Les
technologies ont énormément évoluées et permettent actuellement
d’envisager des projets très ambitieux.
Aujourd’hui,
qui s’intéresse à l’espace ? Comment ?
Aujourd’hui encore, l’espace reste
une part importante de notre quotidien avec la météo, qui est
possible avec une telle précision grâce aux satellites placés en
orbite autour de la Terre, les recherches GPS ou les chaînes télé
du câble.
De plus les pays
en développement s’intéressent de plus en plus à l’espace dans
un optique de développement, montrant ainsi qu’ils peuvent se
permettre de dépenser des millions dans la recherche spatiale. Les
chinois mettent d’ailleurs au point un GPS avec une précision de
2,5m commercialisable dès 2030.
L’intérêt pour
l’espace est aussi désormais à la coopération spatiale avec un
projet français de village robotique lunaire fournissant alors une
démonstration de la justesse du concept de diversité
internationale. La Russie, pourtant en pleine rivalité avec les USA
à l’époque de la Guerre Froide permet aux américains de lancer
leurs fusées depuis leurs bases.
L’espace est
aussi un lieu touristique, en effet il est possible depuis 2010 et la
fin de lancement de fusée de visiter la base située en Floride,
mais aussi la Cité de l’espace à Toulouse développant ainsi
l’esprit de curiosité des touristes.
Par ailleurs il est aussi possible
grâce à la société Virgin Galactic d’envisager de voyager dans
l’espace pour un prix conséquent, voir de faire de la pub comme
Red Bull ou Google en faisant dépasser le mur du son à des hommes
en chute libre depuis l’espace.
Les profondes
modifications qu’ont connues les rapports de force géopolitiques
depuis les années 1960 n’ont fait que renforcer l’intérêt
stratégique de l’accès à l’espace pour la France et l’Europe.
Avoir une capacité autonome d’accès à l’espace, c’est être
en mesure d’assurer défense et sécurité du territoire européen,
bien être des citoyens, développement respectueux de
l’environnement, et développement des connaissances scientifiques.
Actuellement, on retrouve de nouveaux acteurs
publics et privés et l’espace devient un important produit
commercial.
Aujourd’hui, le spatial est relégué au
second plan, manque de fonds dû a la crise économique, mais
continue de se développer dans de nouveaux secteurs comme la
surveillance militaire, ou par des entreprises privées comme les
firmes de télécommunication. Au niveau des agences spatiales, des
projets sont constamment proposés et étudiés, comme la création
d’une base lunaire habitable, ou encore l’envoi d’un homme sur
Mars.
Pauline
Fourel
Lucas
Mazet
Mathilde
Métral
Sources :
- Géoéconomie : la conquête de l'espace
- Questions internationales n°67
- diploweb
- realpolitik.fr
- senat.fr
- cnes.fr
- cours d'option histoire de Terminale
BOUSSEDRA Nora
RIVES
Lucie
ECS
3
Colle
d'actualité4 :
Hongrois
hors de Hongrie, Russes en Ukraine... Le
droit des peuples entre principe et réalités : Les
conséquences des redécoupages de frontières de 1919 à 1945 sur la
cohésion ethnique et politique des États-nations d'Europe de
l'est.
Ce
sont les
Révolutions américaine et française qui sont les premières à
affirmer formellement le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes;
par la suite, le principe des nationalités au XIXème siècle
joua un rôle important dans la formation des nations d'Europe
occidentale et orientale.
En
1918, son inscription parmi les buts de guerre américains, à
travers le discours des Quatorze Points du président Wilson, a
conduit à sa transformation en règle de droit international à
travers les traités de paix, qui ont établi de nouvelles frontières
étatiques dessinées autour de territoires réputés homogènes.
Cette
nouvelle carte des États
européens établie au lendemain de la Grande Guerre prétend
représenter un progrès de la démocratie et du respect du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes, mais en réalité elle est loin de
correspondre à la carte des nationalités et nombre de minorités
s'estiment lésées.
Ainsi,
du fait de la contestation par certaines ethnies de la place qu'elles
occupent à l'intérieur des frontières étatiques, de nombreux
conflits d'autodétermination émaillent le XIXème
siècle.
Les
Hongrois hors de Hongrie
Quelques
rappels historiques
La Hongrie a pendant longtemps
été rattaché à l'empire austro-hongrois, fondé en 1867, et ce
n'est qu'après sa dissolution en 1918 qu'elle proclame son
indépendance.
Supervisé par les Alliés, un
gouvernent provisoire est alors constitué le 25 Novembre 1919. Bien
que formé de l'ensemble des divers partis politiques hongrois, il
est dirigé par Miklos Horthy de Nagyabanya, ancien amiral
austro-hongrois. Pendant la brève période de domination communiste,
ce dernier met en place un gouvernement contre-révolutionnaire et
constitue une armée, de sévères représailles à l'encontre des
révolutionnaires et des libéraux sont alors exercées.
Sur la demande pressante des
Alliés, une Assemblé nationale est élue dès 1920. Elle annule
officiellement toute subordination à l'Autriche, proclame la
monarchie et nomme Horthy régent.
Le 4 Juin 1920 le gouvernement
hongrois accepte le Traité de Trianon, qui retire la Transylvanie,
la Croatie et la Slovaquie à la Hongrie. La Hongrie se voit ainsi
dépossédée des deux tiers de son territoire et de la moitié
de sa population.
La
population hongroise hors des frontières
La Hongrie est placée dans une situation particulière du point de vue des minorités nationales. Depuis le traité de Trianon de 1920, qui a conduit à un important redécoupage de ses frontières, elle est en effet confrontée à la question des communautés hongroises établies en dehors du territoire et équivalentes au quart de sa population.
En effet, deux millions et
demi de hongrois vivent hors des frontières nationales.
L'Ukraine concentre 200 000 hongrois ethniques, dont 150 000 qui
vivent dans la région des Carpates ukrainiennes, où 12% de la
population est hongroise, leur densité atteint même les 90% dans
certains secteurs.
300 000 hongrois vivent en Serbie (Voïvodine), et quelque 500 000
dans le sud de la Slovaquie (10% de la population).
On compte également des minorités hongroises en Croatie, en
Slovénie et en Autriche, mais c'est en Roumanie que se concentre la
plus grande population hongroise extra frontalière : plus d'un
million de personnes.
Source :
Lefigaro.fr/international « Budapest
avive le nationalisme slovaque »
Depuis 2004,
la Hongrie et quatre de ses sept voisins (Autriche, Slovénie,
Slovaquie et Roumanie) font partie de l'Union européenne, de sorte
qu'entre ces États les visas sont abolis et le bilinguisme reconnu
dans les zones où les Hongrois sont très implantés.
C'est
notamment le cas en Roumanie dans les deux départements de Covasna
et de Harghita à très large majorité magyare (plus de 75 %) et
celui de Mureş (40 %), ainsi que dans la plaine danubienne de la
Slovaquie, où la politique linguistique limite cependant l'usage du
hongrois dans les services publics.
En
conséquence, le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban, qui a
remporté une large victoire aux élections législatives du 6 avril
et a été investi du poste de Premier ministre, a réclamé
l'autonomie pour les minorités hongroises des pays frontaliers de la
Hongrie, y compris en Ukraine. «Les
Hongrois qui vivent dans le bassin des Carpates ukrainiennes ont le
droit d'avoir la double nationalité, des droits communautaires et
aussi l'autonomie»
a lancé Viktor Orban à des milliers de partisans rassemblés devant
le Parlement. Le ministre des affaires étrangères de Hongrie, Janos
Martoni, a par la suite corrigé les propos du Premier ministre
Orban, en déclarant que la Hongrie ne réclamait pas l'autonomie
territoriale des Hongrois d'Ukraine.
En 2010, lors
de sa deuxième accession au pouvoir, Viktor Orban a accordé la
nationalité hongroise aux hongrois des pays frontaliers (soit
environ 25% de la population qui s'est ainsi vue attribuer la
nationalité hongroise transfrontalière par principe), avant de leur
accorder pour la première fois, en avril 2014, le droit de vote aux
élections législatives.
S'il n'a
jamais suggéré la réunification des territoires perdus par la
Hongrie après la Première Guerre mondiale, il a irrité certains
des pays voisins par ses revendications. La cohésion ethnique de la
nation hongroise se voit donc considérablement affaiblie par la
disparité de répartition territoriale de la population, conséquence
du redécoupage des frontières opéré au lendemain de la Grande
Guerre.
La
crise Ukrainienne
Le
cas de la crise Ukrainienne, cristallisation de tensions internes et
inter-étatiques, illustre bien les conséquences ethniques et
politiques des redécoupages de frontières sur la cohésion ethnique
des États-nations.
L'histoire
de L'Ukraine : origine profonde de la crise
Au
cours de la Première Guerre mondiale, suite à la Révolution
bolchevique de 1917, l'Ukraine, où un puissant nationalisme n'a
cessé d'être entretenu, proclame son indépendance.
En
1920, le gouvernement nationaliste s'allie avec la Pologne dans une
guerre contre la Russie, mais l'avancée des troupes bolcheviques
permet au gouvernement soviétique de prendre le contrôle de
l'Ukraine. Elle est finalement partagée en deux lors du Traité de
Riga en 1921, entre la Pologne, qui se voit attribuer la Galicie
orientale et la Volhynie, et la Russie soviétique, qui crée en 1922
la République fédérée d'Ukraine.
Source :
Courrierinternational.com/ « Ukraine
Référendums
d'autodétermination : à qui le tour? »
Jusqu'en
1939, l'URSS fait tout pour éliminer le nationalisme ukrainien. La
république subit alors une collectivisation forcée de
l'agriculture et la réquisition des denrées alimentaires dans les
campagnes, cause d'une effroyable famine qui fait près de 6 millions
de victimes en 1932-1933.
C'est
seulement après la chute de l'URSS en 1991 que l'Ukraine proclame à
nouveau son indépendance. Aujourd'hui encore, près d'un quart de la
population Ukrainienne est composée de minorités, la plus
importante étant la minorité russe qui représente plus de 17% de
la population.
Ainsi,
la question de l'identité demeure, et les tensions internes dues à
cette pluralité ethnique ne cessent de s'accentuer, notamment entre
pro-russes et « pro-européens » ...
Conséquence
de la nouvelle carte des États : l'éclatement de la crise en
novembre 2013
Il
y a toujours eu un fort lien entre l'Ukraine et la Russie et encore
aujourd'hui Moscou considère Kiev comme la capitale historique,
véritable héritage de la civilisation Russe.
La
majorité Est du pays est russophone, tout comme la capitale Kiev.
Une forte minorité russe est également présente en Crimée et le
port de Sébastopol est une importante base navale russe car la
Crimée constitue une façade géographique idéale permettant
l'accès aux mers chaudes.
La
dépendance énergétique de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie limite
l'autonomie du pays. En effet, 58% du gaz consommé en Ukraine est
russe ce qui place Moscou en position de force pour faire pression
sur Kiev, comme en ce fut le cas en 2006 et 2009.
Ainsi,
lorsque Viktor Ianoukovytch revient au pouvoir en 2010 le pays est
affaibli par la crise financière, les lourdes factures gazières et
la corruption.
A
l'Ouest, l'Union Européenne envisage d'intégrer l'Ukraine dans son
partenariat oriental, projet qui cible plusieurs anciennes
républiques soviétiques dans le but d'un double accord
d'association et de libre-échange. Quant à l'Est, Vladimir Poutine
veut faire de l'Ukraine une pièce clé de son union douanière afin
de reconstruire la « Grande Russie » et restaurer une ère
de domination russe.
Mais
en novembre 2013, Ianoukovytch met fin aux négociations entamées
avec Bruxelles et choisit de se rapprocher de la Russie.
Des
manifestations de grande ampleur se déclenchent alors et une partie
des Ukrainiens, se sentant trahi, occupe la place de l'Indépendance
à Kiev en signe de protestation. La violence de le répression
policière entraine une radicalisation du mouvement, et la
contestation prend de l'ampleur en s'étendant à d'autres régions,
en particulier celle situées à l'ouest du pays.
En
février 2014, de nouveaux affrontements entre forces de l'ordre et
manifestants font rage, et l'on fait état de plus de 80 morts et des
centaines de blessés.
Face
à l'escalade des tensions, le président Viktor Ianoukovytch choisit
de fuir le 22 février, et sera destitué peu après. Dès lors, une
partie des Ukrainiens de l'est refuse de reconnaître le gouvernement
provisoire et conteste son autorité.
Le
17 juillet 2014, un vol Malaysia Airlines reliant Amsterdam à
Kuala-Lumpur qui survolait le Donbass est abattu en plein ciel près
de la frontière russe, tuant les 298 personnes à bord. On assiste
alors à une véritable amplification de la crise diplomatique,
l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes s'accusant
mutuellement d'avoir abattu l'avion.
La
crise ukrainienne illustre les conséquences des redécoupages
territoriaux survenant à la fin de la première guerre mondiale,qui
se soldent par un affaiblissement certain de la cohésion ethnique et
politique des états-nations d'Europe de l'est. L'Ukraine est le
symbole d'un clivage entre une partie du pays tournée vers l'Europe
et une autre partie tournée vers la Russie.
Sources:
Encarta
Universalis.fr
Le
Monde.fr
Lefigaro.fr
Diploweb.com
Courrierinternational.fr
Robert-schuman.eu
Diplomatie.gouv.fr
COLLE 3
Adéle
SIGWALT, Lucile HERAL et Noémie GUIBERT
Un siècle de rancoeurs
nationalistes entre le Japon et ses voisins
La Première guerre
mondiale, point de départ des rancœurs nationalistes en Asie pacifique
La première guerre mondiale est le point de
départ de rancœurs nationalistes des voisins du Japon envers celui-ci, même si
quelques conflits ont débutés avant 1914. (la mise sous protectorat de la Corée
en 1905 et celle de la Mandchourie en 1910), cependant c'est cette guerre qui
aura de lourdes conséquences sur les relations entre le Japon et ses voisins.
En effet c'est lors de cette guerre que le
Japon saisit l'occasion de récupérer les nombreuses terres asiatiques
colonisées pas les Allemands, ceux-ci devant déjà combattre sur 2 fronts, les
Japonais profitent du fait qu'ils ont moins la capacité de défendre leur
territoires d'Asie pacifique. C'est ainsi que commence l'expansionnisme
Japonais.
Mi-Aout 1914 le Japon lance un ultimatum à
l'Allemagne lui demandant de lui céder la concession de Tsing-tao et de retirer
sa flotte, Berlin n'y répond pas, le Japon lui déclare alors la guerre le 23
Aout. Les Japonais s'emparent des îles Marianne et des îles Caroline puis le 31
Octobre le gouverneur militaire de Tsing-tao capitule car il n'avait pas assez
de soldats pour défendre cette concession. Cette victoire marque le début de la
prise de confiance du Japon qui annonce une liste de 21 demandes économiques et
politiques à la Chine dont le fait de contrôler les voies ferrées de la
province du Shandong et de la Mandchourie, la Chine les refuse mais accepte peu
après une liste de 13 demandes, mais la situation du Japon en Chine ne change
pas pour autant.
A l'issu de la guerre le Japon
se voit confirmer ses possessions du Shandong (dont Tsing-Tao) et se voit
également confier un mandat sur les îles Marshalls, les Carolines, la
Micronésie et l’île de Palau. C'est une belle victoire qui sert de point de
départ en vue d'une expansion éventuelle de l'empire.
Les Japonais font ensuite une
demande concernant la reconnaissance d'une égalité raciale à la SDN qui annonce
d'ailleurs leur projet de colonisation car il souhaite cette reconnaissance non
pas pour que tous les peuples soient égaux mais plutôt pour être considérés
comme les Européens et se donner le droit de coloniser l'Asie tout comme le
Royaume uni et la France ont colonisé l'Afrique. Mais le président Wilson le
leur refuse malgré la majorité des voix qui sont pour, ce rejet est très mal
vécu par les Japonais et leur admiration pour l'occident qui avait dirigé leur
volonté de "Quitter l'Asie pour rejoindre l'Occident" se transforme
en haine. De plus ce refus exacerbe le nationalisme Japonais et le détourne des
valeurs démocratiques.
En 1926, la montée sur le trône de Hiro
Hito marque le début d'une période de conquêtes musclées en Chine. Toutes les
conquêtes qui ont suivies et qui ont traumatisé les populations colonisées en
faisant naitre chez eux une rancœur contre le Japon peuvent donc s'expliquer
par la prise de confiance du Japon et le renforcement de son nationalisme lors
de la Première guerre mondiale. En effet les conflits entre 1918 et 1945 dont
le massacre de Nankin en 1937 qui a traumatisé les habitants et les soldats de
la ville par les massacres (60 000 soldats tués dans les premiers jours) et les
viols, la prise de la Mandchourie en 1932,ou encore la situation des coréens ou
les femmes seront utilisées comme "femmes de réconfort", les Hommes
soumis au travail forcé, et ou une répression culturelle sera exercée, font
naître un sentiment Anti-Japonais chez les populations voisines.
Même si le Japon n'a pas joué un rôle
important lors de la première guerre mondiale, cette guerre a eu une influence
sur les actes Japonais jusqu'en 1945, qui sont la cause des rancœurs
nationalistes en Asie.
Ce nationalisme
est particulièrement présent au Japon, en effet, depuis un siècle, au Japon le
nationalisme souffle depuis les sommets de l'Etat.
Au Japon, le nationalisme souffle
depuis les sommets de l’Etat
Le
nationalisme est une idéologie politique qui prône la souveraineté de
l’Etat-nation. Le nationalisme japonais se caractérise par un siècle de volonté
expansionniste. Le nationalisme a gagné en audience récemment avec le premier
ministre Shinzo Abe qui s’est fortement radicalisé, influencé par des cercles
droitiers.
Comme
vu précédemment, le Japon a mené depuis un siècle une politique expansionniste
au dépend de ses voisins, résultat d'un ultra-nationalisme dominant. Le
sanctuaire Yasukuni démontre parfaitement ce nationalisme exacerbé du Japon,
situé au Japon, ce mémorial célèbre les 2,4 millions de mort japonais dans les
conflits. Parmi eux, il y a 14 criminels de guerre. Il est également à
l’origine de conflits entre le Japon et ses voisins. En effet, un scandale
éclata lorsque le ministre Abe s'y rendit en 2013.
Ce
nationalisme exacerbé a engendré plusieurs massacres que le Japon n’a qu’en
partie reconnu. En effet, le nationalisme japonais se caractérise par une
intolérance démesurée. Même aujourd’hui, les déclaration révisionnistes se
multiplient. Naoki Hyakuta, proche du premier ministre Shinzo Abe, a déclaré:
«le massacre de Nankin en 1937 n’a jamais eu lieu». Les manuels japonais sont,
par ailleurs, très critiqué par ses pays voisins, notamment la Chine. En effet,
les manuels scolaires japonais ne reconnaissent pas les faits de l’histoire qui
pourraient porter préjudice à l’image du Japon. D’ailleurs, le premier
ministre, Shinzo Abe veut réviser les manuels scolaires d’histoire qui
véhiculent,selon lui,une vision masochiste du Japon. Ce conflit entre le Japon
et la Chine est un parmi tant d’autres. En effet, en raison des crimes
impardonnables commis par le Japon, la Chine refuse que le Japon entre dans
l’ONU.
Le
nationalisme engendre également des conflits géopolitiques entre le Japon et
ses pays voisins. Après le première guerre sinojaponaise en 1895, la Chine a
perdu Taiwan et d'autres territoires. La question taiwanaise est un des
désaccords majeurs entre la Chine et le Japon encore aujourd'hui. En effet, le
Japon avait déclaré qu'il maintiendrait des relations indirectes avec Taiwan,
ce qui n'est toujours pas le cas, puisque le Japon ne respecte pas ses
engagements.
De
plus, encore aujourd’hui, les conflits géopolitiques sont présents avec une
forte concurrence sur les îles de la mer du Japon, comme les Îles Senkaku
appartenant au Japon, revendiquées par la Chine, les Îles Kouriles appartenant
à la Russie, revendiquées par le Japon ou encore les Îles Dokdo, appartenant à
la Corée du Sud, revendiquées par le Japon. Ces conflits géopolitiques entre le
Japon et ses pays voisins sont l’expression d’un nationalisme exacerbé et
engendrent une véritable course à l’armement en Asie de l’Est. D’ailleurs, le
premier ministre Shinzo Abe envisage de vendre des armes, ce que le Japon
s’interdisait de faire depuis 1976.
L'intolérance
du Japon reste encore aujourd’hui la principale cause des tensions avec ses
pays voisins.
Le
nationalisme souffle depuis les sommets de l'État et ce depuis un siècle,
encore aujourd’hui le Japon est un pays ultra-nationaliste, gouverné par des
partisans qui se radicalisent, comme le premier ministre Shinzo Abe. Cet
ultra-nationalisme est encore présent aujourd'hui surement parce qu'il n’y a
pas eu une dénationalisation du Japon, à l’inverse de la dénazification en
Allemagne. On assiste alors à un regain du nationalisme au Japon.
On parle depuis
quelques temps d’un regain du nationalisme au Japon, comment celui-ci
s’explique-t-il?
Il faut savoir que le Japon est gouverné depuis la fin de l’année 2012 par le Premier Ministre Shinzo Abe, qui fait partie d’un lobby ultraconservateur, c’est-à-dire d’un groupe de pression qui tente d’influencer les lois et les règlementations de leur pays afin de favoriser leurs propres intérêts économiques.
Ce groupe, appelé Nippon Kaigi, est constitué de seulement 35 000 membres, mais, parmi eux, 15 des 19 membres du Gouvernement Japonais y sont affiliés, Shinzo Abe est un des meneurs les plus actifs et influents du groupe, et enfin, le Président de Nippon Kaigi est l’ancien juge en chef de la Cour Suprême Japonaise.
Le gouvernement Japonais est donc essentiellement constitué de personnes faisant preuve d’un révisionnisme hors-normes, affirmant que les crimes de guerres Japonais n’ont jamais existé, tel que le Massacre de Nankin, comme vu précédemment ou que l’esclavage sexuel des femmes Coréennes n’est qu’une invention et que ces femmes étaient des prostituées venues de leur plein gré.
Depuis 2010, le Japon est passé de la deuxième à la troisième puissance mondiale, ce qui fut très mal vécu par la population Japonaise, d’où la volonté du Premier Ministre de faire retrouver au Japon sa puissance économique et sa grandeur politique. L’essor du nationalisme au Japon est donc fortement accentué depuis que le Japon est gouverné par M. Abe, pour qui la reprise de l’économie est indéniablement corrélée avec la montée en puissance du pays au niveau mondial.
Il faut savoir que le Japon est gouverné depuis la fin de l’année 2012 par le Premier Ministre Shinzo Abe, qui fait partie d’un lobby ultraconservateur, c’est-à-dire d’un groupe de pression qui tente d’influencer les lois et les règlementations de leur pays afin de favoriser leurs propres intérêts économiques.
Ce groupe, appelé Nippon Kaigi, est constitué de seulement 35 000 membres, mais, parmi eux, 15 des 19 membres du Gouvernement Japonais y sont affiliés, Shinzo Abe est un des meneurs les plus actifs et influents du groupe, et enfin, le Président de Nippon Kaigi est l’ancien juge en chef de la Cour Suprême Japonaise.
Le gouvernement Japonais est donc essentiellement constitué de personnes faisant preuve d’un révisionnisme hors-normes, affirmant que les crimes de guerres Japonais n’ont jamais existé, tel que le Massacre de Nankin, comme vu précédemment ou que l’esclavage sexuel des femmes Coréennes n’est qu’une invention et que ces femmes étaient des prostituées venues de leur plein gré.
Depuis 2010, le Japon est passé de la deuxième à la troisième puissance mondiale, ce qui fut très mal vécu par la population Japonaise, d’où la volonté du Premier Ministre de faire retrouver au Japon sa puissance économique et sa grandeur politique. L’essor du nationalisme au Japon est donc fortement accentué depuis que le Japon est gouverné par M. Abe, pour qui la reprise de l’économie est indéniablement corrélée avec la montée en puissance du pays au niveau mondial.
Sources
Noémie
GUIBERT :Slate.fr
Adèle
SIGWALT:
1-«Les
rapports entre le Japon et ses proches voisins» Mohamed TROUDI (chercheur en
relations internationales stratégiques, associé à l'Académie de géopolitique de
Paris, politologue et analyste en politique étrangère)
2-»Au
Japon, le nationalisme souffle depuis les sommets de l'Etat» article du Libération
du 26 février 2014.
Lucile
HERAL: rue89.com
COLLE 2
Les Kurdes sont un peuple iranien, descendant des Mèdes, qui
compterait environ 40 millions de personnes. Depuis un siècle, certains Kurdes
luttent pour leur autodétermination, afin d'avoir leur propre patrie, le
Kurdistan. Pourquoi les kurdes n'ont-ils toujours pas d'état?
1) Un Kurdistan est-il envisageable, comme le prétendait le traité
de Sèvres en 1920?
Les kurdes sont
dispersés principalement sur 4 états : la Syrie, la Turquie, l'Irak et l'Iran,
dont la superficie est égale à celle de la France. Le premier obstacle au
Kurdistan est cette éclatement géographique, la population est divisée.
Les disparités
entres les populations kurdes proviennent aussi de la façon dont elles sont
traitées par les gouvernements des 4 pays :
-En Turquie : Les
autorités turques ne reconnaissent pas la domination de "Kurdistan"
et parlent plutôt de "région de l'Anatolie du sud-est". On observe
une discrimination sévère et permanente : droits différents du reste de la
population. Dernièrement des initiatives ont vu le jour pour trouver des
solutions d'intégration (tv en kurde, kurde reconnue comme langue dans les
écoles).
- Le traitement
syrien des Kurdes se caractérise par de la maltraitance, des persécutions et une
censure, accompagnée d'une forte minoration de l'identité kurde : l'Etat peut interdire la
reconnaissance des enfants sous des noms d'origine kurde, des écoles privées
kurdes et des livres écrit en kurde peuvent être interdits.
- L'Iran reconnaît
la langue et la culture kurde mais pas autonomie politique, ni administrative
et problèmes de religion : les kurdes sont sunnites et les iraniens chiites (2
branches majoritaires de l'islam). Mais la question kurde est une question
parmi tant d'autres car l'Iran est un pays pluriethnique.
-En Irak depuis
2003 et plus particulièrement depuis la mort de Saddam Husseim, les kurdes
disposent d'une autonomie économique, juridique et même politique, au nord du
pays.
De
plus, aucun des 4 états ne souhaitent se séparer d'une partie de leur
territoire national pour créer le Kurdistan. Pour créer un état kurde, il
apparait évident qu'il est nécessaire que les populations kurdes dépassent les
frontières et les disparités qui les séparent, ce qui semble assez compliqué
sans une force politique unie.
2) Les kurdes sont-ils
politiquement organisés?
-Depuis
plus d'un siècle, on observe chez les Kurdes une volonté de s'unir dans des
organisations politiques afin de défendre leurs intérêts communs (territoriaux,
culturels, lutte contre la discrimination …)
-
Cependant cette organisation politique est très relative. Tout d'abord la division du
Kurdistan sur plusieurs états entrainent des disparités qui font qu'il n'existe
pas un mouvement politique kurde unique mais bien des partis nationaux qui
défendent les intérêts kurdes dans leurs états.
Par exemple, la majorité des Turques kurdes ne souhaitent pas leur
indépendance politique mais une reconnaissance
culturelle et la fin des discriminations de la part de
l'état Turque là où les kurdes d'Irak ont obtenu une autonomie politique. De
plus à l'intérieur même des 4 états, les mouvements politiques kurdes sont
divers. On peut citer l'exemple de l'Irak avec le parti emblématique du PDK
(lui-même divisé en une mouvance historique et une mouvance pacifiste) qui est
aujourd'hui remis en cause par le parti UPK, composé de Kurdes qui ne
soutiennent plus le leader du PDK et qui appellent à une action plus importante
et plus armée. L'exemple de la Syrie est aussi pertinent puisque le pays compte
aujourd'hui plus de 17 partis kurdes aux revendications diverses.
-On
observe toutefois une coopération militaire ces derniers mois entre les
différents partis du Kurdistan pour lutter contre l'expansion fulgurante de
l'état islamique, notamment autour de la bataille de Kobané, ville Kurde à la
frontière de la Syrie et de la Turquie. Ainsi l'UPK envoie de nombreux hommes
depuis plusieurs semaines pour éviter que la ville ne tombe aux mains de daesh
qui a répliqué le lundi 12 octobre en faisant exploser un des sièges du parti
en Irak, tuant 25 personnes.
-Le
peuple Kurde s'est donc organisé en partis nationaux mais les différences d'ordre idéologique et
les disparités de situations ne
permettent pas une vie politique organisée au niveau plus global du Kurdistan.
3) Pourquoi l’Etat islamique s’en prend-il
aux kurdes ?
Les Kurdes, handicapés par leur éclatement
géographique et leurs disparités politiques et culturelles, demeurent
conscients que la communauté internationale est hostile à leur projet
indépendantiste par soucis de respecter les frontières héritées de l’ordre
colonial. En témoigne l’échec du PKK qui avait tenté, durant les années 1980,
de faire émerger à nouveau par la lutte armée, l’idée d’un grand Kurdistan uni.
Depuis, la seule expérience qui ait fait ses preuves est plus modeste :
l’exemple irakien. Le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK), présidé par
Massoud Barzani, est doté d’une force armée de 190 000 hommes, les peshmergas,
les gardes régionaux kurdes. L’armée irakienne n’est pas autorisée à pénétrer
en territoire kurde dont l’autonomie partielle est reconnue depuis 2005 et les
autorités kurdes se passent désormais de l’accord de Bagdad pour passer des
contrats pétroliers avec des compagnies étrangères. Le GRK est donc une
réussite aux yeux de tous les Kurdes, et l’espoir que ce modèle constitue pour
la lutte kurde pour l’indépendance et la richesse que fournit cette région au
peuple kurde fait peur à l’Etat islamique. En effet, les sous-sols du GRK
forment la deuxième réserve de pétrole de l’Irak. De plus, avec la guerre en
Syrie, les Kurdes ont développé une autonomie à travers des comités locaux
semblant représenter une expérience démocratique assez réussie dans une région
où l’autocratie règne depuis un demi-siècle. Le projet kurde est aux antipodes
de celui de l’Etat islamique. Ce dernier prône une version extrémiste de
l’islam et la résurrection du califat, mode de gouvernance musulman disparu il
y a un siècle, contrairement au principal parti kurde syrien, le PYD, groupe
laïc de tendance socialiste, qui accorde une place importante à la femme y
compris au sein de sa branche armée, les YPG. L’un des commandants kurdes à
Kobané est d’ailleurs une femme. L’Etat islamique cherche à enlever aux Kurdes
le contrôle de près de 100 km de frontière avec la Turquie, alors qu’il en
tient dejà une large partie au nord d’Alep. La chute de Kobané ouvrirait la
voie à une offensive contre la ville d’Hassaké, frontalière de la partie est de
la Syrie sous contrôle kurde, zone riche en pétrole, verrou stratégique entre
les territoires controlés par l’EI en Irak et en Syrie. Cette jonction
faciliterait l’entrée en Syrie de djihadistes étrangers arrivés par les
aéroports turcs et le trafic de pétrole. Enfin, Kobané abrite le QG du «
gouvernement provisoire » des Kurdes de Syrie. L’EI cible les Kurdes et les
disparités religieuses sont en effet des facteurs qui jouent dans ce phénomène.
Le yézidisme est un courant religieux kurde considéré par exemple par l’EI
comme prônant l’adoration de Satan et ses fidèles sont persécutés. Selon les
analystes, en plus d’être motivé par les contradictions religieuses, la montée
en puissance de l’unification kurde et leur richesse en pétrole, l’attaque des
Kurdes par l’EI ferait aussi l’affaire de la Turquie voisine. Pour Cyril
Roussel, docteur en géographie, il est possible que la perte de Kobané
ressemble à l’anéantissement du projet kurde avec la complicité d’Ankara. Le
conflit kurde avait en effet dejà fait 40 000 morts depuis 1984 en Turquie. Le
président du pays déclare même de façon claire : « Pour nous le PKK est la même
chose que l’EIIL ».
Pour conclure, 3 raisons principales
expliquent aujourd'hui l'absence d'un état kurde :
-Des frontières
et des disparités qui séparent la population kurde et qui semblent très durs à
dépasser
-l'absence de
coopération et de ligne commune sur le plan politique entres les partis kurdes
des différents pays
-la volonté de
l'EIIL de créer un califat sur le territoire kurde.
Depuis plus
de20 jours, Kobane représente un enjeu
majeur à la fois pour la question de l'union du peuple kurde et pour la lutte
contre l'état islamique. La prise de la ville par les djihadistes pourrait donc
représenter un tournant historique pour le Kurdistan.
Sources :
-Dossier "Géopolitique
actuelle des Kurdes en Turquie, en Irak et en Iran" http://echogeo.revues.org/2380
-Article du HuffPost avec AFP|par Maxime Bourdier du 11/08/2014 " Irak: pourquoi les combattants kurdes sont devenus indispensables face à l'Etat islamique" http://www.huffingtonpost.fr/2014/08/11/irak-combattants-kurdes-etat-islamique_n_5667905.html
COLLE D’ACTU N°1 – 6 octobre 2014
Jeanne-Valérie
UWIZEYE- Anna HENTZ- Anne-Clotilde CLANET.
1914-2014 : Les risques géopolitiques
sont-ils comparables ?
- en particulier entre l'Europe en 1914 et l'Asie Orientale aujourd'hui.
- en particulier entre l'Europe en 1914 et l'Asie Orientale aujourd'hui.
La mondialisation d'aujourd'hui ne
garantit pas la paix et l'histoire contemporaine nous montre à bien des égards
que l'interdépendance économique et financière n’empêche pas forcément la
guerre.
I/ L’Asie du XXIème siècle
ressemble-t-elle à l’Europe d’avant 1914 ?
Jeanne-Valérie
L’Europe d’avant la Première Guerre
Mondial est définit par le fait qu’elle représente la 1ère économie
mondial, surpassant les autres les pays émergeants grâce à une politique de
libre échange, aux ressources perçues
grâce à ses colonies mais aussi grâce à cette capacité d’innovation dans les
différents secteurs économiques. Aujourd’hui cette croissance passée semble
toucher les pays d’Asie. Nous pouvons alors nous demander si l’Asie du 21ème
siècle ressemble à l’Europe d’avant la Grande Guerre. Pour répondre à cette question nous verrons tout d’avoir
qu’elles ressemblent peuvent être faites entre ses deux continents. Dans un deuxième temps nous verrons qu’elles
sont les limites de cette comparaison. (Pour effectuer cette étude nous prendrons
pour exemple la Chine et le Japon comme représentant de l’Asie).
Nous pouvons voir une forte
ressemblance entre la Chine et le Japon d’aujourd’hui et l’Allemagne et la
France d’avant 1914. En effet La Chine qui est aujourd’hui la 2ème
économie mondiale derrière les Etats-Unis, a connu un passé historique
colonial. Durant lequel elle connue une forte domination du Japon mais aussi
d’autres pays occidentaux qui se partageront les territoires Chinois même si
une partie du territoire appartiendra toujours à la Chine. On retrouve alors
des conflits entre le Japon et la Chine ayant germés de cette époque. On peut
alors prendre l’exemple îles de Sendaku, situé dans la mer de Chine oriental
contrôlé par le Japon depuis 1895 mais revendiqué par la République de Chine.
Nous retrouvons alors une ressemblance dans ce conflit territorial avec une des
raisons qui a conduit à la guerre de 14-18 entre la France et l’Allemagne; la
guerre de 1870-71 ou la France perdu la Lorraine t la Moselle.
De plus tout comme l’Allemagne
d’avant la 1ère Guerre Mondial la Chine connait une forte croissance
démographique, qui fait peur à ces adversaires. Tout comme l’Angleterre, l’Allemagne
est une île, qui aura des ambitions d’extension colonialiste durant la Grande
Guerre. Ainsi tout comme l’Angleterre
qui sue amorcer, l’entrée dans la 1ère révolution industrielle. On
peut dire qu’aujourd’hui les pays du continent asiatique ont su tout comme
l’Angleterre à cette époque prendre de bonnes décisions et se spécialiser dans la
recherche de nouvelles technologies tout en gardant faisant prospérer leur
économie dans divers secteurs. Néanmoins nous ne pouvons pas oublier, que de
1914 au 21ème siècle des différences culturelles, mondiale,
économique… sont apparu. De plus le passé que l’Europe a influé sur ce qui se
trouve être aujourd’hui le continent asiatique.
En effet les discordances dues à
l’influence du passé sur le présent, nous amène à penser que la ressemblance
entre ces deux continent est à relativiser, car la situation économique, les
besoins dues à la croissance de la démographie ne sont plus les mêmes. De plus
les mentalités, la culture à elle-même changé. Ainsi nous pouvons voir que la
République de Chine qui est un Etat communiste a réussi, malgré les préjugés
affectés au régime communiste a surpassé certaines politique démocratique. De
plus l’actualité en Chine avec les manifestations à Hong Kong, ancienne
colonies de pays occidentaux comme l’Angleterre, pour la conservation d’un
régime démocratique malgré le fait que la Chine est elle-même communiste nous
montre un certain rejet de cet héritage passé, de cette colonisation effectué
avant et après 1914. C’est pourquoi nous en venons à comparer la Chine à la
Russie, qui elle aussi est dans une sorte de rejet de la politique démocratique
des pays européens. En effet la Russie pays « démocratique » essaye
tant bien que mal de recrée l’ancienne URSS qu’ils appelé aujourd’hui :
« La nouvelle Russie ». Aujourd’hui, cette politique commence par la
tentative de la ré-acquisition de l’Ukraine.
En conclusion, nous, pouvons voir
qu’il y a certaines similitudes qui laissent penser que l’Asie du 21ème
siècle ressemble à l’Europe de 1914. Néanmoins, le fait que l’Europe n’a pas un
passé coloniale égal à celui qu’a connu le continent asiatique a. Cependant,
nous pouvons voir que ce sont aujourd’hui, les états colonisés qui possèdent
une forte croissance économique. De plus ces ressemblances sont à relativiser
comme nous avons pu le montrer le puisqu’il
y a plusieurs différences entre le monde actuel et celui précédent 1914.
II/
Comparaison n’est pas raison : les différences majeures entre 1914 et
2014. Anne-Clotilde
« L'Histoire ne se répète pas,
elle bégaie » phrase attribuée à Karl Marx.
Le
monde de 2014 semble à priori très différent de celui de 1914, toujours présenté
comme au bord de la guerre. Les puissances dominantes en 1914 étaient
principalement européennes (à savoir la Grande-Bretagne et l’Allemagne), elles
se situent désormais en l’Asie Orientale et aux Etats-Unis. Que ce soit dans
l’économie, les relations diplomatiques ou le contexte géopolitique : les
menaces sont bien différentes.
La possibilité d'un conflit armé généralisé en 2014 rode-t-elle vraiment au même titre qu’en 1914 ?
En effet, la situation actuelle présente des différences notables avec celle de 1914.
La possibilité d'un conflit armé généralisé en 2014 rode-t-elle vraiment au même titre qu’en 1914 ?
En effet, la situation actuelle présente des différences notables avec celle de 1914.
A) Un interdépendance bien plus forte entre
les puissances
La mondialisation économique d'aujourd'hui est plus achevée que la mondialisation partielle du début du XXème siècle et l'interdépendance des économies rend plus improbable l'éclatement d'un conflit militaire généralisé. En 1914, les économies européennes étaient fortement liées mais leur interdépendance ne touchait pas tous les domaines.
En outre, le développement chinois est fortement lié au maintien de relations commerciales intenses avec ses partenaires occidentaux et asiatiques. En cas de conflit direct, les Etats-Unis, en raison de leur suprématie navale incontestable, auraient les moyens d'asphyxier très rapidement l'économie chinoise et de mettre en place un blocus efficace.
Depuis l'ouverture économique de la Chine à la fin du XIXème siècle, les deux économies sont fortement intégrées au bénéfice des deux principales puissances mondiales. Le modèle de la Chinamérique s'impose désormais, avec plus de convergences et d’intérêts communs que de divergences profondes (donner des exemples).
La mondialisation économique d'aujourd'hui est plus achevée que la mondialisation partielle du début du XXème siècle et l'interdépendance des économies rend plus improbable l'éclatement d'un conflit militaire généralisé. En 1914, les économies européennes étaient fortement liées mais leur interdépendance ne touchait pas tous les domaines.
En outre, le développement chinois est fortement lié au maintien de relations commerciales intenses avec ses partenaires occidentaux et asiatiques. En cas de conflit direct, les Etats-Unis, en raison de leur suprématie navale incontestable, auraient les moyens d'asphyxier très rapidement l'économie chinoise et de mettre en place un blocus efficace.
Depuis l'ouverture économique de la Chine à la fin du XIXème siècle, les deux économies sont fortement intégrées au bénéfice des deux principales puissances mondiales. Le modèle de la Chinamérique s'impose désormais, avec plus de convergences et d’intérêts communs que de divergences profondes (donner des exemples).
B) Des rapprochements
diplomatiques entre les puissances
En cas de conflit militaire sino-japonais, les Etats-Unis seraient conduits à intervenir directement, s'étant engagés par traité à assurer la défense du Japon. A noter que d'autres Etats voisins, inquiets de la montée en puissance de la Chine, réclament également la protection militaire des Etats-Unis (Vietnam, Philippines, Singapour). Donc la Chine serait en position de faiblesse, voire seule sur le plan international si elle cherchait un conflit avec ses états. En 1914, l’Allemagne ne pouvait pas prévoir l’alliance entre les Alliés et les Etats-Unis de 1917.
De plus, la Chine actuelle sait maîtriser les conflits frontaliers sans aboutir à la guerre totale notamment lors du conflit localisé avec l'Inde en 1962, des incidents avec l'URSS sur l’Oussouri (situation résultant des traités « inégaux » imposés à la Chine au XIXème siècle), tensions militaires à l'égard de Taiwan et de ses autres voisins, conflit limité avec le Vietnam en février-mars 1979,...
Dans la Chine d'aujourd'hui, il n'existe pas de modèle expansionniste, comme dans l'Allemagne de Guillaume II et cette puissance ne cherche pas à développer un réseau de pays-satellites en Asie Orientale, comme avait pu le faire l'URSS stalinienne en Europe de l'Est après 1945. La tentation impériale ne semble pas habiter réellement le régime chinois actuel.
En cas de conflit militaire sino-japonais, les Etats-Unis seraient conduits à intervenir directement, s'étant engagés par traité à assurer la défense du Japon. A noter que d'autres Etats voisins, inquiets de la montée en puissance de la Chine, réclament également la protection militaire des Etats-Unis (Vietnam, Philippines, Singapour). Donc la Chine serait en position de faiblesse, voire seule sur le plan international si elle cherchait un conflit avec ses états. En 1914, l’Allemagne ne pouvait pas prévoir l’alliance entre les Alliés et les Etats-Unis de 1917.
De plus, la Chine actuelle sait maîtriser les conflits frontaliers sans aboutir à la guerre totale notamment lors du conflit localisé avec l'Inde en 1962, des incidents avec l'URSS sur l’Oussouri (situation résultant des traités « inégaux » imposés à la Chine au XIXème siècle), tensions militaires à l'égard de Taiwan et de ses autres voisins, conflit limité avec le Vietnam en février-mars 1979,...
Dans la Chine d'aujourd'hui, il n'existe pas de modèle expansionniste, comme dans l'Allemagne de Guillaume II et cette puissance ne cherche pas à développer un réseau de pays-satellites en Asie Orientale, comme avait pu le faire l'URSS stalinienne en Europe de l'Est après 1945. La tentation impériale ne semble pas habiter réellement le régime chinois actuel.
C) Un contexte historique différent
Le monde d'aujourd'hui n'est plus celui de 1914 : depuis Hiroshima, l'arme nucléaire rend tout conflit général impossible et inenvisageable, y compris pour les régimes politiques les plus dictatoriaux, en raison du risque de « destruction mutuelle assurée » et la dissuasion joue donc pleinement.
La Chine a démontré dans son histoire qu'elle n'a jamais mené la moindre politique expansionniste ou impérialiste à l'égard de ses voisins, même lorsqu'elle fut en position de force dans un passé lointain. Au contraire, elle a eu tout au long de son histoire à se protéger des invasions (d'où la construction de la Grande Muraille au nord):Turco-mongols, Européens (XIXème siècle). En revanche, elle défend toujours ce qu'elle considère comme partie prenante du « pré carré » chinois (Tibet, Mandchourie, etc.).
En Europe en 1914, des tensions nationales et territoriales constituaient autant de menaces pour la paix: en l’occurrence mes rivalités et les tensions dans les Balkans, la question non résolue des nationalités au sein des grands empires (austro-hongrois), la haine franco-allemande), les rivalités coloniales.
En dépit des risques du monde actuel, un conflit militaire généralisé semble improbable aujourd’hui. Il s'opposerait aux intérêts majeurs des puissances éventuellement concernées, même si, comme dans des situations historiques antérieures, un « accident »politique est toujours possible : choc des « ego » nationaux suite à un affront possible, à une volonté de profiter d'une opportunité politique et militaire.
Le monde d'aujourd'hui n'est plus celui de 1914 : depuis Hiroshima, l'arme nucléaire rend tout conflit général impossible et inenvisageable, y compris pour les régimes politiques les plus dictatoriaux, en raison du risque de « destruction mutuelle assurée » et la dissuasion joue donc pleinement.
La Chine a démontré dans son histoire qu'elle n'a jamais mené la moindre politique expansionniste ou impérialiste à l'égard de ses voisins, même lorsqu'elle fut en position de force dans un passé lointain. Au contraire, elle a eu tout au long de son histoire à se protéger des invasions (d'où la construction de la Grande Muraille au nord):Turco-mongols, Européens (XIXème siècle). En revanche, elle défend toujours ce qu'elle considère comme partie prenante du « pré carré » chinois (Tibet, Mandchourie, etc.).
En Europe en 1914, des tensions nationales et territoriales constituaient autant de menaces pour la paix: en l’occurrence mes rivalités et les tensions dans les Balkans, la question non résolue des nationalités au sein des grands empires (austro-hongrois), la haine franco-allemande), les rivalités coloniales.
En dépit des risques du monde actuel, un conflit militaire généralisé semble improbable aujourd’hui. Il s'opposerait aux intérêts majeurs des puissances éventuellement concernées, même si, comme dans des situations historiques antérieures, un « accident »politique est toujours possible : choc des « ego » nationaux suite à un affront possible, à une volonté de profiter d'une opportunité politique et militaire.
Le
scepticisme et l'inquiétude par rapport à l’avenir (question du développement
durable et de l'épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique
et surpopulation mondiale, etc.) l’emportent très largement aujourd'hui par
rapport à la foi dans le progrès illimité scientifique et technique qui
prévalait au début du siècle dernier, avec le sentiment de supériorité
incontestée de la civilisation européenne.
III/ Le rapprochement
1914/2014 : Une problématique française Anna
2014,
année du premier centenaire de la Première Guerre mondiale. Certains profitent
de cette occasion pour faire un
rapprochement des tensions géopolitiques actuelles avec celles qui précédaient
la Grande Guerre. On peut en effet relever certains points communs entre les
deux situations, bien que les différences ne soient pas négligeables. Mais pourquoi
s’intéresser à une telle comparaison ? Un tel rapprochement n’aurait aucun
sens dans des pays comme la Chine ou les Etats-Unis. Alors pourquoi les
français y accordent-ils autant d’importance ?
Tout simplement parce que la Première Guerre
mondiale a particulièrement marqué l’esprit des français. Il s’agit d’une des
plus grandes épreuves que notre pays ait connues, et elle a laissé derrière
elle un traumatisme profondément ancré dans le cœur des citoyens, chose que
l’on ne retrouve pas dans des pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis. Cette
peur très marquée de la guerre, qui s’était déjà manifestée lors de la Guerre Froide, ressurgit
aujourd’hui avec le retour de fortes tensions géopolitiques qui peuvent amener
à considérer les risques de Troisième Guerre mondiale. Le monde contemporain
est instable. Depuis quelques années, on constate l’émergence d’un nouveau
système multipolaire ; cependant, dans l’histoire, aucun ordre mondial ne
s’est imposé sans d’importants conflits armés. En retournant dans le passé pour
chercher des points communs entre la situation passé et présente, les français
cherchent, d’une certaine manière, à retrouver des repères. Le monde actuel est
tel qu’ils ne le comprennent plus, aussi tentent-ils d’aller trouver des
réponses à leurs craintes dans l’histoire.
Ne reste plus qu’à s’interroger sur la réelle utilité d’une telle démarche. Comme le disait Confucius : « L'expérience est une lanterne que l'on a accrochée dans le dos et qui n'éclaire que le chemin parcouru ». L’avenir reste plongé dans l’ombre, et ce n’est pas en examinant les similitudes et les différences des années 1914 et 2014 que les français trouveront de quoi apaiser ou confirmer leurs inquiétudes.
Ne reste plus qu’à s’interroger sur la réelle utilité d’une telle démarche. Comme le disait Confucius : « L'expérience est une lanterne que l'on a accrochée dans le dos et qui n'éclaire que le chemin parcouru ». L’avenir reste plongé dans l’ombre, et ce n’est pas en examinant les similitudes et les différences des années 1914 et 2014 que les français trouveront de quoi apaiser ou confirmer leurs inquiétudes.
SOURCES :
- Dossier de Pierre Grosser dans Questions Internationales, Juillet-Août 2014, n°21, « D’un monde à l’autre (1914-2014) » www.defense.gouv.fr/content/download/.../Labo%20n°21%20vd.pdf
- Dossier de Pierre Grosser dans Questions Internationales, Juillet-Août 2014, n°21, « D’un monde à l’autre (1914-2014) » www.defense.gouv.fr/content/download/.../Labo%20n°21%20vd.pdf
- Article du Point du 19/12/13 de Nicolas
Baverez (de droite) , «1914-2014 :
L’inexorable bousculement »
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/nicolas-baverez/1914-2014-l-inexorable-basculement-19-12-2013-1771855_73.php
-
Revue Problèmes Economiques N°3094 – SEPTEMBRE 2014 « 1914/2014,
D'une économie à l'autre » /CDI
- Article du Monde du 5/1/14 de Antoine Flandrin « 1914-2014, même combat ? »
- Article du Monde du 5/1/14 de Antoine Flandrin « 1914-2014, même combat ? »
(A voir aussi : le livre de
J.P.Chevènement (radical de gauche) « 1914-2014, l'Europe sortie de
l'histoire ? » en 2013)
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